tag:blogger.com,1999:blog-12061461903605155612024-03-06T05:31:25.141+01:00Fils visibles, fils lisiblesNe demande jamais ton chemin à celui qui le connaît, tu risquerais de ne pas te perdre.catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.comBlogger128125tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-60409741303155629752023-01-02T11:59:00.001+01:002023-01-02T11:59:47.690+01:00Bals — une photo, une enquête<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgy9OSQ83KBw9japNpDK8j7Jw1G17QTfjSgquUSpylWISiAf3biPcXF0OCoWYeGZMsHQCJZ4Dwq59_HeYDM0eFs3pK5l4A0mjSLspLalpGAiGEQcPvxZQAt2YzgTJW-y1D9VMfNPqeB_Hsny8n6n15jdtgXBv142XhrVRG49_685IkZ2s_tICme5C0hXQ/s1243/emile%201.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1243" data-original-width="779" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgy9OSQ83KBw9japNpDK8j7Jw1G17QTfjSgquUSpylWISiAf3biPcXF0OCoWYeGZMsHQCJZ4Dwq59_HeYDM0eFs3pK5l4A0mjSLspLalpGAiGEQcPvxZQAt2YzgTJW-y1D9VMfNPqeB_Hsny8n6n15jdtgXBv142XhrVRG49_685IkZ2s_tICme5C0hXQ/w401-h640/emile%201.jpg" width="401" /></a></span></div><p></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Deux petits garçons. L'un goguenard, l'autre effrayé.</span></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7nUtExFgNcficF_zyIMfeVUGJZ80LWVLfSD6fA1UcRCcxletutcgzEfkHXWfHXS4R8pEVsR4Ij8FBPRK12xEO4vxkQLQ-4lr0NVlrSTC-q8k91JAWTqmbUTT18oqB0rWK_-3JjGE7cp1AnyaHkX7IVpMXldka-OrrLtKDW1PGqhzrpEspMfCjREaDWA/s1260/Emile%202.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1260" data-original-width="827" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7nUtExFgNcficF_zyIMfeVUGJZ80LWVLfSD6fA1UcRCcxletutcgzEfkHXWfHXS4R8pEVsR4Ij8FBPRK12xEO4vxkQLQ-4lr0NVlrSTC-q8k91JAWTqmbUTT18oqB0rWK_-3JjGE7cp1AnyaHkX7IVpMXldka-OrrLtKDW1PGqhzrpEspMfCjREaDWA/w420-h640/Emile%202.jpg" width="420" /></a></span></div><p></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Au dos, quelques lignes, juste de quoi assurer une identité, retracer une vie : Emile Rigault, dix ans, Fernand Rigault, deux ans. Mais d'abord, le nom de leur père, Armand, entrepreneur de bals à Cerisiers.</span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Je trouve cette petite photo carte dans la caisse verte d'un bouquiniste
parisien, à deux pas du Pont-Neuf mais Cerisiers, je connais bien. <br /></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuCRnOP-GV2ZnDYcrMXXV5Z_r_CsXM6jF25EzymqaodZh4YVrM8yDX2JYsyRhhidEirTqkAlmxISWkMnNA67fxYsZedlqs56NwlKBOdb59sCEmeFRRCcHZLapL2E506gX49h9Vqwnv7ZUNpgTc_XzLH7mSWJdRdcqR4ywRp_Cjd7o3wERkMS6syqYRpA/s800/712-cerisiers-cerisiers-les-promenades.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="523" data-original-width="800" height="418" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuCRnOP-GV2ZnDYcrMXXV5Z_r_CsXM6jF25EzymqaodZh4YVrM8yDX2JYsyRhhidEirTqkAlmxISWkMnNA67fxYsZedlqs56NwlKBOdb59sCEmeFRRCcHZLapL2E506gX49h9Vqwnv7ZUNpgTc_XzLH7mSWJdRdcqR4ywRp_Cjd7o3wERkMS6syqYRpA/w640-h418/712-cerisiers-cerisiers-les-promenades.jpg" width="640" /> </a></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: x-small;">Cerisiers dans le pays d'Othe au nord de la Bourgogne, vers 1890 © Delcampe</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: x-small;"> </span> <br /></span></div><span style="font-family: trebuchet;">Cerisiers dans l'Yonne, tout resserré dans le creux au pied des collines, la route qui descend abruptement vers le village, les arbres tout autour, le clocher de l'église et la petite place avec ses commerces, juste au centre. Un hôtel à l'abandon depuis des lustres sur la rue principale. Une placette avec ses marronniers toujours bien taillés avec un panneau intrigant : autrefois, dans une grange à l'écart de la route, il y avait un musée de la poupée et des automates. </span><p><span style="font-family: trebuchet;"><span></span></span></p><a name='more'></a><span style="font-family: trebuchet;">Au vu des photos anciennes, le village est inchangé.<br /></span><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4iwKDlG6ROteS4hU3sbiPrMA9BWSJATDwmNORvdAGDfBlDVb-XAbxIXmbwU_Jiym-wghcJc-98aN-ImUWk9z8ZZ1wt3j4twbfytEGZbtf70cIMDUMm1Rp1WJZ1SWTa-oUqH0EfMKHXWo4Oe9AjpeS3w5cuSsCwbvCdOQCiIsW8AyXIEzJ-qQ4MXbm7w/s996/grande%20rue%20cerisiers.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="637" data-original-width="996" height="410" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4iwKDlG6ROteS4hU3sbiPrMA9BWSJATDwmNORvdAGDfBlDVb-XAbxIXmbwU_Jiym-wghcJc-98aN-ImUWk9z8ZZ1wt3j4twbfytEGZbtf70cIMDUMm1Rp1WJZ1SWTa-oUqH0EfMKHXWo4Oe9AjpeS3w5cuSsCwbvCdOQCiIsW8AyXIEzJ-qQ4MXbm7w/w640-h410/grande%20rue%20cerisiers.jpg" width="640" /></a></span></div><p style="text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: x-small;">La grande rue de Cerisiers il y a plus d'un siècle, un jour de grisaille © Delcampe</span><br /></span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Autrefois, on donnait des bals à Cerisiers, peut-être à l'hôtel de la Paix — celui qui a disparu et dont ne reste que le nom peint en haut de la façade d'une maison à l'abandon. Ou à celui du Cheval blanc — qui existe bel et bien. Et dans tous les villages aux alentours.<br /></span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">L'ainé des deux garçons, Émile, est né un vendredi 13 novembre. C'était en 1885, un an après le mariage de ses parents, Blanche Élise Gommery et Armand Rigault, l'entrepreneur de bals publics. Armand est jeune, un homme qui n'a pas trente ans encore, né dans un hameau en lisière de la forêt d'Othe où son père tuilier. Plutôt grand, une "fossette" au menton, il a été dispensé de service militaire car son frère est mort en service. Armand fait danser dans les villages — je l'imagine joyeux et matois, pas bien riche mais roublard, un peu à part dans la société villageoise — un homme sans terre ni bétail, vivant d'un commerce sans stock ni boutique, l'ami des jeunes qu'il fait valser mais le souci des parents qui craignent la débauche. Lors de la naissance de ses enfants, il apparait sur le registre d'état civil comme "musicien et sabotier", activité qu'on lui retrouvera jusqu'à la fin de sa vie. Blanche, sa femme, est un peu plus jeune. Née à Auxerre, elle n'a que 20 ans lors de son mariage. Ses parents sont décédés, tous deux dans le troisième arrondissement de Paris où son père était employé et où l'on peut imaginer qu'elle vivait aussi. L'orpheline vit à Cerisiers avec sa grand-mère âgée de quatre-vingt-un ans et qui consent au mariage de sa petite-fille mineure. Blanche tient un petit commerce de fruits — Cerisiers au pied de la forêt d'Othe est la patrie du pommier à cidre, malgré son nom.<br /></span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Le petit frère, Fernand, est né huit ans plus tard, en 1893 à Cerisiers où ils passeront toute leur enfance. Ont-ils été jusqu'à Joigny pour se faire photographier ou le photographe, qui était aussi électricien, est-il venu à Cerisiers ? <br /></span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Plus tard, Émile sera apprenti coiffeur — avec son père —et ensuite facteur puis receveur des Postes. En 1906, il n'apparait plus sur les listes du recensement, parti peut-être tenter sa chance à la capitale ? Non, sans doute plus simplement engagé volontaire, il a fait son service militaire à Troyes jusqu'en 1907. Un temps par la suite Émile vivra à Paris, rue Saint-Martin, un temps seulement — trois ans ? quatre ? — puis à nouveau dans l'Yonne, facteur à
Sormery à partir de 1911. C'est à nouveau un village au pied de la forêt d'Othe, niché dans un creux en bas d'une route abrupte. </span><span style="font-family: trebuchet;">Sur son livret militaire, il est
indiqué qu'Émile a un niveau d'instruction primaire — il a sans doute
quitté l'école dès la fin de la scolarité obligatoire. Il mesure 1,66 m,
pile la taille moyenne des Français de son temps.</span><span style="font-family: trebuchet;"></span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Puis il sera mobilisé en 1914. <br /></span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Reprenons cette photo. Un garçon malicieux à qui le photographe a dû demander de rester sérieux le temps de la pose. Le petit frère en robe comme il était d'usage alors pour les très petits enfants, petit frère effrayé, qui vient sans doute de pleurer et qui tient ce qui me semble être un marteau. Des enfants qui grandissent dans l'univers du bal.<br /></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtOGqVEkJj5CXn9xSySTVbOPpmeVJmlowU4kF8sW-T0K2tqzns0DqEBkbf3d956tzgbZ66PRC3Zd7MtG0orNx1Wor3HllMQmu6bVaLrODBB5FBMzUMg7EQ1EE9UqqE02dccKrLoTGqv6oM26rgBQMbb5IZkcZpmT798UXPrWbVKUpNAncRKtDeMQIF3Q/s613/emile%201%20-%20copie.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="596" data-original-width="613" height="311" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtOGqVEkJj5CXn9xSySTVbOPpmeVJmlowU4kF8sW-T0K2tqzns0DqEBkbf3d956tzgbZ66PRC3Zd7MtG0orNx1Wor3HllMQmu6bVaLrODBB5FBMzUMg7EQ1EE9UqqE02dccKrLoTGqv6oM26rgBQMbb5IZkcZpmT798UXPrWbVKUpNAncRKtDeMQIF3Q/s320/emile%201%20-%20copie.jpg" width="320" /></a></span></div><p><span style="font-family: trebuchet;">Il y eut sans doute chaque année, à Cerisiers comme ailleurs, une fête patronale — peut-être pour la Saint Jean à qui l'église du village est dédiée. Et d'autres fêtes comme celle qui marque ce concours agricole en 1910 — Armand est peut-être encore là pour organiser le bal qui clôturera la journée.<br /></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgESlEVwxM7oFjFU8ub_XIK0FhkIjBoUivO-sgrs6qBuGwfET2eVbInUAggjuT1SHJVsiZqFn0Zt_t3wxdzsaBGfJELr5g-n3Df9Rl_ISey2LUwOaGsbpIyeAxDNoMn3N8oKZ1XcnMUOXpa5XgIX6KVefKpTDBfTirlrV0b-Pz1UgezpIVejlGghvjpbw/s1378/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-12-31%20a%CC%80%2014.04.10.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="888" data-original-width="1378" height="412" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgESlEVwxM7oFjFU8ub_XIK0FhkIjBoUivO-sgrs6qBuGwfET2eVbInUAggjuT1SHJVsiZqFn0Zt_t3wxdzsaBGfJELr5g-n3Df9Rl_ISey2LUwOaGsbpIyeAxDNoMn3N8oKZ1XcnMUOXpa5XgIX6KVefKpTDBfTirlrV0b-Pz1UgezpIVejlGghvjpbw/w640-h412/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-12-31%20a%CC%80%2014.04.10.png" width="640" /> </a></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"> <span style="font-size: x-small;">Imaginez, vous arrivez de Sens pour assister au concours agricole ou, pourquoi pas, de la capitale dont vous revenez pour l'été. Votre première vision sera, passée cette arche de verdure, le haut mur de la propriété sur la gauche, toujours abritée aujourd'hui des mêmes grands arbres quand la maison plus modeste sur la droit offre toujours la même grille aux regards. © Delcampe<br /></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"> </span></div><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4nIxG5-07q6EWZpT8kQun8lUMnCiXB3o2ZjfY0F2dyfIasNQEEBlj8gGFU0PQPsgNmfsgsmb6Ba_BRYJCj3-_-6AFuXyMaB12CCzmryGBgJ56dqfRLao13aq6S8dcowg-k9zbXkKUa8yZMyx8agx8BqXotv-ibZOhLFA6LR1Y0jpBWaCTTKuP6h8DiQ/s1388/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-12-31%20a%CC%80%2014.06.10.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="874" data-original-width="1388" height="402" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4nIxG5-07q6EWZpT8kQun8lUMnCiXB3o2ZjfY0F2dyfIasNQEEBlj8gGFU0PQPsgNmfsgsmb6Ba_BRYJCj3-_-6AFuXyMaB12CCzmryGBgJ56dqfRLao13aq6S8dcowg-k9zbXkKUa8yZMyx8agx8BqXotv-ibZOhLFA6LR1Y0jpBWaCTTKuP6h8DiQ/w640-h402/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-12-31%20a%CC%80%2014.06.10.png" width="640" /></a></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: x-small;">Ensuite vous auriez longé la Grande rue, là où vivaient Armand Rigault et sa famille, au numéro 26. © Delcampe</span></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: x-small;"> </span><br /></span></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEEVcfgsQf5CEZv7qjVwQxfnAsFtXHfHOrkH_j86OBY6RMBLzV-TWmBQZJxYzPFMbeKglP8Zst0O6_cujNxrF6FL49zQGRdNSap_Kr43FSPl5SBp9dNP6ewpcazB7bo8722EGSqgvwqWZjeAgEHPiMxCLVoUKha7BQg5KbL_TMXFwSx6wY75LN8IhalA/s1336/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-12-31%20a%CC%80%2014.02.53.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="884" data-original-width="1336" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEEVcfgsQf5CEZv7qjVwQxfnAsFtXHfHOrkH_j86OBY6RMBLzV-TWmBQZJxYzPFMbeKglP8Zst0O6_cujNxrF6FL49zQGRdNSap_Kr43FSPl5SBp9dNP6ewpcazB7bo8722EGSqgvwqWZjeAgEHPiMxCLVoUKha7BQg5KbL_TMXFwSx6wY75LN8IhalA/w640-h424/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-12-31%20a%CC%80%2014.02.53.png" width="640" /></a></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: x-small;">Pour vous retrouver enfin dans la foule des grands jours, sur la place centrale du village, au milieu des attractions agricoles ou pas. © Delcampe</span><br /></span></div></div><div><p><span style="font-family: trebuchet;">Mais ces fêtes ont perdu au cours du XIXe siècle de leur importance alors que se développaient les pratiques liées aux forains (manèges, baraques de tir, comme nous le pouvons le deviner sur cette dernière image). Armand Rigault, organisateur de bals publics, appartient sans doute à ce dernier groupe : il ne peut se contenter d'organiser des bals à Cerisiers mais va certainement travailler sur un territoire étendu. Dans les campagnes en effet, à l'imitation de la ville, les
jeunes privilégient désormais des bals et des danses d'un modèle différent. Dans les premières décennies du <span style="font-variant: small-caps;">xix</span><sup>e</sup>
siècle, la danse conservait un caractère
collectif lié notamment aux travaux
agricoles importants :
elle rassemblait tous les habitants, sans distinction d’âge, dans des <i>rondes</i> et autres danses traditionnelles. Au fur et à mesure du siècle, celles-ci sont remplacées par des danses à figure,
fragmentant la chaîne des danseurs en cellules plus restreintes (pas plus de six partenaires) puis vont se répandre, au-delà de la "bonne société", les danses par couples,
venues de l’étranger (valse, polka, mazurka, scottish). Ce sont des danses
« ventre-à-ventre » qui font horreur aux curés mais qui deviennent le
principal loisir de la jeunesse. On voit alors les bals à
la campagne se multiplier sous la pression des jeunes. Ceux-ci commencent
par délaisser les bals champêtres en plein jour – sur la place du
village, en présence de tout le village – pour préférer le bal à
l’auberge, au bistro ou dans une grange, qui se termine fort tard la nuit. Il suffit d'un musicien qu'on rémunère, pour lancer le bal. Dans beaucoup de communautés villageoises, l’apprentissage de la musique sera développé par les fanfares
et orphéons, ou par la diffusion de l’accordéon ce qui multiplie les possibilités de trouver des musiciens. Et Armand Rigault, l'entrepreneur de bals publics, témoigne de l’apparition de ces
premiers balistes : des forains qui ont su répondre au développement d'un nouveau marché. En plus des bals donnés lors des fêtes locales, ou à l'occasion de mariages par exemple, les jeunes pourront ainsi danser régulièrement en fin de semaine [1].<br /></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEip82SNDmYHw19nscQl9CU63xtZ4aDxx_ItR-8o3YliOIxCN7vKyfK6TJ3uEzpDU1iZy0oy0H4tullGTpA0OiMw3JRv63k73vR63c3ketoYk1KkwRI_yYTkQbxJXjyw7WZWXWIXVIg-rQ7gZYOJ6LW_xlRnh5nef7-udFU6k3MI_Fr_SvxPk7TurU6LhA/s1358/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-12-31%20a%CC%80%2014.01.27.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="874" data-original-width="1358" height="413" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEip82SNDmYHw19nscQl9CU63xtZ4aDxx_ItR-8o3YliOIxCN7vKyfK6TJ3uEzpDU1iZy0oy0H4tullGTpA0OiMw3JRv63k73vR63c3ketoYk1KkwRI_yYTkQbxJXjyw7WZWXWIXVIg-rQ7gZYOJ6LW_xlRnh5nef7-udFU6k3MI_Fr_SvxPk7TurU6LhA/w640-h413/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-12-31%20a%CC%80%2014.01.27.png" width="640" /> </a></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"> </span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: x-small;">Laroche n'est qu'à une vingtaine de kilomètres de Cerisiers. On peut donc imaginer que la ville est dans le cercle d'action d'Armand Rigault. On voit que le bal s'est tenu dans la journée, peut-être à l'invitation d'un club de cyclistes ! Le bâtiment est ici donné comme "auberge" mais une autre source l'indique comme abritant le cinéma "Palace" — mais ce cinéma a dû ouvrir plus tard au même endroit. © Delcampe</span><br /></span></div><div><p class="texte"><span style="font-family: trebuchet;">Mais Armand est aussi un entrepreneur de bals "publics" : ce terme n'est pas anodin et relie Armand au développement des bals comme pratique républicaine à partir des années 1880 quand le 14 juillet devient le jour de la fête nationale.<span dir="ltr" role="presentation" style="font-size: 20px; left: 114.7px; top: 1231.1px; transform: scaleX(1.11757);"> <span style="font-size: small;">Le gouvernement veut faire de cette journée un outil destiné à obtenir</span></span><span style="font-size: small;"><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 1261.1px; transform: scaleX(1.08174);"> l’adhésion populaire </span></span><span style="font-size: small;"><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 1261.1px; transform: scaleX(1.08174);"><span style="font-size: small;"><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 1261.1px; transform: scaleX(1.08174);">au régime républicain</span></span>, particulièrement des ruraux : il intègre la fête à sa</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 121.1px; transform: scaleX(1.07531);"> politique de renforcement du pouvoir des communes. Les préfets exercent un contrôle attentif</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 151.1px; transform: scaleX(1.0184);"> (incitations à créer la fête, subsides). On reprend alors le même rituel que sous le Second empire (la fête nationale se tenait le jour de la saint Napoléon) mais sans le</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 895.68px; top: 151.1px;"> </span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 901.4px; top: 151.1px; transform: scaleX(1.01523);">Te</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 181.1px; transform: scaleX(0.976985);"> Deum</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 162.442px; top: 181.1px;"> </span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 167.4px; top: 181.1px; transform: scaleX(1.00148);">puisque l’Eglise et le nouveau régime s’opposent.</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 173.7px; top: 211.1px; transform: scaleX(1.04377);"> Fortement ritualisé, le “bal du 14-juillet” va devenir le temps fort de l’ensemble de la fête</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 241.1px; transform: scaleX(1.00838);"> nationale. Ce succès fait que rapidement (avant la première guerre mondiale), ce type de bal devient</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 271.1px; transform: scaleX(1.02111);"> la norme de tous les bals public. <br role="presentation" /><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 173px; top: 614.399px; transform: scaleX(1.00807);">Le bal a pour principale fonction de sanctifier l’espace central et mythique de la commune. Il</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 116.4px; top: 644.399px; transform: scaleX(1.01655);"> se déroule donc sur la place symboliquement la plus importante, même s’il existe un autre lieu plus</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 116.4px; top: 674.399px; transform: scaleX(1.04371);"> commode. En général, c’est la place de la mairie, souvent construite à la même époque. </span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 172.998px; top: 734.399px; transform: scaleX(1.02745);">Le bal est souvent précédé d’une retraite aux flambeaux qui processionne à travers l’espace</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 116.4px; top: 764.399px; transform: scaleX(1.01718);"> communautaire. Presque partout, on tire avant le feu d’artifice; bien sûr le seul ou le plus important</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 116.4px; top: 794.399px; transform: scaleX(1.0021);"> de l’année.</span><br role="presentation" /><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 173px; top: 824.399px; transform: scaleX(1.01544);">Cette place est organisée de façon à représenter toute la communauté: son territoire et</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 116.4px; top: 854.399px; transform: scaleX(1.05351);"> sa population, aussi le public est socialement et démographiquement très varié. Une majorité ne</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 116.4px; top: 884.399px; transform: scaleX(1.02408);"> danse d’ailleurs pas: il s’agit de recréer le groupe par sa mise en spectacle [2]. </span></span></span></span></p><p class="texte"><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: small;"><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 114.7px; top: 271.1px; transform: scaleX(1.02111);"><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 116.4px; top: 884.399px; transform: scaleX(1.02408);">De toute manière, de deux choses l'une, soit l'activité d'entrepreneur de bals ne permettait pas de vivre de cette seule activité et il en fallait une autre pour compléter, soit Armand a fini par faire faillite et changer de métier mais, sur le registre de recensement de 1901 de Cerisiers, il figure désormais comme coiffeur au numéro 25 cette fois de la Grande rue, perruquier même en 1906… et sabotier en 1911. Après la guerre, en 1921, il figure comme musicien, employé d'un certain Daquin à Theil sur Vanne — retour aux bals peut-être.</span> <br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Et le petit Fernand ? A vingt ans, lors de son incorporation, Fernand est télégraphiste aux chemins de fer au Pré-Saint-Gervais près de Pantin. Il est plus instruit qu'Émile puisqu'il a obtenu son Brevet d'enseignement primaire alors qu'il n'est pas sûr qu'Émile ait même son Certificat d'études — mais il mesure un centimètre de moins. Pendant la guerre, il sera sapeur-télégraphiste, chargé d'installer les lignes de communications entre les tranchées et l'arrière, et il sera gazé début 1918 ce qui lui vaudra de nombreux soucis de santé par la suite et une invalidité de 30 %. <br /></span></p><br /><p><span style="font-family: trebuchet;">**************** <br /></span></p><p><span style="font-family: trebuchet;">[1] Toute cette partie est tirée de FARCY, Jean-Claude. <i>Jeunesse rurale et société nationale : le cas de la France au <span style="font-variant: small-caps;">xix</span><sup>e</sup> siècle</i> In : <i>Les campagnes dans les sociétés européennes</i>
[en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2005. Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/pur/20265>. ISBN : 9782753532038.
DOI : https://doi.org/10.4000/books.pur.20265. </span></p><p><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: small;"><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 130.627px; top: 686.177px; transform: scaleX(1.09888);">[2] Dominique Crozat.</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 283.518px; top: 686.177px;"> </span><a href="https://shs.hal.science/halshs-00139212/document"><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 297.809px; top: 686.177px; transform: scaleX(1.12122);">Histoire et géographie du bal en France :</span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 629.427px; top: 686.177px;"> </span><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 641.645px; top: 686.177px; transform: scaleX(1.10209);">Une évolution qui accompagne celle</span></a><span dir="ltr" role="presentation" style="left: 130.627px; top: 708.76px; transform: scaleX(0.972769);"><a href="https://shs.hal.science/halshs-00139212/document"> des structures socio-politiques</a>.</span></span> <br /></span></p><p></p></div></div>catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-63182228096801418732022-04-27T17:33:00.003+02:002022-04-27T18:18:17.939+02:00Une famille<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL0x-m7HtnTiOIt8k8Jdnar4MMEj4E4E5T67p1rB1Z0DNlUSPn1u-xgUtponzCKl0fZruv-xi4SBdrGlwBFvNPhh-vnigZLNswB8rzJ94MCgQYepN0s7dop2DXs26cCn4FJlCaWuunPLfNjJLRXvj8iEPjyl82tUAr5ivR4nnqQcuwT5pqBVkgWNluaQ/s3264/IMG_6021.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3264" data-original-width="2448" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL0x-m7HtnTiOIt8k8Jdnar4MMEj4E4E5T67p1rB1Z0DNlUSPn1u-xgUtponzCKl0fZruv-xi4SBdrGlwBFvNPhh-vnigZLNswB8rzJ94MCgQYepN0s7dop2DXs26cCn4FJlCaWuunPLfNjJLRXvj8iEPjyl82tUAr5ivR4nnqQcuwT5pqBVkgWNluaQ/w480-h640/IMG_6021.JPG" width="480" /></a></div><p></p><p></p><p></p><p>Sur la table est posée une photo. Savoir d'où elle vient reste un mystère, peut-être a-t-elle un lien avec la famille de <a href="https://convoi77.org/deporte_bio/victor-kohn/">Victor</a> et de <a href="https://convoi77.org/deporte_bio/frieda-kohn/">Frieda Kohn</a>, déportés à Auschwitz le 31 juillet 1944 et assassinés à leur arrivée, une image parmi d'autres dans un lot de photos acheté à un marché aux vieux papiers : l'une de ces photos de famille, en format "carte postale" et datée de 1931, était en effet adressée à Mme et Mr Kohn, à leur adresse parisienne rue de Doudeauville, et une autre de vingt ans plus ancienne au père de Victor, Mor Kohn, imprimeur à Vacz en Hongrie. <br /></p><p>Mais cette photo-ci, je ne sais pas. Ce pourrait être une tout autre famille.</p><p>Une famille hongroise. Une famille juive de Hongrie, vers 1900 peut-être.</p><p>Au dos, des noms. Au crayon en grandes lettres, <i>Klein csalad</i>, famille Klein. A l'encre, <i>emlekul kedves rokonaintol,</i> en mémoire de chers parents — et une liste : Ignatez, puis un prénom que je ne lis pas, peut-être Cecilia, ensuite Rezsö, Rózsi et Gizi. Nous pourrions penser qu'Ignatez est le jeune soldat debout derrière ses parents — mais s'agit-il de ses parents ? Ce sont peut-être les parents de la jeune fille à ses côtés, Cecilia, et celle-ci serait sa fiancée ? Ou est-ce sa sœur ? Ou ce sont ses parents à lui et elle est bien sa fiancée —se ressemblent-ils ? J'image que Rezsö et Rózsi sont les parents, assis un peu raides. Gizi, Gizella, serait alors le nom de la petite fille tout devant, les cheveux sagement nattés sur sa tête, les mains croisées sur sa jolie robe bien repassée mais les genoux nus et ronds de l'enfant habituée à courir librement et juste posée là, un instant, devant l'objectif du photographe. <br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsUWdh-UaMpiP9KNVf_qbIQHNeojxPmICo8z9EWSZdN1qXkt2WyKaeD5CcuN1er51Hkv3oAr1E8o3M4kPT5d8dnIo-llBmUm41TC1p_fyn9SdUegzeA5btJHsmN1b3R1dCJhQgWCKCK4PRSr-5-ZWSrbS-Nf6B_v92DQDNOEVRwC69S9xwgaZNy4YaAA/s3175/IMG_6022.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2110" data-original-width="3175" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsUWdh-UaMpiP9KNVf_qbIQHNeojxPmICo8z9EWSZdN1qXkt2WyKaeD5CcuN1er51Hkv3oAr1E8o3M4kPT5d8dnIo-llBmUm41TC1p_fyn9SdUegzeA5btJHsmN1b3R1dCJhQgWCKCK4PRSr-5-ZWSrbS-Nf6B_v92DQDNOEVRwC69S9xwgaZNy4YaAA/w640-h426/IMG_6022.JPG" width="640" /></a></div><p></p><p>La photo, il y a longtemps sans doute, a été pliée en quatre. Peut-être pour être gardée dans un portefeuille.</p><p>Les plis ont marqué le papier et légèrement écorché le tirage photographique même si, aujourd'hui, la photo est parfaitement plane et lisse : un siècle a passé depuis le portefeuille. Les plis enferment les femmes avec les femmes, les hommes avec les hommes, la fille avec la mère, le fils avec le père.<br /></p><p></p><p>Gizi, elle, est coupée d'une croix sur son visage, une croix qui sépare son œil gauche de son œil droit, un ligne qui tranche l'œil droit en deux minces traits noirs, une croix qui sépare la partie lumineuse de son visage de la partie restée dans l'ombre. Il a vraiment fallu que j'agrandisse l'image pour que je note que sa tresse est ornée d'un large ruban blanc. </p><p>Cette croix comme une cible sur une petite fille, Gizella Klein, née en Hongrie vers 1900.<br /></p><p></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgjGcIZCZe2acUNuMKSvIbcel1FVPIxAmjg7bEWRKPyMLwDj2OWElTWKdrBU-uVwa2cyeolDnsddOCZDP6TPruu721v-_ioOg-9cu6CacTpQ9iDkeXqdPjyPc4j0zNZ_tSTJel6sHglgFtbFS5Ri3pTWsTW2Hihyxp41PIadTPeS0Ighg_vaFVmPAYiw/s1123/IMG_6023%20-%20copie.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1123" data-original-width="950" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgjGcIZCZe2acUNuMKSvIbcel1FVPIxAmjg7bEWRKPyMLwDj2OWElTWKdrBU-uVwa2cyeolDnsddOCZDP6TPruu721v-_ioOg-9cu6CacTpQ9iDkeXqdPjyPc4j0zNZ_tSTJel6sHglgFtbFS5Ri3pTWsTW2Hihyxp41PIadTPeS0Ighg_vaFVmPAYiw/s320/IMG_6023%20-%20copie.jpg" width="271" /></a></div>Une photo de studio, un jeune homme en uniforme de l'armée austro-hongroise, le père en chapeau tro petit, un peu provincial, sa chaine de montre barrant son gilet juste en dessous de sa cravate étroite — dans sa main gauche, mangé par l'ombre mais souligné par le trait blanc de la pliure, un livre.<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir3Hty1e4ffoCN-7rPHBEPYNC8NFA-ObIJCLS3OjZL9wk7g3cv-osNX_vtrqHyIIFpWLeB2ji4zXDFzuuzubKfvZkWmY3KfV7VVnxERFanJYQN4x7mUfi_YllxhsBsHgAGa8kcqCMU5SRo7DSGTBtfqqXMK_4yDRGmcfe-bJtKqw0KErSomtuVduaJwA/s778/IMG_6023.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="730" data-original-width="778" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir3Hty1e4ffoCN-7rPHBEPYNC8NFA-ObIJCLS3OjZL9wk7g3cv-osNX_vtrqHyIIFpWLeB2ji4zXDFzuuzubKfvZkWmY3KfV7VVnxERFanJYQN4x7mUfi_YllxhsBsHgAGa8kcqCMU5SRo7DSGTBtfqqXMK_4yDRGmcfe-bJtKqw0KErSomtuVduaJwA/s320/IMG_6023.JPG" width="320" /></a></div><p></p><p>Une photo qu'on garde dans son portefeuille, en souvenir de ses chers parents.</p><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"></span></span></i></p><blockquote><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">C’est au marché aux puces que je t’ai retrouvé</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">visage de l’angoisse –</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">graissé comme une vieille machine</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">une machine à coudre, une machine à moudre.</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"> </span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">Fontaine de jouvence où meubles et parapluies</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">qui ont servi pendant mille ans</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">retrouvent leur sourire vierge</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">redressent leurs ressorts tordus.</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"> </span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">Les mêmes meubles et les mêmes parapluies</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">les mêmes juifs râpés qui ont beaucoup servi</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">retournent à la circulation</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">du sang, des choses du destin.</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"> </span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">Vis humaines rongées comme de vieilles monnaies</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">retournent dans le grand courant numismatique</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">- d’où prendraient-elles le repos ?</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">les voici imprimées de figures fraîches.</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"> </span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">Sont-ce des choses vues déjà en mon enfance</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">ou dans une vie antérieure ?</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">Le siècle passe, ou bien une averse de trains –</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">qui a le temps de mettre un nom sur les visages ?</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"> </span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">Peut-être sommes-nous les mêmes un peu partout</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">le temps peut-être est-il le même –</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">c’est pour cela que rien ne change</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">que seul vieillit le <em>changement.</em></span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"> </span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">Les dieux priés avec les mêmes hiéroglyphes</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">ils ne nous baisent plus du baiser de leur bouche ;</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">nos cris usés comme vieux clous</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">n’enfoncent plus dans l’Eternel...</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"> </span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">Les paroles ont perdu leur sens depuis longtemps</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">si longtemps –</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"> et voilà, crénom ! qu’elles mûrissent</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">au seuil du temps qui vient –</span></span></i></p><div style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;">
</span></i></div><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;">de grands évènements <em>passés.</em></span></span></i></p></blockquote><p style="text-align: right;"><span style="font-size: x-small;">Benjamin Fondane, <i>Radiographies</i>, 1942 - 1943. </span><br /></p><p style="margin-left: 80px; text-align: left;"><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: times new roman, times;"><em></em></span></span></i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiAvOqW5qe1eeXS4x8M1J1Yyoq0EtpMZLEEGJiFHbvAGYxmuGog2DEXikeQGUK8wMgfA1BH6B6fYfyqYknyW-1T_Fy4LLBp3yku9LMhJW1n3XSLegdcWcboiJiRdRSbzj3MizQUetSMmyMwjSJ8ERlQa4PPkW8nAlQuGESQIh4GOVRpt3RkMQpDBFEhA/s2591/IMG_6021.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2591" data-original-width="1681" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiAvOqW5qe1eeXS4x8M1J1Yyoq0EtpMZLEEGJiFHbvAGYxmuGog2DEXikeQGUK8wMgfA1BH6B6fYfyqYknyW-1T_Fy4LLBp3yku9LMhJW1n3XSLegdcWcboiJiRdRSbzj3MizQUetSMmyMwjSJ8ERlQa4PPkW8nAlQuGESQIh4GOVRpt3RkMQpDBFEhA/w415-h640/IMG_6021.jpg" width="415" /></a></div><br />catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-75876182329517797102020-12-28T14:54:00.007+01:002021-02-28T00:11:20.116+01:00Un immeuble, en mémoire des enfants<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjljJ2DOL-AQEjUUmLtrXh8BhonmtekUjtbPxFqyTC6aPNlm_y3c18V4eDWsw0CJ-FuTeI3XbZ9pG-7jEm1JVLBTEkDUp8QPo3Su1HxFaeJtat1XIAL9bH1MiPCszhJHDd_pl5LHxEyX89s/s1600/P1504.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="652" data-original-width="472" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjljJ2DOL-AQEjUUmLtrXh8BhonmtekUjtbPxFqyTC6aPNlm_y3c18V4eDWsw0CJ-FuTeI3XbZ9pG-7jEm1JVLBTEkDUp8QPo3Su1HxFaeJtat1XIAL9bH1MiPCszhJHDd_pl5LHxEyX89s/s640/P1504.jpg" width="462" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Cette
photo a appartenu à une camarade de classe d'une jeune fille nommée Rachel et qui vivait au 58 rue Crozatier. Il s'agit sans doute de Rachel
Strawczynski, née à Paris le 7 août 1927 et déportée par le convoi 47,
le 11 février 1943. Il semble qu'il ne reste aucune autre trace de Rachel.</span></span></td></tr>
</tbody></table>
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un immeuble, 58 rue Crozatier. </span></span><br />
<br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un immeuble que je vois chaque jour sans lui prêter attention, un immeuble parisien banal de la fin du XIXe siècle, ravalé de frais il y a une dizaine d'années. Murs enduits d'un blanc cassé qui dore dans la lumière du soleil d'après-midi, longs balcons au 2ème et au 5ème étages, persiennes blanches.</span></span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV7KTyLC_KAZF-pTydvbSGaORdVqJTw8iIa07wyudvRdKe8IyzAhSt9Sbqg5BYXGMCrX9vibqKjG03-DwKBCQoFmtUn6I9tQVQP5wO95ryEB4jNYVfwj067fuxOVBupkn6ZXJPVJm0OWYW/s1600/58+rue+crozatier.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="300" data-original-width="300" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV7KTyLC_KAZF-pTydvbSGaORdVqJTw8iIa07wyudvRdKe8IyzAhSt9Sbqg5BYXGMCrX9vibqKjG03-DwKBCQoFmtUn6I9tQVQP5wO95ryEB4jNYVfwj067fuxOVBupkn6ZXJPVJm0OWYW/s400/58+rue+crozatier.jpg" width="400" /></a></span></span></div><p>
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un immeuble.</span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Une large façade sur la rue Crozatier, puis un long bâtiment étiré le long du passage Driancourt. Un jour de l'année dernière, comme je reviens de la boulangerie ma baguette de pain à la main, je découvre les affichettes sur le mur. Ces affiches, j'en avais déjà vues quelques unes ailleurs dans le quartier — juste un nom sur un immeuble, rue de Citeaux, un nom avenue Daumesnil. Des affichettes "à la mémoire de", bordées de noir, comme on voit en Italie pour annoncer les <a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/07/loin-vers-le-sud-la-ou-les-morts.html">enterrements</a>.</span></span><br />
</p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_TL_wn_2WKJGaZ5Tip9hsGgMCC_SEWoK6tmHWogpnVLwUd0bILBc5X8Ao5bTfINPs0YVVAXfzBh6h2clERM5wtGGwyNEHj4MZC3CMwE5VG94ZkuzCVwkavILBhOFPSMB9duBsSNiSRuko/s1600/IMG_3774.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1342" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_TL_wn_2WKJGaZ5Tip9hsGgMCC_SEWoK6tmHWogpnVLwUd0bILBc5X8Ao5bTfINPs0YVVAXfzBh6h2clERM5wtGGwyNEHj4MZC3CMwE5VG94ZkuzCVwkavILBhOFPSMB9duBsSNiSRuko/s640/IMG_3774.jpg" width="536" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><i>« Passant, souviens-toi de leur nom »</i></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Là, je m'arrête et je compte. Quarante-cinq noms d'enfants. Sur un immeuble en face de chez moi. Rue Crozatier.</span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span><a name='more'></a></span><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">L’idée du collage d'affichettes commémoratives est née du documentaire <i>les Enfants du 209 rue Saint-Maur,</i> de
Ruth Zylberman, qui retrace le parcours des enfants raflés à
cette adresse. On voit le film, on lit le livre qui lui fait suite et on se pose la question : que s'est-il passé dans mon propre immeuble, dans ma propre rue </span><span style="font-size: small;">? Qui sait ?</span></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCtmdT7hfPLQT0xNz9AL7yVW1GtI5lf3kVQ4JQI30NpY7pJtdWZpCsoTVy8lBc4Dg43HaTAvb-jZ1Duc3IrV497fjcVna2CBXEQMFOg36seH_KlJeZYN4ef8xnUPNpsfzjhybM4q4dUNDb/s1600/58+crozatier.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="300" data-original-width="300" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCtmdT7hfPLQT0xNz9AL7yVW1GtI5lf3kVQ4JQI30NpY7pJtdWZpCsoTVy8lBc4Dg43HaTAvb-jZ1Duc3IrV497fjcVna2CBXEQMFOg36seH_KlJeZYN4ef8xnUPNpsfzjhybM4q4dUNDb/s400/58+crozatier.jpg" width="400" /></a></div>
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Des membres de l’Union des étudiants juifs de France
(UEJF) ont</span><span style="font-size: small;"> utilisé la carte interactive créée à partir des recherches de Serge Klarsfeld pour recenser <a href="http://tetrade.huma-num.fr/Tetrademap_Enfant_Paris/">les adresses des immeubles où plus de 6 000 enfants ont été raflés entre 1942 et 1944</a>.
