dimanche 18 décembre 2016

Explorer le nouveau monde

John White, Vue du village de Secoton sur l'île de Roanoke (Caroline du Nord), aquarelle, 1585
On lit "Their green corn" et on pense à un champ soigneusement cultivé, d'un vert frais sous le soleil de printemps. On lit "Wherin the Tombo of their Herounds standeth" et on voit tous ces tumulus antiques venir à nous, entre les hautes herbes si vertes. On lit "The place of solemne prayer" et ces quelques piliers en appellent d'autres, on se souvient de Stonehenge l'après-midi après la pluie, on pense à tous ces hommes qui prient en cercle quelque part dans le monde. On lit "Their sitting at mense" et la frugalité de ce qui est déposé sur une natte à même le sol nous parle de Caton, d'un idéal républicain depuis longtemps oublié et ici retrouvé.

Sous le règne d'Elizabeth I et dans les années qui suivirent, plusieurs expéditions partirent d'Angleterre sous le contrôle, notamment, de Sir Walter Raleigh afin de fonder une colonie dans le Nouveau Monde. Lors du premier de ces voyages, John White (c.1540 - c.1593), géographe, pionnier et artiste, fut chargé tout autant de dresser des cartes que de réaliser une sorte de reportage par l'image sur les territoires conquis. En 1585, il reçoit ainsi la commande de représenter les habitants du Nouveau Monde et leur environnement et choisit non pas d'utiliser la peinture à l'huile comme l'aurait voulu l'usage mais plutôt l'aquarelle ce qui était bien plus original.
Ces aquarelles, réalisées pendant son séjour de quelques mois à l'île de Roanoke dans l'actuelle Caroline du Nord, sont les premières représentations des peuples du littoral oriental d'Amérique du nord et les seules images que nous conservons des populations que rencontrèrent les tous premiers colons britanniques.

Qu'y a-t-il de plus émouvant dans cette image ? La femme qui nous regarde, si vivante et si lointaine pourtant, à plus de quatre cent trente ans de nous ? L'enfant qui regarde sa mère et, le doigt sur la poitrine, semble lui parler — à elle qui n'a de regard que pour l'étranger occupé à son portrait ? La poupée, robe noire et coiffure rouge, petite figure élisabéthaine offerte par le voyageur anglais, dans la main de la petite fille ?
Hommes et femmes autour du feu, leurs mouvements si souples, détachés de toute tension, attentifs ni vraiment au peintre qui les observe, ni à celui semble plonger son visage dans la fumée. Dans leurs mains, des gourdes emplies de petits cailloux qu'on agite. On imagine un chant, plus fredonné qu'entonné à pleine gorge.
Le succès de ces aquarelles fut tel en Europe qu'elles furent rapidement reproduites, en particulier par le graveur flamand Théodore de Bry qui les publia en 1590 sous le titre A Briefe and True Report of the New Found Land of Virginia , accompagné d'un texte qui sera traduit en plusieurs langues.  
Théodore de Bry reprend l'aquarelle du "danseur" de John White (voir plus haut), il en conserve précisément le costume mais occidentalise le visage et rajoute un paysage inspiré par d'autres dessins, soit de White soit de Le Moyne. L'occidentalisation du personnage est d'autant plus marquée dans les gravures de ce recueil entièrement coloré à la main lors de sa publication en 1590, où les Amérindiens sont représentés avec une chevelure blonde et la peau très pâle.
En effet, Théodore de Bry a également, à la suite de cette première publication, utilisé les dessins et les cartes d'un Français, Jacques Le Moyne de Morgues (1533 - 1588).

