Une femme, un cheval, de la neige sur le sol piétiné. Deux corps en mouvement, une cravache, une robe qui vole dans la course. Pas de gants.
Une clôture de bois, ouverte, des arbres.
Ce pourrait être le Yorkshire, le New Jersey ou la vallée de l'Hudson, l'Orne ou Tsarkoïe Selo. Et puis non, j'élimine l'Orne, il ne me semble pas qu'il ait quoi que ce soit de français dans cette image.
La forêt viennoise peut-être, Schnitzler et Zweig, Doderer et Hofmannstahl, Musil et Rilke.
Oui, Vienne plutôt.
Die Frau
Wie könnt ich Garten, Haus und Kind verlassen hier ?
Der Zentaur
Was sorgst du lang, um was du schnell vergessen hast ?
Die Frau
Er kommt zurück, und schnell zerronnen ist der Traum!
Der Zentaur
Mitnichten; da doch Lust und Weg noch offensteht.
Mit festen Fingern greif mir ins Gelock und klammre dich,
Am Rücken ruhend, mir an Arm une Nacken an!
La Femme
Comment pourrais-je laisser ici mari, maison, enfant ?
Le Centaure
Pourquoi t'inquiéter de ce que tu auras vite oublié ?
La Femme
Il revient : voilà le rêve vite évanoui !
Le Centaure
Non pas, puisque notre désir et le chemin nous sont ouverts.
D'une main ferme, empoigne les boucles de ma chevelure, et, te reposant
Sur mon dos, agrippe-toi à mes bras, à ma nuque !
Hugo von Hofmannstahl, Idylle, 1892 (traduction française de Jean-Yves Masson).
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