</span><span style="font-size: small;"> Ils ont ensuite collé sur ces murs, </span><span style="font-size: small;">à
leurs anciennes adresses</span><span style="font-size: small;">, les noms, prénoms et âges des enfants déportés.</span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">J'étudie la <a href="http://tetrade.huma-num.fr/Tetrademap_Enfant_Paris/">carte</a>, et je découvre que cet immeuble si familier, au 58 rue
Crozatier dans le XII<sup>e</sup>, fut le lieu du plus grand nombre d'arrestations d'enfants à Paris puisque 45 enfants y ont été raflés dont le
plus jeune n’avait pas un an. </span></span><br />
<br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un immeuble.</span></span><br />
<br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Jusqu'ici, c'était une autre histoire que j'associais à cet immeuble. Il y a des années de ça, vingt-cinq ans peut-être, il y avait eu une descente de police dans cet immeuble alors noir et visiblement insalubre — sans doute ce qu'il était en 1942. Mais ceux qu'on a pourchassés ce jour d'avril 1996 étaient des immigrés chinois employés dans des ateliers clandestins.<span style="font-size: small;"> <span style="left: 426.667px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.800796);">Lors </span><span style="left: 463.333px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.858027);">d'une </span><span style="left: 510px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.854391);">opération </span><span style="left: 228.333px; top: 670.469px;">«</span><span style="left: 241.667px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.84338);">coup </span><span style="left: 283.333px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.818727);">de </span><span style="left: 306.667px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.840552);">poing </span><span style="left: 353.333px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.55435);">»</span><span style="left: 488.333px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.849869);">, </span><span style="left: 228.333px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.709137);">la </span><span style="left: 245px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.82326);">police </span><span style="left: 295px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.9343);">avait fouillé</span><span style="left: 308.333px; top: 670.469px; transform: scaleX(0.808434);"> </span></span>ce vieil immeuble du 58 de la rue
Crozatier où 20 ateliers de confection dont
14 en activités et 5 en attente de matière première avaient été investis par la police. Trente-deux personnes, toutes
originaires du Zhejiang au sud de Shanghai, avaient été
interpellées et 51 machines à coudre saisies. Je me souviens des ballots et des cartons amassés sur le trottoir, au matin. L'activité de ces ateliers répartis sur les six étages était très discrète. Rien ne pouvait laisser penser qu'on
y travaillait «dans des conditions dignes du Moyen-Age», nous raconte </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Libération du 17 avril 1996</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">. Des adolescents de 12 à 16 ans, </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">garçons</span></span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"> </span></span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">et </span></span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">filles,</span></span> étaient au travail ce jour-là. Les ateliers tournaient à partir du début d'après-midi, après le passage des fournisseurs, et l'activité se poursuivait jusqu'à six heures du matin. Les donneurs d'ordre passaient au
petit matin récupérer la marchandise. </span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Par la suite, l'immeuble qui était encore déclaré insalubre en 2005, je crois, est resté vide des années avant d'être racheté par un promoteur qui en a expulsé les derniers locataires — sauf un dont l'unique pièce éclairée a longtemps tranché sur la façade aveugle. Puis l'immeuble (et son dernier locataire) a été ravalé, mis aux normes, transformé de fond en comble et mis en vente. Là, il y a eu un problème administratif, je ne sais lequel, mais ces beaux appartements neufs n'ont pas pu être vendus tout de suite et, encore une fois, il n'y a eu pendant des années que l'unique fenêtre éclairée qui tranchait désormais sur une façade claire. Aujourd'hui, tout ceci est du passé, tout l'immeuble est habité.</span></span><br />
<br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Mais c'est un passé qui en cache un autre.</span></span><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVoa4O6_L49opC3wq7GIV3LM8IEq4zrERpTrNsghRJaz1XYaKpn9EjYUil5QEgwV1acoKnimq71Ed6saIcKxJjgDRVgIEweR74zOeilgIZKY4YK8HoNZwkIN1ipEe2t0H773RGrgXdip-8/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2020-03-26+a%25CC%2580+22.58.59.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="310" data-original-width="592" height="334" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVoa4O6_L49opC3wq7GIV3LM8IEq4zrERpTrNsghRJaz1XYaKpn9EjYUil5QEgwV1acoKnimq71Ed6saIcKxJjgDRVgIEweR74zOeilgIZKY4YK8HoNZwkIN1ipEe2t0H773RGrgXdip-8/s640/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2020-03-26+a%25CC%2580+22.58.59.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Sur cette vue aérienne de la rue Crozatier prise en mai 1950, une rue bordée de marronniers, notre immeuble se trouve tout à fait à gauche avec une toiture de zinc blanchie : un long bâtiment qui remonte le long d'un étroit passage, comme un grand 1 à l'envers. C'est un immeuble qui compte aujourd'hui une cinquantaine de logements donc sans doute davantage à l'époque, avant qu'on ne rassemble les petits appartements d'une ou deux pièces. Nous sommes dans le quartier ouvrier du Faubourg Saint-Antoine, là où de nombreux ouvriers du meuble travaillaient "en chambre". </span></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"> </span></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"> </span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2GN3V9ozKHX3lBp5qxVHP36eYazwb6h1eIX4oxwlLjAlQtlOHCfdMhyUGzml8C5EAJpW9X_eKwWE6Zq8LcdhPiS-SKeiUs1evy1S_xpuHfbiEq1b3mA-xVmGxh82pHBdH58Km4V2R-lkt/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2020-03-22+a%25CC%2580+17.58.35.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="650" height="386" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2GN3V9ozKHX3lBp5qxVHP36eYazwb6h1eIX4oxwlLjAlQtlOHCfdMhyUGzml8C5EAJpW9X_eKwWE6Zq8LcdhPiS-SKeiUs1evy1S_xpuHfbiEq1b3mA-xVmGxh82pHBdH58Km4V2R-lkt/s640/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2020-03-22+a%25CC%2580+17.58.35.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Sur cette vue du début du XXe siècle, nous voyons comment l'immeuble, passée la façade sur la rue, s'allonge sur l'étroit passage Driancourt. A l'époque, une ligne de tramway abandonnée dans les années 1920 suivait la rue Crozatier. Le passage n'a presque pas changé, seul l'immeuble tout au fond a été abattu comme, plus récemment, les petits bâtiments à gauche.</span></td></tr>
</tbody></table><p><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un immeuble.</span></span><br />
<br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Pendant la Seconde guerre mondiale, deux événements majeurs ont touché cet immeuble, celui-là en particulier dans cette rue en particulier du quartier des<b> </b> Quinze-Vingts - Faubourg Saint Antoine du<b> </b>XIIe arrondissement. </span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"></span></span></span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Le premier de ces événements </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">intervient le
23 mai 1941 quand la police parisienne perquisitionna le 58 rue Crozatier. </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Au cours du mois de mai 1941,
la 3e section des Renseignements généraux effectua quatre cents
enquêtes au sujet de Juifs considérés comme suspects, menant à cinq cents arrestations
dans sept arrondissements de Paris, là où
des tracts et papillons en français et en yiddish, édités par le Parti
communiste, avaient été distribués et collés. </span></span></span></span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Les domiciles de certains de ceux qui avaient été arrêtés furent perquisitionnés. </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Or notre immeuble était alors </span></span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">deux à trois fois par
mois</span></span> le lieu de réunions de militants juifs de la M.O.I. </span></span></span></span></p><p><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">La police investit ainsi les domiciles d’une vingtaine de locataires juifs de l’immeuble
et arrêta quatre locataires <a class="spip_in" href="https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article142982">Josef Fridman</a> et <a class="spip_in" href="https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article143052">Jankiel Minsky</a>, porteurs de tickets de cotisation du Parti communiste clandestin, ainsi qu’<a href="https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article133243" target="_blank">Abraham Trzebrucki</a> et <a class="spip_in" href="https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article144839">Léon Jolles</a>, qui livraient de la marchandise dont ils ne pouvaient expliquer la provenance — en vertu des lois anti-juives en application alors dans la France occupée, aucun d'eux ne pouvait plus travailler.</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"> Le 27 août, onze hommes, dont
Abraham Trzebrucki </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">qualifié de « sujet russe »</span></span>, comparurent devant la cour spéciale de justice instituée par le gouvernement de Vichy deux semaines plus tôt alors que l</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">es Allemands voulaient des exemples dans la lutte contre la résistance. </span></span>L’avocat général demanda et obtint la peine capitale pour « détention et
[...] distribution de tracts communistes et [...] émission de timbres
de souscription de 10, 20, 50 et même 500 francs en faveur de l’ex-Parti
communiste, [...] dissimulation d’identité et [...] organisation de
réunions clandestines [au] domicile ». Le lendemain, Abraham Trzebrucki
fut guillotiné dans la cour de la prison de la Santé. </span></span><br />
<br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Quant au </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">tailleur</span></span> Jankiel Minsky, </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">né en 1906 à Minsk, il fut fusillé comme otage le 21 février
1942 au Mont-Valérien. </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Arrêté le 23 mai, il est emprisonné d'abord à la caserne des Tourelles dans le XXe. Il est décrit comme un : « Ex-membre du Parti
communiste polonais et de la sous-section juive du Parti communiste.
Propagandiste communiste très actif, suspect du point de vue politique.
Individu très dangereux pour l’ordre public ». Transféré au camp de Drancy en août 1941, il est d</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">ésigné
comme otage après la mort </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">d'une sentinelle allemande à
Tours quand les Allemands décidèrent de fusiller ou de déporter
cinquante otages </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">en
représailles</span></span>. </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"></span></span></p><p><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un immeuble.<br /></span></span></p><p><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Le second événement s'était produit un an plus tard et </span></span></span></span>correspond à notre point de départ : l'arrestation et la déportation des enfants juifs qui y vivaient. Cet i</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">mmeuble de la rue Crozatier était habité en effet par de nombreux Juifs, majoritairement arrivés d'Allemagne ou d'Europe de l'Est dans les années de l'entre-deux-guerres et surtout à la fin des années 30. Des réfugiés ne parlant pas tous français et installés dans un immeuble de pauvres au sein d'un quartier ouvrier. Ces Juifs étrangers furent ciblés par la rafle du Vél' d'Hiv le </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">16 juillet 1942 et, au 58 rue Crozatier, </span></span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">il y aura 110 arrestations. Ils furent tous déportés à Auschwitz</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"> et aucun ne reviendra.<b> </b> </span></span></p><p><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"> </span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Ici, la rafle s'est déroulée dans une grande violence, provoquant même </span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">le suicide</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"> d'une personne<b>.</b></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"> 110 personnes, 45 enfants. </span></span><br />
<br />
<b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un bébé, parmi tous ces enfants.</span></span></b><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOOdLn6mVDL0YdAaJBr-Wqifj0iIyI0Hk3C1F9B6F0a5633Wm23pUzL3i_R5S9l4ABUaGyuWWb27KwZRVJK_ha_tQ0VvKPkHKRCFBv2jYY4aW7FEKojHUAW2HMWTlKCfW-zVLL6WbXvnAT/s1600/P1576.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="951" data-original-width="594" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOOdLn6mVDL0YdAaJBr-Wqifj0iIyI0Hk3C1F9B6F0a5633Wm23pUzL3i_R5S9l4ABUaGyuWWb27KwZRVJK_ha_tQ0VvKPkHKRCFBv2jYY4aW7FEKojHUAW2HMWTlKCfW-zVLL6WbXvnAT/s640/P1576.jpg" width="396" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Michel Zeliki est né le 28 novembre 1941 à Paris. Arrêté au 58 rue Crozatier<i> </i>avec sa mère,
Chana, il a été déporté avec elle à Auschwitz le 11 février 1943, par le convoi 47.</span></span></td></tr>
</tbody></table><p> <span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"></span></span><b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un autre bébé.</span></span></b><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6cfcKmaz2_omiXCkVaDQSnVZpoxUOg7wF9ckGgdACC91djDQefKmw6Vap046jVz6r_bJOIFkUbe3BNVkQ0woEn1RmisBgvmRjh8zvCcNWOUNU0Egyi4FTeQc8NooRRk8FTL5HeFBmVJvO/s1600/P0934a.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="372" data-original-width="473" height="313" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6cfcKmaz2_omiXCkVaDQSnVZpoxUOg7wF9ckGgdACC91djDQefKmw6Vap046jVz6r_bJOIFkUbe3BNVkQ0woEn1RmisBgvmRjh8zvCcNWOUNU0Egyi4FTeQc8NooRRk8FTL5HeFBmVJvO/s400/P0934a.jpg" width="400" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Jacques Lempel est né le 14 juin 1941 à Paris. Il vivait 58 rue Crozatier. Il a été déporté à Sobibor avec sa mère par le convoi 53, le 25 mars 1943.</span></span></td></tr>
</tbody></table><p> <span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"></span></span><b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"> Un frère et sa sœur.</span></span></b><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Denise et Maxime Maguide sont nés à Paris où ils ont vécu au 58 rue Crozatier jusqu'à leur déportation à Auschwitz, par le convoi 23, le 24 août 1942. Denise avait 8 ans, et Maxime, 3. Leur frère Simon, 14 ans,
avait été déporté plus tôt, par le convoi 13.</span> </span> </span></span><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_xvDROhH8EQj64kg17r9hbQ-qO0QliKSWvqJ0zj0UqzVFeUyjdNHk0MBcUMLW8PHDmiPOYUehBmTU8ikCLhmsoTmS_vhcJZBc24_GEBk1v8rg5mnSPtjabmj1gl-ryD8_vIy6IZQOryA1/s1600/P1529a.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="863" data-original-width="588" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_xvDROhH8EQj64kg17r9hbQ-qO0QliKSWvqJ0zj0UqzVFeUyjdNHk0MBcUMLW8PHDmiPOYUehBmTU8ikCLhmsoTmS_vhcJZBc24_GEBk1v8rg5mnSPtjabmj1gl-ryD8_vIy6IZQOryA1/s640/P1529a.jpg" width="435" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Maxime et Denise en 1940</span></span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVq4R6qqLiVfBiSRBYtJXlLR5-5odQXMxyc70ptKhWqRRQxQtw3n7BKOipZ8oDVmPFX-kdRBXbJ1ZrEkmVs2BtIgDIVCzlul6Q35Ipj8kmk1EDnkGI8azXtCArryxQtKumkpLpNar7VSBt/s1600/P1529b.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="542" data-original-width="353" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVq4R6qqLiVfBiSRBYtJXlLR5-5odQXMxyc70ptKhWqRRQxQtw3n7BKOipZ8oDVmPFX-kdRBXbJ1ZrEkmVs2BtIgDIVCzlul6Q35Ipj8kmk1EDnkGI8azXtCArryxQtKumkpLpNar7VSBt/s640/P1529b.jpg" width="416" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Denise au printemps 1942, alors qu'elle était scolarisée à l'école de filles du 21 rue de Reuilly (aujourd'hui collège J. B. Œben). Son père, boucher, était originaire de Wilno (Vilnius) en Lituanie<b> </b></span></span></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">.</span></span></td></tr>
</tbody></table><p> <span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"></span></span><b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Deux frères.</span></span></b><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPLR4FA76gAsIWteQJ7T304lkrSMnbXHfVsy4vrffj5rdIiWip6nB60Ic8c5dNavxiN0YS4JPGUNEiNKuznETd0_vYZQ5bUtsMx6lEGPDN_RTK4s9ycBXtZB7xk8w5KA0pjg4O8YJojflS/s1600/P0621.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="869" data-original-width="615" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPLR4FA76gAsIWteQJ7T304lkrSMnbXHfVsy4vrffj5rdIiWip6nB60Ic8c5dNavxiN0YS4JPGUNEiNKuznETd0_vYZQ5bUtsMx6lEGPDN_RTK4s9ycBXtZB7xk8w5KA0pjg4O8YJojflS/s640/P0621.jpg" width="452" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Albert et Maurice Dubensky sont nés dans le XIIe arrondissement de Paris, le 11 février 1933 et le 22 avril 1931. Ils vivaient au 58 rue Crozatier d'où ils ont été déportés à Auschwitz le 3 février 1944, par le convoi 67. Leur mère, Macha, était née à Odessa, leur père, Mordkai, à Astara en Russie.</span></span></td></tr>
</tbody></table><p> <span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"></span></span><b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Un tout petit garçon.</span></span></b><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIZg0FYkeFRsJm9HXmXYMfXZupMKc1xtOnXkGx-l4ul-4j5Ssd6EVLdiq-N_DNxVgIC7jNja9_7psJ7WYQA2wkOs7LUjboiH-fh8bIMVAv03NggSqgYrjaEXV4vSpI9XNfJPCKz-NSDS6V/s1600/P1214a.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="457" data-original-width="352" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIZg0FYkeFRsJm9HXmXYMfXZupMKc1xtOnXkGx-l4ul-4j5Ssd6EVLdiq-N_DNxVgIC7jNja9_7psJ7WYQA2wkOs7LUjboiH-fh8bIMVAv03NggSqgYrjaEXV4vSpI9XNfJPCKz-NSDS6V/s400/P1214a.jpg" width="307" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Henri Selevici est né à Paris dans le XIIe le 23 août 1938. Il a été arrêté avec sa mère lors de la rafle du Vél' d'Hiv. Sa mère a été déportée la première par le convoi 16, le 7 août 1942. Il a été déporté à son tour par le convoi 26 le 31 août 1942. Où a-t-il vécu son court mois d'août 42, et avec qui, cet enfant de 4 ans ? </span></span></td></tr>
</tbody></table><p><b> <span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Une toute petite fille.</span></span></b><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHmMQ_Vj6FPG_eKuMtLhIIWOxmuHj_G2OuXfwB0pdLLo6qoU5ZZlxCkQ4yrpnD8wRqb3vaoTII6N1L5WNs2FbKMciMhJJ9_baryjTaQiqNyQnRpAfFzCQ-RjYpda0MQWKDjzi9YOJJxJUC/s1600/P1673a.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="563" data-original-width="407" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHmMQ_Vj6FPG_eKuMtLhIIWOxmuHj_G2OuXfwB0pdLLo6qoU5ZZlxCkQ4yrpnD8wRqb3vaoTII6N1L5WNs2FbKMciMhJJ9_baryjTaQiqNyQnRpAfFzCQ-RjYpda0MQWKDjzi9YOJJxJUC/s400/P1673a.jpg" width="288" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Paulette
Kerner est née 3 jours après Henri, le 26 août 1938, à Paris également où elle a vécu sa courte vie au 58 rue
Crozatier. Elle a été déportée par le convoi 38 le 28 septembre 1942, accompagnée, elle, de sa mère, Malka.</span></span></td></tr>
</tbody></table>
<b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Une autre petite fille, plus âgée.</span></span></b><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhP49cGRAHJHAisCnkaHa2hfPghw6BD-Q6KDu2pvKNdqlIru_IEOk61I3UoogM7B1-K72u9me5ZLVgBkbG9nDC7B5wgcj7pIifyUHgFweZ9-p2r3GVukT5cq_ZKDku02qCzK4C2A8RParfY/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2020-03-22+a%25CC%2580+12.29.30.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="357" data-original-width="285" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhP49cGRAHJHAisCnkaHa2hfPghw6BD-Q6KDu2pvKNdqlIru_IEOk61I3UoogM7B1-K72u9me5ZLVgBkbG9nDC7B5wgcj7pIifyUHgFweZ9-p2r3GVukT5cq_ZKDku02qCzK4C2A8RParfY/s400/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2020-03-22+a%25CC%2580+12.29.30.png" width="318" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Fajga Kuperberg, 13 ans</span></span></td></tr>
</tbody></table><p><b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Sa sœur Esther, 9 ans</span></span></b><br />
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4Xp89e-JG3DFi3bkZ0kwhFT88AeQ3aF7pS0kfSfFXabtmWheL50XKo2EitJFIL69JhTZCT03F7xRR7Jd_S69it0LXwCmI6xtZmrRNl8qyffhELza12BbYtPS5nSe-t_HEez5FATgJCK6S/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2020-03-22+a%25CC%2580+17.39.39.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="362" data-original-width="286" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4Xp89e-JG3DFi3bkZ0kwhFT88AeQ3aF7pS0kfSfFXabtmWheL50XKo2EitJFIL69JhTZCT03F7xRR7Jd_S69it0LXwCmI6xtZmrRNl8qyffhELza12BbYtPS5nSe-t_HEez5FATgJCK6S/s400/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2020-03-22+a%25CC%2580+17.39.39.png" width="315" /></a></span></div><p><b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Leur petit frère et leur mère.</span></span></b><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_PC2rqf1igb244j2AyhTZIsUc7ao8fagP9segXLqoibROdSNlqSnh24AZrpQXc3u4Nlyc8Pci8juqZ5ZGBDkxejSA8G9CIU4BBi39jkXHYUgwcC6J0QXfgLb-Y99WnZZEID8hER6EfEXH/s1600/P0916.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="858" data-original-width="530" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_PC2rqf1igb244j2AyhTZIsUc7ao8fagP9segXLqoibROdSNlqSnh24AZrpQXc3u4Nlyc8Pci8juqZ5ZGBDkxejSA8G9CIU4BBi39jkXHYUgwcC6J0QXfgLb-Y99WnZZEID8hER6EfEXH/s640/P0916.jpg" width="394" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Henri Kuperberg</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">, 1 an,</span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"> avec sa mère.</span></span></td></tr>
</tbody></table><p><b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Des poupons, à la maternité de l'hôpital Rotschild.</span></span></b><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHeYOGIUIO9hOsxFWy0xEPDxrIJpsbJkFcTF0OC5MPsfwd4_yRBehwIZGB4Is0B1TFbEcJ0E7dFzxRdOyliVzy_vDi-mb5GuPswdMnzaQk1mv_x_amsrPp5WpMouR6XabK_LQMn-ZnDNqi/s1600/P0077.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="502" data-original-width="874" height="366" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHeYOGIUIO9hOsxFWy0xEPDxrIJpsbJkFcTF0OC5MPsfwd4_yRBehwIZGB4Is0B1TFbEcJ0E7dFzxRdOyliVzy_vDi-mb5GuPswdMnzaQk1mv_x_amsrPp5WpMouR6XabK_LQMn-ZnDNqi/s640/P0077.jpg" width="640" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Tous ces enfants nés dans le XIIe arrondissement de Paris ont vu le jour à l'hôpital Rotschild, ils sont photographiés avec leurs mères à la pouponnière en décembre 1941. L'hôpital était devenu un camp d'internement (un bâtiment va constituer le "camp Picpus" et une autre le "camp Lamblardie"), puis les mères et leurs enfants seront déportés par Aloïs Brunner entre juillet et novembre 1943. <span style="left: 95px; top: 371.437px; transform: scaleX(0.974666);">À l’orphelinat Rothschild voisin, </span><span style="left: 660.42px; top: 371.397px; transform: scaleX(1.0003);">25</span><span style="left: 682.66px; top: 371.437px; transform: scaleX(0.954);"> enfants ont été </span><span style="left: 95px; top: 394.77px; transform: scaleX(0.950281);">déportés. </span></span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"><i>Au centre au premier rang:</i> Anna Davidovici, née le 7 décembre 1941 à l'hôpital, sur les genoux de sa mère, Liba, 26 ans, née à Varsovie, habitantes du 58 rue Crozatier.</span></span></td></tr>
</tbody></table><p><b><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Trois jeunes filles qui profitent du printemps. <span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span style="left: 95px; top: 394.77px; transform: scaleX(0.950281);"> </span></span></span></span></span></b></p><p><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span style="left: 95px; top: 394.77px; transform: scaleX(0.950281);">Les jeunes de l'immeuble y fréquentaient la</span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span style="left: 95px; top: 394.77px; transform: scaleX(0.950281);"> <i>tsugubshul</i>, un </span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span style="left: 95px; top: 394.77px; transform: scaleX(0.950281);">patronage
laïque qui y fonctionnait avec d'autres organisations de jeunesse liées à
la sous-section juive de l'organisation MOI (Main-d'œuvre immigrée) du
parti communiste français. </span></span></span></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvZ71ToexE4poQhl8O2VQjvq9vHKYdcuD6OXOTYYvak1qXti6xDq1rPlX9pSBOAw3uTvZu-j6noNyWmZ2EX3fCpXrx4AU5J2ca-75EZV-bSD1U9NWp8zbBVPpk4Wi97LxHEbbsLgnTgGwO/s1600/P1676.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="585" data-original-width="864" height="432" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvZ71ToexE4poQhl8O2VQjvq9vHKYdcuD6OXOTYYvak1qXti6xDq1rPlX9pSBOAw3uTvZu-j6noNyWmZ2EX3fCpXrx4AU5J2ca-75EZV-bSD1U9NWp8zbBVPpk4Wi97LxHEbbsLgnTgGwO/s640/P1676.jpg" width="640" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">La "bande de Jacques" en mai 1942 au bois de Vincennes. Jacques ? Qui était Jacques ? </span></span><br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">La jeune fille en maillot de bain à gauche est Sarah Kerszenfeld, et la seconde à partir de la droite est sa sœur Rachel. Toutes deux étaient nées à Francfort. Rachel </span><span style="font-size: x-small;">avait</span><span style="font-size: x-small;"> </span><span style="font-size: x-small;">16 ans </span><span style="font-size: x-small;">et Sarah 14 quand elles ont été déportées par le convoi 15, le 5 août 1942. Leur sœur cadette Charlotte et leurs frères Siegfried et Henri partirent par le convoi 22. </span></span></td></tr>
</tbody></table><p><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span style="left: 126.12px; top: 278.063px; transform: scaleX(1.0003);">Et l'une de leurs amies, en canot, </span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span style="left: 126.12px; top: 278.063px; transform: scaleX(1.0003);">peut-être </span></span></span><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><span style="left: 126.12px; top: 278.063px; transform: scaleX(1.0003);">sur la Marne à Saint-Maur aisément accessible alors par la ligne de Vincennes qui partait de la gare de la Bastille.</span></span></span><br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_49oFJCyZ8bVjTlUq82e-cuGurSkudHBF08YQpf7IuKqpqOuRBal9B9gQcmvGtpxWvb4v2aBdBMs_YNu5Ppyl-YhGFZT_StO8NrgH-Brr8Yp5mXiK9xNeAa94i17-iO-RhwE0hTGqXoob/s1600/P1634b.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="724" data-original-width="461" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_49oFJCyZ8bVjTlUq82e-cuGurSkudHBF08YQpf7IuKqpqOuRBal9B9gQcmvGtpxWvb4v2aBdBMs_YNu5Ppyl-YhGFZT_StO8NrgH-Brr8Yp5mXiK9xNeAa94i17-iO-RhwE0hTGqXoob/s640/P1634b.jpg" width="406" /></a></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif" style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">Laja (Simone)
Frydman est née en Pologne le 10 mai 1927. Elle vivait au 58 rue Crozatier, elle a été déportée dans le même convoi que ses amies Sarah et Rachel
Kerszenfeld.</span></span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
Des mois ont passé, un an, un an et demi peut-être. Des affichettes bordées de noir collées sur la façade de l'immeuble, il ne reste rien, la pluie, le soleil en sont venus à bout.<br />
<span face=""arial" , "helvetica" , sans-serif"><span style="font-size: small;">Passant, souviens-toi de leurs noms.<br /></span></span>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-69236817439560422572020-07-30T18:01:00.003+02:002021-02-17T00:01:35.641+01:00Oubliées dans le tiroir<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLC11OO_O5RGW6CM0X4ZOAZFxy-TQZAO01Pw9niPwfwtDRHar6NMMJL2yqUSmX7P4H4UNWCpr7su7Fn9N3IXetEXlMDa4RINbWdAeFwyFEF2o-6Xu5S95A__Nnlpbv0CepW68bOoXc3fiz/s1600/P1160745.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLC11OO_O5RGW6CM0X4ZOAZFxy-TQZAO01Pw9niPwfwtDRHar6NMMJL2yqUSmX7P4H4UNWCpr7su7Fn9N3IXetEXlMDa4RINbWdAeFwyFEF2o-6Xu5S95A__Nnlpbv0CepW68bOoXc3fiz/s640/P1160745.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
C'est un tiroir dont nous avions oublié l'existence, un tiroir caché sous l'étagère d'une bibliothèque vitrée dont nul ne lit les livres fatigués qui y dorment. Au fond du tiroir, une carte postale de la Grande guerre qui a fait le bonheur de notre enfance, aux uns et aux autres : "n'écoutez pas les mauvais bruits", nous dit-elle. Une monsieur rubicond et heureux à droite, qui se bouche les oreilles. Un maigre vieillard acariâtre qui les écoute, lui, les mauvais bruits et dont les yeux roulent par l'effet d'une rondelle de carton fixée au revers, et qui entraine tour à tour dans la petite fenêtre tout à gauche l'apparition d'un soudard teuton en casque à pointe …</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Dans le fond du tiroir, un tube d'acier brillant qui contient encore un peu d'aspirine. Un tube peut-être vieux d'un siècle — qui sait si l'aspirine est encore active ou si elle s'est lentement transformée en poison violent ?</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Mais au moment où nous avons ouvert ce tiroir dont nous avions oublié l'existence, il y avait par dessus la carte postale et le tube d'aspirine, cachée par une pile de vieilleries, cette pochette de papier gris épais. </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjag7FFckH6LYGtQcqZ53S8wAXPduYL8Pt6ZvNUGu4_1sKyddRl85r6NV19q2R6BlnCpErhthFNMxgYYCFcU3HVpv8jiqBCrpWZ7UFqIf3rZqkJDtyOpjh_9DUgUDqDQsSuVby1jH_fjMwz/s1600/P1160786.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjag7FFckH6LYGtQcqZ53S8wAXPduYL8Pt6ZvNUGu4_1sKyddRl85r6NV19q2R6BlnCpErhthFNMxgYYCFcU3HVpv8jiqBCrpWZ7UFqIf3rZqkJDtyOpjh_9DUgUDqDQsSuVby1jH_fjMwz/s640/P1160786.jpg" width="640" /></a></div>