Aucune trace ne subsiste de la jeunesse et des années de formation de ce dernier. Nous savons juste qu'en 1564, âgé de trente ans, il accompagna la seconde expédition d'exploration de la Floride mandatée par Gaspard de Coligny et menée par les navigateurs français Jean Ribault et René Laudonnière, expédition qui se solda par un désastre lorsque les relations entre les Français et les tribus amérindiennes de la côte, initialement positives, se sont dégradées au moment où les tensions se multipliaient au sein du groupe d'explorateurs français. En France, les guerres de religion avaient mis un coup d'arrêt aux politiques d'expansion extérieure et Ribault ne put obtenir le soutien qu'il espérait de la part de Charles IX : ni troupes supplémentaires, ni colons.
L'attaque de Fort Caroline par les Espagnols signa la fin de l'aventure.
A leur arrivée en Floride, les Français échangent des présents avec les tribus amérindiennes.
Ribault et Laudonnière avaient accosté tout au nord de la Floride à la hauteur du fleuve Saint-Johns où ils ont fondé Fort Caroline (plus ou moins sur le site de l'actuelle Jacksonville). Le Moyne suivit Ribault dans son exploration de l'embouchure du fleuve et de l'intérieur des terres, les lacs et marais notamment, comme dans ses travaux de fortification (sur l'avant-poste de Parris Island et à Fort Caroline même) et y travailla d'abord au tracé de cartes.
Le navire français et sa chaloupe s'avancent sur la rivière de Mai — le fleuve Saint Johns — alors que des nageurs indiens viennent à leur rencontre, les mains levées vers eux.
Les Français explorent la côte géorgienne vers le détroit de Saint-Andrews. Le Moyne reproduit les constructions de roseaux lancés en travers du courant et destinés à la pêche.
En remontant une rivière qu'ils nomment Port Royal, les Français arrivent sur un groupe d'Amérindiens en train de faire cuire un lynx et baptisent immédiatement les lieux "pointe du Lynx". Plus immédiatement identifiables, des dindons en bas à droite. On peut aussi noter la taille plus qu'exceptionnelle des fruits.
Les Français s'étaient installés en 1562 sur un premier site, Charlesfort (en hommage au roi Charles IX) sur Parris Island. Assaillis par les alligators qui infestaient le fleuve, les Français quittent le fort en canoés pour tenter d'obtenir l'aide de leurs voisins amérindiens.
Ils ont ensuite construit le fort Caroline selon un plan triangulaire sur la rive du fleuve Saint Johns. Ils ont tout d'abord creusé des fossés sur deux des côtés pour assurer la protection du fort.
Le côté du fort qui fait face au fleuve (vers l'ouest) est protégé par des planches alors que les deux autres côtés sont élevés en terre, élément classique des fortifications "à l'italienne" au XVIe siècle.
La seconde tâche de Le Moyne fut de relever le relief et de décrire les paysages, la faune et la flore — et enfin les hommes. Là encore, ce seraient les plus anciennes représentations de ces cultures de la côte Sud-Est des États-Unis, en particulier de la culture Timuaca.
Le rituel préliminaire à une bataille est mené par le roi Satouriona : deux récipients contenant de l'eau sont placés au centre du groupe des guerriers. Le premier servira à les asperger afin que le Soleil leur accorde de voir le sang de leurs ennemis les asperger de même. Le second sera ensuite versé sur le feu dans l'espoir que leurs ennemis seront éteints comme le feu le sera.
Ensuite le sorcier intervient à la demande du roi Holata Outina. Il s'agenouille sur un bouclier après avoir tracé des signes en cercle dans la terre. Il se contorsionne afin de déterminer la puissance de l'ennemi. On voit comment les Français, tout devant et surtout à l'arrière plan observent la scène, représentés à égalité de taille avec les Amérindiens, spectateurs prêts à en découdre également.
Toujours sous le regard des Français, les guerriers s'assemblent ensuite pour fêter la victoire. Le chef est assis au centre, entouré de ses conseillers. De leur côté, les femmes préparent une sorte de thé appelé "casina" et ceux qui le vomiraient — on peut imaginer que le goût ou la toxicité en était peu supportable — seraient jugés inaptes à se battre.
Après la bataille, on expose les trophées pendant que le sorcier chante son exécration de l'ennemi, accompagné par trois musiciens : l'un qui frappe une pierre d'une sorte de marteau, les deux autres qui agitent des gourdes emplies de cailloux.
Les morts sont pamassés sur le champ de bataille. Le Moyne note comment on leur relève la tête d'une sorte de coussin, et comment leur poitrine et leurs jambes sont entourées d'une bande fourrure.
Les veuves viennent ensuite supplier le chef de venger leurs époux tués à la bataille. Cachant leurs visages, elles le supplient de les soutenir et de leur permettre de se remarier une fois passée la période de deuil.
Les veuves coupent leurs cheveux juste au-dessous de leurs oreilles et les répandent sur la tombe de leur époux après y avoir déposé son carquois et sa coupe à boire. Elles se remarieront quand leurs cheveux auront repoussé.
La chasse à l'alligator était sans doute la plus frappante pour les Français dont on a vu qu'ils avaient commencer par fuir leur fort lorsque celui-ci se trouva au milieu de ces animaux. Le Moyne note que chaque village amérindien conservait de jour comme de nuit une garde qui veillait à ce que les alligators n'approchent pas. Pour l'abattre, il fallait tout d'abord lui planter un pieu dans la gorge puis le retourner et l'achever. Il est évident que Le Moyne a pu raconter la scène… mais que Théodore de Bry n'avait aucune image de l'animal (et n'en avait jamais vu personnellement), d'où le doux regard de la bête, ses petites oreilles et ses bras musclés, presque humains et terminés de mains aux longs doigts.
De même, la technique de chasse où les hommes se couvrent de la dépouille d'un animal pour en prendre la forme et avancer masqués vers leur proie sans méfiance était inconnue des Français.
Le chef sera enterré sous un petit tumulus entouré de flèches plantées verticalement, sa coupe à boire posée sur le dessus. Sa maison sera ensuite brûlée avec toutes ses possessions et trois jours de deuil seront observés.
Pourtant, ces images ne sont pas sans poser problème : il semble que tous les dessins originaux de Le Moyne sauf un (conservé à la New York Public Library), auraient été détruits lors de l'attaque de Fort Caroline par les Espagnols et que les gravures par lesquelles nous les connaissons sont en fait des gravures réalisées par Théodore de Bry, encore, à partir de la recréation de mémoire de ses dessins par Le Moyne — Le Moyne qui souhaite les ajouter au récit de son voyage qui sera publié de manière posthume à Londres en 1591 : Brevis narratio eorum quae in Florida Americai provincia Gallis acciderunt (Le Moyne étant mort à Londres en 1588, peintre botaniste au service de Sir Walter Raleigh).