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Rouget">Bernard Rouget</a> exerça à Casablanca dans les années 40. Au-delà des photos du Maroc dont il était tombé amoureux, Rouget (1914-1987) fut également un portraitiste reconnu, d'Albert Camus à Orson Wells ou Marcel Cerdan. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUuAnniCadHy_WlcJl7yBlSktKQQKPBSVeIb2J4FPnxo0dMmVKbI0k0ZeMW0U92glHhuiI4GAHUwbsnI3J6ZxdhnejbUDiekWB1OmRCQTh4ppHxL4RGVbnwDwQGwOJgowOuvAQpCXzi0oL/s1600/P1160787.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUuAnniCadHy_WlcJl7yBlSktKQQKPBSVeIb2J4FPnxo0dMmVKbI0k0ZeMW0U92glHhuiI4GAHUwbsnI3J6ZxdhnejbUDiekWB1OmRCQTh4ppHxL4RGVbnwDwQGwOJgowOuvAQpCXzi0oL/s640/P1160787.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Trois photos à l'intérieur. J'imagine mon père les cacher dans le tiroir le jour où il les avait retrouvées, lui. Retrouvées ailleurs, quelque part dans la pièce. Il les regarde vite, vite, puis regarde autour de lui, réfléchit — où les cacher ? où ne les verrait-elle pas ? où ne les retrouverait-elle pas — ma grand-mère, la grande destructrice de la mémoire de ce qui n'était pas elle ?</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Il ouvre le tiroir, glisse la pochette, referme le tiroir puis la porte vitrée de cette bibliothèque que personne n'ouvre et où ne sont rangés que des volumes dépareillés que personne ne lit.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Ensuite, il oublie.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKDaG6xWJOHxzqerV8X-ZErub1ZY6DSrm6L_TtnFtzuZ0fgC5jeIyGjgH_Dl8AB_d1N3USK3IRWXHcY5auP59zkU1kj_RYfmDWo0Aim_qfS0XgBu2nbHGpit6rg9FB1KewJ6ZLCpJBK90d/s1600/P1160746.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKDaG6xWJOHxzqerV8X-ZErub1ZY6DSrm6L_TtnFtzuZ0fgC5jeIyGjgH_Dl8AB_d1N3USK3IRWXHcY5auP59zkU1kj_RYfmDWo0Aim_qfS0XgBu2nbHGpit6rg9FB1KewJ6ZLCpJBK90d/s640/P1160746.jpg" width="640" /></a></div>
Trois photos posées, des photos de studio, soigneusement éclairées avec ces contrastes de lumières et d'ombres qui signent une époque, des photos un peu trop visiblement retouchées qui font les visages lisses et sans âge. <br />
Trois photos. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhc4RgpfgfSYIObxnA117xT_NvJe95_Ez1__DdflSaFH_a3j_5uDYpUWo6hTv06zWQH3H84wY_t1e2f4qKy1RnY_L0_wsYyIiGpbhueqpKxMPxaxlcZTCbxAGq0z3hx26-qVlgpEjoXFxWf/s1600/P1160747.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhc4RgpfgfSYIObxnA117xT_NvJe95_Ez1__DdflSaFH_a3j_5uDYpUWo6hTv06zWQH3H84wY_t1e2f4qKy1RnY_L0_wsYyIiGpbhueqpKxMPxaxlcZTCbxAGq0z3hx26-qVlgpEjoXFxWf/s640/P1160747.jpg" width="640" /></a></div><p>
Deux de ces images sont datées — sur l'une, 25 octobre 1942, "à mon petit Bernard, pour l'anniversaire de ses sept ans" et une signature que je ne lis pas — pas Papa, par exemple, mais ce qui doit être un diminutif de Georges. Sur l'autre, Casablanca, mars 1945 et la signature du photographe, Rouget. Rien sur la dernière, le portrait de famille avec chien.</p><span><a name='more'></a></span><p><br />
<br />
Sur la première des trois photos, Georges regarde son fils Bernard par delà les années, par delà leur mort. Visage lisse, sourire retenu par les lèvres closes, pas une ride, le nœud papillon pour seul relief. Un homme presque sans âge.<br />
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVCxhfClVIV-gBXZAL_V9R_2RcIdTK78A4N7_tcmQ6n1ahHeZn6KzpirI8qexYgTMnDHn5VeueGQHXqP_PjRryU5k_RJuRacg7MxNWGxVFIW6sU1Lb2jI_eUZR32dJZ6sTU09YSvawvTsG/s1600/P1160790.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1068" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVCxhfClVIV-gBXZAL_V9R_2RcIdTK78A4N7_tcmQ6n1ahHeZn6KzpirI8qexYgTMnDHn5VeueGQHXqP_PjRryU5k_RJuRacg7MxNWGxVFIW6sU1Lb2jI_eUZR32dJZ6sTU09YSvawvTsG/s640/P1160790.jpg" width="426" /></a></div>
A notre tour, Georges nous regarde, son image posée sur les morceaux de ce jeu de l'oie 1900 qui a dû lui appartenir — on lance les dés, on avance, on recule, on s'arrête plusieurs fois à la case "hôtel" et on se repose, on se perd dans le labyrinthe, on attend des mois au fond du puits, on évite la case "prison", on manque la case "gagné", on arrive à la case 58, on meurt.<br />
Fin de partie.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZ7OUDsHBPkvgpLqM5dK27G8XnBaY4Y2rHX3od4qx5bwh5Ind3zszlDD-3-JtNAH3f803B-TOHeUWHuw_Jo3aF1zXz1Srh5c9MMGhzyf-UV3Nb24bVq_mPi1y2QS52ex5f6D5J1SxnuwnD/s1600/P1160748.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZ7OUDsHBPkvgpLqM5dK27G8XnBaY4Y2rHX3od4qx5bwh5Ind3zszlDD-3-JtNAH3f803B-TOHeUWHuw_Jo3aF1zXz1Srh5c9MMGhzyf-UV3Nb24bVq_mPi1y2QS52ex5f6D5J1SxnuwnD/s640/P1160748.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Georges. Il n'a pas grandi dans cette maison mais sans doute y venait-il comme nous, chaque été. </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Par-ci par-là, la maison a conservé les traces de ces vacances d'un autre siècle — des journaux d'enfants, un jeu de l'oie, des livres de prix, des romans édifiants pour la jeunesse. Conservé des photos d'enfants endimanchés, les bras croisés sur le dossier d'une chaise ou affublés de l'uniforme qu'ils porteront un jour, plus tard.</div>
<div style="text-align: left;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Conservé les portraits des enfants sculptés par leur père, éparpillés dans le jardin et condamnés à se dissoudre lentement au gré des saisons. </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8PyDvRWLsHEWI7OtHZ7hSebZ9jf1w66s2nEK1GZqzP4bvQwgHb_0BWRCJt8CBJmxES4BuZ0fwQdNVD22tV9oXG4-L_98sUzDD1nS2F9BSBhdloeI9xcu63t27EYHuGhxqBVM2VGRLPyIS/s1600/P1160721.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1202" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8PyDvRWLsHEWI7OtHZ7hSebZ9jf1w66s2nEK1GZqzP4bvQwgHb_0BWRCJt8CBJmxES4BuZ0fwQdNVD22tV9oXG4-L_98sUzDD1nS2F9BSBhdloeI9xcu63t27EYHuGhxqBVM2VGRLPyIS/s640/P1160721.jpg" width="480" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Que reste-t-il d'eux aujourd'hui ?</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif_oKwJ_jkwdsGdEYLdb92eSdDBkk114p9wKHBhh0xuuwm247fAXIA8nXmRldmjVORskS86uG_6jgnWf0vj_46rowFarU059wSeppvHL8qV_arrwZa0W3lVEDX8kK8Ojft7TqRkBHiSq2N/s1600/P1160761.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif_oKwJ_jkwdsGdEYLdb92eSdDBkk114p9wKHBhh0xuuwm247fAXIA8nXmRldmjVORskS86uG_6jgnWf0vj_46rowFarU059wSeppvHL8qV_arrwZa0W3lVEDX8kK8Ojft7TqRkBHiSq2N/s640/P1160761.jpg" width="640" /></a></div>
Je ne me souviens plus où mon grand-père est enterré. Casablanca ?<br />
<br />
Deuxième photo.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhf1lk9VFUxhcN3LoqIFUOu9LxZWWG8dyshRr70i7lQU9lv5MzM47OV8A-YOYmjBz2vGC2IUYYNnjjWAAVpVFxOXOHD7Wxq55plnCiY2-5mDDRfqi-j9e6LjEkZQxaG6n8u87CugBxLoR-C/s1600/P1160791.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1185" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhf1lk9VFUxhcN3LoqIFUOu9LxZWWG8dyshRr70i7lQU9lv5MzM47OV8A-YOYmjBz2vGC2IUYYNnjjWAAVpVFxOXOHD7Wxq55plnCiY2-5mDDRfqi-j9e6LjEkZQxaG6n8u87CugBxLoR-C/s640/P1160791.jpg" width="472" /></a></div>
Sur la deuxième Georges et sa femme, Nelly, sont réunis, comme une vraie famille, comme s'ils vivaient vraiment ensemble avec leur fils. Mais ils ne font pas même semblant d'être une vraie famille, pas même semblant de s'aimer.<br />
Rien ne les relie plus que ce fils assis à leurs pieds et qui ne les regarde pas et qu'ils ne regardent pas. Un fils en trop qu'ils se renvoient et s'arrachent tour à tour. Le seul être aimé, sur cette photo, c'est la chienne. Même moi qui ne l'ai jamais connue, cette chienne, je sais son nom — Diba. Il me semble que j'en ai plus entendu sur elle que sur cet homme debout, qui se tient en arrière les bras croisés dans le dos. <br />
<br />
Eux, mes grands-parents, il ne se <span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">regardent</span> pas. Sur aucune photo — passées les toutes premières années de leur mariage — leurs regards ne convergent vers un point commun. <br />
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="mso-bidi-font-weight: normal;">A un moment de leur vie, tous juste mariés </span><span style="mso-bidi-font-weight: normal;">en 1934, ils sont partis au </span><span style="mso-bidi-font-weight: normal;">Proche Orient. De ces deux ans de voyage, il reste un</span> album désolé : certaines pages sont restées vides, sur d'autres les photos sont collées sans ordre ni commentaires,
ailleurs les images manquent, décollées, arrachées. </span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixHc9jWwJpsZn6kzCiurYfpykRaoFGovJ7Flk_1TfCF4UTucYvQc9tHzhZlsdQmifmXqtZOzRkGqgxAdIkdla2ROhA1FOjML7-_qrXmDgSmsb3oRMw0Q9Wte7lMXO25755x1E8aIXCysfv/s1600/P1170292.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1154" data-original-width="1600" height="460" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixHc9jWwJpsZn6kzCiurYfpykRaoFGovJ7Flk_1TfCF4UTucYvQc9tHzhZlsdQmifmXqtZOzRkGqgxAdIkdla2ROhA1FOjML7-_qrXmDgSmsb3oRMw0Q9Wte7lMXO25755x1E8aIXCysfv/s640/P1170292.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi50Aa3W8XM02RdRO05k-n6w_KKTWolNk4-TjqLANkwKEuGMzPBBVYRlEOzE1cTNyi3-fmK5hcpv32qmW2Y2Cf-ZXTO-dcHYRROdKQ3ej4omeJGAqTvPXPX0zq7D3TNqgJ0ZVDQqERx1feM/s1600/P1170293.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi50Aa3W8XM02RdRO05k-n6w_KKTWolNk4-TjqLANkwKEuGMzPBBVYRlEOzE1cTNyi3-fmK5hcpv32qmW2Y2Cf-ZXTO-dcHYRROdKQ3ej4omeJGAqTvPXPX0zq7D3TNqgJ0ZVDQqERx1feM/s640/P1170293.jpg" width="640" /></a></div>
Un vol d'oiseaux s'élève au-dessus d'un désert caillouteux, un vieil homme se dresse devant les pierres et une photo manque.<br />
Sur la page suivante aussi. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZCCCVMdKpZuzFYA8K-4F3YpHYzgyVtgwwSdG6S4L9fcM0GmnQU2UtnEjYGgdWBCcVB4JKUVlixA33diynbyq0gN4NUlTciHj3gZ2sWYsd1tSFoxOKTGzLi8g3qKj-Hj51sLpJZclWW2UD/s1600/P1170294.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZCCCVMdKpZuzFYA8K-4F3YpHYzgyVtgwwSdG6S4L9fcM0GmnQU2UtnEjYGgdWBCcVB4JKUVlixA33diynbyq0gN4NUlTciHj3gZ2sWYsd1tSFoxOKTGzLi8g3qKj-Hj51sLpJZclWW2UD/s640/P1170294.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Est-ce lui qui enlève ses photos d’elle — ou elle qui enlève ses photos de lui ? Celui qui censure l'album est distrait, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">lapsus linguae, lapsus imaginis</i>,
et la
laisse parfois figurer — floue et juste derrière un chameau. </span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Est-ce lui qui ne juge
pas nécessaire d'expurger les photos floues ? Est-ce elle qui ne juge
pas nécessaire de sauver les photos floues ?</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEik2lQv1WYvvOJ2ybYEXAtvRlFgHCSnXw4A48XMJ8dC6B4A8_4TLjuEbePIe5ayVrL0apapFEBwXrfP5ClMipZdtAP2MhI2Of5yl9qmKa4pjPBSnFoLQcojipTmHJHGJagA7avBRhazqIIP/s1600/P1170295.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1190" data-original-width="1600" height="474" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEik2lQv1WYvvOJ2ybYEXAtvRlFgHCSnXw4A48XMJ8dC6B4A8_4TLjuEbePIe5ayVrL0apapFEBwXrfP5ClMipZdtAP2MhI2Of5yl9qmKa4pjPBSnFoLQcojipTmHJHGJagA7avBRhazqIIP/s640/P1170295.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le chameau est net.</span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'homme au casque colonial aussi, ou presque. Elle non, on voit juste qu'elle porte des lunettes de soleil. </span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Floue encore sous son béret au milieu de ces hommes coiffés du keffieh.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6PpBIMb_CQr9FTEjtclQujc143l8-8vaNvUrCfGSbfWk3ncGaPREiijjRB-lH4ZvJoiX4S22zo5Lg-mEM2xbb-ZXxOa2I_a3Gog5LKVII-X6G9iyePAEB1mrTQo-zKETi1fUHWw0dlGGY/s1600/P1170281.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1149" data-original-width="1600" height="458" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6PpBIMb_CQr9FTEjtclQujc143l8-8vaNvUrCfGSbfWk3ncGaPREiijjRB-lH4ZvJoiX4S22zo5Lg-mEM2xbb-ZXxOa2I_a3Gog5LKVII-X6G9iyePAEB1mrTQo-zKETi1fUHWw0dlGGY/s640/P1170281.jpg" width="640" /></a></div>
D'eux, Georges et Nelly, il ne reste pas lourd dans cet album de voyage — d'album de famille, ils n'en ont pas eu, ou il ne s'est pas gardé. <br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Des pages de vie effacées entre des pages et des pages de familles de bédouins. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9_j8rh5A17UQn8NeE8HVogtBdQEnAFHTk5maGb2tULpKlYNdF9Atqc1TXVQ6NbGSFMt9SLiWKON2bPmZOjRqJf3ZVd9agsSVjP_CT_8Sjh69-rcRElO79OdydSCREstn3GmuJwCVvMXyd/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+5.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1245" data-original-width="1600" height="498" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9_j8rh5A17UQn8NeE8HVogtBdQEnAFHTk5maGb2tULpKlYNdF9Atqc1TXVQ6NbGSFMt9SLiWKON2bPmZOjRqJf3ZVd9agsSVjP_CT_8Sjh69-rcRElO79OdydSCREstn3GmuJwCVvMXyd/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+5.jpeg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPS4NKPnf9DuyzElYH1Pr_fOyQIHCawitSm6It8Ytx6gV9mfS8sEjfgLt7KcnyaMRKQAwBa2EHjs_DWChsCxTV3Bwd1BuTrnvBtXuk4MxuuH0R27KaNgEmzQvDc5wdWEfKKmyR91jMLwOl/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+6.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1259" data-original-width="1600" height="502" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPS4NKPnf9DuyzElYH1Pr_fOyQIHCawitSm6It8Ytx6gV9mfS8sEjfgLt7KcnyaMRKQAwBa2EHjs_DWChsCxTV3Bwd1BuTrnvBtXuk4MxuuH0R27KaNgEmzQvDc5wdWEfKKmyR91jMLwOl/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+6.jpeg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipNvka2LeF9enSM9lIdl6lrOFJD_1W6xSVBLzzUhnCCO54XxyaWCF56jUXYH-oHRHLnFbv7MLsUxYZBVILHmQRXlXVvmAESGPQJhevHYcU0lc6WlJRxMPzZFYShQufnovEzHBuwDcRSVcZ/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+7.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1351" data-original-width="1600" height="540" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipNvka2LeF9enSM9lIdl6lrOFJD_1W6xSVBLzzUhnCCO54XxyaWCF56jUXYH-oHRHLnFbv7MLsUxYZBVILHmQRXlXVvmAESGPQJhevHYcU0lc6WlJRxMPzZFYShQufnovEzHBuwDcRSVcZ/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+7.jpeg" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Lui, Georges, c'était l’homme de Verdun. </span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Parti pour le Liban, voyageant de la Syrie
à la Palestine simplement parce que la femme qu’il aimait, à peine sortie
des Beaux-Arts, voulait y trouver des sujets de tableaux.</span></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle voulait peindre des « types humains », ils en
ont cherché et trouvé — à Hama sur l'Oronte elle a trouvé quelques aveugles, ailleurs
quelques bédouins encore — peut-être ceux que lui photographiait.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHMgbpPQqYLgbo0drOgZO_dsOsZZ3nW3ZjKzNAb4rNXeVOZz0OBFjlp66my4Ze6aPGzZCef2uNpO57udRtXk6PX16db7NnPIBB3BasJkeLizvpsbMPTlR6KL6fUzLK-oW80gJbHuFhFjiQ/s1600/P1170284.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1022" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHMgbpPQqYLgbo0drOgZO_dsOsZZ3nW3ZjKzNAb4rNXeVOZz0OBFjlp66my4Ze6aPGzZCef2uNpO57udRtXk6PX16db7NnPIBB3BasJkeLizvpsbMPTlR6KL6fUzLK-oW80gJbHuFhFjiQ/s640/P1170284.jpg" width="408" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzpFHvSDBdfXR3PQerZxV5pjUfGrOSqBfn84Yg1V5Govk3BqieQpatYmkEHz6OGGaZydplLj6aGQiJ-P-QuGo9IdA6G3Nhv_dz9ZPDt07LzFXeZvyH36xIilzGr5rLSJvGUzAr8Fwau_g_/s1600/P1170283.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1025" data-original-width="1600" height="410" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzpFHvSDBdfXR3PQerZxV5pjUfGrOSqBfn84Yg1V5Govk3BqieQpatYmkEHz6OGGaZydplLj6aGQiJ-P-QuGo9IdA6G3Nhv_dz9ZPDt07LzFXeZvyH36xIilzGr5rLSJvGUzAr8Fwau_g_/s640/P1170283.jpg" width="640" /></a></div>
La Syrie. Il ne s'agissait pas seulement d'un voyage de noce : ils étaient partis pour y vivre des années, une terre sous mandat français, des affaires à mener, un nouveau départ à prendre.<br />
Ailleurs, là-bas, en orient.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8Un9Of-lmzpMYt6Ld4iELbRkyJH163iiKOsWP94gIiFCn2ht5j7xJHMO-LY7rld_O_6bxJkJxNa8Ln_fokcmFDgbjAZ0aiMW7ZbYUMhqZNZD9VFhi5y0Bage3_sfY1OEJ8O87TzP3_DQV/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+8.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1487" data-original-width="1600" height="594" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8Un9Of-lmzpMYt6Ld4iELbRkyJH163iiKOsWP94gIiFCn2ht5j7xJHMO-LY7rld_O_6bxJkJxNa8Ln_fokcmFDgbjAZ0aiMW7ZbYUMhqZNZD9VFhi5y0Bage3_sfY1OEJ8O87TzP3_DQV/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+8.jpeg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhECWIpsLCOLhy6f7O6TpYhHrMD-5ktC7FDBkobuPQ1NEEMC11poJXD276Q62e8Hd79Ge6u4l_2tff5sFLy051vQr15Z3uXvAPFNJL5H0x7sgxSic9ouqtj2ghGV6m5XCVxBR3wgR6JlNvo/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+9.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1365" data-original-width="1600" height="544" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhECWIpsLCOLhy6f7O6TpYhHrMD-5ktC7FDBkobuPQ1NEEMC11poJXD276Q62e8Hd79Ge6u4l_2tff5sFLy051vQr15Z3uXvAPFNJL5H0x7sgxSic9ouqtj2ghGV6m5XCVxBR3wgR6JlNvo/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+9.jpeg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXm0fveXE8qjDWY-BjYSZCM89c_VNmbMa65esdhUNItvTZnHK-Wj0NP0qmfRWxt5eR-yKTKakMl-bZtDEYeHBxKdlNhqoxpHIgPM0U8L_hfCoudHrtDOmkqvO-1ncs20a8Fp3wMn9dywDA/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+10.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="970" data-original-width="1600" height="388" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXm0fveXE8qjDWY-BjYSZCM89c_VNmbMa65esdhUNItvTZnHK-Wj0NP0qmfRWxt5eR-yKTKakMl-bZtDEYeHBxKdlNhqoxpHIgPM0U8L_hfCoudHrtDOmkqvO-1ncs20a8Fp3wMn9dywDA/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+10.jpeg" width="640" /></a></div>
De leur vie sinon, leur vie à eux, Georges et Nelly, peu de choses transparaissent.<br />
Les images qui les montreraient ensemble ont été retirées de l'album — et ils y sont en général avec des tiers. Tout au plus peut-on comprendre qu'à un moment, l'appareil photo a changé de main : ainsi de lui, ailleurs, j'ai retrouvé des photos qui à un moment avaient dû figurer dans l'album. À son tour, elle avait pris la caméra et photographié son mari entre deux Arabes en tenue très photogénique — lui qui n'a pas de couvre-chef, il a le soleil dans l'œil et toujours le nœud papillon vissé sur le blanc colonial de son costume.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2ZJYIIiXbuKGQdd3CxMyDTI5DwQ5Y2SnsK0JzDLGDtnO08L6ATooC1tM71evFZzOIlpe-wixYm4ft4-bPyIB8Hm0tXa6IyKdDpOScy9Ph30pR85sQHTKiPk1ERNNslSk2DZ6wnAIwdByo/s1600/P1170282.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2ZJYIIiXbuKGQdd3CxMyDTI5DwQ5Y2SnsK0JzDLGDtnO08L6ATooC1tM71evFZzOIlpe-wixYm4ft4-bPyIB8Hm0tXa6IyKdDpOScy9Ph30pR85sQHTKiPk1ERNNslSk2DZ6wnAIwdByo/s640/P1170282.jpg" width="456" /></a></div>
Et chez eux, plus tard, de retour chez eux à Beyrouth lors de la naissance de leur fils, elle l'a costumé et fait poser devant la corde à linge et le berceau du bébé repoussé dans le fond, caché derrière son voile fantomatique. Ont-ils ri ce jour-là au moment de se déguiser ou cherchait-elle simplement une silhouette orientale à dessiner ? Un effet de drapé ?<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic1fyzZDJhyphenhyphen9KANnZNJPGwjaaoTP-enUqzbq4u4SoZvGYpPWEHpPngxxy6IGUhKYHL5xLQ8j4Kr0RA33ERwpW3Vz4lwHQ8fF0emvqeYeevDTWzSRfh510c13UNowG467mZ_7wSIYCjFTTr/s1600/P1170286.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1149" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic1fyzZDJhyphenhyphen9KANnZNJPGwjaaoTP-enUqzbq4u4SoZvGYpPWEHpPngxxy6IGUhKYHL5xLQ8j4Kr0RA33ERwpW3Vz4lwHQ8fF0emvqeYeevDTWzSRfh510c13UNowG467mZ_7wSIYCjFTTr/s640/P1170286.jpg" width="458" /></a></div>
Que reste-t-il de cette vie d'exil ?<br />
Sur une page de l'album, entre trois paysages pierreux, dans la désolation d'un désert, l'image d'un lit vide — leur lit à Hama peut-être.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPEzHbPOeqc0OkV7PjJxQtaLI88wcK5awnbpKMDsmpNrKWwIhlLVZpPkeqIpds4zzdF4FSx-PYfj6SOhxQ0bIrOqrrm0STEWV9pJ7xH_ygiuYx8KSKjlXR2sFgdXXsMlnEe1-5sw50S44D/s1600/P1170290.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPEzHbPOeqc0OkV7PjJxQtaLI88wcK5awnbpKMDsmpNrKWwIhlLVZpPkeqIpds4zzdF4FSx-PYfj6SOhxQ0bIrOqrrm0STEWV9pJ7xH_ygiuYx8KSKjlXR2sFgdXXsMlnEe1-5sw50S44D/s640/P1170290.jpg" width="640" /></a></div>
Un côté du lit au soleil, un côté dans l'ombre.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPIJmQLD-RIHFrNYayni5nZZ3mDzod6g0JH99Gu5WUgq8k55EZhyphenhyphenhfFVWEwE1TbBv0CqbiksdpwVVm_O5Cy5Sc3YHgHjQ1qMcapBibi9qK-B4f2tDBFqTVSW4UMR_1gs-wI2BkBwmdvbGg/s1600/P1170291.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1150" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPIJmQLD-RIHFrNYayni5nZZ3mDzod6g0JH99Gu5WUgq8k55EZhyphenhyphenhfFVWEwE1TbBv0CqbiksdpwVVm_O5Cy5Sc3YHgHjQ1qMcapBibi9qK-B4f2tDBFqTVSW4UMR_1gs-wI2BkBwmdvbGg/s640/P1170291.jpg" width="458" /></a></div>
Des corps et des costumes, des robes et des caftans, des couvre-chef, des regards.<br />
Un mur — Le mur — Jérusalem en 1934 ou 35. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxxnXqhHfG4PpDzsy5V2ADqK4BmczIgidhHe0cFOEx3RiogATirlhR8NMk0Ony1gQJcmpypkDOUeAf_h_7Rh70XRN1UOaikW-lq8IEHDPa2kd5R-NVvZsaqrwMFDwI9kF3jDHT40mPFmzJ/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+11.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1154" data-original-width="1600" height="460" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxxnXqhHfG4PpDzsy5V2ADqK4BmczIgidhHe0cFOEx3RiogATirlhR8NMk0Ony1gQJcmpypkDOUeAf_h_7Rh70XRN1UOaikW-lq8IEHDPa2kd5R-NVvZsaqrwMFDwI9kF3jDHT40mPFmzJ/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+11.jpeg" width="640" /></a></div>
Ce sont les derniers visages de l'album, les derniers vivants.<br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ensuite, entre le cimetière arabe de Naplouse et un fiacre, l'image mystérieuse d'un cinéma</span><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> de Tel-Aviv, le théâtre Moghrabi,</span><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> où s’affiche un film soviétique — <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Groza</i>, film de Vladimir Petrov (1934) d’après la pièce d’Alexandre Ostrovski.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIuqtWUn06E7CljyD9RbP8MxkULmfllyMXcG6VfpZosOe6b2EzPT3QnDcL2loHHiUN-0oXaWrTUJ4AaoHbKTe0JjDwUQpwifE1ZwBGWOhQFoeAOMNVymgNWXDPLPzai2bSmTErf7EXiCZ-/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+12.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1236" data-original-width="1600" height="494" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIuqtWUn06E7CljyD9RbP8MxkULmfllyMXcG6VfpZosOe6b2EzPT3QnDcL2loHHiUN-0oXaWrTUJ4AaoHbKTe0JjDwUQpwifE1ZwBGWOhQFoeAOMNVymgNWXDPLPzai2bSmTErf7EXiCZ-/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+12.jpeg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: right;">
</div>
La
troisième image dans la pochette de papier gris est datée de mars 1945 —
dix ans ont passé. La Syrie est loin, comme sont loin Hama, Jérusalem
et Tel Aviv. <br />
Casablanca.<br />
<br />
<i><span style="font-size: x-small;">Sed quid solus agam quaque infelicia perdam <br />
otia materia subripiamque diem? <br />
Nam quia nec uinum nec me tenet alea fallax <br />
per quae clam tacitum tempus abire solet <br />
nec me—quod cuperem, si per fera bella liceret— <br />
oblectat cultu terra nouata suo, <br />
quid nisi Pierides, solacia frigida, restant, <br />
non bene de nobis quae meruere deae? </span></i><br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Mais que faire seul, par quels moyens perdre de malheureux</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Moments de loisirs et esquiver les jours ?</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Car puisque ni le vin ni le jeu illusoire ne me tiennent</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">(Qui font passer le temps sans qu'on s'en rende compte)</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Et puisque je n'ai pas le plaisir — ce que j'aimerais, si les guerres</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Farouches le permettaient — de rafraîchir et cultiver la terre,</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Que me reste-t-il d'autre que les Piérides, froide consolation,</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Ces déesses qui n'ont pas bien mérité de moi ?</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Ovide, <i>Pontiques</i>, IV-II </span></div>
<br />
A ce moment-là, Georges est un homme seul. Un homme seul qui étudie la photo artistique d'une jeune femme nue. Il regarde la photo et il fume, c'est le soir peut-être, il nous tourne le dos — c'est une énigme. Il a 50 ans, il lui reste 5 ans à vivre, la guerre est presque terminée mais dans son crâne, l'éclat d'obus qui l'avait frappé à Verdun, une guerre plus tôt, continue de le ronger.<br />
Qui a choisi ce décor, cette pose détournée, qui de lui ou du photographe ? C'est la seule des trois photos de la pochette qui soit signée par Bernard Rouget, sans doute celle qui à l'origine appartenait à la pochette de papier gris — photos d'arts — portraits — photos industrielles — photos chez soi. Est-il chez lui, Georges Darley ? Pour qui a-t-il fait tirer ce portrait ? pour sa femme ? <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiu8iZ5R3yb6zDl79danI4r-oct-zug1ZJ1BE88hykPzyuV0_MMtBBt3z-5843QQppIWoffxBBznsq66VeeFLenRMIagf1RmVM3SDqgDeVDxd4haCQwxykKaEEQsLJ8fNl3RCJMqGD70woH/s1600/P1160788.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1536" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiu8iZ5R3yb6zDl79danI4r-oct-zug1ZJ1BE88hykPzyuV0_MMtBBt3z-5843QQppIWoffxBBznsq66VeeFLenRMIagf1RmVM3SDqgDeVDxd4haCQwxykKaEEQsLJ8fNl3RCJMqGD70woH/s640/P1160788.jpg" width="614" /></a></div>
D'elle, de cette époque trouble, il reste ce portrait encadré jeté au fond du placard — photo décollée, cadre écaillé, verre sali de chiures de mouches et de toiles d'araignées. Mais qui sait, c'est peut-être elle-même qui l'y a oublié comme on se débarrasse d'un mauvais souvenir.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN74ZrB2s6YQ0sFDm_Pvrr5qp954vQ4nkLmoOL2eAa08uyGphSLJfg6tzlQvcU1b5u8wKH1eaA6PUHaBpUGbVZceIHKp1Ejn7ft_kzZ2iRp9e3WYwvj_sQ4cHDMTLqze2fxcQ_UI3XdEFK/s1600/P1160749.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN74ZrB2s6YQ0sFDm_Pvrr5qp954vQ4nkLmoOL2eAa08uyGphSLJfg6tzlQvcU1b5u8wKH1eaA6PUHaBpUGbVZceIHKp1Ejn7ft_kzZ2iRp9e3WYwvj_sQ4cHDMTLqze2fxcQ_UI3XdEFK/s640/P1160749.jpg" width="640" /></a></div>
S'il est dans la chambre une bibliothèque vitrée dont nul ne lit les livres fatigués qui y dorment, ailleurs dans la maison sont les livres de Georges, livres vivants, chaleureux sous leur reliure de cuir noir, livres toujours lus. Ailleurs aussi dans la maison sont les livres de Nelly, livres vivants encore sous leurs couverture usées par de multiples lectures — et parfois les titres sont en double car ils ont peut-être aimé les mêmes œuvres.<br />
<br />
De la Syrie restent les miettes d'un tapis, un grand coffre de cèdre, un petit miroir décoré de nacre.<br />
Les aveugles d'Hama, eux, se sont éclipsés.<span><!--more--></span><span><!--more--></span>catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-48071291360403127472020-02-13T23:29:00.002+01:002020-12-28T15:14:37.991+01:00Ce siècle-loup — exploration d'un album soviétique<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdw0J_ODfL_qsS_2RM9efOSmasQAhDnaUtEAMGWsgoV4PC1gwYOUpBSESyMfI39p9oM7A1JW9OuX_OjhYxsg0qMKyoRMT6nd0bIs4STxlLlwu2OTp3Dq4K_IKrs9eJa1lxcJAS39i_68Ag/s1600/P1150936.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdw0J_ODfL_qsS_2RM9efOSmasQAhDnaUtEAMGWsgoV4PC1gwYOUpBSESyMfI39p9oM7A1JW9OuX_OjhYxsg0qMKyoRMT6nd0bIs4STxlLlwu2OTp3Dq4K_IKrs9eJa1lxcJAS39i_68Ag/s640/P1150936.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
C'est un album de photos à la couverture gris vert. Un de ces albums comme on en trouve dans les sous-sols des librairies d'occasions,
les arrières-boutiques des brocantes, les cartons des morts,
souvenirs d'un siècle défunt, d'un pays à l'autre, d'une ville à l'autre
— cette fois-ci <a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/08/le-parfum-des-pommes.html">encore</a>, un album moscovite.<br />
Un album de famille, à première vue. <br />
Une famille dans le siècle
loup, ce siècle qui s'est jeté sur ses enfants pour mieux les dévorer,
de la Carélie au Ienisseï. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq_11XvwrKDdShyzvVltiyNZHr8WDKzBbOr78vlXI6iJYuyRBilzmuOi6w15DYaQy99HNr5Va6Be-pSi-bVO4FN7qdug3WM3lQShAS1l0o_YUEv2trbFcH1ZDwA1LY1NpGbUHqAEy4lB1G/s1600/P1150937.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq_11XvwrKDdShyzvVltiyNZHr8WDKzBbOr78vlXI6iJYuyRBilzmuOi6w15DYaQy99HNr5Va6Be-pSi-bVO4FN7qdug3WM3lQShAS1l0o_YUEv2trbFcH1ZDwA1LY1NpGbUHqAEy4lB1G/s640/P1150937.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 1 : 1933. Rien ne le prouve, rien, mais j'imagine que l'homme qui tient contre lui ses deux enfants est celui qui a rassemblé et collé les photos de cet ensemble : le regard dirigé vers nous à l'ouverture de cet album comme pour nous inviter à suivre sa famille, de génération en génération. Avant que l'album se vide des deux tiers de ses photos.</span></td></tr>
</tbody></table><p> </p><p>En le feuilletant, on découvre des pages presque vides. J'ai moi-même quelque part un
album de famille dans un état similaire : les photos en ont été
décollées pour être classées ailleurs — ou juste pour tenter d'effacer des souvenirs cruels.<br />
Peut-être en est-il de même ici
et qu'avant de jeter l'album quelqu'un a pris soin de décoller les
photos qui lui plaisaient le plus, celles qu'il voulait conserver, dont
le souvenir lui tenait à cœur — ou au contraire celles qui lui rappelaient les pires moments de son existence.</p><p><span></span></p><a name='more'></a> <br />
Peut-être est-ce autre chose encore, un
album dilapidé où, d'année en année, chacun a pioché pour prendre les
images qui comptaient — et ne demeurent que celles dont personne ne
voulait.<br />
Et qui sait, peut-être est-ce non seulement un album dilapidé
où chacun a pioché pour prendre les images qui comptaient mais aussi un
album expurgé dont, au fur et à mesure des phases de terreur, on faisait
disparaître les photos compromettantes.<br />
<p></p><span><!--more--></span><span><!--more--></span><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjX5CSVbIuUnqTkekmxHeBk-sbdm2_NXZV8qhLE1ZjWmK0X4_SnMZMSMZ8NvfY2ZqQXdjsJRD1uOGewKYOKR0OOw2IDx-ZOAujSIgyAsmt3RfrvZ0FFPLLXQhk8LKbFSC7zIBbmKiyrOHJj/s1600/P1150938.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjX5CSVbIuUnqTkekmxHeBk-sbdm2_NXZV8qhLE1ZjWmK0X4_SnMZMSMZ8NvfY2ZqQXdjsJRD1uOGewKYOKR0OOw2IDx-ZOAujSIgyAsmt3RfrvZ0FFPLLXQhk8LKbFSC7zIBbmKiyrOHJj/s640/P1150938.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 2 : 1933 - 1935. Ce sont des images de colonies de vacances, la première à la colonie "Dynamo" en 1933. Le cliché en bas à gauche correspond à un autre pris à la suite et collé sur la page 17 de l'album où deux des enfants ont changé de position (sur cette seconde photo, le petit garçon à gauche qui lit la Pravda aura disparu).<br />
Les deux photos à droite ont été découpées dans des portraits de groupe pour ne garder que la figure d'un garçon blond d'une dizaine d'années.</span></td></tr>
</tbody></table><p> </p><p>Si l'on
reconnaît quelques visages de page en page, l'impression d'ensemble est
le désordre — le vide aussi, bien entendu. Ce serait un album de famille mais il est difficile de repérer des ressemblances ou de voir vieillir des individus d'année en année. Certaines photos sont
visiblement anciennes mais non datées, d'autres le sont mais aucune
chronologie n'est vraiment respectée : un voyage avant la Première guerre
mondiale et la révolution de 1917, des enfants en vacances dans les années 20,
des visages de la fin du XIXe siècle, des familles dans les années 30.
L'album s'arrête brutalement en 1937, l'année de la grande terreur
stalinienne.<br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnnRMEF7vBEo-ZzaK-l5HRZkVXZLzRf7rF2S2qAvQUwvv2puAKdNlMTJVdRCKkD_w3FIlZf6ztJDBHJQHg-163Ojk7muxclkJzzidK7FdkhUJrkXii6qEf3zU5eVNDpPRCYpYHAmnDOoFk/s1600/P1150939.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnnRMEF7vBEo-ZzaK-l5HRZkVXZLzRf7rF2S2qAvQUwvv2puAKdNlMTJVdRCKkD_w3FIlZf6ztJDBHJQHg-163Ojk7muxclkJzzidK7FdkhUJrkXii6qEf3zU5eVNDpPRCYpYHAmnDOoFk/s640/P1150939.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 3 : Sur la route militaire géorgienne, en un point que je crois reconnaître au-delà de Kazbegi en allant vers les gorges de Darial. Est-ce la fin du XIXe, le début du XXe ?</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR0BtSgnWB5cAQxm89TC_mC3NXrwp4gquTNZMpO0855RCeBuBB4RtH3Asz4IR0lWUEmXYbjaHwnucrJpZ1sQOPsgJIXzLxAK_m0pN7LRsDtCSLdofaYyzsQwytLEVaMfgt7ontLEoP6wtw/s1600/P1150972.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1173" data-original-width="1600" height="468" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR0BtSgnWB5cAQxm89TC_mC3NXrwp4gquTNZMpO0855RCeBuBB4RtH3Asz4IR0lWUEmXYbjaHwnucrJpZ1sQOPsgJIXzLxAK_m0pN7LRsDtCSLdofaYyzsQwytLEVaMfgt7ontLEoP6wtw/s640/P1150972.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Au milieu du groupe, une femme au visage masqué d'un voile blanc. Assise à droite, l'une des femmes pourrait être une infirmière. Première guerre mondiale ?</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
Ensuite viennent deux pages elliptiques, on ne sait que voir, qui voir — et s'il y avait à l'origine, comme on peut le supposer, un ordre logique aux photos, ce qui a survécu ne suffit pas à comprendre quel pouvait en être le thème.<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgukpq0BuEebBKD_WpUl49rYmFHAm_GFva43RCmxN-Z0LmQiZxhp0GZn_uZHBmg8ysxycDHWprQZCfknfPKsH_9Ximhp4OT3kps2K2TjK3LxzYQf2LoBX-3b3dpgrSOtxNxq00gT2vLUZuE/s1600/P1150941.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgukpq0BuEebBKD_WpUl49rYmFHAm_GFva43RCmxN-Z0LmQiZxhp0GZn_uZHBmg8ysxycDHWprQZCfknfPKsH_9Ximhp4OT3kps2K2TjK3LxzYQf2LoBX-3b3dpgrSOtxNxq00gT2vLUZuE/s640/P1150941.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 4 : vers 1900 ? </span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCIcF4a2TtvmrPU9neNeBhU4SUgw8kixpf1ob8ttfavBgbTVV25don14-cQ5Ily098rseNjiKv82BpTEHVdc3YGueJC2uH5ZcnyooiwcBUGbZlurlGmMJAJipEGAVHIdf3yGl-eyJ6A1j8/s1600/P1150973.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCIcF4a2TtvmrPU9neNeBhU4SUgw8kixpf1ob8ttfavBgbTVV25don14-cQ5Ily098rseNjiKv82BpTEHVdc3YGueJC2uH5ZcnyooiwcBUGbZlurlGmMJAJipEGAVHIdf3yGl-eyJ6A1j8/s640/P1150973.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 5 : deux clichés pas très nets sous un ectoplasme de colle blanche. Les photos ont été redécoupées, on n'en voit pas vraiment ni le décor ni les figurants. Une femme, deux jeunes filles, un jeune homme peut-être en uniforme, des tableaux au mur. Il est difficile de les dater — années 10 ? années 20 ? avant ou après la révolution ? </span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBEOJ98Zi72r06PK4-qZ9mpM2-HR37DJtAtiKl7-vRqMK-1Cll5-jTIiqzXM_JznVfWdm24fbRJDOlpvoXjKHn2OLvAF7cZIx5sJZ6DPjv0Q_l7NUS7zyI9Nhwg8w9KzhV0hLIfibFA9sd/s1600/P1150974.jpg"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBEOJ98Zi72r06PK4-qZ9mpM2-HR37DJtAtiKl7-vRqMK-1Cll5-jTIiqzXM_JznVfWdm24fbRJDOlpvoXjKHn2OLvAF7cZIx5sJZ6DPjv0Q_l7NUS7zyI9Nhwg8w9KzhV0hLIfibFA9sd/s640/P1150974.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixKYshqQq0mhIqXIpvEcBN2ToRRAbymZ7-y6xTqbMWA3Y0Tr8wzhBKRq2Hsuurybtfwk555PfPwnyrmgS4Ghkx_orLF04ui1pumOAOjb9_CpbyhR7wvCc5mXn5LWMOfHUtyrRD1yXBaOO5/s1600/P1150975.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixKYshqQq0mhIqXIpvEcBN2ToRRAbymZ7-y6xTqbMWA3Y0Tr8wzhBKRq2Hsuurybtfwk555PfPwnyrmgS4Ghkx_orLF04ui1pumOAOjb9_CpbyhR7wvCc5mXn5LWMOfHUtyrRD1yXBaOO5/s640/P1150975.jpg" width="640" /></a></div>
Après, on fait un saut dans le temps — le costume, les coiffures, la qualité même du tirage indique que des années ont passé. Les deux clichés qui suivent ont sans doute été pris en studio, par des professionnels, mais il n'y figure aucune indication permettant de les identifier.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMjeMR0pOOPJlrmw7BPty0mEW9ewAh7L_vPeqm_L8MlUGoq4kUumOpPLayLSQs-h6f3DvYBGTlhOsQgP0btErD8xvFbLWvzTaT_AvTRBkGvZm6NAG5kot0OusnO2brpvkHQ1sV7tcxvKK5/s1600/P1150946.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMjeMR0pOOPJlrmw7BPty0mEW9ewAh7L_vPeqm_L8MlUGoq4kUumOpPLayLSQs-h6f3DvYBGTlhOsQgP0btErD8xvFbLWvzTaT_AvTRBkGvZm6NAG5kot0OusnO2brpvkHQ1sV7tcxvKK5/s640/P1150946.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 6 : un couple, années 1910 ou plus tard ? Après la révolution ? On ne les retrouve pas ailleurs dans l'album — à moins que ce ne soit la femme bien plus âgée sur la page suivante, en mai 1936. Et lui, dans ce cas, pourrait être le vieillard de la dernière photo de l'album, toujours en mai 1936 —avec vingt ou trente ans de plus ? En fait, rien n'indique même que ces deux personnes forment un couple ni qu'ils aient été photographiés à la même époque.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNPO0XAtqFZ0cdz_WxRt0z6yp66FYDghSSogTnfEul4Yome0weI0fN2uSn0NJdk0LV0p7gMAdWkoghAVjypLTDFXxzFEKCZlD2SLsgD-G6tXOg5VQ-dghlHS3qPDG_gkDWOGPfTiL7BkUG/s1600/P1150947.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNPO0XAtqFZ0cdz_WxRt0z6yp66FYDghSSogTnfEul4Yome0weI0fN2uSn0NJdk0LV0p7gMAdWkoghAVjypLTDFXxzFEKCZlD2SLsgD-G6tXOg5VQ-dghlHS3qPDG_gkDWOGPfTiL7BkUG/s640/P1150947.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 7 : Première apparition du garçon portant une calotte ouzbèke. Il accompagne une femme âgée et une toute jeune fille. On retrouvera ce garçon sur la dernière photo de l'album avec une autre fille, plus jeune, elle aussi coiffée d'un béret.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnVpyTvoWn6wmySHPBWeqHyqwNoYYV7hDyBQtu6bI6eVhQe3XHhQBLslqnd3UO6OJg_bnf97pgK7hIpfYCYB9IjgB53j8uM74tFyS3l71YkCBW60OJz5HeApX6yuSBKPvNoObZWweHS7O0/s1600/P1150948.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnVpyTvoWn6wmySHPBWeqHyqwNoYYV7hDyBQtu6bI6eVhQe3XHhQBLslqnd3UO6OJg_bnf97pgK7hIpfYCYB9IjgB53j8uM74tFyS3l71YkCBW60OJz5HeApX6yuSBKPvNoObZWweHS7O0/s640/P1150948.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">La photo date de mai 1936</span></td></tr>
</tbody></table>
Des années 1930, l'album revient aux années d'avant la révolution. Quatre pages, cinq photos évidemment anciennes qu'il est possible de dater approximativement à partir de plusieurs indices — les manches bouffantes et le col montant des années 1900 par exemple. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE8xQrJ_g-bPGzotBI22Ln4a6nr7Oz8ZHsHuTxY7SbIfctjNWSfvH5X_bPfOpCaAQwThngjNh1FyQmHJIA9VB_i9Urd2fmF9aJOfudPoPjRwpKQeRYsRg5XoxCfIjgmi7HHzzyVxEzac0R/s1600/P1150976.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1070" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE8xQrJ_g-bPGzotBI22Ln4a6nr7Oz8ZHsHuTxY7SbIfctjNWSfvH5X_bPfOpCaAQwThngjNh1FyQmHJIA9VB_i9Urd2fmF9aJOfudPoPjRwpKQeRYsRg5XoxCfIjgmi7HHzzyVxEzac0R/s640/P1150976.jpg" width="428" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Sur la page 8, un sobre portrait de femme avec, imprimé en relief, le nom du studio de photographe. Frances Champneys Burnham, 421 Brixton Road à Londres était active dans les années 1880.<br />
La page 9 est vide — une large tache de colle au centre.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkNIbp8PaNA88z9rTpOKjUMYf5hVK1U7DhQWaTz1g8AWw4CfWqH_eKDg-_fZJOM6m9oYydwp7RO2vuBZsjf4KknHxtxwn_UnYtLad6kuZIgIy8xhVigMPNrkKfdG0DhYpJktaOZOa7Xxyw/s1600/P1150950.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1070" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkNIbp8PaNA88z9rTpOKjUMYf5hVK1U7DhQWaTz1g8AWw4CfWqH_eKDg-_fZJOM6m9oYydwp7RO2vuBZsjf4KknHxtxwn_UnYtLad6kuZIgIy8xhVigMPNrkKfdG0DhYpJktaOZOa7Xxyw/s640/P1150950.jpg" width="428" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 10 : Deux jeunes filles et un chaton, vers 1900 ?</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7dWtTyEzjI00O4YEzbS38uTHyHS8hQm35r5Ti5qwjBX-v3WrgxQdkCxZS2IZ62-HZYbDD9R8bwileOluNp9WMI9WU1HQLkxxv2KqIrbNXim92alANO1iopkaoC3m6jtmr3GgYJeiwFa1w/s1600/P1150951.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7dWtTyEzjI00O4YEzbS38uTHyHS8hQm35r5Ti5qwjBX-v3WrgxQdkCxZS2IZ62-HZYbDD9R8bwileOluNp9WMI9WU1HQLkxxv2KqIrbNXim92alANO1iopkaoC3m6jtmr3GgYJeiwFa1w/s640/P1150951.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 11 : Deux images d'un voyage à Venise</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhokW9rgYYpmeC-SIXOcFr9OZt14YHTJtLbK8wlVk9qE2BkqpB8arWSVIgpl8OmHvJwTp4Zxl4ou27rskGXS7mf0SmktBDF8x2veQJpme82s7CErDViHkX3EUT5taJiHRBkK2jEc4ksafdg/s1600/P1150952.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhokW9rgYYpmeC-SIXOcFr9OZt14YHTJtLbK8wlVk9qE2BkqpB8arWSVIgpl8OmHvJwTp4Zxl4ou27rskGXS7mf0SmktBDF8x2veQJpme82s7CErDViHkX3EUT5taJiHRBkK2jEc4ksafdg/s640/P1150952.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Deux femmes devant la basilique Saint-Marc, à droite on aperçoit la loggetta del Sansovino qui forme la base du campanile : la photo est donc soit antérieure à la chute de la tour en 1902, soit postérieure à sa reconstruction en 1912. Je pencherais plutôt pour 1912.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKANFwL65poPcWlX4KEOAvvZCEFa6K7mHb1Lrq2NqlYdT8FTMpgvmpo3Acs8DNufh1D2R01rx793N5HjQb76ciLHUT8s7zSvx877tc75OrvMXFC3MUrZUc7t4zFJZCBXV9zomRyEpdEEwD/s1600/P1150953.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKANFwL65poPcWlX4KEOAvvZCEFa6K7mHb1Lrq2NqlYdT8FTMpgvmpo3Acs8DNufh1D2R01rx793N5HjQb76ciLHUT8s7zSvx877tc75OrvMXFC3MUrZUc7t4zFJZCBXV9zomRyEpdEEwD/s640/P1150953.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Les deux femmes vues sur la place peut-être, et le reste de leur groupe — un officier à droite ? — photographiés au coin du feu. La photo a sans doute été prise dans leur hôtel vénitien comme en témoignent les diverses vues de la basilique Saint-Marc accrochées au mur.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhk3NHZUni_g16iq4y8wep-ePCKKnyAahvcYLBd7Y-G8lC5R7vYoPzx0XOafUMzFKivX6rNndDcLqS60wuHOyyZW5xjwQ7J1811daWUKlYRYGUtXoOkWqzOO8yjuOctvw3Ak1EQfncBJNHj/s1600/P1150966.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1070" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhk3NHZUni_g16iq4y8wep-ePCKKnyAahvcYLBd7Y-G8lC5R7vYoPzx0XOafUMzFKivX6rNndDcLqS60wuHOyyZW5xjwQ7J1811daWUKlYRYGUtXoOkWqzOO8yjuOctvw3Ak1EQfncBJNHj/s640/P1150966.jpg" width="428" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 12 : Un chien de chasse, deux femmes, un paysage méridional. L'époque semble voisine de celle des photos vénitiennes ou de la femme en manteau noir sur la page du "couple" mais il n'est pas sûr qu'il s'agisse des mêmes personnes.</span></td></tr>
</tbody></table><p> </p><p>Après, l'album tourne le dos au passé, c'est le présent de celui ou de celle qui le construit qui va dominer : les enfants naissent et grandissent, les adultes vieillissent, il n'est plus question de photos de studios, ceux qui possèdent une caméra fixent des instants de la vie de leur famille.<br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEju53d15qVYtf9Kxeiw937SYdqK_oZLnzUSOK6ZthEZA_uQQhTgkwBJdWnC0Cv-IMkDRpyzv6PYJfkpG1Q0hyphenhyphen_vd2xX3FcLR5lyxMZXZYimvv8ubqkxZw-V55HGX_ERR3rTaLh4vLE5Ffuy/s1600/P1150963.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEju53d15qVYtf9Kxeiw937SYdqK_oZLnzUSOK6ZthEZA_uQQhTgkwBJdWnC0Cv-IMkDRpyzv6PYJfkpG1Q0hyphenhyphen_vd2xX3FcLR5lyxMZXZYimvv8ubqkxZw-V55HGX_ERR3rTaLh4vLE5Ffuy/s640/P1150963.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page
13 : Une famille, de très jeunes enfants seuls ou avec leurs
grands-parents, 1925. Le même bébé sur un tirage différent, avec sa mère
? Ce pourrait être les mêmes enfants que ceux de la page 19 — mais pas
les mêmes adultes.<br />
Le petit garçon en haut à droite est peut-être celui dont nous verrons qu'il s'appelait Evgueni. En 1925, il peut avoir 2 ou 3 ans — en 1935, il en aura 12 ou 13.</span></td></tr>
</tbody></table><p> </p><p>Et là, une page énigmatique. Aucun de ceux qui y figurent n'apparaît sur une autre page. La photo centrale est l'une des plus grandes et des plus nettes de l'album.<br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrWumvj7kGmBkHheec_acGn1BH6ajUzXG7voJ1CTN-HHIY5jsmulGecm_ZcJ8S0Z-bDLf4tQjyOvnBaGtS8ORtzxuXHs9uitc-cmFOSd09fe9nTWd14454dZDMvvgBBHqVwfOIgZzB2wVr/s1600/P1150964.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrWumvj7kGmBkHheec_acGn1BH6ajUzXG7voJ1CTN-HHIY5jsmulGecm_ZcJ8S0Z-bDLf4tQjyOvnBaGtS8ORtzxuXHs9uitc-cmFOSd09fe9nTWd14454dZDMvvgBBHqVwfOIgZzB2wVr/s640/P1150964.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 14 : En bas à gauche, sur un petit cliché sépia si vif qu'il paraît en couleur, un homme qui écoute, les mains croisées. Il est dans un fauteuil, le dos à un mur orné de tableaux. Une tache blanche donne l'impression d'un projecteur allumé derrière lui, comme s'il était dans un théâtre — mais ce n'est qu'une tache. Il est bien habillé, il porte une cravate, je dirais une allure d'intellectuel plutôt que bourgeoise. Devant lui, le vide nous invite à imaginer ce qu'il écoute — une conférence ?</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Au centre en bas, une petite photo mal cadrée, un peu effacée mais encore lisible : au premier plan, une large table brillante. Derrière, autour d'une table couverte d'une nappe, trois personnes qui discutent, l'une de face, l'autre de profil (à droite), le dernier de dos dans un fauteuil. Une large pièce avec de grandes fenêtres avec le double vitrage de l'hiver. Un bureau ? Un institut ? La salle d'un congrès ?<br />
Et puis ce trio tragique.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBVB_M3QIHOLPU0xnIB1RsX8wV9fvvY4rLjf5d3XMZbqlLl-L4Ruojbp5e2WX1OKn9fVld9UmVRNnkCVE_F3z2_TNShuDuaPaEOHIrRAAxXsJJtsf5bvqD7hiUkLprLI5Mhz5uFD4Ygn89/s1600/P1150965.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBVB_M3QIHOLPU0xnIB1RsX8wV9fvvY4rLjf5d3XMZbqlLl-L4Ruojbp5e2WX1OKn9fVld9UmVRNnkCVE_F3z2_TNShuDuaPaEOHIrRAAxXsJJtsf5bvqD7hiUkLprLI5Mhz5uFD4Ygn89/s640/P1150965.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Je ne comprends pas ce qui se passe sur cette image. Une photo qui fut pliée, à un moment. Puis dépliée et collée. Les deux femmes sont serrées l'une contre l'autre sans pour autant sembler en contact. Elles pourraient être la mère et la grand-mère de l'enfant, celle-ci est sur les genoux de la femme la plus âgée, qui nous fait face, mais c'est l'autre femme qui l'enserre d'une main ferme. Une femme nous regarde de ses yeux clairs, l'autre fixe quelque chose, ou quelqu'un, hors-champ, hors de nous, que l'enfant regarde également. Ce que regarde la mère, belle et étrange tout autant, une tache sur la cornée de l'œil gauche, ne doit pas être attirant ni plaisant. L'enfant hésite à montrer son hostilité, il se passe quelque chose dont elle n'est pas dupe mais elle s'abandonne avec confiance contre le corps de celle qui la porte — robe fleurie fraichement repassée qui contraste avec la blouse sombre et mal coupée de la plus jeune. </span></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"> </td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Comme un sentiment d'urgence avant la catastrophe, la confiance de l'une, la peur de l'autre et l'enfant prise entre les deux.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Et d'autres enfants viennent encore.</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjHSchjuGdqUwTXN412T_kPiCZwxcRmESnLsrnxLAM8LiKTv1xwBo5rUkZUMhKg-3-c-IbJgLo8jqBt9uS0-QioRGZvkcb7FxMGgRJg7SwTRat05JadJ-bOcQJ6ftXmg4uthUz3aC9q8PT/s1600/P1150954.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjHSchjuGdqUwTXN412T_kPiCZwxcRmESnLsrnxLAM8LiKTv1xwBo5rUkZUMhKg-3-c-IbJgLo8jqBt9uS0-QioRGZvkcb7FxMGgRJg7SwTRat05JadJ-bOcQJ6ftXmg4uthUz3aC9q8PT/s640/P1150954.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 15 : Une seule photo subsiste sur cette page.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheYBjsR8GwHB7STiWTpOSNEcY_9VblswUPEW1lVe5hAHniXlN9SWDxdNbDRQ5HwkrdQKR0BrGH47DYz94RIMfhXWzIfLx1sXuuqHq9U5C8306_UIaxi-7S_E_KR4UjiUdgAyijqU3nQrRF/s1600/P1150955.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1070" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheYBjsR8GwHB7STiWTpOSNEcY_9VblswUPEW1lVe5hAHniXlN9SWDxdNbDRQ5HwkrdQKR0BrGH47DYz94RIMfhXWzIfLx1sXuuqHq9U5C8306_UIaxi-7S_E_KR4UjiUdgAyijqU3nQrRF/s640/P1150955.jpg" width="428" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">A Zvenigorod en 1925, une femme devant la cathédrale de la Dormition qui tient quelque chose dans ses bras qu'elle regarde avec la tête penchée. Si on agrandit l'image, on reconnaît un bébé emmailloté.</span> </td></tr>
</tbody></table><p> </p><p>A la page d'après, le bébé sort de ses langes. Beaucoup d'enfants sur les pages qui suivent, un peu plus d'annotations. Le début d'une histoire.<br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgih9DEypYzcw8PCBVJ8VjsW2ozdrrImt_XnYyoCQGNMqTvC49dZpgI1M7ZGLYw4iZyYlzQJNQp91t09h4CAxv7vxAo61EWC1MiahyphenhyphennZPc8zEGPoQ9EeWX_muhkEKg00LTaV1va7qaD9aSV/s1600/P1150956.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgih9DEypYzcw8PCBVJ8VjsW2ozdrrImt_XnYyoCQGNMqTvC49dZpgI1M7ZGLYw4iZyYlzQJNQp91t09h4CAxv7vxAo61EWC1MiahyphenhyphennZPc8zEGPoQ9EeWX_muhkEKg00LTaV1va7qaD9aSV/s640/P1150956.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 16 : Un bébé entre deux mains, une femme dans un transat, deux photos arrachées à gauche, les deux photos conservées sont collées l'une chevauchant l'autre sans que le sens de ce chevauchement apparaisse clairement.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKgIgGxnHRnCRJ-Bm7lY6_xCSrq_3BOkn8j85C_eXrlGbQpM85GGdBFp-euwFja1s8BXW_Cz-Cxd9M7eHUM5WuOytaDu3GQcu3aw-4lvjGLqUCQsI_ceE61nZb8JQy4mfH8km6IuuLRKYB/s1600/P1150957.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKgIgGxnHRnCRJ-Bm7lY6_xCSrq_3BOkn8j85C_eXrlGbQpM85GGdBFp-euwFja1s8BXW_Cz-Cxd9M7eHUM5WuOytaDu3GQcu3aw-4lvjGLqUCQsI_ceE61nZb8JQy4mfH8km6IuuLRKYB/s640/P1150957.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 17 : Une photo manquante, trois image d'un groupe de femmes pas très jeunes, devant une isba de rondin. La dernière tient un petit chien sur ses genoux. A gauche, le groupe d'enfants déjà vu page 2.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><br />
<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWOj8CN68v3nxYBMpyXvs-yUbYb_r_qui6DOhkn18Qh9RU36LFhB3E-fRtd08RJTOCTIWZMhNuz4b4MnwPQd4u4mV16hM7G1sskxnAn4gnBTvhyZmlgFhFFrt8itQjtcnGAMZ2Ytljn2Py/s1600/P1150958.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWOj8CN68v3nxYBMpyXvs-yUbYb_r_qui6DOhkn18Qh9RU36LFhB3E-fRtd08RJTOCTIWZMhNuz4b4MnwPQd4u4mV16hM7G1sskxnAn4gnBTvhyZmlgFhFFrt8itQjtcnGAMZ2Ytljn2Py/s640/P1150958.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Des enfants bronzés, un peu sévères, à l'ombre d'une haie. La pose du garçon au premier plan m'apparaît tout à la fois décontractée (le mouvement des jambes) et tendue (le bras droit, le visage), il ressemble un peu au garçon à la coiffure ouzbèke des photos pages 7 et 23. Les mêmes enfants, presque dans la même pose, figuraient sur un cliché en page 2.<br />
Le cliché est décollé, rien ne dit qu'il figurait à cet emplacement à l'origine. </span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2mhqQi5MDAItXYY8L3bNgE1Et8DKHr8ZljBPOUNuzBLkQfyE2jyoR6gMmCuvqhMyKKMOrdHew1mDzz9Qml-oRogvcgfT31qzIfymUZZJltyz6dY_y801UbX0TA0hNtPf2KJelG3_AOShyphenhyphen/s1600/P1150959.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1070" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2mhqQi5MDAItXYY8L3bNgE1Et8DKHr8ZljBPOUNuzBLkQfyE2jyoR6gMmCuvqhMyKKMOrdHew1mDzz9Qml-oRogvcgfT31qzIfymUZZJltyz6dY_y801UbX0TA0hNtPf2KJelG3_AOShyphenhyphen/s640/P1150959.jpg" width="428" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Au dos de cette photo, "pour Genia en souvenir de Kolia", qui donne son adresse à Moscou, le 25 août 1935.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTESlH0mRqOhhyphenhyphenG49jz9c-UtU0lccEZHXhbYM1Ug4XQlWxQ4Cs8E7i7InmEXe9g2hkv9Sa6UCjWdWY1N6vwumauaCfhiMezOVTYP6Vm8P6tMCWmWXTc5i14arLsXtjY2iJ_cMZx4jFj4X0/s1600/P1150977.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTESlH0mRqOhhyphenhyphenG49jz9c-UtU0lccEZHXhbYM1Ug4XQlWxQ4Cs8E7i7InmEXe9g2hkv9Sa6UCjWdWY1N6vwumauaCfhiMezOVTYP6Vm8P6tMCWmWXTc5i14arLsXtjY2iJ_cMZx4jFj4X0/s640/P1150977.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Du coup, la photo de la page 2 prend un autre sens. On peut imaginer que les deux garçons, les deux amis, ont posé chacun à leur tour avec les mêmes enfants (sauf le lecteur de la Pravda qui ne figure que sur celle-ci). L'un des deux garçons allongés est Kolia, l'autre est Genia. Ce pourrait être ici Kolia, Nicolaï Karpov de Lefortovo à Moscou, tandis que sur l'image de la page 17, ce serait Genia — Evgueni.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0V-gD1Y_F6joUxZabsSoHmG0H-MHRa8vc_iMTaRN0ka9NqfdgIZ4VTcG8_01EMixiMzXUEx1nK4xKLn1WORPh-0sKwHicaaeYwlciQbPqHUoTlciLz5QOi7ycEIgdx47Kq95EOM-KBKLr/s1600/P1150960.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0V-gD1Y_F6joUxZabsSoHmG0H-MHRa8vc_iMTaRN0ka9NqfdgIZ4VTcG8_01EMixiMzXUEx1nK4xKLn1WORPh-0sKwHicaaeYwlciQbPqHUoTlciLz5QOi7ycEIgdx47Kq95EOM-KBKLr/s640/P1150960.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page
19 (la page 18 est vide mais garde la trace des photos qui y étaient
collées) : un groupe qui cligne des yeux en plein soleil, 1928 ou 29.
Peut-être Genia au premier plan au centre, âgé de 6 ou 7 ans, avec ses yeux étirés en amande et son visage aigu. </span></td></tr>
</tbody></table><p> </p><p>Ensuite, deux pages surprenantes. C'est une autre sorte de vide : non plus de ces pages dont les photos ont été décollées mais, se faisant face, quatre vues de forêts, des espaces dépeuplés et solitaires.<br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitMYBujM3CgFvJKOh0nPgaJkL2hZBE4BnTxsWGeM4WWS82RPjl7rMt9jDDBT3T3G-xqbNO2IHdE4-uNSNKYTNJE4ku3fKMliiebt7Pn18-8uRt488N7gkoo1N4smZr9tBJx5Z3kpa_n4gZ/s1600/P1150961.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitMYBujM3CgFvJKOh0nPgaJkL2hZBE4BnTxsWGeM4WWS82RPjl7rMt9jDDBT3T3G-xqbNO2IHdE4-uNSNKYTNJE4ku3fKMliiebt7Pn18-8uRt488N7gkoo1N4smZr9tBJx5Z3kpa_n4gZ/s640/P1150961.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 20 : deux paysages des environs de Moscou, à Svistukha, en 1929.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-yP2j1HWRsG2Ow_uSAj-vIL6vB1ACiDETEUeC1cxoRyTTEOIQ2VaIRvtF8-WHjQMouTfVyKm_lAJsREJRXrYMJxAT5bTpxtRGU-_u7YmFtw8TgTBm-WmomjcWk7VLf2oaNEENBh920eqk/s1600/P1150962.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-yP2j1HWRsG2Ow_uSAj-vIL6vB1ACiDETEUeC1cxoRyTTEOIQ2VaIRvtF8-WHjQMouTfVyKm_lAJsREJRXrYMJxAT5bTpxtRGU-_u7YmFtw8TgTBm-WmomjcWk7VLf2oaNEENBh920eqk/s640/P1150962.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 21 : Ce sont évidemment les mêmes lieux. Il s'agit des deux seules pages, face à face, sans êtres humains.<br />
Le nom du lieu est indiqué de la même écriture que sur toutes les autres pages, écriture appuyée et peu lisible, souvent tracée de biais au stylo bleu en marquant profondément la page cartonnée.</span></td></tr>
</tbody></table><p> </p><p>Et comme une accélération, à la suite de ces arbres, comme s'il s'était agi d'une pause, deux pages d'énigmes et d'effroi pour finir.<br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy7FJEwq_Ph1KgJY_sA-Ri_AAnn9ik-x9_bqGsH6ix7lENmDbeMV7yWBwZsCTltPJC4RmLRhKHAmXzno4qQgQx5rp2-K7j1Scj9ZcPAw7JZ0h-h-wJM-uOktWD9J9jbnma2g_EWkwuuPAE/s1600/P1150968.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy7FJEwq_Ph1KgJY_sA-Ri_AAnn9ik-x9_bqGsH6ix7lENmDbeMV7yWBwZsCTltPJC4RmLRhKHAmXzno4qQgQx5rp2-K7j1Scj9ZcPAw7JZ0h-h-wJM-uOktWD9J9jbnma2g_EWkwuuPAE/s640/P1150968.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 22 : année 1936 ou 37 — le 6 est corrigé en 7. Une colonie d'enfants ? Les enfants de la photo de gauche ne ressemblent pas à d'autres enfants figurant dans cet album, la jeune femme n'est pas plus reconnaissable, la petite fille de droite a eu la tête rasée, elle est très maigre.</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
La petite photo en bas à droite, ce cliché dont on pourrait croire qu'il ne montre qu'une anodine scène de l'enfance rurale, parce qu'elle figure dans cet album soviétique, parce que nous sommes en 1936 (non, 1936 est raturé et il s'agit de 1937), et parce qu'il s'agit de l'avant-dernière image de l'album, condense tout ce qu'il peut y avoir d'<i>unheimlich</i> dans cet ensemble de photos. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVLgM1VJZeRGwmY7xhBbYldXfM1TbIwI57N1RsNSnR1KZT1t5cYZ4xt2w4KuSx3bXp7qHJZyq9936n5UO7Bkd3Dz6KpK_5IZe42kDWQHdPRmmB0F5Pcscjm4JydzCL1rbWDMTXHU_LH0_2/s1600/P1150982.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVLgM1VJZeRGwmY7xhBbYldXfM1TbIwI57N1RsNSnR1KZT1t5cYZ4xt2w4KuSx3bXp7qHJZyq9936n5UO7Bkd3Dz6KpK_5IZe42kDWQHdPRmmB0F5Pcscjm4JydzCL1rbWDMTXHU_LH0_2/s640/P1150982.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Quatre enfants, très jeunes, tête baissée et même, pour le plus âgé, corps tendu en recul, contemple avec ce qui semble au mieux de la stupeur, au pire de l'effroi, des poules et des poussins qui picorent. Derrière, une porte de grange s'ouvre sur une obscurité lacérée et tachée. Le visage des deux enfants à gauche, très bronzé et dans l'ombre, un peu flou, les cheveux rasés de la fillette, tout cela donne l'impression que les têtes sont couvertes d'un voile noir. La ferme de bois n'est sans doute pas celle d'un kolkhoze, le lieu est ancien et sent le bois de pin. </span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div><p> </p><p>Cette photo m'évoque une scène du <i>Miroir</i> de Tarkovski, quand pendant la guerre la mère va mendier auprès d'une voisine et échanger ses boucles d'oreilles contre un coq qu'elle devra décapiter par la suite sous les yeux de son fils. A quoi pensent ces enfants figés dans leur surprise ? Au mystère de la poule et de l'œuf ? Aux œufs qu'on mange et à ceux qui éclosent ? Au miracle de la naissance des poussins ? A la beauté de l'oiseau vivant qu'on mangera plus tard, mort ? <br />
<br />
Et puis on parvient à la dernière page.<br />
</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAQmFI7UW4Y5KkiGtyqbxbK0mjirYmvAaJfvNEQImnkbDtjn1YrFVclF8FmGWTkL1dsaSeYXi0AnDUMDygSZcu2FS86dkOVC9-RW0HE_yjMhE5O6pBWkxTvAV_TumRF9eujJrs8nUbVDcH/s1600/P1150970.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAQmFI7UW4Y5KkiGtyqbxbK0mjirYmvAaJfvNEQImnkbDtjn1YrFVclF8FmGWTkL1dsaSeYXi0AnDUMDygSZcu2FS86dkOVC9-RW0HE_yjMhE5O6pBWkxTvAV_TumRF9eujJrs8nUbVDcH/s640/P1150970.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Page 23 et dernière : Trois clichés ont été collés sur l'album, deux ont été arrachés, sur le troisième un visage est encré. Contrairement aux autres pages de l'album, ici l'inscription figure à l'encre violette et non au stylo bille.<br />
C'est la même encre violette qui indiquait la date (la même date) sur la photo page 7, la même encre qui tache la photo de la page 2. La même encre qui efface un visage.</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxJVIa_Elt3EDIdz_9Nlokd_TftNp7xAm8VRM9DKbxqlpkO0I3mANgzXmIvg3JImPw90OFRvc-ssm_jUNqivtbVgQzlomjRB1WL6TU9WXM9TR_nnI9lamcfjezUsU0H52ibduYxM6M_i8l/s1600/P1150971.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1070" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxJVIa_Elt3EDIdz_9Nlokd_TftNp7xAm8VRM9DKbxqlpkO0I3mANgzXmIvg3JImPw90OFRvc-ssm_jUNqivtbVgQzlomjRB1WL6TU9WXM9TR_nnI9lamcfjezUsU0H52ibduYxM6M_i8l/s640/P1150971.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">On retrouve, je crois, le garçon avec une petite calotte orientale qui figurait sur le cliché page 7 et qui pourrait être Genia âgé de 13 ou 14 ans. La fille avec un béret blanc paraît plus jeune et menue que celle sur l'autre photo, sa sœur peut-être. De même, la femme âgée du cliché page 7 n'apparaît pas ici. Une forêt obscure, une voiture magnifique, un vieillard au visage grave qui tient un objet non identifiable dans sa main gauche ouverte. Des enfants souriant au photographe.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Un jeune garçon debout sur le marchepied qui penche la tête avec tendresse vers une femme qui se tient debout contre la voiture. Une femme sans visage, de l'encre violette pour effacer le visage aimé, la même encre que celle qui sert à noter la date. Peut-être un uniforme. La grande terreur au bout de l'album.</span></td></tr>
</tbody></table><p> </p><p>За гремучую доблесть грядущих веков,<br />
За высокое племя людей, –<br />
Я лишился и чаши на пире отцов,<br />
И веселья, и чести своей.<br />
</p><div style="text-align: right;">
Pour les siècles futurs et leur gloire de feu,</div>
<div style="text-align: right;">
Pour cette insigne tribu humaine,</div>
<div style="text-align: right;">
On a ôté ma coupe au festin des aïeux,</div>
<div style="text-align: right;">
Volé ma joie et mon honneur même.</div>
Мне на плечи кидается век-волкодав,<br />
Но не волк я по крови своей:<br />
Запихай меня лучше, как шапку, в рукав<br />
Жаркой шубы сибирских степей...<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
C'est le siècle chien-loup qui sur moi s'est jeté,</div>
<div style="text-align: right;">
Mais pas de sang de loup dans mes veines...</div>
<div style="text-align: right;">
Enfouis-moi bien plutôt dans la manche fourrée,</div>
<div style="text-align: right;">
Si chaude, des steppes sibériennes.</div>
Чтоб не видеть ни труса, ни хлипкой грязцы,<br />
Ни кровавых костей в колесе;<br />
Чтоб сияли всю ночь голубые песцы<br />
Мне в своей первобытной красе.<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
Pour ne pas voir les lâches, ni le chemin fangeux,</div>
<div style="text-align: right;">
Ni la roue où sang et os se mêlent ;</div>
<div style="text-align: right;">
Pour que toute la nuit brillent les renards bleus,</div>
<div style="text-align: right;">
Tels qu'en leur beauté originelle.</div>
Уведи меня в ночь, где течет Енисей<br />
И сосна до звезды достает,<br />
Потому что не волк я по крови своей<br />
И меня только равный убьет.<br />
<div style="text-align: right;">
Mène-moi où L'Ienisseï coule dans la nuit,</div>
<div style="text-align: right;">
Où les grands pins touchent les étoiles,</div>
<div style="text-align: right;">
Parce que par le sang aucun loup je ne suis</div>
<div style="text-align: right;">
Et seul pourra me tuer mon égal.</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
Ossip Mandelstam, 17-28 mars 1931 - fin 1935 </div>
<div style="text-align: right;">
(traduction Henri Abril)</div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-26143970080495407072020-01-19T21:30:00.001+01:002020-01-19T21:30:57.239+01:00Les sœursEst-ce une erreur ou un fait exprès, cette superposition d'images ?<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6txN6hnBxvNDCtt_6Og081FCp4mMzWA3Vma5hXlm17JOkZeSVtD6pygqg9MBT_32093Mc7Kt1_4Qot2HaXOM_RMF-b_2XM9UB7aZNaVonRMZa10joh8qZ3XNvLrlJ5Hqf9748x1BqO7uA/s1600/double+exposition.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="549" data-original-width="716" height="490" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6txN6hnBxvNDCtt_6Og081FCp4mMzWA3Vma5hXlm17JOkZeSVtD6pygqg9MBT_32093Mc7Kt1_4Qot2HaXOM_RMF-b_2XM9UB7aZNaVonRMZa10joh8qZ3XNvLrlJ5Hqf9748x1BqO7uA/s640/double+exposition.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Combien de petites filles sur cette image ? Combien de mains, combien d'yeux ouverts, combien d'yeux fermés ? Les pieds sur un tapis à pois et comme une balle de nacre prête à rouler dans la rue, elle nous regarde lèvres mordues et menton qui tremble. Celle-ci aussi nous regarde et celle-la aussi, mais l'ainée a les yeux clos de celle qui sait qu'elle va s'effacer.catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-23009461503625131382020-01-12T21:04:00.002+01:002020-12-28T16:23:47.487+01:00Le passé âpre<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjm5MgwEEiNjB82a99i-ThesefOCCRJRVhhYbsccToUgTI1QQ06arPDpBoOh1K001PbWnyPAJP3URBJUXmjJ2ybtDrFSNyzdEFKDcqKcACKz2ynoSjhf1tZff3U4NIVZIH_xRChqKhdwowJ/s1600/Sans+titre+t.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1245" data-original-width="772" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjm5MgwEEiNjB82a99i-ThesefOCCRJRVhhYbsccToUgTI1QQ06arPDpBoOh1K001PbWnyPAJP3URBJUXmjJ2ybtDrFSNyzdEFKDcqKcACKz2ynoSjhf1tZff3U4NIVZIH_xRChqKhdwowJ/s640/Sans+titre+t.jpg" width="396" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br />
Âpre, c'est le seul mot qui me soit venu. Le passé âpre.<br />
Ce passé âpre qui nous accompagne.<br />
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Ce jour là, je me trouvais dans un étrange sous-sol
berlinois à fixer une vitrine. Derrière la vitre, des objets retrouvés dans les
décombres d’un bombardement. Autour de moi, la pénombre de l’abri, le béton nu,
les chiffres inscrits au pochoir sur le mur.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Derrière la vitre, ce qui reste d’une vie après les bombes — une
chaussure, des gants, une paire de lunettes, les fragments d’une veste, un
carnet. Et sur l’étagère de verre, comme le squelette translucide d’un poisson,
un peigne. Un tout petit peigne, presque un peigne d’enfant. Un tout petit
objet poignant.<br />
Le temps que je reprenne mon souffle, le peigne devant moi si
fragile, seule trace d’une vie brutalement effacée, j’ai entendu la voix à mes
côtés expliquer que, dans cet abri, seuls les SS pouvaient trouver refuge,
et j’ai fermé les yeux. </div>
<div class="MsoNormal">
C’est vrai, les SS aussi avaient des peignes.<br />
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Comme les peignes, bien des photos ont longtemps été gardées à
l’abri dans leur emballage de papier de soie. Et puis, avec le temps, le papier de soie disparaît
et, avec le papier, la mémoire.</div>
<div class="MsoNormal">
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiuhnD7XirBXbQ63FY1r9iJ2bA_g9GSYiqxdC10pGVQuRxBJvZO-CfggcEH97CdQVTbtgMFqZxIerZmYOzBvgad_AqP4BUVOQc5xg1cJ7aNgN_ifoBb-22O5jGUAMU_ru8BzV7vTqR2ooiO/s1600/Sans+titre.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1035" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiuhnD7XirBXbQ63FY1r9iJ2bA_g9GSYiqxdC10pGVQuRxBJvZO-CfggcEH97CdQVTbtgMFqZxIerZmYOzBvgad_AqP4BUVOQc5xg1cJ7aNgN_ifoBb-22O5jGUAMU_ru8BzV7vTqR2ooiO/s640/Sans+titre.jpg" width="414" /></a></div>
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Un mois plus tôt, sur un marché aux puces quelque part en
Dalmatie, j’avais trouvé cette photo d’un tout petit garçon debout sur une
banquette aux côtés d’un superbe jouet, un autobus à impériale. Un petit garçon
né un peu avant le siècle sans doute, non seulement charmant avec les rubans de son
béret et son polo blanc, son visage sans sourire tourné vers sa maman
debout à côté du photographe, sa main posée légèrement sur un jouet prêté
peut-être juste le temps de la séance de pose, mais encore attendrissant par sa
fragilité, l’éloignement dans le temps, et la certitude que cet enfant
n’était plus aujourd’hui du monde des vivants.</div><span><a name='more'></a></span><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal"></div><div class="MsoNormal">Ce n’est que plus tard, la photo ressortie du fond de mon sac, que je me suis réveillée. J'avais voyagé dans ce monde âpre des Balkans, croisé les
traces de tant de conflits, entendu les récits de tant de souffrances,
d’abandon, de fuite et d’exil, traversé des territoires vidés de leurs
populations, dépassé des arbres morts, et là — je me suis arrêtée sur cette image.</div>
<div class="MsoNormal">
<br />
Large, haute, collée sur un carton épais. 1890 ? 1900 ? Un photographe de Split — l'atelier Zita. Un garçon né vers 1895 comme l'un de mes grands-pères — un de ces garçons qui seront les hommes du XXe siècle.<br />
Que sont-ils devenus, ces hommes ? Qu'est-il devenu, l'enfant de Split en Croatie ? Engagé dans l'armée austro-hongroise, blessé sur l'Isonzo en 1916 ? Tué sur le Piave en 1918 ? Ancien combattant mutilé ? Émigré aux États-Unis entre les deux guerres ? Fusillé par les Italiens en 1941 ? Massacré par les Allemands en 1943 ? Partisan ? Planqué ? Membre des Oustachis participant aux pogromes ? Humilié ? Caché au fond d'une cave des mois durant ? Victime d'un pogrome ? Criminel de guerre ? Vieux sage ? Vieux fou ?<br />
<br />
Qui pourrait le dire ? Comment savoir ?<br />
<br /></div>
<div class="versusam3">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L1">В игольчатых чумных бокалах</span><br />
<span class="line" id="L2">Мы пьем наважденье причин,</span><br />
<span class="line" id="L3">Касаемся крючьями малых,</span><br />
<span class="line" id="L4">Как легкая смерть, величин.</span></span></div>
<div class="versusam3">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L4"> </span><br />
<span class="line" id="L5">И там, где сцепились бирюльки,</span><br />
<span class="line" id="L6">Ребенок молчанье хранит,</span><br />
<span class="line" id="L7">Большая вселенная в люльке</span><br />
<span class="line" id="L8">У маленькой вечности спит.</span></span></div>
<div class="versusam3">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L8"> </span>
</span><br />
<div class="date3">
<span style="font-size: small;">Ноябрь 1933 </span></div>
</div>
<div class="MsoNormal">
<div class="MsoNormal">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Nous buvons la hantise des causes</span><br />
<span style="font-size: small;">Dans le pétillement vénéneux de nos coupes</span><br />
<span style="font-size: small;">Et nous frôlons de nos crochets</span><br />
<span style="font-size: small;">Des infinis subtils comme une mort légère.</span><br />
<span style="font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-size: small;">Mais où les jonchets s'entremèlent</span><br />
<span style="font-size: small;">L'enfant reste sans mots :</span><br />
<span style="font-size: small;">L'univers dort dans le berceau</span><br />
<span style="font-size: small;">D'une petite éternité. </span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Ossip Mandelstam, <i>Huitains </i>(Moscou, novembre 1933),</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;"><i> </i>traduction de Louis Martinez </span></div>
<br />
D'autres visages me parviennent ce soir, tout droit de Saint-Pétersbourg.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTYBCIaoyAueduKqW_QkZ61DW_qcTeXFU-9di0VabzUy3yCTA7REdEEP3Zssc7uo07pV5PiiOkvEamy18yNdfpgdICB6JkXP6b9G9VXYtpfBEyrSZYqcBxcw0uXCGt3E1yTN8w61GPL3Ak/s1600/inconnu+1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="859" data-original-width="1600" height="342" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTYBCIaoyAueduKqW_QkZ61DW_qcTeXFU-9di0VabzUy3yCTA7REdEEP3Zssc7uo07pV5PiiOkvEamy18yNdfpgdICB6JkXP6b9G9VXYtpfBEyrSZYqcBxcw0uXCGt3E1yTN8w61GPL3Ak/s640/inconnu+1.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
D'abord, parce que les brocanteurs ramassent les photos par enveloppes entières, quand après la mort du dernier des descendants on jette tout à la rue, j'imagine trois frères, enclos dans la vieille enveloppe, enclos dans un album déchiré, enclos dans une boite dont la serrure ne ferme plus depuis longtemps.<br />
Et puis, à mieux les étudier, j'en vient à penser que ces images ne montrent qu'une seule personne. Celui dont le dernier descendant vient de disparaître, qui sait.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUH7dhshsMGVGotuPenMTbBNVuRN8Mc2auXOY3ZB87W0BByx3ByLhBsSAaB5HOPegI2xa5-Q9Y55lIOIF8GX34OJnSWB7Yjub1n0YO2rqK_vB3Zz3TNPhQ_hXx0UYZj4GXjZGRl9xIlw-9/s1600/Sans+titre+t.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1245" data-original-width="772" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUH7dhshsMGVGotuPenMTbBNVuRN8Mc2auXOY3ZB87W0BByx3ByLhBsSAaB5HOPegI2xa5-Q9Y55lIOIF8GX34OJnSWB7Yjub1n0YO2rqK_vB3Zz3TNPhQ_hXx0UYZj4GXjZGRl9xIlw-9/s400/Sans+titre+t.jpg" width="247" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiA4TNQxl6fGIWRJ_BSEFKq-_nnj2xGCWVNHuim6YmkWpC6Z2Tp4mbT6olqsiJomSZq26KH3oOTRtycdnY_FPuZuLwUk_hb_bFNA_c_BG5jcvbomdftnqKQ2dAWkl_gi0ZonIyxkk73Xe1T/s1600/Sans+titre+2.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1261" data-original-width="752" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiA4TNQxl6fGIWRJ_BSEFKq-_nnj2xGCWVNHuim6YmkWpC6Z2Tp4mbT6olqsiJomSZq26KH3oOTRtycdnY_FPuZuLwUk_hb_bFNA_c_BG5jcvbomdftnqKQ2dAWkl_gi0ZonIyxkk73Xe1T/s400/Sans+titre+2.jpg" width="237" /></a></div>
C'est le même léger pli à la lèvre supérieure, les mêmes sourcils droits comme dessinés au pinceau, l'oreille comme un coquillage et la joue arrondie.<br />
<br />
Oui, le même inconnu.<br />
<br />
Mais quelque chose a changé quand l'inconnu a grandi. Il y a toujours le léger pli à la lèvre supérieure, les sourcils droits comme
dessinés au pinceau, l'oreille comme un coquillage et la joue
arrondie. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhczvkR_bfmjRYxH839aEP3dDeDuHmSyM0j1sKeBz0bnANVI_Py3T0gNCi5nqqrX1aiIQcIAZOHn9TJXqzwRyav9HISBAtJs0X5j3HDirTnsGntOZkCP1UCkJlTEl4B140GL6o0S5xEwOKe/s1600/Sans+titre+1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1247" data-original-width="750" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhczvkR_bfmjRYxH839aEP3dDeDuHmSyM0j1sKeBz0bnANVI_Py3T0gNCi5nqqrX1aiIQcIAZOHn9TJXqzwRyav9HISBAtJs0X5j3HDirTnsGntOZkCP1UCkJlTEl4B140GL6o0S5xEwOKe/s640/Sans+titre+1.jpg" width="384" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
Mais il y a cette bedaine, les joues arrondies se sont faites lourdes, les paupières pèsent sur les yeux. De l'enfant rêveur, du lycéen grave, que reste-t-il ? Un héritier, peut-être ? Prêt à rejoindre l'entreprise paternelle après avoir fait ses preuves dans ses études — un premier prix de version grecque ou, mieux, un second accessit en religion ? Sa famille enthousiaste en profite pour le faire poser dans son costume neuf, le premier, avec la pose nonchalante de l'homme revenu de tout et devant une vue d'on ne sait quelle mer de glace qui semble, par un étrange effet de perspective faussée, n'être qu'un modeste chemin creux entre de tristes monticules.<br />
<br />
Que sont-ils devenus, ces hommes ? Qu'est-il devenu, l'enfant de Saint-Pétersbourg ? Engagé dans l'armée russe, blessé pendant l'offensive de Gornice-Tarnow
en 1915 ? Déserteur en 1917 ? Ancien combattant mutilé ? Émigré à Berlin pendant la guerre civile ? Déporté aux Solovki comme ennemi de classe en 1931 ? Fusillé comme espion par le NKVD en 1937 ? Fusillé par les Allemands en 1941 ? Affamé à Léningrad en 1942 ? Membre de la Tcheka dans les années 20 ? Humilié ? Tortionnaire ? Criminel ? Vieux sage ? Vieux fou ?<br />
<br />
Qui pourrait le dire ? Comment savoir ?<br />
<span style="font-size: x-small;"><br /></span>
<br />
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L80">Наливаются кровью аорты</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L81"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L81">И звучит по рядам шепотком:</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L82"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L82">Я рожден в девяносто четвертом</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L83"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L83">Я рожден в девяносто втором</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L84"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L84">И в кулак зажимая истертый</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L85"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L85">Год рожденья с гурьбой и гуртом</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L86"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L86">Я шепчу обескровленным ртом:</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L87"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L87">Я рожден в ночь с второго на третье</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L88"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L88">Января в девяносто одном</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L89"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L89">Ненадежном году — и столетья</span></span><span style="font-size: small;"><span class="line" id="L90"> </span></span></div>
<div class="versepara" id="p18">