Les gravures présentées ici proviennent d'un exemplaire entièrement aquarellé du volume IV, Americae, des Grands Voyages publiés par Théodore de Bry en 1591.
Aujourd'hui, toutes ces gravures, et jusqu'au seul dessin original subsistant, sont soumis à la critique : Le Moyne a-t-il réellement représenté la culture Timuaca ou Théodore de Bry n'a-t-il pas tout dessiné lui-même, sans doute à partir de récits de Le Moyne (De Bry assure avoir obtenu des documents par la veuve de Le Moyne) mais en utilisant également diverses autres sources comme les aquarelles de John White qui, toutes associées, vont contribuer à forger l'image de l'habitant du Nouveau Monde pour plusieurs siècles.

Théodore de Bry, protestant chassé de Liège en 1570, réfugié d'abord à Strasbourg puis à Anvers, vécut à Londres entre 1585 et 1588 — où il aurait pu rencontrer Le Moyne ou White ou du moins avoir connaissances de leurs dessins et récits — avant de s'installer définitivement à Francfort sur le Main où il développa son activité de graveur et imprimeur et obtint le succès par la publication d'une série d'ouvrages consacrés aux grands voyages de découverte.
Le volume Americae commence par une large carte du rivage de la Virginie, qui déploie sur deux pages la pointe de ses cordons littoraux (la carte est orientée vers l'ouest, le nord est donc vers la droite). Sur la page de droite (plus bas), on identifie la baie de Chesapeake. Notez le cadre de verdure, l'échelle dans son cartouche ornée d'une sirène dorée, juste au-dessous d'un compas, les petits vaisseaux sur l'océan, la baleine et l'indien au carquois guettant les Anglais depuis la côte, et puis au-dessus de la rose des vent rose et bleue, le cartouche rendant hommage à Raleigh.
Une seconde carte montre une vue rapprochée de la côte nord de la Caroline du Nord où on peut identifier l'île de Roanoke, le cordon de Nags Head et, à gauche, la passe d'Hatteras (orthographiée Hatorask sur la carte). L'orientation n'est pas indiquée sur cette carte-ci (ni l'échelle) mais le nord est toujours vers la droite.
L'ouvrage est très largement illustré : Théodore de Bry y reprend sans vergogne les dessins de White et de Le Moyne et les grave en les transformant de façon plus ou moins importante. Certains dessins sont gardés presque tels quels quand d'autres sont entièrement modifiés.
Ici, Théodore de Bry reprend directement une aquarelle de White montrant la méthode employée par les tribus de Caroline du nord pour fumer et conserver le poisson.
Si l'on ne tient pas compte de l'usage des couleurs, qui ne vaut que pour cette version de l'ouvrage, plus communément constitué de gravures au trait noir, on notera l'ajout de paysage à l'arrière plan ou, ici, de poisson, poulpe, coquillages, épis de maïs, disposés comme pour un catalogue
La gravure que Théodore de Bry tire de la vue d'un charnier dessinée par John White est assez fidèle à l'original. Le titre donné par de Bry, The Tombe of their Werovvans or Cheiff Lordes, résume celui de White The Tombe of their Cherounes or cheife personages, their flesh clene taken of from the bones saue | the skynn and heare of theire heads, wch flesh is dried and enfolded in matts laide at theire | feete. their bones also being made dry, ar couered wth deare skynns not altering | their forme or proportion. With theire Kywash, which is an | Image of woode keeping the deade. Sur la gravure, de Bry ne représente que neuf corps quand White en a peint dix. Le texte qui accompagne la gravure, rédigé par Thomas Harriot, reprend largement celui de White.
 
On peut comparer la version du village selon Théodore de Bry (à gauche) avec l'aquarelle de John White (à droite) qui en est évidemment la matrice :























Seul point réellement conservé à l'identique, l'alignement et la forme des bâtiments. Les personnages sont les mêmes mais la cérémonie en bas à droite semble devenue chez Théodore de Bry un simple jeu de balle, ses spectateurs accroupis dans l'allée ont revêtu des jupes colorées. En haut à droite, là où une petite silhouette s'éloignait sous des arbres à peine esquissés, Théodore de Bry trace une forêt, y place des huttes, la peuple de daims et y place d'étranges chasseurs dont on ne sait s'ils poursuivent le gibier ou les hommes.
Le texte qui figurait directement sur le dessin de White a été déplacé à l'extérieur de la planche gravée où ne subsistent que des lettres renvoyant à la légende. Mais le plus frappant est le fait d'avoir donné au paysage l'allure d'un jardin italien par le simple fait du vert : sur l'aquarelle, seuls quelques mots et la silhouette des arbres nous indiquent la nature du terrain, il y a le "corn newly sprong" et au-dessus "their greene corn", simples traits à la mine de plomb l'un et l'autre. Sur la gravure, les plantes se sont développées, des tournesols géants occupent un espace laissé vide par White, des fleurs multicolores forment une large haie aux plantations : le territoire du Nouveau Monde entre par la gravure dans le registre du Jardin d'Eden et par là, annonce le discours de l'Utopie qui va marquer la relation des Européens, et surtout des protestants, au continent nord-américain.

On peut encore comparer de même la gravure de Théodore de Bry (à gauche) et celle de Jacques Le Moyne (à droite), sans doute également gravée par de Bry : deux variations en somme sur le même thème du village en cercle, de la haie trop ouverte pour être vraiment protectrice, de la nature résumée à l'amorce d'une forêt mais où Théodore de Bry suggère des cultures soigneusement délimitées.