<span style="font-size: small;"><span class="line" id="L90">Окружают меня огнем.</span></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Les aortes battues de sang,</span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">On se chuchote dans les rangs :</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">— Moi je suis de 94…</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">— Moi de 92…</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Dans la cohue, le poing fermé</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Sur un jour précaire et fripé</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Je murmure de mes lèvres blanches :</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">— Je suis né dans la nuit du 2 au 3 janvier</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">De la suspecte année 91</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Et les siècles qui m'encerclent</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Me tiennent en prison de feu.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">Ossip Mandelstam, <i>Le soldat inconnu</i> (fragment),</span></div>
<div class="MsoNormal">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: small;">février - mars 1937, Voronèje (</span><span style="font-size: small;">traduction de Louis Martinez)</span></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
</div>
</div>
<style>
<!--
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</style>catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-48347889378583007632019-12-22T20:30:00.003+01:002019-12-22T23:58:16.889+01:00Sous le saule<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzddkhhdchbZPJRpZcY04t0yuzqy98adffhNj9AbzT6WJKIy7VNchoPo4bSyuRg0uw-OJZ3kFQ4eAzbyeLBr8xRtxfNnCKXSxPbJpzKH6uqc31X4c6mDwVDn2P-pkfGOx44HfGeBOmVAJ0/s1600/Sans+titre.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1076" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzddkhhdchbZPJRpZcY04t0yuzqy98adffhNj9AbzT6WJKIy7VNchoPo4bSyuRg0uw-OJZ3kFQ4eAzbyeLBr8xRtxfNnCKXSxPbJpzKH6uqc31X4c6mDwVDn2P-pkfGOx44HfGeBOmVAJ0/s640/Sans+titre.jpg" width="428" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">A Neuvy, été 1969, toute une famille sous le saule et mon père derrière l'appareil photo</td></tr>
</tbody></table>
А я росла в узорной тишине,<br />
В прохладной детской молодого века.<br />
И не был мил мне голос человека,<br />
А голос ветра был понятен мне.<br />
Я лопухи любила и крапиву,<br />
Но больше всех серебряную иву.<br />
И, благодарная, она жила<br />
Со мной всю жизнь, плакучими ветвями<br />
Бессонницу овеивала снами.<br />
И — странно!— я ее пережила.<br />
Там пень торчит, чужими голосами<br />
Другие ивы что-то говорят<br />
Под нашими, под теми небесами.<br />
И я молчу... Как будто умер брат.<br />
<div style="text-align: right;">
J'ai grandi dans un silence à ramages </div>
<div style="text-align: right;">
Dans ma chambre d'enfants fraîche d'un jeune siècle. </div>
<div style="text-align: right;">
Et la voix des hommes me laissait insensible, </div>
<div style="text-align: right;">
Mais la voix du vent, je la comprenais. </div>
<div style="text-align: right;">
J'aimais la bardane et j'aimais l'ortie, </div>
<div style="text-align: right;">
Mais plus que tout le saule argenté. </div>
<div style="text-align: right;">
Et lui, reconnaissant, il a toujours vécu </div>
<div style="text-align: right;">
A mes côtés, et de ses branches en pleurs, </div>
<div style="text-align: right;">
Il éventait de rêves mes insomnies. </div>
<div style="text-align: right;">
Et, chose étrange ! Je lui ai survécu. </div>
<div style="text-align: right;">
Une souche se dresse là, et d'autres saules </div>
<div style="text-align: right;">
Se parlent avec des voix qui me sont inconnues, </div>
<div style="text-align: right;">
Sous ces cieux qui furent jadis les nôtres. </div>
<div style="text-align: right;">
Et je me tais... Comme si était mort mon frère.</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Anna Akhmatova, janvier 1940</span></div>
<div style="text-align: right;">
</div>
<span style="font-size: x-small;"> </span><span style="font-size: x-small;">
</span><span style="font-size: x-small;"> </span><br />
<table border="0" style="height: 21px; width: 50.46%;"><tbody>
<tr><td style="text-align: left;"><br /></td> </tr>
</tbody> </table>
La maison d'enfance est toujours là. Le jeune saule, lui, a grandi comme les enfants ont grandi, il a étalé toujours plus loin ses longues branches jusqu'à menacer les murs et les toits. L'arbre a été abattu, sa souche tuée l'été suivant — quand était-ce ? Il n'y en a plus trace depuis si longtemps.<br />
<br />
Il ne reste rien de cette lumière verte qui jouait sur les murs de la salle à manger dans le soleil de la fin d'après-midi.<br />
Rien de cette maison de feuilles où nous jouions.<br />
Rien de cette haute cage à oiseaux.<br />
Rien de sa coupole verte au-dessus de nos têtes. <br />
Rien de ces lianes auxquelles nous nous balancions.<br />
Rien du parfum de ces lames de feuilles. <br />
Rien du bruit du vent le soir quand toute la masse argentée dansait dans le couchant.<br />
<br />
Et le photographe n'est plus, mon petit frère non plus.<br />
<br />
J'aimais la bardane et j'aimais l'ortie.<br />
<br />
<span style="font-size: x-small;">Poème traduit par Sophie Benech.</span> catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-14611530586597054912019-10-28T12:05:00.000+01:002019-11-02T17:25:36.456+01:00A la recherche d'Adolf Guttmann (3) : mariages, mirages, guerre<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<table border="0" style="float: right; margin: -2pt 0pt 5px 20px; width: 140px;"><tbody>
<tr><td><br /></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigkKrluKwsA_2_zcHrWuwUwSHNNP3nF5M6ovTFWmcu5xFNw3x188m2Pus-HllvOV5dUo5RcMJNwNHmifVSvgA1fjQfju9XNlWFYGiLqCYsxvtbz99dJfPjhVj6OLw_G9Fr71rerONcFEKj/s1600/Nume%25CC%2581riser.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1373" data-original-width="873" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigkKrluKwsA_2_zcHrWuwUwSHNNP3nF5M6ovTFWmcu5xFNw3x188m2Pus-HllvOV5dUo5RcMJNwNHmifVSvgA1fjQfju9XNlWFYGiLqCYsxvtbz99dJfPjhVj6OLw_G9Fr71rerONcFEKj/s640/Nume%25CC%2581riser.jpg" width="406" /></a></div>
Anna ?<br />
Anna, un spectre traversant la maison endormie pour venir regarder une dernière fois ses enfants ?<br />
Anna qui meurt dans sa loge à l'opéra de Johannesburg ?<br />
Ce serait elle la femme d'Adolf Guttmann, le grand-père de ma grand-mère ?<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
<b><span style="font-size: small;">Cet article fait suite à un premier, <a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-1-enquete.html">ici</a>, et un second, <a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2.html">là</a>,</span></b></div>
<div style="text-align: right;">
<b><span style="font-size: small;">sans la lecture duquel il ne serait pas totalement compréhensible.</span></b></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_u3GkzBI4haa5luh9xr3yz4OZclZmKnI4wzoQrKS9xZHO-vYYIK7hJdV2GjKD1abZFi2cpu1LGCW_ywGaIszuyBPbWLyrr99TqqLNR5DeYkYrnNpQzeU7y-3z6lP1CqGcVhVkS0ZpwBBI/s1600/Anna.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1122" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_u3GkzBI4haa5luh9xr3yz4OZclZmKnI4wzoQrKS9xZHO-vYYIK7hJdV2GjKD1abZFi2cpu1LGCW_ywGaIszuyBPbWLyrr99TqqLNR5DeYkYrnNpQzeU7y-3z6lP1CqGcVhVkS0ZpwBBI/s640/Anna.jpg" width="448" /></a></div>
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"><tbody>
<tr align="left"><td valign="top" width="100%"><span style="color: #999999; font-size: 85%;"><br /></span></td></tr>
</tbody></table>
Ou Anna ?<br />
Cette femme un peu forte, enserrée dans des vêtements de deuil trop étroits ? Anna qui regarde dans le vague?<br />
Anna dure en affaire ? Anna qui réussit, qui possède fermes et magasins ?<br />
<br />
C’est elle qu’Adolf Guttmann va épouser.<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
Ils
se marient en 1885 au Cap : Anna, descendante de huguenots français,
protestante née dans une famille de fermiers de la région du Cap en
Afrique du Sud et Adolf, juif né à Kalisz en Pologne russe.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>(1)</b><br />
<b>Épouser Anna, le mirage du bonheur ? </b></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Bien
entendu, il y a plusieurs Anna : celle que décrit la légende familiale,
transmise par ma grand-mère et ses cousins, les enfants de Myra et de
Madge ; et celles que dessinent les différents documents conservés dans
les archives sud-africaines.</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqEB0y8PVSgH5xCLE_q_spe7w9lOo7kfg54UlhCi6tJ-rwXVp_VxT7GRdu_KlaFu9tbC-_nyERbep4ps2E0g2FXmsSQnqV_lKiFVbuEze95MYzhUh6pglWXpcW2Ke3_vXgEx43bSzAZ5nH/s1600/Nume%25CC%2581riser+-+copie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="914" data-original-width="416" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqEB0y8PVSgH5xCLE_q_spe7w9lOo7kfg54UlhCi6tJ-rwXVp_VxT7GRdu_KlaFu9tbC-_nyERbep4ps2E0g2FXmsSQnqV_lKiFVbuEze95MYzhUh6pglWXpcW2Ke3_vXgEx43bSzAZ5nH/s320/Nume%25CC%2581riser+-+copie.jpg" width="144" /></a></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
La première est une
jeune fille qui s’échappe de la ferme familiale près du
Cap pour rejoindre son bien-aimé, Adolf Guttmann. Elle découvre par la
suite que ce n’est qu’un triste individu et demande le divorce pour
protéger ses enfants, Madge, Myra et leur frère Adolf junior. Elle se remarie et
meurt en 1896. </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Le souvenir transmis par
Myra veut qu’elle soit morte à l’opéra et que, revêtu de sa robe de
soirée, son spectre ait ouvert la chambre de l’enfant — Myra
avait 12 ou 13 ans — et l’ait longuement regardée avant de refermer la porte.</div>
<div style="text-align: left;">
C’est cette Anna là
que je préfère.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
La seconde est un personnage tout
autre, une femme d’affaire qui possédait fermes, maisons et magasins à Pretoria, à Johannesburg et aux alentours, et les gérait avec habileté. Amie du maire de Johannesburg,
parente lointaine du général Piet Joubert, elle dirigeait aussi
elle-même sa vaste ferme de Buffelspoort.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Enfin, il y a une
troisième Anna, une femme qui a dû engager de multiples procédures notamment contre Adolf Guttmann, son mari. Celle-là serait née en
1848 dans une ferme près du Cap, à Stellenboch, dont elle se serait
enfuie très jeune pour épouser un maître d’école anglais de presque
trente ans son aîné. Le maître d’école meurt et ce que devient sa veuve jusqu’à ce qu’elle rencontre Adolf Guttmann reste assez mystérieux.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Ensuite,
c’est plus clair : Adolf et Anna, surnommée Annie, ont eu trois
enfants (Madgalena en 1881, Salomina Franciska en 1883 et Adolf junior
en 1884), avant de se marier en 1885. Alors que cette femme, en tant que
veuve, était libre de se marier, elle s’était retrouvée avec trois
enfants illégitimes dans une société aussi rigoriste que la société
afrikaans de son temps : soit le couple qu’elle formait avec Adolf était
si pauvre, si en marge de la société, que la mariage n’avait pas
d’importance ; soit elle ne voulait pas épouser Adolf, simple marchand
itinérant sans fortune ; soit elle ne voulait pas l’épouser parce qu’il
était juif ; soit Adolf ne voulait pas l’épouser (colporteur à travers
le pays, il ne la voyait que de temps à autre et la laissait le reste du
temps se débrouiller comme elle pouvait) ; soit enfin, Adolf ne
pouvait pas l’épouser parce qu’il était déjà marié.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
A dire vrai,
cette dernière solution est la version « officielle » puisque le
certificat de mariage de 1885 présente les époux l’un comme « commerçant
» et « veuf » et l’autre comme « veuve », mais on peut s’interroger :
Adolf serait déjà marié ? Et à qui ? D’ailleurs, lors de la procédure de
divorce qu’Annie entamera en 1889, elle présentera un premier
certificat de mariage daté de 1880 que le tribunal n’hésitera pas à
rejeter comme faux.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Et de toute manière, même si Adolf
n’avait pas été en position d’épouser la femme dont il avait eu trois
enfants, tout cette histoire donne évidemment à Annie un statut un peu
douteux. D’ailleurs, dit-on, le petit dernier de la famille, Adolf
junior, serait plutôt le fils de Joseph Guttmann, cousin et associé
d’Adolf, fils d’Isaac Guttmann de Sheffield.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>(2)</b><br />
<b>Épouser Bertha, le mirage de la richesse ?</b></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
De toute manière, quand en
1884 sa cousine Bertha Guttmann épouse le magnat Sammy Marks,
la situation d’Adolf change et on peut penser qu’il régularise sa
situation afin d’être à la hauteur de sa nouvelle parenté. Adolf et
Annie se marient à la chapelle All Saints de la paroisse anglicane de
Durbanville, au Cap. On peut imaginer qu’ils vont utiliser ce
nouveau lien familial pour s’intégrer à la
société que fréquentent les Marks, notamment celle du président Paul Kruger.</div>
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpY-tMUCSJwU_e1jlEkn2wrHcZjLRdJdunJ0sd0nbg3eB_954VjLcFMFRDUJ9i0cZ2R13xI9ZftKLJGnOwz62ZXv6_g3W3tksdrkvSW-xVE60koiMUmRqFISI7IphyphenhyphenjveAVt-M2dRto6dB/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2014-12-26+a%25CC%2580+13.48.11.png" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="292" data-original-width="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpY-tMUCSJwU_e1jlEkn2wrHcZjLRdJdunJ0sd0nbg3eB_954VjLcFMFRDUJ9i0cZ2R13xI9ZftKLJGnOwz62ZXv6_g3W3tksdrkvSW-xVE60koiMUmRqFISI7IphyphenhyphenjveAVt-M2dRto6dB/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2014-12-26+a%25CC%2580+13.48.11.png" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Bertha Guttmann, plus tard</td></tr>
</tbody></table>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif-sJpCvfRpaJ4HhfPuumAVYcdG26CDK0raxHFiT6TXP_dMPZ1ne430K3R2D-zNJnww_tZnw4u4xRmzzp3wjqCTTLLldqqxMv7XX2tJfc8YGqrx8tC9mrbRiDOhwNvgeDIfLFHOQ_RcRNT/s1600/Bertha.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="721" data-original-width="520" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif-sJpCvfRpaJ4HhfPuumAVYcdG26CDK0raxHFiT6TXP_dMPZ1ne430K3R2D-zNJnww_tZnw4u4xRmzzp3wjqCTTLLldqqxMv7XX2tJfc8YGqrx8tC9mrbRiDOhwNvgeDIfLFHOQ_RcRNT/s320/Bertha.jpg" width="230" /></a><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgztHrkaRpXUMroKE2LHclEp7UqvpmjRYiLogv7l7CfntNavhSLF7AOxhWrOypEYKnGGG88oi6NQVOPvsUGNnX60y0uZIUCMxmxl3K181LSxcuNhNLCJvvEMAn4W_JAI79KJ43VLiZGMCyu/s1600/a+Sammy_Marks_Family00.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="498" data-original-width="666" height="238" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgztHrkaRpXUMroKE2LHclEp7UqvpmjRYiLogv7l7CfntNavhSLF7AOxhWrOypEYKnGGG88oi6NQVOPvsUGNnX60y0uZIUCMxmxl3K181LSxcuNhNLCJvvEMAn4W_JAI79KJ43VLiZGMCyu/s320/a+Sammy_Marks_Family00.jpg" width="320" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFhpCcP0tPNPIj6VovCivnaLuGi2kzjGnrZnFUtXDfJREWXHOtacs23NDtjDqepz9PzhnEKbeZX7Or8ghCl-oXBWLdrbD65YC98a5JOl4Wvh8qMU8NTl2NoKje4waSCBgjHw9RZ4haT_S6/s1600/4227615_f520.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="416" data-original-width="520" height="160" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFhpCcP0tPNPIj6VovCivnaLuGi2kzjGnrZnFUtXDfJREWXHOtacs23NDtjDqepz9PzhnEKbeZX7Or8ghCl-oXBWLdrbD65YC98a5JOl4Wvh8qMU8NTl2NoKje4waSCBgjHw9RZ4haT_S6/s200/4227615_f520.jpg" width="200" /></a><br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Mais Bertha peut-elle fréquenter Anna Guttmann née Joubert ?<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
Bertha,
fille de la bourgeoisie juive aisée de Sheffield se sent bien exilée
dans sa vaste ferme près de Pretoria — non, pas si près, il faut deux
heures pour franchir les 12 miles de bush. Elle était habituée à une vie
aisée et urbaine, la voilà reléguée dans une « cage dorée » au fond
d’une Afrique qu’elle ne veut pas connaître.</div>
<div style="text-align: left;">
Son père, Tobias
Guttmann, était en 1884 le président et le trésorier de la congrégation
juive de Sheffield. Le judaïsme de Bertha Marks est celui, très
sécularisé, des élites juives de l’Angleterre victorienne : lors de ses
réceptions, on sert homard et écrevisses, les boucheries qui fournissent
la maison ne sont en rien kasher et on célèbre largement Noël
parallèlement aux grandes fêtes juives et aux bar-mitsvah des enfants.
Les réceptions sont régulières, mais le reste du temps s’écoule souvent
dans la plus grande solitude : il n’y a autour d’elle que les enfants et
les domestiques.</div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYJNQkLmDDjucpP3yC7sL5Y_iVvQybS6xRkw7srdzKBsFjXKDZ21D5M9r2c6_lP5tir-K2wdiaRM0VzrBVbgOuL2xoMq-pLUaJ9KMenATpbrktLpIaCqZA95G9DLghtRekx05NFKiOu7DS/s1600/1885+english+lady+with+native+servant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="998" data-original-width="1447" height="440" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYJNQkLmDDjucpP3yC7sL5Y_iVvQybS6xRkw7srdzKBsFjXKDZ21D5M9r2c6_lP5tir-K2wdiaRM0VzrBVbgOuL2xoMq-pLUaJ9KMenATpbrktLpIaCqZA95G9DLghtRekx05NFKiOu7DS/s640/1885+english+lady+with+native+servant.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dame anglaise découvrant les domestiques africains en Afrique du Sud, double page d'illustré. <i> </i><br />
<i>The Chronicle</i>, Londres, vers 1885. Sarah, la domestique noire, n'est pas précisément présentée sous un jour positif et la dame anglaise préfère rentrer au pays natal que d'affronter l'Afrique plus longtemps.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
Elle tient son journal et échange de nombreuses lettres tant avec
sa famille qu’avec son mari (qui ne lui répond pas ou lui reproche de
perdre son temps à écrire, <i>but of course being a woman you must be excused</i>, lui écrit-il).
Dire qu’elle n’est pas très heureuse est un euphémisme : son mari lui
laisse peu de libertés, surveille ses dépenses, lui interdit le théâtre
ou les bals, multiplie les reproches et lui fait beaucoup d’enfants —
tout au plus admet-il que sa conversation soit une « <i>amusing little thing</i>
». Il organise chaque fin de semaine de grands diners où se retrouvent
les notabilités économiques et politiques du pays, du président Kruger à
Cecil Rhodes. Le reste du temps, elle se plaint de n’avoir personne à
qui parler — car elle ne peut tout de même pas parler aux domestiques
(qui pour la plupart viennent d’Angleterre et doivent accepter,
écrit-elle, de travailler avec sous leurs ordres quelques serviteurs « <i>slightly colored</i>
» — si les réticences de ces domestiques anglais étaient trop fortes,
elle pouvait toutefois leur fournir un logement séparé). Dans sa
nostalgie de l’Angleterre, elle remplace systématiquement dans son
jardin les plantes indigènes par les rosiers, les bulbes à fleurs, les
graines qu’elle commande chaque semaine aux pépiniéristes du Kent.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
En somme, le seul moyen pour elle de supporter cet isolement est
de voyager le plus souvent qu’elle le peut — et essentiellement en
Europe.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Mais recevoir Adolf ? et Anna ?</div>
<div style="text-align: left;">
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>(3)</b></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Ostracisme et respectabilité</b></div>
<div style="text-align: center;">
</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
Non,
d’une part Sammy Marks a horreur des mariages mixtes et d’autre part,
Bertha vient d’un monde victorien où toute femme un tant soit peu
indépendante est suspecte de mauvaises mœurs — alors Anna et ses trois
enfants nés hors mariage… Et puis, Adolf lui-même ne met pas beaucoup
de bonne volonté à mener une vie morale : il se sépare d’Annie dès la
fin de 1886 pour aller se mettre en ménage avec une certaine Dorothy la
Rouge, ce qui ne sonne pas non plus très respectable.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Enfin
en 1889 il y a le scandale du suicide de Joseph Guttmann, le fils
d’Isaac, le cousin d’Adolf et de Bertha — au moment même où Anna lance
contre Adolf une procédure de divorce. Les deux hommes empruntent
conjointement de l’argent à Annie pour ouvrir un hôtel à Klerksdorp,
l’un des sites de la ruée vers l’or de 1886. Ce qui se passe ensuite est
inconnu, les 1000 £ semblent avoir disparu et le cousin Joseph, après
avoir rédigé un testament en faveur d’Annie et d’Adolf junior, se brûle
la cervelle. Le testament apparaît suffisamment scandaleux pour qu’Isaac
Guttmann écrive de Sheffield aux autorités sud-africaines puis au
Président Kruger lui-même afin de le faire casser.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Bertha
Marks née Guttmann ne pouvait évidemment pas fréquenter une femme dont
les preuves d’adultère pouvaient sembler si évidentes et la toucher de si près. Dans
ce monde de fortunes vite bâties et peut-être aussi vite perdues, on
trouve bien des femmes que la bonne société ostracise : un
autre juif originaire de Russie mais qui a grandi à Whitechapel, Barney
Barnato (né Barnet Isaacs), a commencé dans le music-hall comme
magicien, boxeur, chansonnier avant de bénéficier lui aussi de l’argent
facile des mines de Kimberley et de devenir gouverneur de la De Beers.
Mais sa femme, Fanny, était la fille d’un « Cape colored », d’origine
tant européenne qu’africaine ou malaise et, quand il l’a connue, elle
travaillait comme barmaid dans un hôtel de Kimberley. Et tous ses dons aux œuvres caritatives juives, l’aide aux pauvres
immigrants de Russie, la construction de la synagogue de Kimberley, rien
de tout cela n’a pu le faire recevoir dans la bonne société de
Pretoria.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Cependant, Annie ne semble pas avoir eu
besoin du legs empoisonné de Joseph Guttmann car au contraire d’Adolf, c’est elle
qui va s’enrichir — de fait, après son troisième mariage, avec un Italien cette fois, le testament qu’elle rédige au cours d'un voyage à Gênes montre qu’elle possède une large fortune constituées de
nombreuses propriétés. Le point central de ce testament est qu'elle interdit tout contact de ses enfants avec les Guttmann, quels qu'ils soient — Adolf, Joseph, Bertha, tous ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
L’appartenance
religieuse des enfants reste sujette à question. Ils
avaient été baptisés à l’Église réformée hollandaise et Annie niera par
la suite l’allégation selon laquelle ils seraient élevés dans la foi
catholique (elle a épousé un catholique italien), mais les filles ont bien été éduquées au Couvent de
Notre-Dame de Lorette — soit parce que leur mère s’est remariée avec un
catholique, soit parce que les écoles publiques liées à l’Église
réformée Sud-Africaine et fermées aux <i>uitlanders</i> récemment immigrés
refusaient les enfants juifs.<br />
Tous baptisés qu’ils aient pu être,
les enfants Guttmann restent de toute manière associés au judaïsme de
leur père : ainsi, quand le petit-fils du président Kruger, Frikkie Eloff, malade, présenta Madge à son grand-père, Kruger l’examina «
attentivement pour voir si elle avait l’air juive », avant d’assurer que
« si c’était là la juive que Frikkie allait voir si souvent, il allait
guérir rapidement ». Et Frikkie put épouser Madge.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>(4)</b></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Et la guerre vient se mêler à notre histoire </b></div>
<br />
Et Adolf ? Qu'est-il devenu, pendant ce temps ?<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgPkQl2Xp3_Im8lLSxXUrY_7NdFGIfXzPt_RZ9437dulGWYlUt3gE9yICftCOKVTMQFWA5jZ8m8noa75vgZFJnLUcBTQ_EZsH1cBxJgHnb4pxHCnvyF1wmJhlncf05proILS4INLGPZg06/s1600/Map+South+Africa+1880+Stieler+Petermann.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1600" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgPkQl2Xp3_Im8lLSxXUrY_7NdFGIfXzPt_RZ9437dulGWYlUt3gE9yICftCOKVTMQFWA5jZ8m8noa75vgZFJnLUcBTQ_EZsH1cBxJgHnb4pxHCnvyF1wmJhlncf05proILS4INLGPZg06/s640/Map+South+Africa+1880+Stieler+Petermann.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="color: #666666; font-size: 85%;">Carte de l</span><span style="color: #666666; font-size: 85%;">’Afrique australe avec le Matabeleland (<i>Matebele Reich</i> sur cette carte allemande de Stieler et Petermann en 1880) et ses mines d</span><span style="color: #666666; font-size: 85%;">’or tout au nord du Transvaal. Jo</span><span style="color: #666666; font-size: 85%;">hannesburg n</span><span style="color: #666666; font-size: 85%;">’existe pas encore, la ferme d</span><span style="color: #666666; font-size: 85%;">’Anna Guttmann Joubert où ont grandi les enfants se situait à l</span><span style="color: #666666; font-size: 85%;">’ouest de Pretoria vers Rustenburg.</span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
Séparé de sa femme, Adolf va peut-être reprendre la vie itinérante du chercheur de fortune. Il y a largement à faire dans le pays du diamant, à la fin des années 1880. Le tout, c'est de trouver une opportunité.</div>
<div style="text-align: left;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilKmFMy2lCply-6pBlDJ5qXECnlp6M_tBwdrhfg3eF0K_xI1S86km_fQJOp2SPBb7vu1RvMIc_PVQ7bzGpJd7SdHnIozDY1tGvjp5mZuf_joohCkRE7uWl_oh2n_KA_451D09eOld0shoR/s1600/+SCENE+IN+MARKET+SQUARE%252C+KIMBERLEY%252C+THE+CITY+OF+DIAMONDS.jpg+.jpg"><img border="0" data-original-height="461" data-original-width="594" height="496" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilKmFMy2lCply-6pBlDJ5qXECnlp6M_tBwdrhfg3eF0K_xI1S86km_fQJOp2SPBb7vu1RvMIc_PVQ7bzGpJd7SdHnIozDY1tGvjp5mZuf_joohCkRE7uWl_oh2n_KA_451D09eOld0shoR/s640/+SCENE+IN+MARKET+SQUARE%252C+KIMBERLEY%252C+THE+CITY+OF+DIAMONDS.jpg+.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglPNYMATzYMXbUCgmVOP_upbVOtj_GpC9H1YV85LaiZSjXaBEcthjwHMdFQnYwU6UAr3e7ISaqq29GFj4dajJzKh4opv3vx96QiS9j0JiexoV5FHvvuXWgmhzNnH25t8GBRIAPRGlXkdG1/s1600/+THE+RICHEST+DIAMOND+MINES+OF+THE+WORLD%252C+KIMBERLEY%252C+SOUTH+AFRICA+.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="463" data-original-width="611" height="482" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglPNYMATzYMXbUCgmVOP_upbVOtj_GpC9H1YV85LaiZSjXaBEcthjwHMdFQnYwU6UAr3e7ISaqq29GFj4dajJzKh4opv3vx96QiS9j0JiexoV5FHvvuXWgmhzNnH25t8GBRIAPRGlXkdG1/s640/+THE+RICHEST+DIAMOND+MINES+OF+THE+WORLD%252C+KIMBERLEY%252C+SOUTH+AFRICA+.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>South Africa and the Boer-British War</i>, J. Castell Hopkins and Murat Halstead, Londres, 1900 </td></tr>
</tbody></table>
<br />
Il finit par s'en aller en 1890 à la conquête du Matabeleland, à la suite de la <i>Pioneer Column</i>
de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Cecil_Rhodes">Cecil Rhodes</a>. C'est comme un mirage supplémentaire, après les rêves de riches mariages, de fortunes commerciales, de parentèle prestigieuse — devenir un héros colonial.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW2DCQUK1n95cgTkU4BBHAF1wDf-acd6v9tXz2cuxw9cO29R2dCbjEknKk9fLTXCV9gvMMN9lokRlH_3Hy8UFPrnnfLeMs8dBJ1iKCt9TN6wj9LS1QGCwCWQDeVRaaGQTs9MlAhJdqOzID/s1600/de%25CC%2581claration+guerre+matabeleland.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="821" data-original-width="1152" height="456" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW2DCQUK1n95cgTkU4BBHAF1wDf-acd6v9tXz2cuxw9cO29R2dCbjEknKk9fLTXCV9gvMMN9lokRlH_3Hy8UFPrnnfLeMs8dBJ1iKCt9TN6wj9LS1QGCwCWQDeVRaaGQTs9MlAhJdqOzID/s640/de%25CC%2581claration+guerre+matabeleland.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>The Graphic</i>, hebdomadaire illustré, Londres, 1893</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Mais les guerres de conquêtes ne réussirent sans doute pas davantage à
faire d'Adolf Guttmann un grand homme. Le Matabeleland… Rien ne dit
qu’il ait fait fortune, cette
fois-ci — nous savons seulement qu’il a attrapé la fièvre et qu’il est
resté malade des mois durant.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOLihuWaf1RQmVS23Sriw3VILcb7c-_iarm9IWCHPNlAnk0PFP7JKqa38_7_Yc667NRli4qFy-Q2hqR1gpa35P0wcBSh0PTlgSOJOIHAmFDSroEc_k0uh1mZaddG1zXcMMZU7DS-RhfOYy/s1600/Punch_Rhodes_Colossus.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1037" data-original-width="800" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOLihuWaf1RQmVS23Sriw3VILcb7c-_iarm9IWCHPNlAnk0PFP7JKqa38_7_Yc667NRli4qFy-Q2hqR1gpa35P0wcBSh0PTlgSOJOIHAmFDSroEc_k0uh1mZaddG1zXcMMZU7DS-RhfOYy/s400/Punch_Rhodes_Colossus.png" width="307" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cecil Rhodes, caricaturé en "colosse de Rhodes" dans l'hebdomadaire satique <i>Punch</i> en 1892, lorsqu'il annonça la construction d'une ligne de télégraphe qui irait du Caire jusqu'au Cap. Rhodes est le meilleur représentant de l'expansionnisme colonial britannique et l'un des responsables de la seconde guerre des Boers.</td></tr>
</tbody></table>
D'autres ont combattu, certains ont vendu des armes aux uns comme aux autres, de lui rien ne ressort. Tout au plus pouvons-nous remarquer que s'il suit la route du Matabeleland, c'est avec les Anglais. Dans le conflit qui approche entre les Britanniques et les Boers (les Afrikaners descendants des Hollandais, principalement agriculteurs et éleveurs), Adolf est semble ici figurer dans le camp des premiers — comme ses cousins de Sheffield bien entendu. Mais tout est plus compliqué : sa femme, Anna, descendait d'une longue lignée de boers issus de huguenots français, d'Allemands et de Hollandais. Cependant, Anna a quitté la ferme où elle est née et le monde rural traditionnel des Boers pour faire fortune en ville au milieu notamment de migrants venus d'Angleterre. Sammy Marx profite des opportunités d'un pays neuf au sein de la république du Transvaal, entre affairistes anglais et afrikaners.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_Qti8-ym8DCoONXd-QVf8EypWa5gYi0AXXYeA7zRyAHOYLs_A-SQzYuKPmR0dqzoGvpFlWZ7s-r7rVKTuKJCtzg9go6ZlBZMNRJSCkiwPIFvztIaYnTisEuAjyVWv6S36tlQ6TSiUS1HU/s1600/gerard+colette+1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="963" data-original-width="723" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_Qti8-ym8DCoONXd-QVf8EypWa5gYi0AXXYeA7zRyAHOYLs_A-SQzYuKPmR0dqzoGvpFlWZ7s-r7rVKTuKJCtzg9go6ZlBZMNRJSCkiwPIFvztIaYnTisEuAjyVWv6S36tlQ6TSiUS1HU/s640/gerard+colette+1.jpg" width="480" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5uC6mBom7f4VY1iCIII4sKhZ6pSU1OzTMwtkij2wH-rVL-Z8ywrsupzNveDjvrxOw_3ngGFiOtf2HCN9fzJ1L8Qy01CO73gLu5JQrZLaMMwVr7_AElnmMBByWY99HsrKnPcNGz61M474S/s1600/Battle_of_the_Shangani.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="643" data-original-width="1024" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5uC6mBom7f4VY1iCIII4sKhZ6pSU1OzTMwtkij2wH-rVL-Z8ywrsupzNveDjvrxOw_3ngGFiOtf2HCN9fzJ1L8Qy01CO73gLu5JQrZLaMMwVr7_AElnmMBByWY99HsrKnPcNGz61M474S/s640/Battle_of_the_Shangani.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>South Africa and the Boer-British War</i>, J. Castell Hopkins and Murat Halstead, Londres, 1900 </td></tr>
</tbody></table>
</div>
<div style="text-align: left;">
En tout cas, Adolf n’était pas en mesure de
venir à Pretoria se défendre lors du divorce, ni de subvenir à
l’entretien de ses enfants par la suite. Anna lui interdit de les voir
et d’ailleurs, quand
il se présentera au domaine en 1896, après la mort de leur mère, les filles — ou seulement Madge ? — chasseront leur père à coups de cravache. Débarrassés
de leur père, orphelins de leur mère, les enfants Guttmann vont se
rapprocher de la famille du président Kruger à partir du mariage de Madge, Eloff devenant le tuteur de Myra et de son frère.<br />
<br />
Et en 1899, la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_guerre_des_Boers">Seconde guerre de Boers</a> commence. Pour Myra, pour de nombreuses raisons, ce fut le tournant de sa vie. </div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit4XrJ_nh3ak0JdrheTukoL4rxlhWqeSp3xsndBcV0VR9AmJrjs7YZF3R3eqskzC_Fph-FUByjRaeshIZoN6IQav_u2mqKO5rtBd0QucjH1fZLGCWLNjZS08n8eMomdFC_tDMUCmL9aXF-/s1600/scorched-earth-policy.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="582" data-original-width="800" height="464" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit4XrJ_nh3ak0JdrheTukoL4rxlhWqeSp3xsndBcV0VR9AmJrjs7YZF3R3eqskzC_Fph-FUByjRaeshIZoN6IQav_u2mqKO5rtBd0QucjH1fZLGCWLNjZS08n8eMomdFC_tDMUCmL9aXF-/s640/scorched-earth-policy.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les
Anglais pratiquent la politique de la terre brûlée et incendient les
fermes afin de repousser les populations rurales d'apporter leur soutien
à l'armée boer.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
C'est le moment où elle perd la
maison de son enfance, son frère, ses repères familiers, son pays enfin
avec l'exil vers l'Europe. Le moment où elle se marie, où elle part
vivre dans un autre monde, où elle change de langue et de foi. Comme elle n'est pas une fille de la campagne, elle n'est pas de celles qui seront enfermées dans des
camps comme ceux ci-dessous.<br />
Adolescente, quelle que soit la situation de son père, elle appartient pour sa part à la
bonne société de Pretoria et dans cette société, une jeune fille prise dans la guerre ne peut que devenir infirmière.</div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAO6bFLQp99qlwl0T-YsTTlEb5_k22TkILlj1DgYZX3x_klPyurSTmHywaPrx5u5qc-tuHx0HYEExLgjLqcJBy9Q6x2MqLLGlJ-fojyZo_DTg3Zqtq5dzTMk5gOtTOAsw0ixCJ9MXL7Ysf/s1600/russain+medical+staff+boer+war.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAO6bFLQp99qlwl0T-YsTTlEb5_k22TkILlj1DgYZX3x_klPyurSTmHywaPrx5u5qc-tuHx0HYEExLgjLqcJBy9Q6x2MqLLGlJ-fojyZo_DTg3Zqtq5dzTMk5gOtTOAsw0ixCJ9MXL7Ysf/s640/russain+medical+staff+boer+war.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un
hôpital de campagne tenu par des médecins russes qui ont rejoint le
camp boer comme de nombreux intervenants étrangers, français, allemands,
italiens comme le futur époux de Myra. De leur côté, les troupes
britanniques étaient appuyées par des soldats australiens et
néo-zélandais.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_5HRec2MLdoh7zeAOZ4MU1WkqjvhywvNoRgQ7UQ30L_V7qTI86F6WXN3S05sQlt1Jp-mB2IN7b37KTjHuGMzHO8xwKJYx9m2hTXjP1Kcp5eihYtRZ3VD0ey2PfLmMlBb4XV68qRLeuj6D/s1600/Myra+4.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1197" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_5HRec2MLdoh7zeAOZ4MU1WkqjvhywvNoRgQ7UQ30L_V7qTI86F6WXN3S05sQlt1Jp-mB2IN7b37KTjHuGMzHO8xwKJYx9m2hTXjP1Kcp5eihYtRZ3VD0ey2PfLmMlBb4XV68qRLeuj6D/s320/Myra+4.jpg" width="239" /></a><br />
<br />
Il reste cette série de photos, Madge et Myra, avec ou sans les enfants, avec ou sans Miss Flanaghan, la nurse des enfants Eloff, ces photos prises par Nadar à Marseille où les filles débarquent à la fin de l'année 1900 et qui, diffusées dans la presse européenne, vont servir à la campagne de sensibilisation à la cause boer. Le
président Kruger et sa famille sont partis pour l'Europe en 1900 dans
l'idée de trouver de nouveaux alliés — dans l'idée d'entrainer
l'Allemagne dans un conflit contre la Grande-Bretagne. Si le Kaiser ne
répondra pas à cette demande — la guerre attendra encore quelques
années —, la tournée en Europe sera le révélateur de l'engouement de la
population de nombreux pays pour la cause des Boers. </div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzUEHLN8etkGtmfplq23Wufrde2nWYDyQKPLxaNRNRFlCUn_wdFsGENzr1WEquuGhhOpwCeITgXXSY5EGnYpDdln_mUQfbxOs0TNIgYMxF-wAQ5RNCs6fwrWIHs-VRypz_p6nyEBLp9K0O/s1600/myra+3.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1147" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzUEHLN8etkGtmfplq23Wufrde2nWYDyQKPLxaNRNRFlCUn_wdFsGENzr1WEquuGhhOpwCeITgXXSY5EGnYpDdln_mUQfbxOs0TNIgYMxF-wAQ5RNCs6fwrWIHs-VRypz_p6nyEBLp9K0O/s640/myra+3.jpg" width="458" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Adolf junior, quant à lui,
engagé dans la guerre des Boers comme bien d’autres enfants, membre de l'un des derniers commandos boers alors que la guerre est perdue, il est mort en septembre 1901 — peut-être en sautant sur une mine. Mais du petit cavalier monté sur un âne dont se souvenait Myra, aucune image n’a subsisté.</div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMm3_CXSs8TAM8m9UX_A0hV-VIAphT8ILrh1AhPhoyvtmUQ2SVMrLVn_7MOntSBmy1z0hDtghawvBrHUyUX7C7srmWmVJAsMSb6zdsDQ2KcCTfIV5NN7zxcYfGJrgYVOS0qA5dChewDsyb/s1600/enfants+soldats.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="417" data-original-width="494" height="540" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMm3_CXSs8TAM8m9UX_A0hV-VIAphT8ILrh1AhPhoyvtmUQ2SVMrLVn_7MOntSBmy1z0hDtghawvBrHUyUX7C7srmWmVJAsMSb6zdsDQ2KcCTfIV5NN7zxcYfGJrgYVOS0qA5dChewDsyb/s640/enfants+soldats.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dans ce reportage pour la revue hongroise <i>Vasàrnapi Ùjsàg, </i>le 30 décembre 1900, des enfants soldats apparaissent au milieu d'autres combattants boers. On peut imaginer que l'un de ces jeunes pourrait être Adolf Junior qui avait une quinzaine d'années à ce moment.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdCkixyGGWxIHKV_N-5_3I3ewJjHOHHhpKiyyCcBFr4kDDHzKDhvCiPbpT00SGDd0XG01bqA76kg0UdoNo0KklmvTUxFSD0uXH2gyahyphenhyphen94rgFKih-NoG1RhxuoHChjOgDAD8K3_BWWLJzp/s1600/ab-war_boer_prisoners_on_st_helena_showing_old_men_and_young_boys_parliament.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="677" data-original-width="1000" height="432" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdCkixyGGWxIHKV_N-5_3I3ewJjHOHHhpKiyyCcBFr4kDDHzKDhvCiPbpT00SGDd0XG01bqA76kg0UdoNo0KklmvTUxFSD0uXH2gyahyphenhyphen94rgFKih-NoG1RhxuoHChjOgDAD8K3_BWWLJzp/s640/ab-war_boer_prisoners_on_st_helena_showing_old_men_and_young_boys_parliament.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">De nombreux enfants furent faits prisonniers par les Anglais sur le champ de bataille. 6000 prisonniers de guerre furent déportés dans l'île de Sainte Hélène.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIdkU30EaEjKDW7AoLKTPBExrM5PP9591Yu85rllgzdvPA6yVLuKkSvLUFJAvKkA4gG9tfAWdgtHkFLqn3TFth4lBX3jvG0V8k7Gt8_8VQaMpKd4AmgX7RKrlKue2uas4rVbZw_UMwCaLQ/s1600/boers-at-nylstroom-camp.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="687" data-original-width="900" height="488" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIdkU30EaEjKDW7AoLKTPBExrM5PP9591Yu85rllgzdvPA6yVLuKkSvLUFJAvKkA4gG9tfAWdgtHkFLqn3TFth4lBX3jvG0V8k7Gt8_8VQaMpKd4AmgX7RKrlKue2uas4rVbZw_UMwCaLQ/s640/boers-at-nylstroom-camp.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Mais beaucoup d'enfants boers furent regroupés dans des camps de concentration comme, ici, celui de Nylstroom où sont morts de malnutrition 544 femmes et enfants entre 1900 et 1902.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2gRvFDDDb3ehLv6bQrws_XYuvRkretbB6mV_l6JbnNKryetLD4_Ptc32xUMsMc9lKkxmaJzXqjDOO56iMqPl5stuFgknxANuhw7DLYDCNWTFWTyirn6qsdLZ1KIMz7vb9Xot2ooYuXWCJ/s1600/boer-children-with-african-woman-1899-1902.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="477" data-original-width="800" height="380" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2gRvFDDDb3ehLv6bQrws_XYuvRkretbB6mV_l6JbnNKryetLD4_Ptc32xUMsMc9lKkxmaJzXqjDOO56iMqPl5stuFgknxANuhw7DLYDCNWTFWTyirn6qsdLZ1KIMz7vb9Xot2ooYuXWCJ/s640/boer-children-with-african-woman-1899-1902.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ces camps se présentaient comme des villages de tentes, chaque tente regroupant une famille. Ici, ces enfants sont accompagnés d'une femme noire sans qu'aucune information ne vienne indiquer ni son statut ni la situation de ces enfants (camp de Nylstroom vers 1900).</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Et Adolf, leur père, Adolf Guttmann, le grand-père de ma grand-mère ?<br />
Il s’est fondu dans la foule et il a disparu.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHWAiCipncooOSkKmZZ6jD0EsCHmOYVYyoIo4RXRwfATb6yDiWuHeuT6lXFSSxgl4RYQGR02a1F3G_cYllVBTgOBxt0nC2U0xfLpFDxpa3gcumyAoW_XJHR4pdB9Zhyt43mJaipZhQrqH9/s1600/vieux+colporteur+juif+1895+Joburg.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1129" data-original-width="1600" height="450" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHWAiCipncooOSkKmZZ6jD0EsCHmOYVYyoIo4RXRwfATb6yDiWuHeuT6lXFSSxgl4RYQGR02a1F3G_cYllVBTgOBxt0nC2U0xfLpFDxpa3gcumyAoW_XJHR4pdB9Zhyt43mJaipZhQrqH9/s640/vieux+colporteur+juif+1895+Joburg.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Adolf Guttmann, ruiné et malade, a été recueilli par sa fille Madge Eloff après la Première guerre mondiale. Des vingt ans qui précédaient, nul ne sait quelle vie fut la sienne. Il est mort en 1922 à Pretoria. </span>Gravure<i> </i>d'après Frank Dadd (1851-1929), <i>The Graphic</i>, 1899.</td></tr>
</tbody></table>
</div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-38881351415298469512019-10-21T12:48:00.006+02:002019-11-02T17:25:11.815+01:00A la recherche d'Adolf Guttmann (2) : fortune et infortune<div style="text-align: justify;">
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2.jpg"><img alt="" border="0" src="http://studiolum.com/wang/french/guttmann/vishniac-3k.jpg" height="499" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" width="640" /></a>
<br />
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"><tbody>
<tr align="left"><td valign="top" width="100%"><span style="color: #999999; font-size: 85%;"><br /></span></td></tr>
</tbody></table>
<map name="L807f">
</map><br />
<table border="0" style="float: right; margin: -2pt 0pt 5px 20px; width: 140px;"><tbody>
<tr><td><span style="color: #999999; font-size: 85%;"> </span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<b><span style="font-size: small;">Cet article fait suite à un premier, <a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-1-enquete.html">ici</a>, </span></b></div>
<div style="text-align: right;">
<b><span style="font-size: small;">sans la lecture duquel il ne serait pas totalement compréhensible.</span></b></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
Retrouver un homme sans visage, un homme sans mots, un siècle après sa disparition.<br />
Un homme dont on peut juste imaginer la silhouette d’adolescent quittant sa maison à Varsovie.<br />
Puis sur la route, sur les mers.<br />
Et ailleurs, loin.<br />
Toujours étranger, chez des étrangers.<br />
De plus en plus loin. <br />
<br />
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2/vishniac-1.jpg"><img alt="" border="0" src="http://studiolum.com/wang/french/guttmann/vishniac-1k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" /></a>
<br />
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="align: center; display: block; margin: 0px auto 0px; text-align: justify; width: 560px;"><tbody>
<tr><td style="color: #666666; font-size: 85%;" valign="top" width="270px"><br />
У
отца совсем не было языка, это было косноязычие и безъязычие. Русская
речь польского еврея? – Нет. Речь немецкого еврея? – Тоже нет. Может
быть особый курляндский акцент? – Я таких не слышал. Совершенно
отвлеченный, придуманный язык, витиеватая и закрученная речь самоучки,
где обычные слова переплетаются с старинными философскими терминами […],
причудливый синтаксис талмудиста, искусственная, не всегда договоренная
фраза – это было все что угодно, но не язык.<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
Осип Мандельштам, <i>Шум времени</i></div>
</td><td style="font-size: 85%;" valign="top" width="20px"><br /></td><td style="font-size: 85%;" valign="top" width="270px"><br />
Ce
que mon père parlait n’était pas une langue, mais un bredouillement, un
mutisme. Le russe d’un Juif polonais ? Non. D’un Juif allemand ? Non
plus. Peut-être l’accent particulier de Courlande ? Je n’en ai pas
entendu de semblable. Une langue complètement abstraite, inventée, la
parole alambiquée, tordue, d’un autodidacte, où de désuets termes
philosophiques […] s’entremêlaient aux mots de tous les jours, une
bizarre syntaxe de talmudiste, une phrase artificielle pas toujours
menée à terme — c’était tout ce qu’on voudra sauf une langue.<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
Ossip Mandelstam, <i>Le Bruit du temps</i><br />
© photo Roman Vishniak<i> </i></div>
</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Alors que je me fraie un chemin dans les
documents sud-africains, je m’interroge. Quelle langue, quelles langues,
cet homme parlait-il, Adolf Guttmann, le grand-père de ma grand-mère ?<br />
Le polonais ? le russe ? l’anglais de Sheffield ? l’afrikaans ?
l’allemand ? le yiddish ? Et avec qui ?<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2/007.jpg"><img alt="" border="0" src="http://studiolum.com/wang/french/guttmann/007k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Carte
de la partie européenne de l’Empire russe avec les différentes
frontières de la Pologne selon les partages. Keith Johnston’s <i>General Atlas,</i> Edinburgh, 1861</span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: center;">
<b>(1)</b></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Un Lituanien nommé Sammy Marx</b></div>
<div style="text-align: center;">
<b> </b> </div>
Comme souvent, les riches laissent
derrière eux plus de traces que les pauvres — même quand les riches ont
commencé leur vie dans la misère : de la vie d’Adolf Guttmann, il ne
reste pas grand chose mais de celle de l’un de ses alliés et parents,
celui à qui la fortune a souri, il y a suffisamment paraît-il pour
remplir un musée et je veux croire que, la fortune mise à part, leurs
parcours se sont longtemps ressemblé.</div>
<div style="text-align: left;">
On
suit du doigt la ligne frontière entre la Prusse et l’Empire russe, on
remonte vers le Nord-Est. De Kalisz, on glisse jusqu’à Novemiasto — Naumiesis — dans
la région de Kovno, juste à mi-chemin de Memel et de Tilsit. Très à
l’Est de Kalisz.</div>
L'homme que nous allons suivre s'appelle Sammy Marx.</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-hX1lKlkHb2s0zD5IScXbwlyoRCIvOqFI3V-4NE5MLxYXGolbZAH21kBifrxSaPyB8Kw9VWExTNn_FCMkSWUNRGwPDfxsXQpsGx0c8q0qCaugCjtVtvA6mAIIYnvng2qbzQHooJ2WjvSs/s1600/a+naumiestis+lituanie+vers+1940.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="381" data-original-width="597" height="255" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-hX1lKlkHb2s0zD5IScXbwlyoRCIvOqFI3V-4NE5MLxYXGolbZAH21kBifrxSaPyB8Kw9VWExTNn_FCMkSWUNRGwPDfxsXQpsGx0c8q0qCaugCjtVtvA6mAIIYnvng2qbzQHooJ2WjvSs/s400/a+naumiestis+lituanie+vers+1940.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdYPS_qzzQcy7UdNcQ42hJJdViDOnyso6PGFQ2GqmNhS2GLSQ2eoNTqgeO7xFd7RgBxSGO8TuR-_2T1yY2KXg6eFHVhRDpn8lYoHF4Cgg2_cADVsXpr9tb_QChU65qje9TLBFdqxixWN3h/s1600/a+naumiestis.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="428" data-original-width="640" height="267" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdYPS_qzzQcy7UdNcQ42hJJdViDOnyso6PGFQ2GqmNhS2GLSQ2eoNTqgeO7xFd7RgBxSGO8TuR-_2T1yY2KXg6eFHVhRDpn8lYoHF4Cgg2_cADVsXpr9tb_QChU65qje9TLBFdqxixWN3h/s400/a+naumiestis.JPG" width="400" /></a></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Samuel Marks est
né dans ce qui est aujourd'hui la Lituanie en 1844 à Žemaičių Naumiestis. Comme Kalisz dont Adolf
Guttmann était originaire, Naumiestis, dont plus de la moitié de la
population était juive au milieu du XIX<sup><span style="font-size: x-small;">e</span></sup> siècle, se trouvait à la fois dans la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_de_R%C3%A9sidence">Zone de résidence</a> et juste sur la frontière entre l’empire russe et la Prusse.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<div style="text-align: left;">
Le
père de Samuel, Mordechai Feit Marks, était un tailleur itinérant
chargé de sept ou huit enfants, très pauvre, et Samuel n’a pas eu
d’autre instruction que celle reçue au <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Heder">Heder</a>. A douze ans, il n’échappe
au risque de la conscription établie dans la Zone pour les enfants juifs
par le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Ier_(empereur_de_Russie)">tsar Nicolas 1<sup><span style="font-size: x-small;">er</span></sup></a>
en 1827 que parce que cette conscription vient d’être abolie quelques
mois plus tôt par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_II_(empereur_de_Russie)">Alexandre II</a>. Vers l’âge de seize ans, il suit la
route usuelle pour quitter Neustadt : le commerce des chevaux.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Il
va ainsi accompagner un convoi de bêtes à travers l’Europe jusqu’en
Angleterre et il se retrouve en 1861 à Sheffield où il devient
colporteur. Il est engagé par la suite par la maison Guttmann Brothers
de Sheffield (par les oncles d’Adolf donc) qui l’envoie en 1868 en
Afrique du Sud avec son cousin Isaac Lewis.</div>
<br />
Voilà, un premier lien est posé entre nos deux hommes, un futur milliardaire et le grand-père de ma grand-mère.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiz6BCUe4JRbxzdyAxkc-pdoml9p3CF5UqCJFf8PJx6SIfFV9zlrDbbVXMWUemqjOXyHzEmCv4eRjv0axpalhefkQR-Ek0LfeVqjiXYO_5XhWokGoDIlm0-7pITJjRumKJUrdUtOGnWefvN/s1600/d+st-katherines-dock+london+1830.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="265" data-original-width="500" height="338" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiz6BCUe4JRbxzdyAxkc-pdoml9p3CF5UqCJFf8PJx6SIfFV9zlrDbbVXMWUemqjOXyHzEmCv4eRjv0axpalhefkQR-Ek0LfeVqjiXYO_5XhWokGoDIlm0-7pITJjRumKJUrdUtOGnWefvN/s640/d+st-katherines-dock+london+1830.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">De quel port partait-on pour l'Afrique du Sud ? Ici, il s'agit de Stockton-on-Tees, vers 1830, sans doute un peu trop au nord de l'Angleterre pour que nos colporteurs de Sheffield soient passés par là.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiIBeY3lf0BdXajxX2VGyb1hSpZEe4QQhpn5Xn87oVuzzALiPSDkuDail5X04dKiwBkpDg15w78dCKNGdWEKjUD1XNk5SO9i6EyUTJGftXCl_NOH2SxqxWuTp-cM1Z5cFE0eRQtm47SrKhX/s1600/d+stockton-on-tees-c1833-for-web1.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="272" data-original-width="440" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiIBeY3lf0BdXajxX2VGyb1hSpZEe4QQhpn5Xn87oVuzzALiPSDkuDail5X04dKiwBkpDg15w78dCKNGdWEKjUD1XNk5SO9i6EyUTJGftXCl_NOH2SxqxWuTp-cM1Z5cFE0eRQtm47SrKhX/s1600/d+stockton-on-tees-c1833-for-web1.jpg" /></a></td></tr>
<tr align="center"><td class="tr-caption">On les imagine plus facilement partir de Londres. Ici, St Katherine docks.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJs8RC7jtxuVgubw9vgbD5DilpSQrOaCWPBqHniWTZH5tfMuhwA1BMWlQll3-wR5-PeTULOpbTetBGjK2tnRx9burJkHW5leIsgPeuthI_9kU1gLdyk27rmLul-ppfRxm_Q2Umt0X9WOgF/s1600/d+captains-cabin-for-web1845.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="300" data-original-width="258" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJs8RC7jtxuVgubw9vgbD5DilpSQrOaCWPBqHniWTZH5tfMuhwA1BMWlQll3-wR5-PeTULOpbTetBGjK2tnRx9burJkHW5leIsgPeuthI_9kU1gLdyk27rmLul-ppfRxm_Q2Umt0X9WOgF/s400/d+captains-cabin-for-web1845.jpg" width="344" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7B-aukUKy7FlbEP_KDjoKRnHYPGp5mRl8uiYXb5QHJ6tzlCeu9gaZmk7gnK6fboTnoXjB5DQaWF8J_5sqxKuglGis94PZ70EZmcEUabQ_HzMa1LvYeHbNL6zZ9lv3r5CgoHrjjQxuFxnT/s1600/d+-ships-head-toilet-for.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="700" data-original-width="422" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7B-aukUKy7FlbEP_KDjoKRnHYPGp5mRl8uiYXb5QHJ6tzlCeu9gaZmk7gnK6fboTnoXjB5DQaWF8J_5sqxKuglGis94PZ70EZmcEUabQ_HzMa1LvYeHbNL6zZ9lv3r5CgoHrjjQxuFxnT/s400/d+-ships-head-toilet-for.jpg" width="240" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Seul le capitaine pouvait envisager d'avoir une cabine à bord. Des toilettes étaient aménagées en tête du navire que les vagues inondaient régulièrement.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6By6zBBcg19UszVrg8glkG3xLRCU5YVyp8ApncqZZ7-y3JEGtNlE7Ez0Q_OmsZ0IctC31hStl_wgHieFotGMz1MJllEVfgVLan7qU_GicMRKJBkIV49XP_DnibNzI2zjR1LYhPo5ohX6_/s1600/d+down-the-main-hatch+1848.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="239" data-original-width="500" height="304" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6By6zBBcg19UszVrg8glkG3xLRCU5YVyp8ApncqZZ7-y3JEGtNlE7Ez0Q_OmsZ0IctC31hStl_wgHieFotGMz1MJllEVfgVLan7qU_GicMRKJBkIV49XP_DnibNzI2zjR1LYhPo5ohX6_/s640/d+down-the-main-hatch+1848.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les passagers qui n'avaient pas de cabine, la majorité d'entre eux donc, s'entassaient sous le pont. Des couchettes étaient aménagées sur les cotés et la lumière n'arrivait que depuis l'éocutille centrale. Le voyage durait plusieurs semaines.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihWmLNBufkUdcW9RsHccmYY7KVhQhx67DzrKV8Rjr0EyTC2TRfVTOvMRsQsT7HhLhQOeiNoBwYRm0k64mqivr7gGYsBY-I2VfUXgzk95oagXnkyR6WXZ2iR-jK6Lw41fFZHI556JjiiKpu/s1600/d+galley-for-web.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="595" data-original-width="664" height="572" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihWmLNBufkUdcW9RsHccmYY7KVhQhx67DzrKV8Rjr0EyTC2TRfVTOvMRsQsT7HhLhQOeiNoBwYRm0k64mqivr7gGYsBY-I2VfUXgzk95oagXnkyR6WXZ2iR-jK6Lw41fFZHI556JjiiKpu/s640/d+galley-for-web.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un poste de cuisine était installé sur le pont pour que les passagers qui avaient emporté des provisions puissent préparer des repas ou tout au moins se procurer des boissons chaudes.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTd5VjZ_3kW4yPMFT0Dd6HYAuXjE-jURSVEMNSLw391WDldnR_iSb5sgxSfGhSWyxbAqgTPEXkpzMlsei0dwdZri0PRSEEIBK0bh_CF0ZlngUy-RtKN2q-b-ZOM_efGOuaHo9OzD77aV9r/s1600/d+plotting-the-course-for-web+illustrated+london+news1849.jpg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="338" data-original-width="450" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTd5VjZ_3kW4yPMFT0Dd6HYAuXjE-jURSVEMNSLw391WDldnR_iSb5sgxSfGhSWyxbAqgTPEXkpzMlsei0dwdZri0PRSEEIBK0bh_CF0ZlngUy-RtKN2q-b-ZOM_efGOuaHo9OzD77aV9r/s640/d+plotting-the-course-for-web+illustrated+london+news1849.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Enfin, le navire approche du Cap et les voyageurs découvrent le pays, la montagne de la Table dominant la ville puis, une fois débarqués, le décor de maisons hollandaises. </div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-muCrrD01fkJ-f5G7DXU7qF6-5HnVSQyjJwHuRc5KFAGJsHJ1Cz0kTDD9Nnc_BU9T3xU7PE91WanteIpYtPX3_qIt3Xk9MvWnOd71qjT65NO33pm0IDfuCuokx61ZKZ1OHTWvMjWy2yFH/s1600/d+Cape+of+Good+Hope.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="507" data-original-width="758" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-muCrrD01fkJ-f5G7DXU7qF6-5HnVSQyjJwHuRc5KFAGJsHJ1Cz0kTDD9Nnc_BU9T3xU7PE91WanteIpYtPX3_qIt3Xk9MvWnOd71qjT65NO33pm0IDfuCuokx61ZKZ1OHTWvMjWy2yFH/s640/d+Cape+of+Good+Hope.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0Qim9FMydwJvDOYY4NB6Y9kfIQcF9LuKftRk67xhWtD9vSThc_uV8bfxhfml02Vpw1GXY3vrgv5XkxXhPhpSZj_vgXQaxnfw3flc5TqY9gYjNsLGAIx4jN0pN0ThSimiZ7B6-_6xoZDMm/s1600/d+Cape+Town.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="987" data-original-width="602" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0Qim9FMydwJvDOYY4NB6Y9kfIQcF9LuKftRk67xhWtD9vSThc_uV8bfxhfml02Vpw1GXY3vrgv5XkxXhPhpSZj_vgXQaxnfw3flc5TqY9gYjNsLGAIx4jN0pN0ThSimiZ7B6-_6xoZDMm/s400/d+Cape+Town.jpg" width="243" /></a></div>
<br />
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqu4hSObpWf1jM73TEwHKHmBbjDxtXnF2i4A9mZwE4mxC6YNR32TpeE3UMHjlB3JdnBmA_ULNmZIzrBbmCfjux_iQ8FlZbXKgFOfBtGvR4pTDNKaFEjSC6G7l3F9vVQ7C2s0J3s9pMLfnK/s1600/d+dutch-housing-capetown1.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="274" data-original-width="450" height="192" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqu4hSObpWf1jM73TEwHKHmBbjDxtXnF2i4A9mZwE4mxC6YNR32TpeE3UMHjlB3JdnBmA_ULNmZIzrBbmCfjux_iQ8FlZbXKgFOfBtGvR4pTDNKaFEjSC6G7l3F9vVQ7C2s0J3s9pMLfnK/s320/d+dutch-housing-capetown1.jpg" width="320" /></a><br />
<div class="mosaic">
<map name="guttmann3">
</map>
</div>
<br />
<br />
<br />
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<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b>(2)</b></div>
<div style="text-align: center;">
<b>De la pacotille de Sheffield aux mines de diamants du Transvaal</b></div>
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: left;">
Comme
de nombreux immigrants juifs à cette époque, Sammy Marks et Isaac Lewis
deviennent marchands itinérants : un temps, ils ont arpenté les rues du
Cap à la recherche de clients pour leurs bijoux de pacotille et leurs
couteaux de Sheffield.</div>
<div style="text-align: left;">
Plus tard, ils vont avancer à l’intérieur des
terres, allant de ferme en ferme vers le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Transvaal">Transvaal</a> à la suite des
pionniers, dans un chariot tiré par une mule : Marks et Lewis sont alors
ce qu’on appelle là-bas des <i>smouses</i> — ou des <i>hawkers,</i> ces colporteurs qui vendent à la criée — tout comme le sera Adolf Guttmann dix ans plus tard. </div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2/Mosenthal-m-angoraziegen-1857-55pr.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="325" data-original-width="406" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbMqiQoH8aztr0RHyRWvwJt8Ujvud_JjDyBcLYKj6W152K0T3E7_ML9K7PWUQzWJESIOAaIVP7H2pQsMFD7eRhPf6fREWgIBAOlyBD4Zf0VcUw55hISBbFWxKZPZpEGRKdjmj1BOsqS5QQ/s400/c+EncJud_South-Africa-band15-kolonne187-Mosenthal-m-angoraziegen-1857-55pr.jpg" width="400" /></a> </div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7eARP9__MoOViBqpjFCpmAr5kj1LaAaF0p0HAjdBH7jTsVSchkunB8xMcqk5RT9AG0HBfFWEVuMrAoXqWp4kw-zZMwQKGLcNkYs84aTmpaUzVYQZCwlDKUVs5bgaX1Jw06G7K1SP7i3wx/s1600/gerard+colette+chercheurs+d%2527or+afrique+australe%252C+1897jpg+-+copie.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1004" data-original-width="723" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7eARP9__MoOViBqpjFCpmAr5kj1LaAaF0p0HAjdBH7jTsVSchkunB8xMcqk5RT9AG0HBfFWEVuMrAoXqWp4kw-zZMwQKGLcNkYs84aTmpaUzVYQZCwlDKUVs5bgaX1Jw06G7K1SP7i3wx/s640/gerard+colette+chercheurs+d%2527or+afrique+australe%252C+1897jpg+-+copie.jpg" width="460" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Puis
avec la découverte des mines de diamants en 1869, tout change. Des fermes, ils poursuivront leur chemin vers la route des mines au Transvaal. Sammy Marks et
Isaac Lewis quittent Le Cap pour Kimberley avec un chariot chargé de matériel
et vont fournir aux mineurs l’outillage dont ils ont besoin ainsi que
des provisions ou du tabac — et les mineurs vont les payer le plus
souvent en petits diamants. </div>
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2TabbsQZ-s7e5r4JPRu3LccYb_47Sqqg0GszLRug_cWceecdq5RV8IfA9_dVc1W_aJWePc9rCPaK16PADTXLFYPTYGY1cQgA2iCqquuEMDrp5eevYkcg3k53I3D1O_MfVG0KfCYyUCvYq/s1600/carte_des_champs_d%2527or_du_%255B...%255DOltramare.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1054" data-original-width="1455" height="462" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2TabbsQZ-s7e5r4JPRu3LccYb_47Sqqg0GszLRug_cWceecdq5RV8IfA9_dVc1W_aJWePc9rCPaK16PADTXLFYPTYGY1cQgA2iCqquuEMDrp5eevYkcg3k53I3D1O_MfVG0KfCYyUCvYq/s640/carte_des_champs_d%2527or_du_%255B...%255DOltramare.jpeg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Carte des champs de mines en Afrique du Sud, 1895, BnF</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivi9u059Ki224ik3R19RyLGSbTeTgfyStkX7FsrRVz5QvTreTXmUtKKUj2B4z_tbvRGzC9_sPVlGf_3Rgw7IRc0SriI0azzqfaENKzIpS-yhetuP5SqENQltLZMJZR25fapRVouFKoqmd_/s1600/e+synagogue+du+Cap+1863.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"></a><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWY_feN8iOaRW92vtWOaiUvccZ1Lw5CyX3jr1LU8cCt0RJ-NfUKff-8fzDzxiNrl3CnpwAdLzf03TzDqEKAemKfLo5tnDRSsV6dyPYIfdw6SITZICBk6fMOOM5dFcbCwaSiJrv-29A0Wyz/s1600/c+Bulfontein_Diamond_Mine_-_South_Africa.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="370" data-original-width="531" height="277" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWY_feN8iOaRW92vtWOaiUvccZ1Lw5CyX3jr1LU8cCt0RJ-NfUKff-8fzDzxiNrl3CnpwAdLzf03TzDqEKAemKfLo5tnDRSsV6dyPYIfdw6SITZICBk6fMOOM5dFcbCwaSiJrv-29A0Wyz/s400/c+Bulfontein_Diamond_Mine_-_South_Africa.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La mine de diamants de Bultfontein</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWV1elY6Tba0qI1qPQaGHwcglprYTVXbP4UMG9XyAevsllwiqRJO4iZ8x3seJbaAIkSahIB7Ah9FVTzdErVhQJoc-iwQ2uN1zR4lHcVcM8Ff8FU_pXZ4_GXuZlRMCROETHx_W-9wYORkxk/s1600/c+Wesselton_Diamond_Mines_-_Kimberly__South_Africa.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="377" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWV1elY6Tba0qI1qPQaGHwcglprYTVXbP4UMG9XyAevsllwiqRJO4iZ8x3seJbaAIkSahIB7Ah9FVTzdErVhQJoc-iwQ2uN1zR4lHcVcM8Ff8FU_pXZ4_GXuZlRMCROETHx_W-9wYORkxk/s200/c+Wesselton_Diamond_Mines_-_Kimberly__South_Africa.jpg" width="190" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La mine de diamants de Wesseltown</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1-BI_bfnmkdcnHJEFogaMmKMg8igKfbsyhkLp6CfEGiQRwgr8o8dmmKhktxqvxL0ha9A_HTUOual3b1Ex_hRdCMo1eRXr8VN4IwKh_lBXLXmkX_LrcbrxtnZkDGiYap5lleIwa8YZqf5W/s1600/c+Republic_Gold_Mining_Co._-_De_Kaap__South_Africa.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="398" data-original-width="486" height="524" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1-BI_bfnmkdcnHJEFogaMmKMg8igKfbsyhkLp6CfEGiQRwgr8o8dmmKhktxqvxL0ha9A_HTUOual3b1Ex_hRdCMo1eRXr8VN4IwKh_lBXLXmkX_LrcbrxtnZkDGiYap5lleIwa8YZqf5W/s640/c+Republic_Gold_Mining_Co._-_De_Kaap__South_Africa.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzNpXA7RFv2V33rGg-HYwBid-A7RGAfMsbVR6OUy98m572f-t2XzPccTIkRot4mVTmJSl_BuhZE7CcTkVIoTrAkS3EqaWRwgL-6wniuAYvM8B7oKfJGRwycFbW8D8u0497A6pH6vHoZfc2/s1600/c+Robinson_Gold_Mine_-_SA.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="475" data-original-width="676" height="448" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzNpXA7RFv2V33rGg-HYwBid-A7RGAfMsbVR6OUy98m572f-t2XzPccTIkRot4mVTmJSl_BuhZE7CcTkVIoTrAkS3EqaWRwgL-6wniuAYvM8B7oKfJGRwycFbW8D8u0497A6pH6vHoZfc2/s640/c+Robinson_Gold_Mine_-_SA.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEispqtDRW888vb1LrkQSr_ULUoyBfvZDgAuoccEODsvtc1L8IshIz8Zvg1DbhHduza35i6zgZ7Qu7Fi5weKMPy12dIkK6TkrNz7Nsju7PSWfe2GIv0cVqxnCFu6fQvpBo47bnpvk7YvqWMU/s1600/c+South_African_Gold_Miners_1904.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="404" data-original-width="490" height="526" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEispqtDRW888vb1LrkQSr_ULUoyBfvZDgAuoccEODsvtc1L8IshIz8Zvg1DbhHduza35i6zgZ7Qu7Fi5weKMPy12dIkK6TkrNz7Nsju7PSWfe2GIv0cVqxnCFu6fQvpBo47bnpvk7YvqWMU/s640/c+South_African_Gold_Miners_1904.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dans les mines d'or du Transvaal, vers 1880</td></tr>
</tbody></table>
La fortune est là : ils s’associent à la French Diamond Mining Company puis, avec l’aventurier hongrois <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Alois_Hugo_Nellmapius">Hugo Nellmapius,</a>
ils vont fonder la première usine du Transvaal, De Eerste Fabrieken,
qui sera une distillerie de grains.<br />
<div style="text-align: left;">
Nellmapius, Marks et Lewis auront
alors le monopole de la fabrication d’alcool au Transvaal pour quinze
ans. Quelques années plus tard, en 1886, ils suivent la ruée vers l’or
vers l’Est du Transvaal et fondent la African and European Investment
Company, une entreprise financière chargée de la gestion des intérêts
des différentes mines d’or — Marks et Lewis comptent désormais parmi les
hommes les plus riches d’Afrique du Sud.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2/008.jpg"><img alt="" border="0" src="http://studiolum.com/wang/french/guttmann/008k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Sammy
Marks (cinquième à partir de la droite) sur le chantier du chemin de
fer qui devait relier l’État libre d’Orange et le Transvaal en mai 1892.