La comparaison des dessins montrant des personnages souligne la perte d'émotion entre l'aquarelle et sa reproduction gravée. Dans la représentation de la mère avec son enfant, ce qui faisait la puissance du dessin de John White a disparu dans la gravure. La mère ne regarde plus le voyageur anglais mais, en biais seulement et avec une sorte de surprise, son enfant. Celui-ci, s'il est toujours nu, n'est plus sexué et de petite fille pensive semble plutôt être devenu un petit garçon, par la transformation complète de l'attitude.
Chez Théodore de Bry, la relation entre la mère, l'enfant, le jouet et l'artiste est totalement différente de celle qui figurait sur le dessin de John White. L'enfant au sexe masqué n'est plus dans la connivence avec sa mère mais dans une attitude combattante qui préfigure celle de l'homme qu'il deviendra — un guerrier. Du coup, la petite poupée à l'allure européenne que l'enfant tient en main n'est plus un simple jouet mais, opposé au hochet sonore que le garçon brandit et qui évoque le son des cérémonies religieuses où se rassemblent les hommes, le signe d'une menace sur les relations entre l'Angleterre et ses colonies. Ainsi, le calme de la scène porte en lui une tension quant à l'avenir, quand les enfants auront grandi.
Dans les deux gravures ci-dessous, on voit comment est transformé le propos des artistes voyageurs par le graveur : Théodore de Bry reprend largement les éléments dessinés par Le Moyne comme par exemple à l'arrière plan les constructions de roseau jetées en travers du fleuve pour capturer les poissons. Mais là où Jacques Le Moyne ne montre que la transparence de l'eau et les corps nus et magnifiés des nageurs pris dans le courant, l'agilité des mouvements, le soin porté aux objets qu'on porte tout autant qu'aux enfants, de Bry quant à lui aligne les animaux marins en une étrange vue plance qui n'est pas sans rappeler telle mosaïque antique dénuée de toute perspective. Ici encore, il s'agit de placer le lecteur devant une réapparition du Jardin d'Eden, un lieu parfait où coule le lait et le miel et où nul effort n'est plus nécessaire.
Comme nous l'avons vu plus haut, c'est pendant son séjour à Londres qu'il a commencé à collationner les récits de voyages de découvertes, en particulier auprès de John White et de Jacques Le Moyne. Une fois à Francfort, il commença la publication de ces récits, d'abord sous le titre Les Grands Voyages puis La Découverte de l'Amérique suivie de la série sur les India Orientalis. Ces livres, rédigés par Thomas Harriot, d'abord publiés en latin, furent ensuite traduits en allemand, anglais et français afin de toucher une plus large audience. Mais en même temps que la traduction, il s'agit pour Théodore de Bry de s'adapter au goût de publics différents : ainsi, les versions latine et allemande vont largement varier. Quant aux illustrations, il semble qu'à partir des récits de Le Moyne par exemple, Théodore de Bry ait là encore ajusté l'image à ce qu'il comprenait des descriptions (et ici on comprend par l'écart entre le texte et son illustration que De Bry n'a peut-être pas eu en main de dessins originaux — ou même reconstitués de mémoire — de Le Moyne).
L'aquarelle de John White
 On voit ici comment Théodore de Bry reprend le dessin de White et le transforme.
Théodore de Bry lui-même n'a jamais traversé l'Atlantique, il s'appuie visiblement sur plusieurs récits (y compris le récit plus ancien de Girolamo Benzoni, Historia del Mondo Nuovo, publié en 1565 et qui s'appuyait à son tour largement sur Las Casas), décrivant des peuples sans rapport entre eux, mêlant les coutumes et les outils de tribus que rien ne liait, ses Amérindiens enfin semblent étrangement Européens, les femmes en particulier semblent les parentes de toutes ces Èves au Jardin d'Eden gravées en Allemagne quelques décennies plus tôt, par Cranach ou Dürer.
Plantations : les hommes usent un type de houe fabriqué à partir d'os de poisson (?) ; les femmes sèment.




Puis, du Jardin d'Eden à l'Âge d'or, on glisse directement à l'Âge d'airain.


Les aquarelles de John White sont conservées au British Museum. Les reproductions des gravures de Le Moyne viennent du Florida Center for Instructional Technology, University of South Florida, le volume aquarellé des Grands Voyages publiés par Théodore de Bry en 1591 est conservé à l'Université de Caroline du Nord.