Au premier plan, barbu et courbé, le président de la République du Transvaal, Paul Kruger.</span></div>
<br />
Sammy
Marks devenu milliardaire va fonder la ville de Vereeniging sur le site
de mines de charbon près de Johannesburg. Il y développe des fabriques,
des moulins, des usines.<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2/liste.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="593" data-original-width="364" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNXIECM0dkkCEvJeFn-9uxl_YZaE0X-DMMMeqAUOERkERpo0Da0FB8wi46qm71OaGNHMu8y0zE2KOmVY1QNRnPCLanErFIMRl_KjAmbMfzJBYqPEelpg-Z2hSmRYxG_B_S98364KADYASi/s640/e+premie%25CC%2580re+minyan%252C+assemble%25CC%2581e%252C+en+SA%252C+1841.jpg" width="392" /></a>Il y bâtit une large synagogue puis une autre à
Pretoria, il finance les organisations caritatives et prend la tête de
sa communauté — les communautés juives du Transvaal, composées de juifs
d’Europe de l’Est, rompent alors avec les synagogues dites « anglaises » du
Cap, plus anciennes comme celle ci-dessous, pour constituer leur propre congrégation.</div>
<br />
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2/synagogue.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="577" data-original-width="377" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivi9u059Ki224ik3R19RyLGSbTeTgfyStkX7FsrRVz5QvTreTXmUtKKUj2B4z_tbvRGzC9_sPVlGf_3Rgw7IRc0SriI0azzqfaENKzIpS-yhetuP5SqENQltLZMJZR25fapRVouFKoqmd_/s320/e+synagogue+du+Cap+1863.jpg" width="208" /></a><br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8gWYxx0nG9oQJrOlp_9S4BeyUBshgyDPnBHzYblY_owTkkwf1tUhlR0OIiQ6vv-UoLnkwvNJqRTnDUMEGEVYM4s3rn1z7q7bm17tTB6KkmE8xBoc9kmi9xELzSfwq9lzI2F_KKM78Mogo/s1600/e+conse%25CC%2581cration+synagogue+johannesburg+en+1892.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="296" data-original-width="373" height="316" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8gWYxx0nG9oQJrOlp_9S4BeyUBshgyDPnBHzYblY_owTkkwf1tUhlR0OIiQ6vv-UoLnkwvNJqRTnDUMEGEVYM4s3rn1z7q7bm17tTB6KkmE8xBoc9kmi9xELzSfwq9lzI2F_KKM78Mogo/s400/e+conse%25CC%2581cration+synagogue+johannesburg+en+1892.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwpFq2iCm7vuPvNBbZXPs4Rr2NfeoJUA2e84qF4-C6C4ebj86jG_CnBO0Sxp__H5Eft87BnsCu3fDfvu5Ouux4lf_g3d8yUUDP7cJKWXIbcUphi8IjsVBLsER7keFwGltqTwBY06ZkGwh5/s1600/e+synagogue+de+kimberley.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="292" data-original-width="347" height="332" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwpFq2iCm7vuPvNBbZXPs4Rr2NfeoJUA2e84qF4-C6C4ebj86jG_CnBO0Sxp__H5Eft87BnsCu3fDfvu5Ouux4lf_g3d8yUUDP7cJKWXIbcUphi8IjsVBLsER7keFwGltqTwBY06ZkGwh5/s400/e+synagogue+de+kimberley.jpg" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLAn9utz-BRSjjSJX0c3NnKp_wfzPgDCdMXmxAfZdWS6QCkI3Ud-DqaICRzNVsToEeqvJw0UE1GqUMZXwPyXjOKADy738VPiWkN2KR_oiJW_dKPpvQTJvccBwwS4pGC-rjiavnuRlzyXmU/s1600/e+premie%25CC%2580re+synagogue+du+transvaal.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="324" data-original-width="372" height="347" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLAn9utz-BRSjjSJX0c3NnKp_wfzPgDCdMXmxAfZdWS6QCkI3Ud-DqaICRzNVsToEeqvJw0UE1GqUMZXwPyXjOKADy738VPiWkN2KR_oiJW_dKPpvQTJvccBwwS4pGC-rjiavnuRlzyXmU/s400/e+premie%25CC%2580re+synagogue+du+transvaal.jpg" width="400" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4tUi0DfFdCW2W8SF233avO7wtEodnTnTpiNCZo0kkUF3ICy0zZcOnusKY_OnU7U1qLjSor3RyysJRteVs2bs77bN7VKXR8w0_ep_O3Tt1FWRnCGn1zUXMon-RBu8l8YnayeN-r-U4_X0R/s1600/e+Old_Synagogue_Paul_Kruger_Street_Pretoria_003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="683" data-original-width="1024" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4tUi0DfFdCW2W8SF233avO7wtEodnTnTpiNCZo0kkUF3ICy0zZcOnusKY_OnU7U1qLjSor3RyysJRteVs2bs77bN7VKXR8w0_ep_O3Tt1FWRnCGn1zUXMon-RBu8l8YnayeN-r-U4_X0R/s640/e+Old_Synagogue_Paul_Kruger_Street_Pretoria_003.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La vieille synagogue rue PaulKruger à Pretoria</td></tr>
</tbody></table>
Non
seulement il fait bâtir la première synagogue de Pretoria, mais il fait
construire (ou restaurer) la synagogue de sa ville natale, Naumiestis, pour un
montant de 1000 £ de l'époque, ce qui y est apparu comme « une somme fabuleuse
». <br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHM09Mvgkx6tcYzQPdxcSFuJ74wNilStT-q0CbRLxzuJBaQoeatviUnEQcCzCjkXEB2fkXNYJDf7zTOTaiS7ma8I8oaK1tvr81hP0L39BoSt5LDsdCZKsanMYPs9cY-wW6hG_EDBBHzbM7/s1600/e+Lithuania.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="356" data-original-width="704" height="322" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHM09Mvgkx6tcYzQPdxcSFuJ74wNilStT-q0CbRLxzuJBaQoeatviUnEQcCzCjkXEB2fkXNYJDf7zTOTaiS7ma8I8oaK1tvr81hP0L39BoSt5LDsdCZKsanMYPs9cY-wW6hG_EDBBHzbM7/s640/e+Lithuania.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="color: #666666; font-size: x-small;">La synagogue de Naumiestis aujourd’hui</span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>(3)</b></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Chercheurs de fortune sur la trace du grand homme </b></div>
<div style="text-align: center;">
<b> </b> </div>
Cette histoire va inciter de nombreux jeunes juifs de Lituanie à
rejoindre l’Afrique du Sud — environ 40.000 juifs d’Europe de l’Est,
notamment de l’empire russe, ont émigré en Afrique du Sud entre 1880 et
1910 dont 70 % de Lituaniens, principalement de la région de Kovno, en
général via l’Angleterre. Il faut dire que, par comparaison avec la situation qu’ils
avaient connue en Russie tsariste, le Transvaal apparaît à ces juifs
comme un havre de liberté.</div>
<div style="text-align: left;">
Notons tout de même que la constitution de la république, qui
affirmait le caractère calviniste du territoire, restreignait les droits
des blancs naturalisés ou <i>Uitlanders</i> pour ceux ne seraient pas
protestants, les juifs donc — les noirs étant quant à eux exclus de tous droits. </div>
<div style="text-align: left;">
Le
yiddish sera d’ailleurs reconnu comme langue de l’Union à partir de
1906 !</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYxOs6siwW48bHkPa76VsNv6AX2qREoeCO6u-78EZNEVWiYVrKdFN8C1yZdYiPkMZrASclxzW_75QcdG26AOL95EaYNw1zDNMjvHJdsRrZ9qaMKlahxBpWPXKayjzyUqtRi0FLdRciCdIS/s1600/a+Sammy-Marks01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="332" data-original-width="201" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYxOs6siwW48bHkPa76VsNv6AX2qREoeCO6u-78EZNEVWiYVrKdFN8C1yZdYiPkMZrASclxzW_75QcdG26AOL95EaYNw1zDNMjvHJdsRrZ9qaMKlahxBpWPXKayjzyUqtRi0FLdRciCdIS/s640/a+Sammy-Marks01.jpg" width="384" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Sammy Marx, l'associé des Guttmann de Sheffield, un self-made man dont la réussite encourage à l'émigration.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
Encouragés
eux aussi par cette réussite sans doute, les Guttmann de Sheffield
envoient alors en Afrique du Sud vers 1880 au moins deux de leurs fils,
les deux cousins Joseph, et avec eux, le cousin Adolf (né Joseph), le grand-père de ma grand-mère, venu
de Varsovie en Angleterre à une date indéterminée — l’un des deux Joseph
au moins sera par la suite associé aux affaires de Sammy Marks.</div>
</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
En
attendant, comme Marks avant eux, ils deviennent colporteurs pour se lancer ou, un peu mieux, marchands itinérants avec un
chariot bâché, on ne sait, mais ils vendent toujours des couteaux et
des bijoux de fantaisie.</div>
<div style="text-align: left;">
Je les imagine comme nombre de ces colporteurs
juifs se lancer dans le commerce des plumes d’autruches à une époque où
ces plumes avaient au poids la même valeur que le diamant ! Pour le
dire autrement, à une époque où un couple d’autruches valait le même
prix qu’une synagogue en Lituanie — 1000 £.</div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXqnXfcwKeTHFIqWox7OcLm93LhWkLOWCPipL6TbmpBeMFuH1a4MrWSoVOAg1nb3bJI4a1OoN6Yfk_CgeWf9_U395KZrE-s6uLthSaWgdhtz3BWIlehxHkiKhwozah7TiaZQXhbAebkomI/s1600/c+ostrich+farm.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="509" data-original-width="560" height="580" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXqnXfcwKeTHFIqWox7OcLm93LhWkLOWCPipL6TbmpBeMFuH1a4MrWSoVOAg1nb3bJI4a1OoN6Yfk_CgeWf9_U395KZrE-s6uLthSaWgdhtz3BWIlehxHkiKhwozah7TiaZQXhbAebkomI/s640/c+ostrich+farm.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="color: #666666; font-size: x-small;">Une ferme à Oudtshoorn,
la capitale de l’autruche, qui était connue alors jusqu'en Lituanie
sous le nom de « Jérusalem de l’Afrique ». La route qui y menait était
surnommée <i>Der Yiddishe Gass.</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
Voyageant
entre Le Cap, l’État libre d’Orange et le Transvaal, les cousins
Guttmann, Joseph, Joseph et Adolf, le grand-père de ma grand-mère, se sont dirigés vers la ville nouvelle de Johannesburg, fondée
en 1886 lors de la ruée vers l’or, à quelques dizaines de kilomètres de
Pretoria.</div>
<br />
Mais rien, vraiment rien, n’indique jusque là qu’ils aient pu
faire fortune d’aucune façon.<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQ-cyoa2HiGzPxTgcQ6S51QwQ6omhfBxLwLtL7_7186wM-Qb9BoMlu4eLpDz1xrsOqD3a6wA0B8hN1ADhyphenhyphen9FpQkMn-XCcWBmumKUR3Z6_1CuLZAitqYoyw1j1vxgxvu_cDHuKbeEjGJ6rM/s1600/b+Old_post_office_postcard_1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="359" data-original-width="545" height="420" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQ-cyoa2HiGzPxTgcQ6S51QwQ6omhfBxLwLtL7_7186wM-Qb9BoMlu4eLpDz1xrsOqD3a6wA0B8hN1ADhyphenhyphen9FpQkMn-XCcWBmumKUR3Z6_1CuLZAitqYoyw1j1vxgxvu_cDHuKbeEjGJ6rM/s640/b+Old_post_office_postcard_1.jpg" width="640" /></a> <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGvIzXt4bQWtIf3FOmnyZ5D2U3Ge1U2oFX4hV7ITKmZ4aXB-xHUNl06fAU3pK7US3GmqJG2zp9KhyYXaYnjqCXP9C7yPUJsnKaoU_5iBd3Go36UDkPcoVC91RtGwAH_G2XNDHKwatN7l5n/s1600/b+joburg+1878.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="800" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGvIzXt4bQWtIf3FOmnyZ5D2U3Ge1U2oFX4hV7ITKmZ4aXB-xHUNl06fAU3pK7US3GmqJG2zp9KhyYXaYnjqCXP9C7yPUJsnKaoU_5iBd3Go36UDkPcoVC91RtGwAH_G2XNDHKwatN7l5n/s640/b+joburg+1878.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Johannesburg en 1878, un monde de chariot bâché : une ville de pionniers</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2qAdoHalj7hqpSmgM_YebSWrRHGJYKkG-VKczSkamRG6Bh7yEgsCwjMUHKAS58VA804ke7vFLqmM14FFHFV62qUUtW9P2P2JJtrwFUsltCPUb8MicxAZ9CDfffpYNkOAiAloxFruDg7mC/s1600/b+_market+square+joburg+1905.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="700" data-original-width="829" height="540" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2qAdoHalj7hqpSmgM_YebSWrRHGJYKkG-VKczSkamRG6Bh7yEgsCwjMUHKAS58VA804ke7vFLqmM14FFHFV62qUUtW9P2P2JJtrwFUsltCPUb8MicxAZ9CDfffpYNkOAiAloxFruDg7mC/s640/b+_market+square+joburg+1905.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La place du marché à Johannesburg, vers 1905</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtlfq_5uvqBI30FS7FCW6CmGYDsCyLrkpnUZ3ijfa2Lqnsy1UXosgTgVVvYvNJ01bJCy-dbQekHEcWZg8WIqIxI08g9fcDBlO6aBS_L-CL3wHGhwU0Te9xQNg5NANvZGTIllqY3Df_z1R9/s1600/b+joburg8-620x413.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="413" data-original-width="620" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtlfq_5uvqBI30FS7FCW6CmGYDsCyLrkpnUZ3ijfa2Lqnsy1UXosgTgVVvYvNJ01bJCy-dbQekHEcWZg8WIqIxI08g9fcDBlO6aBS_L-CL3wHGhwU0Te9xQNg5NANvZGTIllqY3Df_z1R9/s640/b+joburg8-620x413.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO0UwBjO1gti3b8wCvU5unnGAyDskgIvsdyAPueeEI0kt3i3PqiUtslEBeZ6yD1X8Nz382QHbuXwgErhZ9yY7B-n5SmmgTcT8iS7vvTx9i0tuWUTvpzg0a-6kBn3EMSWbRj9nQSQfjscq9/s1600/b+johannesburg-3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="273" data-original-width="500" height="348" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO0UwBjO1gti3b8wCvU5unnGAyDskgIvsdyAPueeEI0kt3i3PqiUtslEBeZ6yD1X8Nz382QHbuXwgErhZ9yY7B-n5SmmgTcT8iS7vvTx9i0tuWUTvpzg0a-6kBn3EMSWbRj9nQSQfjscq9/s640/b+johannesburg-3.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCJWkgq6iFeU1Qb3Bj2slM1g1TeyytgtENTMywJoNHJBezlIfENm7u0_wIK_ZZZyY2x5-qrE492iOeqqHr0p_YQcadKA1MrqkoyEPQeTSD7pL2uqi57Ghjqi90_0IxRem4ponQABgtBQew/s1600/b+rush_1777957c.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="287" data-original-width="460" height="398" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCJWkgq6iFeU1Qb3Bj2slM1g1TeyytgtENTMywJoNHJBezlIfENm7u0_wIK_ZZZyY2x5-qrE492iOeqqHr0p_YQcadKA1MrqkoyEPQeTSD7pL2uqi57Ghjqi90_0IxRem4ponQABgtBQew/s640/b+rush_1777957c.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Une ville fondée sur l'exploitation de l'or et du diamant</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn82Nguv5BXBHfXcgeLu3X-FiipSFkNXjo1wZPtklYdCnmM8aROGJlU3yaVqcgyVG-YgQQhLVpWfppTYHovc4PRfK8QmXAH4K1GpyaQsgOM-x10HIp1eEjn1DE8Px4ru1r_WhK4BYgq80W/s1600/b+Park-Station1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="854" data-original-width="1333" height="410" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn82Nguv5BXBHfXcgeLu3X-FiipSFkNXjo1wZPtklYdCnmM8aROGJlU3yaVqcgyVG-YgQQhLVpWfppTYHovc4PRfK8QmXAH4K1GpyaQsgOM-x10HIp1eEjn1DE8Px4ru1r_WhK4BYgq80W/s640/b+Park-Station1.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXbQ1ol0I3vjimULGRJ_OnAjhH7FcdUY3KnR7Tg8mG38hqo9dcyQRk78zwm0OVX0DNhXQbW9OpinXwKVLfCyQWlUd3jVXliSg8xVlc8xp3GHJOWxaNiA0eAEqPq5XmVQUl7AQXvhK8svWq/s1600/b+SA1899_pg191_Men_asking_for_arms_in_the_Reform_Office.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="756" data-original-width="1024" height="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXbQ1ol0I3vjimULGRJ_OnAjhH7FcdUY3KnR7Tg8mG38hqo9dcyQRk78zwm0OVX0DNhXQbW9OpinXwKVLfCyQWlUd3jVXliSg8xVlc8xp3GHJOWxaNiA0eAEqPq5XmVQUl7AQXvhK8svWq/s640/b+SA1899_pg191_Men_asking_for_arms_in_the_Reform_Office.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ville en plein essor économique, située au cœur du pays minier, Johannesburg est le lieu où convergent les émigrants attirés par les promesses d'emploi facile et de fortune rapide. Rien de si simple pour Adolf Guttmann.</td></tr>
</tbody></table>
<map name="guttmann6"></map>Enfin, la chance semble tourner pour Adolf et c’est presque un coup de théâtre !<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
Sammy
Marks, âgé de 40 ans et milliardaire, décide enfin de se marier et choisit
pour femme la fille de celui qui l’a aidé à débuter dans la vie en lui
confiant un éventaire de colporteur. Il épouse ainsi en 1884 Bertha
Guttmann, la fille de Tobias l’horloger coutelier de Sheffield, âgée
seulement de 22 ans et cousine germaine d’Adolf.</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Sammy Marks le
milliardaire devient cousin par alliance d’Adolf… Nous touchons au second lien entre les deux hommes, enfin.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2/011.jpg"><img alt="" border="0" src="http://studiolum.com/wang/french/guttmann/011k.jpg" height="640" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" width="521" /></a>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Le
vieux père du milliardaire, Mordechai, à défaut peut-être de venir
rejoindre son fils au Transvaal, a fait le déplacement vers Sheffield
pour le mariage. Il est assis aux côtés de trois des enfants Guttmann :
les filles restent debout, même sa future bru Bertha (au centre avec son
lorgnon) tandis que le fils s’est assis — sans doute est-ce Joseph, le
futur associé de Sammy Marks, celui des cousins d’Adolf qui va se lancer
dans de ténébreuses affaires autour d’une usine de confiture (<i>He is a little bit favored by Mr. Samuel Marks but a more hypocritical scoundrel I have never met,</i>
dira plus tard un de ses concurrents). Bertha manque un peu de charme mais c'est une jeune fille très instruite.</span><br />
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Dans l’angle à gauche, une photo
de Mordechai jeune avec un enfant dont on imagine qu’il s’agit
de Sammy, le futur grand homme.</span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Et Adolf, cousin
par alliance du grand homme, pourrait enfin marcher vers la fortune à
son tour, il pourrait lui aussi être associé à de troubles affaires de
confitures ou de diamants, de plumes d’autruches ou de charbon, de
chemins de fer ou d’alcool de grains — mais dans la vie, rien n’est
jamais si simple.</div>
<br />
Ce qui est simple en revanche, c’est de se marier.<br />
Sans faire d’erreur.<br />
Ne plus être seul.<br />
<div style="text-align: right;">
<b>La série se poursuit <a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-3.html">ici</a>.</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2/vishniac-3.jpg"><img alt="" border="0" src="http://studiolum.com/wang/french/guttmann/vishniac-3k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">(photo Roman Vishniac)</span></div>
</div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-86330009133813969692019-10-21T12:30:00.001+02:002019-11-02T17:24:08.244+01:00A la recherche d'Adolf Guttmann (1) : enquête<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/exilees-k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" />
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Deux
sœurs côte à côte : à gauche la cadette, Salomina
Franciska Guttmann dite Myra, et au centre l’aînée, Magdalena Elizabeth
Guttmann dite Madge. A droite, </span></div>
<br />
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"><tbody>
<tr align="left"><td valign="top" width="100%"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<map name="L801fr"></map>Deux sœurs qui prennent la pose. Nous sommes à la fin de l’année 1900 à Marseille. Avec cet exil qui s’ouvrait
devant elles après la guerre des Boers, une page d’histoire se refermait
: elles rentraient en Europe, ce continent que les ancêtres de leur
mère avaient quitté plus de deux siècles auparavant lors de la
révocation de l’édit de Nantes et l’expulsion des protestants de France
par Louis XIV en 1685. Ils avaient quitté la Motte-d’Aigue en Provence,
La Rochelle, le Poitou, la Normandie, ils avaient fui en Hollande et de
là, en 1688, ils s’étaient embarqués pour la colonie du Cap de
Bonne-Espérance.<br />
<map name="L801fr"></map><br />
Deux sœurs. Leur mère, la descendante de huguenots français, était morte cinq ans plus tôt. D’elle, pas un mot pour l’instant.<br />
Leur père, lui, était né quelque part en Pologne — ou en Allemagne — vers le milieu du XIX<sup><span style="font-size: x-small;">e</span></sup> siècle, et nul ne savait rien de lui : ni d’où il venait, ni où il avait disparu.<br />
De
cet homme, longtemps, nous n’avons rien su ou presque. Il était parfois
Allemand, parfois Polonais et — là ma grand-mère baissait la voix —
juif. Le seul juif de la famille et on ne savait même pas ce qu’il était
— un Polonais, un Allemand ? La voix de ma grand-mère remontait —
converti tout de même, plus vraiment juif non plus.<br />
<div style="text-align: left;">
Elle me
racontait que cet homme avait été le père de mon arrière-grand-mère et
qu’ensuite on l’avait chassé à coups de cravache — « on » était
peut-être sa femme mais « on » pouvait également être sa fille, Madge,
la sœur aînée de mon arrière-grand-mère, peut-être Myra également, je
n’ai jamais bien su : j’ai entendu tant de fois cette histoire sans y
attacher foi.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>(1)</b><br />
<b>Des horlogers de Sheffield ?</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
De lui, rien ne semblait avoir survécu,
pas une seule photo de lui, pas une anecdote au-delà du fait qu’on l’ait
chassé, pas une explication. Ni date ni lieu de naissance, ni date ni
lieu de décès. Juste un nom : Adolf Guttmann ou Gutmann, né au milieu du
XIX<sup><span style="font-size: x-small;">e</span></sup> siècle quelque part entre Berlin et Varsovie et mort après 1900 quelque part en Afrique.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/guttmann/001k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" />
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Carte de la partie européenne de l’Empire russe, Atlas of the World, James Wyld, 1864</span></div>
<br />
Longtemps,
je n’ai rien voulu savoir de cette histoire sud-africaine. Longtemps,
les recherches n’ont donné que de très maigres indices.<br />
Et puis peu à peu les pièces du puzzle se sont emboîtées.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh93v8KjYQX9lECnj6EeRcsyFMP52jfvtiSzwqY0gOtvG4nmESolrBLnRZaGPDNVU9V4O50UoiTaqae525iiy8bf-Sg89S3bA0LLPQBHui-WRP4Cpfv7YJkkWINJdYP6ZYLioNhJxjmCLNI/s1600/Horloge-Horiz-Encyclopedie-3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1442" data-original-width="1000" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh93v8KjYQX9lECnj6EeRcsyFMP52jfvtiSzwqY0gOtvG4nmESolrBLnRZaGPDNVU9V4O50UoiTaqae525iiy8bf-Sg89S3bA0LLPQBHui-WRP4Cpfv7YJkkWINJdYP6ZYLioNhJxjmCLNI/s640/Horloge-Horiz-Encyclopedie-3.jpg" width="442" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSR9fv8Zt5_wC5vaoGF9fEhvbiUalQiT-PLSkGJql1-145J-aD8vRUGrpL7FbK7fPkItIGJ2u2cu5mtY_PtH2yHAbEww6d-aQEPCmwwWpYLduFddr4_JWQ5WYT3LVWAmpEwWrFaLBhIfsT/s1600/HORLOGERIE12.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1093" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSR9fv8Zt5_wC5vaoGF9fEhvbiUalQiT-PLSkGJql1-145J-aD8vRUGrpL7FbK7fPkItIGJ2u2cu5mtY_PtH2yHAbEww6d-aQEPCmwwWpYLduFddr4_JWQ5WYT3LVWAmpEwWrFaLBhIfsT/s320/HORLOGERIE12.jpg" width="218" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4bwfjhrEFFojSejhsKb113GAW7hEC-LsKMPQTMy3eDsaCO_lDEbAyWdzKg6uvuB2tqPIErcATOanZ3UJu4rcp2LAMUt7lcFabQh08AkfJuhCLhQrF3N2lDGlqRW0wloIqJ1lMvPzLZfNj/s1600/post-7765-1264327214.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1094" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4bwfjhrEFFojSejhsKb113GAW7hEC-LsKMPQTMy3eDsaCO_lDEbAyWdzKg6uvuB2tqPIErcATOanZ3UJu4rcp2LAMUt7lcFabQh08AkfJuhCLhQrF3N2lDGlqRW0wloIqJ1lMvPzLZfNj/s320/post-7765-1264327214.jpg" width="218" /></a> </div>
<div style="text-align: left;">
La
première piste mène en Angleterre, à Sheffield. Les frères Tobias et
Isaac Guttmann se lancent dans l’horlogerie et la coutellerie vers le
milieu du XIX<sup><span style="font-size: x-small;">e</span></sup>
siècle. Tobias avait sa boutique au 22 High Street, et Isaac la sienne
au 21 Fargate où il tenait également une bijouterie. Ils appartenaient
tous deux à la communauté juive de la ville dont ils étaient des membres
respectés. L’un et l’autre ont eu beaucoup d’enfants : Joseph,
Alexandra, Florence, Bertha, Jeannette Marie chez Isaac ; Bertha encore,
Leonora, Joseph de nouveau, Rosie, Philip, Edith chez Tobias — et ce ne
sont que les survivants. Tout ne va sans doute pas toujours à merveille
pour les deux frères : Isaac a malheureusement fait faillite en 1860 —
mais il s’est ensuite associé à son frère pour fonder la maison Guttmann
Frères, horlogers, un vrai succès cette fois-ci. </div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgKTEWz5mkywPhDVX-kRoVkXXGiVpe4M5sCXTuVLENbP4Be-8uINPpfUzmUzPRSXsqmx8bh1u02UmGBXDyJe_U3YfK5GtC1lhrjefwbnoO11Ujbc4abGm-ttLRBzW33NCvvzjKXOZtEU2E/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2014-10-26+a%25CC%2580+12.02.18.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="201" data-original-width="506" height="252" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgKTEWz5mkywPhDVX-kRoVkXXGiVpe4M5sCXTuVLENbP4Be-8uINPpfUzmUzPRSXsqmx8bh1u02UmGBXDyJe_U3YfK5GtC1lhrjefwbnoO11Ujbc4abGm-ttLRBzW33NCvvzjKXOZtEU2E/s640/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2014-10-26+a%25CC%2580+12.02.18.png" width="640" /></a></div>
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuiu_JW7LP_wGUC68aRAb0KdL2OTbs9T5GDo1a7RLip413bODBtHGNaUtGm6BrAouL9ijlLUkXEk8KYZVBLjO6DNFBePXleU-1oZG83LShakxOWGDf48j_bG_NuTE6oIIgpjyMd1aEhElZ/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2014-10-30+a%25CC%2580+23.13.12.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="567" data-original-width="665" height="544" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuiu_JW7LP_wGUC68aRAb0KdL2OTbs9T5GDo1a7RLip413bODBtHGNaUtGm6BrAouL9ijlLUkXEk8KYZVBLjO6DNFBePXleU-1oZG83LShakxOWGDf48j_bG_NuTE6oIIgpjyMd1aEhElZ/s640/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2014-10-30+a%25CC%2580+23.13.12.png" width="640" /></a><map name="guttmann1"> </map><br />
<img border="0" data-original-height="462" data-original-width="619" height="476" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixRZFqAf9wSYagUsy6YkeUtgRlxQhw-YEuX8cpFGglu3mS9iVG8MbTHSqOiSxWDMtnPZcecgJ89yQ3gFURtliTVaT9XHtPqojhqvxdYLBuHH8CWsJ4UwwbLGN6e2ydMbpLDv1GHE6Y3X_0/s640/tobias+isaac.jpg" width="640" /><br />
<div class="mosaic">
<map name="guttmann2">
</map></div>
Mais
ni Isaac ni Tobias ne sont originaires d’Angleterre.<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
Si la date à
laquelle ils ont émigré reste inconnue, nous savons qu’ils sont nés, le
premier en 1833 et le second en 1835 à Kalisz, en Pologne russe, à
quelques km de la frontière prussienne, l'un des shtetls les plus occidentaux de l’empire russe.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
Kalisz. <br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/guttmann/005k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" />
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Kalisz,
le quartier juif de Chmielnik sur une carte postale envoyée en 1904 (la
double date – 3/16 juin – fait référence aux calendriers russe/julien
et européen/grégorien). « Le faubourg Khmelnik » , décrit le
correspondant dans un français un peu confus, « dont le nom <i>khmel</i> provient du russe et du polonais <i>houblon,</i> est une ruelle entourée de cabarets de l’eau de vie […] »</span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
Lorsque
Adolf est arrivé en Afrique du Sud vers 1880 avec un lot de couteaux
pour débuter son petit commerce de colporteur, il venait tout droit de
Sheffield, tout droit du 22 High Street, Guttmann Frères, horlogers-couteliers.</div>
<div style="text-align: left;">
Mais voilà, ni Tobias, ni Isaac n’ont eu de fils prénommé
Adolf. Des filles, oui, Florence, Bertha, Jeannette, Alexandra. L'un et l'autre ont également chacun eu un fils, tous deux nommés Joseph — les cousins Joseph.</div>
Mais aucun Adolf Guttmann ne figure sur les registres de naissance
en Grande-Bretagne<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" data-original-height="932" data-original-width="930" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQPJSUuNkSCoHFvoZEKDtFNrgitLtnDopVtQi4d9pKg3hPgl0aotoOtpWORhhrO62SCf3Htqx9fdy7TYlp0Y5nFL2G999uEIgb1AJ7eF9AfZzHoI6byE_87ILn_g1ZPwUb4CUPkycezzYr/s640/alexandra+et+florence+gutmann+2.jpg" width="638" /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" data-original-height="469" data-original-width="627" height="476" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRQl0EA-zA3qqvIGtKT0Jylb-Dkxbq1oePWqQofRUbTX4NQ4AzhqjP2KOYSUKPjnbf3itZOB0BCXWq7vuQtNA4wKQ51n_6TPZnm33ibyhWDPHzKL75ESHaiMms51SG1fa2iHdvP5Lg6r6b/s640/alexandra+et+florence+gutmann.jpg" width="640" /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" data-original-height="467" data-original-width="620" height="482" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfNBFQExG_fec1ZN1Qknir_wCj3wvCjn_0gEAEk5HgsKaKmopFtzAxdqQCBFChGoDol9mc7ue5aX5qDu32Davr5DMeE2law6r4vymo32DHwyVIwJR1dY3biaHrgWLpk86h6_hQA77xieHP/s640/Mrs+et+jeannette+gutmann.jpg" width="640" /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" data-original-height="438" data-original-width="627" height="446" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_jTRaUj_ZlBxcb1BOhm4TmxT2INytqoVlaBHrso0IysnkEv0jrsHM7cp4PClameNI6Crd70xyvcHEoMBg52BqkIQTCDfexxjdi_CovjdSCWsYyWCO_xDqaw9y7hKn_IKtB27kJy-hymHH/s640/florence+et+jeannette+marie+gutmann.jpg" width="640" /></div>
<br />
Qui alors était la vraie famille d’Adolf ? En quoi était-il apparenté à ces Guttmann de Sheffield ?<br />
<br />
Là,
les pistes sont restées longtemps brouillées. Car il reste bien peu de
choses d’Adolf : un acte de mariage, un nom sur les actes de naissances
de ses enfants, quelques allusions au hasard d’une lettre, et son acte
de décès — un indice, enfin.<br />
Il serait mort à Johannesburg en 1922, « âgé de 74 ans ».<br />
Bien, le voilà désormais né quelque part entre Berlin et Varsovie, vers 1848.<br />
Mais
voilà, parmi tous les Guttmann dont l’acte de naissance a été conservé
ici ou là, de l’Est à l’Ouest de l’Europe, il ne figure aucun Adolf
Guttmann, ni en 1848, ni avant, ni après. Aucun.<br />
<br />
Pourtant
Adolf, à une toute petite échelle, est devenu l’un des maillons du
petit monde politique sud-africain à la veille de la guerre des Boers — la guerre entre la Grande-Bretagne et la petite république du Transvaal entre 1899 et 1902 —
un petit maillon entre les juifs de Johannesburg et les Afrikaners sûrs
de leur supériorité raciale de Pretoria : un maillon suffisamment bien
placé pour que les filles d'Adolf figurent dans la presse internationale pour une brève période de célébrité comme héroïnes de la guerre des
Boers. C'est le cas par exemple ci-dessous dans un périodique hongrois, <span style="color: #666666; font-size: small;"><i>Vasárnapi Újság,</i> le 30 décembre 1900,</span> qui les présente, à tort, comme
les petites-filles du président Kruger.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://www.studiolum.com/wang/french/guttmann/002.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/guttmann/002k.jpg" height="640" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" width="417" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="color: #666666; font-size: x-small;">« Des combattantes boers en armes : la combativité des Boers depuis le début du conflit est démontrée par le
fait qu’on rencontre, aux côtés des hommes, non seulement des
vieillards et des enfants, mais même des femmes qui prennent les armes. En l’occurrence, un une unité d’Amazones a même été formée à Pretoria.
Nous vous en présentons ici trois de leurs membres, toutes trois des
petites-filles de Kruger. Ce sont Mrs. Eloff, Miss Mira Guttmann and
Miss Flanagan. Ces dames accompagnent aujourd’hui leur grand-père dans
sa tournée des États européens. »</span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="color: #666666; font-size: small;">L’image est à la fois différente et très proche de celle qui figure plus
haut, les exilées en armes sur la première photo (elles semblent toutes
sortir de la même séance de pose, donc sans doute du studio Nadar à
Marseille) : Madge a juste tourné
la tête. Mais la qualité de l’image est bien inférieure et on peut
imaginer que pour la publication dans la presse, un deuxième cliché
réalisé lors de la même séance a été redessiné et gravé.</span><br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/guttmann/003k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<b>(2)</b><br />
<b> Un homme venu de Kalisz</b></div>
<br />
Si
infimes que soient ses traces, un jour, on finit bien par mettre la
main sur lui. Une phrase dans un article, une allusion qui ouvre de
nouvelles pistes et finalement, il est là.<br />
<br />
Cette
deuxième piste suit un chemin sinueux jusqu’en Pologne : tout commence
par une lettre expédiée de Varsovie et conservée dans je ne sais plus quel dossier
d’archives à Pretoria.<br />
Adolf avait donc une sœur, Franciszka
Goldberg née Guttmann, résidant à Varsovie et qui vers 1902, à la fin de
la guerre des Boers, écrivit aux autorités sud-africaines pour obtenir
des nouvelles de ses deux frères, Adolf et Izidore Olympius.<br />
<br />
Cette
Franciszka, la sœur d’Adolf, elle, nous l’avons aisément retrouvée :
elle est née en octobre 1860 à Varsovie, fille d'Henryk Guttmann et
Salomé Redlich son épouse. Henryk et Salomé s’étaient mariés en 1857 à
Kalisz où ils étaient nés tous deux : cette fois, les registres sont
parfaitement clairs. Henryk se révèle être celui des trois frères
Guttmann qui est resté en Pologne. Frère d’Isaac et de Tobias, il
apparaît sous le nom d’Henry dans les sources anglaises, et d’Henryk sur
l’acte de naissance de sa fille à Varsovie.<br />
<br />
Voilà donc le père d’Adolf, Henryk Guttmann.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/guttmann/004k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" />
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Henryk Guttmann en 1864 — je n’identifie pas l’objet sur sa gauche, posé sur ce qui ressemble à une console ou à une cheminée. Une pieuse statuette ?</span></div>
<br />
Des
trois frères Guttmann, il semble être le seul à ne pas porter un prénom
juif mais en fait, il n’a pris ce prénom d’Henryk qu’à partir du moment
où il s’est installé à Varsovie : il figure sur les registres de naissances sous le nom de Hajman Nuchem Guttmann, né en 1824 à Kalisz, et c’est sous ce
nom qu’il a épousé Salomé Redlich en 1857.<br />
L’acte de naissance de
sa fille née à Varsovie en 1860 porte certes le nom d’Henryk — mais il
avait déjà deux fils nés à Kalisz en 1858 et 1859, deux enfants qu’il
avait déclarés sous son premier nom d’Hajman Nuchem Guttmann : Joseph et
Izidore, les deux frères de Franciszka.<br />
<br />
Et Adolf ? Notre Adolf qui en mourant en 1922 à 74 ans aurait dû naître en 1848 ?<br />
<br />
Un.
Ce n’est qu’une hypothèse sans doute mais il se peut que l’acte de
décès d’Adolf ait comporté une erreur ou qu’il ait été mal lu par ceux
qui l’ont retranscrit. Adolf ne serait donc pas mort à 74 ans mais à 64
et dans ce cas, il ne serait pas né en 1848 mais bien en 1858.<br />
<br />
Deux.
Hajman Nuchem Guttmann et Salomé Redlich ont eu deux fils à Kalisz, en
1858 et 1859 : Joseph et Izidore. C’est encore une hypothèse bien
entendu, mais de même que Hajman a changé son prénom pour Henryk, il a
pu choisir pour son premier-né, Joseph, le second prénom moins juif,
plus moderne et européen d’Adolf (moins original tout de même
qu’Olympius).<br />
<br />
Récapitulons. Soit donc un enfant juif du
shtetl de Kalisz, en Pologne russe, parti vivre à Varsovie à l’âge de
deux ans, né Joseph en 1858 et devenu Adolf par la suite. Cet Adolf
s’est ensuite rendu à Sheffield pour y retrouver ses oncles, Isaac et
Tobias, et ses cousins, Joseph et Joseph, tous horlogers bijoutiers
couteliers. De là, il est parti avec l’un des cousins Joseph vers
l’Afrique du Sud à la fin des années 1870 et là, par un grand saut dont
nous ne savons pas grand chose, il s’est retrouvé des années plus tard
petit maillon entre les juifs de Johannesburg et les Afrikaners de
Pretoria, au plus près du pouvoir politique et économique.<br />
<br />
Près de la
fortune, peut-être, qui sait ?<br />
Une affaire à suivre donc. <br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://studiolum.com/wang/french/guttmann/006.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" src="http://studiolum.com/wang/french/guttmann/006k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un homme marche dans Johannesburg</td></tr>
</tbody></table>
</div>
<span class="post-footer"><b>
L'enquête se poursuit <a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-2.html">ici</a> ! et <a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/a-la-recherche-dadolf-guttmann-3.html">là</a> !</b><br />
</span>catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-2413715365149284572019-10-12T13:31:00.001+02:002019-12-15T12:50:49.427+01:00Fenêtres<div style="text-align: center;">
<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1C75f1jchH_I-1kVaqdOq9rCqbk7nesIvNfxQfFtlsWxVRIpiztPIFbDdLqIfhCjyCYCTdcgWuRH7u9ycENqIJsGV0VVvpcIFVcw-ZIh99yxzzVlPbzhgRlaLw7APKwK_xM_ipUjlz_Ze/s1600/IMG_2619.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1C75f1jchH_I-1kVaqdOq9rCqbk7nesIvNfxQfFtlsWxVRIpiztPIFbDdLqIfhCjyCYCTdcgWuRH7u9ycENqIJsGV0VVvpcIFVcw-ZIh99yxzzVlPbzhgRlaLw7APKwK_xM_ipUjlz_Ze/s640/IMG_2619.jpg" width="640" /></a></div>
Au détour d'un escalier, une voiture d'enfant.<br />
Autrefois, j'aimais bien les enfants, j'aimais les attendre au fond des bois quand, perdus, ils erraient à la recherche d'une lumière.<br />
Parfois, je les guidais jusqu'à la première maison. Leur grand-mère disaient-ils.<br />
Parfois je n'en faisais qu'une bouchée et la messe était dite.<br />
<br />
La porte était ouverte et me voilà dans la place. Une voiture d'enfant dans l'escalier, de la poussière, des ruines, du bois coupé — le château semble déserté, rien de bouge que les feuilles mortes qui jonchent la salle, en bas, mais je sais qu'ils n'en est rien. Ils sont là.<br />
<br />
Pourquoi suis-je venu ?<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhePhYWtV_K5-VCl8eWPRSbtWJ4d2hqcs03tTGsRa61ULJk8Gji_Hrav46TaADG0Tu_Dpykoxp5lIAJ1f1hg5wqiiUcO41W7ars5p2su9wSmSRoVzAB44XOgI9Z0iAAlKIpXvnXSqwgGVgG/s1600/IMG_2607.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhePhYWtV_K5-VCl8eWPRSbtWJ4d2hqcs03tTGsRa61ULJk8Gji_Hrav46TaADG0Tu_Dpykoxp5lIAJ1f1hg5wqiiUcO41W7ars5p2su9wSmSRoVzAB44XOgI9Z0iAAlKIpXvnXSqwgGVgG/s640/IMG_2607.jpg" width="640" /></a></div>
Le jour se levait.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIIuoyaxxogu_FpsAbAPfbwkTPhorqp9BDHA2-QRpN6CQ-B0oS6p8qmR4XtxFWiIQTMovEy4kdLsvINV_gMkmR4U9O7orf9KGsaUBlHY8f44cqznKp8RB48riQ58yAtTHG8oj9-50jcymF/s1600/IMG_2609.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIIuoyaxxogu_FpsAbAPfbwkTPhorqp9BDHA2-QRpN6CQ-B0oS6p8qmR4XtxFWiIQTMovEy4kdLsvINV_gMkmR4U9O7orf9KGsaUBlHY8f44cqznKp8RB48riQ58yAtTHG8oj9-50jcymF/s640/IMG_2609.jpg" width="640" /></a></div>
J'avais marché jusqu'ici à travers les bois et j'étais fatigué.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhLeZahKFKbdXXpM8hoVrsp9HJmwDLBcHqqsnyZUROH3FMbwFWBh3LgzeZjHMqM8XME1wYhJyzlxEP_sLyKp_FcTsnclCTQ3GnExlpaZXY22x0waE0rs8d6DkP3DIbhfELMg-9B99UoknK/s1600/IMG_2610.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhLeZahKFKbdXXpM8hoVrsp9HJmwDLBcHqqsnyZUROH3FMbwFWBh3LgzeZjHMqM8XME1wYhJyzlxEP_sLyKp_FcTsnclCTQ3GnExlpaZXY22x0waE0rs8d6DkP3DIbhfELMg-9B99UoknK/s640/IMG_2610.jpg" width="640" /></a></div>
Traverser la plaine sans attendre les chiens qu'ils lâcheraient sur moi dès qu'ils me verraient.<br />
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: left;">
Le jour se levait quand j'atteignis les murs.</div>
<div style="text-align: left;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwfyG0x8Fj6nDpjIW7nxPviGiIBHSXWI5y7AakCqDST58m4uQ4sFVIrBrb9QAVWV_2HVa2PY2O8fCWpI3ht8MxQBKKI3aj6pHGcLM07kXVsiotW_DJr1vB45wSPkf91YwFcmYczwNqwqyX/s1600/IMG_2615.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwfyG0x8Fj6nDpjIW7nxPviGiIBHSXWI5y7AakCqDST58m4uQ4sFVIrBrb9QAVWV_2HVa2PY2O8fCWpI3ht8MxQBKKI3aj6pHGcLM07kXVsiotW_DJr1vB45wSPkf91YwFcmYczwNqwqyX/s640/IMG_2615.jpg" width="640" /></a></div>
Car je sais que de là-haut ils m'observent. Avec leurs longs yeux d'acier et de verre, rivés là à guetter mon arrivée. Les chiens en bas qui commenceront à piailler dès qu'ils sentiront mon passage.<br />
J'ai marché contre le vent.<br />
<br />
La porte était ouverte à tous vents et me voilà dans la place.<br />
Dans la salle, quand je suis entré, j'ai cherché le mur dont les anciens m'avaient parlé, le mur de la honte. Il y avait du vent et les feuilles mortes sur le sol filaient d'un bout à l'autre de la pièce dans un froissement sec. J'ai avancé et j'ai vu le panneau entre les fenêtres, leurs pieds tranchés nets et cloués là au regard de chacun de leur visiteurs.<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsVO1Tji2DeEwzlJ4P-ptpw41DP3nBK-zAEZrlbcPP0WpguawSmkTxGugm00nc7CbvMWibYYp1gnmtKmPFbcAXyoCaU2lDpvpTRxTvCYVsby0ysnhdbTZGrAl0fY3utlGMZZ1dTGPaGWHu/s1600/IMG_2617.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="981" data-original-width="1600" height="392" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsVO1Tji2DeEwzlJ4P-ptpw41DP3nBK-zAEZrlbcPP0WpguawSmkTxGugm00nc7CbvMWibYYp1gnmtKmPFbcAXyoCaU2lDpvpTRxTvCYVsby0ysnhdbTZGrAl0fY3utlGMZZ1dTGPaGWHu/s640/IMG_2617.jpg" width="640" /></a><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Les chiens geignent dans le chenil, j'entends leurs griffes sur les battants de porte, ils s'agitent, ils appellent. Je monte l'escalier. Nul n'a jamais vu ces chiens autorisés à entrer dans le domaine de leurs maîtres, ils connaissent la règle et ne me suivront pas.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Ils attendront que j'aie fini pour me tailler en pièce. </div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-52839136134419377852019-10-12T13:26:00.001+02:002020-01-31T15:41:30.027+01:00Graffitis — trous — écailles — mémoire<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxzNzvkid8DqCJQKOHRzVNQrIpf4DHkDBBRVAEBIYtZ0i8h03cT1lgciDWkiCtF8GEyJ-xIKSLeoymz-KaPETQ_RwftyiokBobWGDQWEZyl1gkYpRwktP4sPwygFsTkgmrO0O7CmXH9NRf/s1600/P1240334.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxzNzvkid8DqCJQKOHRzVNQrIpf4DHkDBBRVAEBIYtZ0i8h03cT1lgciDWkiCtF8GEyJ-xIKSLeoymz-KaPETQ_RwftyiokBobWGDQWEZyl1gkYpRwktP4sPwygFsTkgmrO0O7CmXH9NRf/s640/P1240334.jpg" width="480" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Itinérance du regard, les
yeux vont leur chemin qui n'est pas celui de nos pas.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Les yeux glissent sur le
mur, la peinture en trompe-l'œil, quelques pas de côté pour trouver l'angle
exact sous lequel regarder la ville peinte en reflet de la ville qui, derrière
mon dos, s'étend au-delà du Tibre. Les yeux glissent jusqu'aux quatre ou cinq
lignes de lettres, de mots, de dates qui barrent le ciel blanc de la peinture.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Aimer ce qui est écriture
autant qu'on aime ce qui est mur, architecture, peinture. Aimer ce qui est
écrit autant qu'on aime ce qui vit. Marcher droit devant soi à travers les
villes mais voir tout de même ce qui est écrit sur les murs. Pas seulement le
graffiti au marqueur noir, pas seulement le croquis bancal, mais les lettres
gravées dans la pierre là où elles ne devraient pas.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Itinérance du regard. Voir
ceci et voir aussi —</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Itinérance du regard, les
yeux circulent dans l'espace, regard à l'affut de ce qui le surprendra. </span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">On voyage, on traverse des
pays, on voit ce qu'ils ont de plus beau à nous offrir. On admire mais le
regard voit aussi l'impur, la poussière, les écailles, les scories. L'envers du
plus beau.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Itinérance du regard qui
s'arrête un instant sur les lettres gravées dans la pierre et y trouve —
parfois — le début d'un récit. On marche, on suit une rue, on descend des
marches et là quelques mots qui ouvrent un monde — pas seulement le graffiti
antique protégé du temps par une plaque de verre à Pompéi, s'il n'est pas
pieusement conservé dans un musée d'ailleurs, mais aussi ces fragments de vies
minuscules sur les stèles funéraires du IIe siècle et qui sont comme des
rencontres.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Et puis on s'interroge. Ici
et ailleurs, toutes les œuvres, tous les monuments, toutes les peintures ne
sont pas traités de la même manière. </span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Ici on rénove, on repeint,
on rafraichit, parfois même on refait en neuf, en beau, en propre, quand, là,
on laisse le temps transformer les lieux. </span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Ici on restaure, on cherche
à retrouver un état d'origine idéal quand, ailleurs, on laissera vieillir et
vieillir et vieillir encore. </span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">J'aime les murs avant le
passage des restaurateurs, j'aime les fissures mal colmatées mais envahies de
plantes grasses qui déplient leurs fleurs dorées sur la brique, j'aime le
relief dessiné par l'éclatement des pierre quand le soleil descend et que les
ombres s'allongent.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;">… Or je hantais la ville de vos songes
et j'arrêtais sur les marchés déserts ce pur commerce de mon âme, parmi vous</span></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;">invisible et fréquente ainsi qu'un feu
d'épines en plein vent.</span></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;">Puissance, tu chantais sur nos routes
splendides!… "Au délice du sel sont toutes lances de l'esprit… J'aviverai
du sel les bouches mortes du désir!</span></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;">"Qui n'a, louant la soif, bu l'eau
des sables dans un casque,</span></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;">"je lui fais peu crédit au
commerce de l'âme…" (Et le soleil n'est point nommé mais sa puissance est
parmi nous.)</span></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;"> Hommes, gens de poussière et de toutes façons,
gens de négoce et de loisir, gens des confins et gens d'ailleurs, ô gens de peu
de poids dans la mémoire de ces lieux ; gens de vallées et des plateaux et des
plus hautes pentes de ce monde à l'échéance de nos rives ; flaireurs de signes,
de semences, et confesseurs de souffles en Ouest ; suiveurs de pistes, de
saisons, leveurs de campements dans le petit vent de l'aube ; chercheurs de
points d'eau sur l'écorce du monde ; ô chercheurs, ô trouveurs de raisons pour
s'en aller ailleurs,</span></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;">vous ne trafiquez pas d'un sel plus
fort quand, au matin, dans un présage de royaumes et d'eaux mortes hautement
suspendues sur les fumées du monde, les tambours de l'exil éveillent aux
frontières</span></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;">l'éternité qui baille sur les sables.</span></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span><br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;"><span style="font-size: xx-small;">Saint-John Perse, <i>Anabase</i>,
1924.</span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><style>
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<br />
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2skTjzB6PprNDCfYDRvMreFMkF6HenyogeL2DimpjlN4Nfrf3Btiqi9cJLD8ioiJ8foVdJwtdGaZbLZD7jjIfPTdyOcZ-vxfuUwSq1t6Je4gmPOPdz2E2cpjyk9oFOiWqFa9MKVR85xDv/s1600/P1050050.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2skTjzB6PprNDCfYDRvMreFMkF6HenyogeL2DimpjlN4Nfrf3Btiqi9cJLD8ioiJ8foVdJwtdGaZbLZD7jjIfPTdyOcZ-vxfuUwSq1t6Je4gmPOPdz2E2cpjyk9oFOiWqFa9MKVR85xDv/s640/P1050050.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Est-ce le texte qui court
derrière le relief ou est-ce le relief qui est venu recouvrir le texte sur ce
mur de l'<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_la_Trinit%C3%A9_de_Guergu%C3%A9ti">église
de Guerguéti</a> au pied du mont Kazbek, en Géorgie ? </span></span></div>
<style>
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</style><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"> </span></span></span></span>
</span></span></span></span></span></span></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0v8kBiPhT4JB8bz22M1IeURUgI3Rtc8NIlFa0cnzAWajtZnHHYezBdVFoai6urNcnED8rbhivSo5sP4OfsIbD8yUa9mB_IXy3l8YmvRsBVsQBBM1aqj-sXWrhffYxjVsehlo0FAEa2r4s/s1600/P1050055.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0v8kBiPhT4JB8bz22M1IeURUgI3Rtc8NIlFa0cnzAWajtZnHHYezBdVFoai6urNcnED8rbhivSo5sP4OfsIbD8yUa9mB_IXy3l8YmvRsBVsQBBM1aqj-sXWrhffYxjVsehlo0FAEa2r4s/s640/P1050055.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">On martèle les graffitis
anciens afin de les effacer, et les voilà remplacés par d'autres qui à leur
tour seront provisoirement éliminés et encore d'autres viendront qui.</span></span></div>
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</style><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEyZfCd1iW_-m0zO1SWPPuaedpLVwkOJURi8pN-So_G1TzNw9WS_Q1VAfZROn6KT5iy47nLs9e1xMLB_BfJK16oTOaOEGQiDEfXbQn1OLZGeF-qbNUGBAjfAsK1gKH_Zr0WcbRts5BKs7q/s1600/P1050061.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEyZfCd1iW_-m0zO1SWPPuaedpLVwkOJURi8pN-So_G1TzNw9WS_Q1VAfZROn6KT5iy47nLs9e1xMLB_BfJK16oTOaOEGQiDEfXbQn1OLZGeF-qbNUGBAjfAsK1gKH_Zr0WcbRts5BKs7q/s640/P1050061.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqf4hdRDKn0jO3Qh4KRT9YXSZRlO_cRslI0BaH-NhXS1NyIW4wJaY7UVnC-w6sWbZqMdAEBwARm9mACROURXDRBsJcxte-aiySU__tOKTrDEqgwcmi2XSEEzbz7ADVz4aOtX_4qVCjtQUK/s1600/P1050062.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqf4hdRDKn0jO3Qh4KRT9YXSZRlO_cRslI0BaH-NhXS1NyIW4wJaY7UVnC-w6sWbZqMdAEBwARm9mACROURXDRBsJcxte-aiySU__tOKTrDEqgwcmi2XSEEzbz7ADVz4aOtX_4qVCjtQUK/s640/P1050062.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Une lèpre de lichen rouge
recouvre la pierre, cache les dates et les noms — voyageurs et soldats russes
sur la route militaire géorgienne montés par un chemin bien raide depuis la
vallée du Terek. Lermontov, Pouchkine peut-être sont passés par ici.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Les yeux voient sans que la
pensée s'arrête, sans que les pas s'interrompent. Ils voient et enregistrent et
parfois je reviens. Je me souviens et je retourne sur mes pas.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Je me souviens. </span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Cette stèle funéraire
romaine jamais revue, jamais retrouvée, dont je me rappelle avec une émotion
inchangée car ce fut comme une rencontre que ce fragment de vie minuscule
enchâssée dans la pierre, d'une petite fille qui vécut cinq ans ans sept mois
et vingt-deux jours il y a dix huit siècles, petite fille aux cheveux roux et
qui aimait grimper aux arbres — et dont l'absence laissait une femme qui
n'était pas sa mère dans le désespoir.</span></span></div>
<style>
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</style><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJtcizdCHamw3kG3mGAHft6Zz3nv96kAZIvSDJLhaF-KebQGQUBeTPnR0JKBVOyN5gFzfJwOnI4K3vOlUcjzMW_s9sGtjOU7pkJ9Rk4QarvJM0YWjMJty1t3Shkd6CBECGRz6y01xwCx51/s1600/DSCF5593.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1322" data-original-width="1600" height="528" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJtcizdCHamw3kG3mGAHft6Zz3nv96kAZIvSDJLhaF-KebQGQUBeTPnR0JKBVOyN5gFzfJwOnI4K3vOlUcjzMW_s9sGtjOU7pkJ9Rk4QarvJM0YWjMJty1t3Shkd6CBECGRz6y01xwCx51/s640/DSCF5593.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Itinérances.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;"><br />
Lire les mots alignés au long des murs. Des mots, des noms, des phrases. J'aime
lire ce que d'autres ont écrit sur les murs.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">J'aime qu'on laisse
subsister les graffitis anciens, j'aime lire les noms d'inconnus sur les
murailles d'églises géorgiennes perdues en pleine montagne, j'aime voir les
traces de l'histoire — je n'aime pas qu'on efface le temps, je n'aime pas qu'on
croie pouvoir gommer le passé. </span></span></div>
<style>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCgkAzceFknATM0e9qxsQU7Imjf8_9jDvkuyFSIFbavxKu_mV-uIN4rE78zAm_eSOO_57lzgUV0iHDNTPRMOteYGwh56XYUJcEsMMEzME7EaZxWufmKgo93ljNxCekBxYv1I9Kfj2gtGfE/s1600/P1240335.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCgkAzceFknATM0e9qxsQU7Imjf8_9jDvkuyFSIFbavxKu_mV-uIN4rE78zAm_eSOO_57lzgUV0iHDNTPRMOteYGwh56XYUJcEsMMEzME7EaZxWufmKgo93ljNxCekBxYv1I9Kfj2gtGfE/s640/P1240335.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;">Graffiti du XVIe siècle sur les fresques de la villa Farnesina à Rome</span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "MS 明朝"; mso-fareast-language: FR; mso-fareast-theme-font: minor-fareast;">Ce qu'on gomme, ce qu'on regarde comme des
parasites, des ajouts impurs à une œuvre que l'on voudrait toute fraîche sortie
du pinceau. Mais parfois graffitis et ajouts sont devenus une part de l'œuvre
et, si l'on poursuit ceux qui aujourd'hui voudrait poursuivre le geste des
barbares, on conserve soigneusement la signature de Raphaël ou de Piranèse sur
un plafond antique ou de Poussin sur une cheminée vaticane.</span><span style="font-size: small;">
</span></span><style>
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</style><br />
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVOlyhlH44f73ms17IBPp5qrw9Ay7YDsSf0LRkj6UThJ-MmVQgrqWd0wqjYwIE3r83Or9Co9lMDAFgXEGZ6P_xJ2kMIzCtRKqKWlWhg_DB5RSuhjgo_hUjtFaa80ggY7i3GBeOPOJT-C5v/s1600/P1240337.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVOlyhlH44f73ms17IBPp5qrw9Ay7YDsSf0LRkj6UThJ-MmVQgrqWd0wqjYwIE3r83Or9Co9lMDAFgXEGZ6P_xJ2kMIzCtRKqKWlWhg_DB5RSuhjgo_hUjtFaa80ggY7i3GBeOPOJT-C5v/s640/P1240337.jpg" width="480" /></a></span></span> </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Nos goûts aujourd'hui, notre
manière de regarder l'art et l'architecture, ne sont pas ceux du XVIe siècle.
Nous admirons et nous protégeons tout chef-d'œuvre, nous craignons non
seulement sa disparition mais son altération, nous le voulons tel qu'en
lui-même, tel qu'il était dans un état d'origine dont, parfois, nous n'avons
pas d'idée précise : les œuvres d'art ont été sacralisées, c'est un héritage
auquel nous ne pouvons toucher sans effroi. Chaque restauration, chaque
intervention provoque un débat tant entre experts qu'au sein du public — du
public averti, évidemment. </span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Ici on voudra retrouver la
pureté de l'œuvre originelle, débarrassée de tout ajout, de tout signe que des
siècles sont passés. </span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Là au contraire on voudrait
garder la patine accumulée, les vernis jaunis qui dénaturent les couleurs afin
de ne pas perdre l'image que nous aimons — restaurer la Joconde, lui redonner
ses couleurs d'origine ? Vous n'y pensez pas.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Ces œuvres, nous les
regardons de loin, une cordelette, une barrière, une vitre, un œil électronique
nous empêchent de nous en approcher. Il y a quelques siècles au contraire, une
œuvre était faite pour être touchée, humée, observée de tout près pour en
comprendre la fabrique et celui qui admirait — mettons les fresques de Raphaël
au Vatican — allait y porter son nom. Admirer une œuvre ne passait pas
seulement par le regard mais aussi par un geste qui aujourd'hui nous semble
sacrilège : noter le jour où l'on est venu, signer son nom, ajouter un croquis.
Rien alors de transgressif, rien d'infâme et<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>répréhensible dans ce geste sinon l'acte de rendre visible son dialogue
avec l'œuvre, de transcender la mort physique de l'artiste pour lui offrir
l'immortalité de l'échange.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Je me souviens des murs de
Persépolis, cette chaleur, ces murs brûlants de lumière, les arbrisseaux
desséchés au loin, le silence de midi quand même les insectes ont disparu.</span></span></div>
<style>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFgPsgRvIjfrWD7YkeWVntaXF4MId3wviNjLQWnuNR3Bhgjom0350rtBXxYmvA3thcvu_VPROXoprJ5vx_m0CQlanFeUrmI9dCwk_cQzAeOW4gVRedyC6F5Drr7HxSlNBHM0Z1Rt81_tXk/s1600/P1090187.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFgPsgRvIjfrWD7YkeWVntaXF4MId3wviNjLQWnuNR3Bhgjom0350rtBXxYmvA3thcvu_VPROXoprJ5vx_m0CQlanFeUrmI9dCwk_cQzAeOW4gVRedyC6F5Drr7HxSlNBHM0Z1Rt81_tXk/s640/P1090187.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">A l'inverse de la photo de
voyage, qui permet à chacun de conserver par-devers soi le souvenir des lieux
visités, comme ici, le graffiti d'un nom sur un monument assignait aux lieux
mêmes qu'on visitait la charge de conserver la mémoire du voyageur. Ainsi ce
fut la mode pour les voyageurs en Orient au XIXe siècle de graver son nom sur
chacun des monuments visités, qu'il s'agisse de la grande pyramide de Guizèh ou
de la colonne de Pompée à Alexandrie.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: Arial;">La première chose qui me frappe en approchant du
monument, ce sont des noms propres tracés en caractères gigantesques par des
voyageurs qui sont venus graver insolemment la mémoire de leur obscurité sur la
colonne des siècles.</span></i><span style="font-family: Arial;"> <br />
Jean-Jacques Ampère, <i>Voyage en Égypte et en Nubie</i>, 1868.</span></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Entre tant de signatures, en
persan, en russe, en arménien, en anglais ou en allemand, j'aperçois celle de
l'écrivain et diplomate Gobineau sur le flanc des taureaux qui gardent
Persépolis. Dans le récit de son voyage de 1855-58, <i>Trois ans en Asie</i>,
il n'écrit nulle part qu'il a sacrifié à la tradition du nom gravé dans les
ruines. En revanche, il décrit ainsi les traces du passage d'un autre Français
: il se tenait dans la bibliothèque de la cathédrale Vank à Ispahan, la grande
église arménienne de la ville, quand il vit — en un instant, au moment où,
sortant de la pièce, ses yeux glissent sur le mur — que "sur le chambranle
d'une porte était écrit au crayon : <i>Dargout, l'ami du genre humain, vive la
République !</i> C'est tout ce qui reste désormais d'un original de l'espèce la
plus rare". De ce Dargout, sinon, ne subsistait là qu'un maigre lot
d'anecdotes qui dessinaient un errant sans passé, promenant sa folie en Asie.
</span></span></div>
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<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTvZ4lGNESeilclcpBuvAD48JhPljxs2QPEiHE8hXp0y4QccRKRqWGB_-Gc1kgwtfhVw0h-aDXDE2J6UNKpEJVuBmMx84eSLm3pAvO7UPaTJICh7N2E7o0LLxSlBbcudoPWeocF8iB8CUh/s1600/P1090180.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTvZ4lGNESeilclcpBuvAD48JhPljxs2QPEiHE8hXp0y4QccRKRqWGB_-Gc1kgwtfhVw0h-aDXDE2J6UNKpEJVuBmMx84eSLm3pAvO7UPaTJICh7N2E7o0LLxSlBbcudoPWeocF8iB8CUh/s640/P1090180.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgawvjJi_aICqiCUkF4HIXbYvioDsndAFrUEJ4ZtC3JU-w9MJlBOGVj3kJ8_eIlhlz1qDCWxWd27-UTYOoB20C1d60wJ5W8HfQX_6jNWcAxvGt6xfWMoiMJjZkQyHgP_Fa4IgHsvIZ_FciY/s1600/P1090185+%25281%2529.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgawvjJi_aICqiCUkF4HIXbYvioDsndAFrUEJ4ZtC3JU-w9MJlBOGVj3kJ8_eIlhlz1qDCWxWd27-UTYOoB20C1d60wJ5W8HfQX_6jNWcAxvGt6xfWMoiMJjZkQyHgP_Fa4IgHsvIZ_FciY/s640/P1090185+%25281%2529.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: xx-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La
signature d'Arthur de Gobineau, avec le N à l'envers, sur la base de
l'un des taureaux qui ornent l'entrée de Persépolis, au sommet du double
escalier monumental. </span></span><span style="font-size: xx-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZ4Nzd97Z95mMRgc1PiJRu3Ijoxyv2ks2yYyiufUhK42jivDxSOI6b8_F0N26JtgN5yaC0rBOWtTCSKKXUq2XrA0KXYoXruoaCmwKiBrqxTLA-TSHbyAYHjN92HZe-973rVtNUd-6cq4-d/s1600/P1090173.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZ4Nzd97Z95mMRgc1PiJRu3Ijoxyv2ks2yYyiufUhK42jivDxSOI6b8_F0N26JtgN5yaC0rBOWtTCSKKXUq2XrA0KXYoXruoaCmwKiBrqxTLA-TSHbyAYHjN92HZe-973rVtNUd-6cq4-d/s640/P1090173.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: xx-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Gobineau, nommé en 1855 </span></span><span style="font-size: xx-small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">premier
secrétaire de la légation française en Perse, a visité Persépolis lors
de sa traversée du pays en caravane, de Bouchehr à Téhéran, comme il en
fait le récit dans <i>Trois ans en Asie</i> : "l'escalier, d'une largeur
convenable, pour ne pas sembler mesquin en face de cette plaine, de
cette montagne, de ce ciel immense, se sépare en une double rampe et se
rejoint sur l'esplanade. La pente en est telle que sans difficulté on
la gravit à cheval". </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw36HIAyRpdRLVYmgcdvaJ1AP3cyJjX_e_mse2Sf8XQGPjJQirCeZ1ju7osYuvsHapCJKq1M-d9xdbq46kSZ9PwZIyHS3NAq6ID3pgbDoJU32aKzRiYiSOjnOibxuJqoq1zTSXqNYFojQO/s1600/P1090183.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw36HIAyRpdRLVYmgcdvaJ1AP3cyJjX_e_mse2Sf8XQGPjJQirCeZ1ju7osYuvsHapCJKq1M-d9xdbq46kSZ9PwZIyHS3NAq6ID3pgbDoJU32aKzRiYiSOjnOibxuJqoq1zTSXqNYFojQO/s640/P1090183.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;">Les graffiti sont rarement isolés : ils ne figurent qu'en groupe, le premier appelant les suivants en réponse. Ainsi les graffitis non seulement marquent un territoire mais définissent une communauté — par exemple d'artistes et de voyageurs comme ce fut le cas entre le XVIe et le XVIIe siècle. </span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-joTQJn6Yk66wUqHwtb4aZ68PKl5fYoJ7ZDR3qTuBq4SiBWZjBDBV_pqmp5SAKCaEohy6pdE-6GmFVsuWnVWk7vrMMUQ2PdShyphenhyphenG53IiDG9py15BtePl0WQBM161rAy8PwJqPJp4uQ_lSs/s1600/P1090186.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-joTQJn6Yk66wUqHwtb4aZ68PKl5fYoJ7ZDR3qTuBq4SiBWZjBDBV_pqmp5SAKCaEohy6pdE-6GmFVsuWnVWk7vrMMUQ2PdShyphenhyphenG53IiDG9py15BtePl0WQBM161rAy8PwJqPJp4uQ_lSs/s640/P1090186.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;">Ces voyageurs emploient chacun une écriture différente qui, à son tour, est un moyen de marquer un territoire d'influence — perse, arabe, anglaise, russe…</span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjx4F2LjqLjyQdFyO9JQ8NxgkNZjGvHhP4L1rl9sqV7c_6RyuTZng5Av-c118LhF0WXCCkNXxsiZ2BhEauHRVrMC5Jd5uSJDRGNvISCk2suaYXctdhF__c3FM0x6Vl0OHA7_NJd5IgmgHTx/s1600/P1090181.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjx4F2LjqLjyQdFyO9JQ8NxgkNZjGvHhP4L1rl9sqV7c_6RyuTZng5Av-c118LhF0WXCCkNXxsiZ2BhEauHRVrMC5Jd5uSJDRGNvISCk2suaYXctdhF__c3FM0x6Vl0OHA7_NJd5IgmgHTx/s640/P1090181.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;">Ici c'est également en arménien qu'un voyageur a laissé son nom.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Parfois, le voyageur ne se
donne plus la peine d’inscrire lui-même son nom et délègue cette tâche à un
tiers. Ce travail entre en effet souvent dans les attributions du guide-interprète
qui accompagne le voyageur en Orient.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Ainsi en 1887, le directeur
du musée impérial d’archéologie d’Istanbul, Osman Hamdy Bey», en visite à
Baalbek, dut interdire à « deux marbriers, établis sur les lieux mêmes, de
satisfaire cette manie » : pour quelques piécettes, tout voyageur pouvait<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>faire inscrire son nom en grosses lettres sur
les monuments. Une fois inscrit, le nom se chargeait de conserver la mémoire
d’un être — il en devenait en quelque sorte le tombeau. </span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">On marche à travers des villes,
certaines sont familières mais d'autres le sont moins. On marche dans les
montagnes, dans les pays inconnus, on observe au ras des yeux ce qui se
dessine. On déchiffre, on lit. Tant de messages à jamais cryptés dans une
écriture qui nous reste inconnue.</span></span></div>
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</style><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkSQWSbcPi0GV6hSN8eRsrQeIT-kzD6wfwWcGXv0z2Qf3UvhkzOgAs42rduxeZNXl1nzXuyBQD9P7ojCnk5BX80UymtYsF6nIBj1SSkrynwtyuGYO3_PKovSCwZJMdQWidH9p0cyGV63zO/s1600/P1050064.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkSQWSbcPi0GV6hSN8eRsrQeIT-kzD6wfwWcGXv0z2Qf3UvhkzOgAs42rduxeZNXl1nzXuyBQD9P7ojCnk5BX80UymtYsF6nIBj1SSkrynwtyuGYO3_PKovSCwZJMdQWidH9p0cyGV63zO/s640/P1050064.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sur le flanc de l'église de la Trinité de Guerguéti, <i>Tsminda Sameba</i>, à Stephansminda (ou Kazbegui) en Géorgie on trouve ce tout petit bâtiment où pouvaient se réunir les moines. De nombreuses pierres de ce siège du chapitre sont porteuses de lettres ou de textes gravés, en géorgien ou en russe.</span></span></span></span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Sur certains monuments, on
ne peut plus guère faire<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de distinctions
entre les inscriptions légitimes et les inscriptions sauvages. Sur les murs des
tombeaux de la Vallée des Rois, écrit Flaubert, il s'opère une sorte
d’équivalence entre les graffitis et l’écriture égyptienne antique : « le mur
est blanc —les noms des voyageurs écrits au couteau y disparaissent les uns
sous les autres ; c’est tout aussi hiéroglyphique que les hiéroglyphes qui
entourent les trois autres côtés de la chambre ». Il en va ainsi dans cette
chapelle funéraire arménienne, dans le monastère de Noravank.</span></span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPbIhZlC-VHGRv179Q03BlIW2Og3Lsv9la4dNRmKZcAVWAIlftFm2kuP9H7lCWoxTlTc2SGUddvmLasEDKiZ3qLmmYjqdMdXB8Vmjlsaksr5jJDHSica2MnQZ_KpETe0XD8wmIZAslC61f/s1600/P1210785.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPbIhZlC-VHGRv179Q03BlIW2Og3Lsv9la4dNRmKZcAVWAIlftFm2kuP9H7lCWoxTlTc2SGUddvmLasEDKiZ3qLmmYjqdMdXB8Vmjlsaksr5jJDHSica2MnQZ_KpETe0XD8wmIZAslC61f/s640/P1210785.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Itinérances. D'un lieu
l'autre. D'une mémoire l'autre.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Lire les mots alignés au
long des murs. Des mots, des noms, des phrases, des poèmes. En hommage.</span></span></div>
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</style><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span>
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqTWj8R_KKGcle50JFYq97EQjKtoj46968j0TVmh2SygnD4hkkQddA4UpplURBEjwSTePVmdHBGgEa4DG91-A72koi_kFoNPglx5dpz8x-F4QLL-gN0LTz6vKFNn4irJtj718hCbK9sMiv/s1600/P1140308.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="867" data-original-width="1600" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqTWj8R_KKGcle50JFYq97EQjKtoj46968j0TVmh2SygnD4hkkQddA4UpplURBEjwSTePVmdHBGgEa4DG91-A72koi_kFoNPglx5dpz8x-F4QLL-gN0LTz6vKFNn4irJtj718hCbK9sMiv/s640/P1140308.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizT4NiH4R_SPU1P0Bi8mNzJlCWQk7WEKuSsacdgm8qpEtMHJlRWrGqA_SwwNJxChCQS4BZxWP8L4ga9ovBQvbL3_L2FVzhQcfJX0yEnRkbQVTlgzRpgkuGSoF46qPn1kl8p4bjOgtL8dwb/s1600/P1140309.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizT4NiH4R_SPU1P0Bi8mNzJlCWQk7WEKuSsacdgm8qpEtMHJlRWrGqA_SwwNJxChCQS4BZxWP8L4ga9ovBQvbL3_L2FVzhQcfJX0yEnRkbQVTlgzRpgkuGSoF46qPn1kl8p4bjOgtL8dwb/s640/P1140309.jpg" width="640" /></a></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Sous le porche qui mène à l'appartement-musée d'Anna Akhmatova, à St Pétersbourg, des poèmes, des dessins, des noms.</span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
</td></tr>
</tbody></table>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"></table>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"></table>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"></table>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"></table>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"></table>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"></table>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody></tbody></table>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Et puis si loin, il y a
longtemps, mais je me souviens comme d'hier, ce lieu caché dans les montagnes.
Fondé à l'époque byzantine par les Comnènes, à la fin du XIVe siècle, le
monastère de Sumela au sud-est de Trébizonde a survécu tout au long de l'époque
ottomane.</span></span></div>
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</style><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEid2O-02wNRGVdschiokZKsKyf-RBWVUfvMQ6bL6g2EL8GTBpucopjgL29fP5uvLfAWt6WKRBaGBfD11wW03gh9wdoSdcbUn_m7QKYtQ9c2mZYqD0nfzo6V8nAweP1aRRecxPsVGV_SBjIh/s1600/DSCF7684.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEid2O-02wNRGVdschiokZKsKyf-RBWVUfvMQ6bL6g2EL8GTBpucopjgL29fP5uvLfAWt6WKRBaGBfD11wW03gh9wdoSdcbUn_m7QKYtQ9c2mZYqD0nfzo6V8nAweP1aRRecxPsVGV_SBjIh/s640/DSCF7684.JPG" width="480" /></a></span></span></span></span></span> </span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Pendant la Première guerre
mondiale, l'armée russe a occupé la région pendant deux ans, entre 1916 et 1918
— autant dire qu'en 1918 les Russes avaient d'autres soucis que la protection
de fresques byzantines. Le traité de paix qui a redessiné la région, le traité
de Lausanne, a organisé le transfert (et l'échange) de populations : les
chrétiens de l'Est de la Turquie, essentiellement grecs (les Arméniens
survivants du génocide de 1915, les Géorgiens, Lazes et Meskhets en ont déjà
été chassés à la suite du traité de Kars en 1920 avec la Russie bolchévique)
sont expulsés dans des conditions d'extrême violence, soi-disant pour être
échangés contre des musulmans de Grèce, de Bulgarie ou de Roumanie — on parle
du génocide des Grecs pontiques (1916-1923).</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Sumela est alors abandonné
et le monastère va brûler en 1930, ajoutant la ruine à la ruine.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<style>
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</style><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBj1sEzBgpdfPC8jvRPtLW_ykSr74_y0KXikbsifPOmglhaIfqXFKL-4olYvxWG04EQIvHytthTebsqKToPA406Fk_tPrYGdsbiM1vJtB73ab3NB6AOa5lvXh2sJQFNNcdYDikWWUlyIGQ/s1600/DSCF7694.JPG" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBj1sEzBgpdfPC8jvRPtLW_ykSr74_y0KXikbsifPOmglhaIfqXFKL-4olYvxWG04EQIvHytthTebsqKToPA406Fk_tPrYGdsbiM1vJtB73ab3NB6AOa5lvXh2sJQFNNcdYDikWWUlyIGQ/s640/DSCF7694.JPG" width="640" /></a></span></span></span></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;">Ce ne sont pas seulement les noms, pas seulement les écritures et les langues, ce sont les visages</span><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;">, les mains et les pieds</span> martelés, les fragments découpés par les pilleurs, qui bouleversent, c'est aussi la survivance — malgré les outrages — des peintures et des couleurs, et la gloire des images.</span></span></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: small;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Plusieurs ouvrages m'ont
accompagnée pour écrire cet article :</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Armando Petrucci, <i>Promenade
au pays de l'écriture</i>, 2019 (édition italienne 2002). </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Stéphanie Dord-Crouslé. <i>Inscrire
la mémoire de soi dans les lieux visités : pratique et réception desgraffitis
par les voyageurs du XIXe siècle,</i> 2011. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Charlotte Guichard, <i>Graffitis
: Inscrire son nom à Rome (XVIe-XVIIIe), </i>2014. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: left;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-family: Arial; font-size: small;">Bernard Heyberger,
« Pratiques religieuses et lieux de culte partagés entre islam et
christianisme (autour de la Méditerranée) », in <i>Archives de sciences
sociales des religions</i> <i>149</i>, 2010. </span></span></div>
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catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-34935510593635863202019-10-11T16:17:00.000+02:002019-10-11T16:20:27.436+02:00Mains<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<table border="0" style="float: left; margin: -2pt 0pt 0px 0px; width: 24px;"><tbody>
<tr><td>
</td></tr>
</tbody></table>
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"><tbody>
<tr align="left"><td valign="top" width="100%"><span style="color: #999999; font-size: 85%;"><br />
</span></td></tr>
</tbody></table>
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"></table>
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"></table>
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"></table>
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"></table>
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"></table>
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="float: right; margin: 3pt 0px 15px 15pt; padding: 0px; width: 125px;"><tbody></tbody></table>
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/mains/001.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/mains/001k.jpg" height="640" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" width="474" /></a><br />
<br />
— C’est toi, sur cette photo ?<br />
— Hm, je ne sais pas. Pas sûre. Tu l’as trouvée où ?<br />
— Dans la grande boîte, avec les autres.<br />
— C’est peut-être moi… ou peut-être sa sœur à lui…<br />
— La sœur de Georges ?<br />
— Pas sûre non plus, peut-être moi. La photo est floue, tout de même.<br />
—
Si c’est toi, tu as bougé. J’aime le drap blanc derrière, le mur de
planches : j’imagine tes parents marchant dans cette foire dans le Nord,
à Valenciennes. Ils passent par hasard devant la baraque du photographe
et là, toi, tu commences juste à marcher et ils sont fiers de toi, ils
voudraient bien une photo.<br />
— Tu crois ?<br />
<br />
Elle n'aime pas les photos, elle ne s'aime pas, elle ne s'est jamais beaucoup aimé, Nelly.<br />
Elle n'a jamais aimé grand monde non plus. <br />
<br />
— Sauf qu’ils ne
savent pas bien comment s’y prendre, tes parents. Une si petite fille, où la mettre ? Les adultes, eux, s’assoient sur
le tabouret devant le drap, le photographe les cadre serré et il garde
juste un buste sur un fond blanc.<br />
— Avec les plis du drap… une vraie photo de pauvre !<br />
—
Oui, bien sûr. Ton père est resté près du photographe, on ne le voit
pas, ils discutent entre hommes — ah, comment va-t-on faire… et il ne
faut pas que l'enfant se mette à pleurer… et elle ne doit pas bouger… Ta
mère, c'est elle qui voulait la photo, je crois, et maintenant, elle a
peur que tu tombes et elle te tient ferme.<br />
— Je commence à marcher, tu as dit.<br />
—
Elle voulait sans doute à un moment lâcher ton bras, reculer, mais tu
n’étais pas encore très solide sur tes pieds. Alors, on ne pouvait
peut-être pas faire mieux… Il y a peut-être eu un second cliché, plus
net, que le photographe aurait recoupé et qui s’est perdu. Tu vois,
comme ça, on verrait à peine la main qui te tient :<br />
<br />
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/mains/002.jpg"><img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/mains/002k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" /></a><br />
<br />
Elle n'aime pas cette idée, qu'on la tienne par la main, qu'on l'ait tenue un jour par la main. Qu'elle ait été trop petite pour se tenir droite d'elle-même.<br />
Elle n'aime pas se souvenir qu'elle a été enfant.<br />
<br />
—
Hm, vraiment non, je ne m’en souviens pas. Et de toute façon, ce n’est
peut-être pas moi. Si c’est moi, je me demande pourquoi ma mère n’est
pas sur la photo, vraiment côte à côte avec moi. Une photo où je serais
sur les genoux de ma mère, tu comprends ? Alors que là, une photo de
prisonnière…<br />
— Ils voulaient sans doute un portrait de toi, juste toi.<br />
— Juste moi. Au cas où ils me perdraient.<br />
— Ils avaient perdu un autre enfant, non ?<br />
—
Hm, hm. Ou bien ce n’est pas ma mère… mais qui, alors ? Une voisine ?
La bonne ? Voilà, la bonne m’a emmenée à la foire, elle m’a acheté le
petit seau, nous arrivons devant la baraque du photographe et… Il y a
une photo de moi avec ma mère, quelque part ?<br />
<br />
Une autre histoire de main coupée, oui, une autre photo.<br />
<br />
— Oui et non. Tu te rappelles ce document ?<br />
<br />
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/mains/003.jpg"><img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/mains/003k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" /></a><br />
<br />
—
Ah, l’Ausweis — oui, bien sûr. Nous sommes allées, maman et moi, à la
Kommandantur pour le faire, le lendemain de mes douze ans, en août 1918.
L’Ausweis de mon anniversaire…<br />
<br />
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/mains/004.jpg"><img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/mains/004k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" /></a><br />
<br />
— Et là, ce n’est pas une photo d’identité.<br />
— Voyons, c’était la guerre ! D'abord, la ville était occupée. Ensuite, à
partir de mai 1918, Valenciennes a été bombardée : l’examen d’entrée au
lycée, je l’ai passé dans une cave, les avions survolaient la ville
jour et nuit, des bombes tombaient un peu partout. Après on a vu
arriver les réfugiés de Douai et Cambrai en septembre. Et quand les
Allemands nous ont évacués à notre tour en octobre, il fallait toujours
avoir cette carte sur soi.<br />
— Évacués ?<br />
— Le front se
rapprochait, on nous a jetées sur les routes, maman et moi. On a marché
vers Mons, Liège. Enfin, il n’était pas question de se faire
photographier à cette époque.<br />
— Et pourtant, il fallait bien une photo pour la carte.<br />
— On bricolait, j’imagine.<br />
— Regarde bien, caché sous le coup de tampon, ton bras gauche sort de l’image.<br />
<br />
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/mains/005.jpg"><img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/mains/005k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" /></a><br />
— Eh bien ?<br />
— Dans la boîte, il y avait aussi cette photo de ta mère.<br />
— Des photos de ma mère dans cette boîte ? Avec mes photos à moi ? Je pensais les avoir toutes jetées.<br />
— Une ou deux seulement, ne t'en fais pas, tu as réussi à presque tout jeter, presque tout. Celle-ci était dans une pochette de papier gaufré bleu — les
tiennes sont dans la pochette blanche d’un studio boulevard du
Montparnasse, bien séparées. Regarde.<br />
<br />
<a href="https://filslisibles.blogspot.com/2019/10/mains/006.jpg"><img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/mains/006k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" /></a><br />
<br />
— Je vois. Une main sur l’épaule. Une laide petite patte noire, ma main.<br />
— Ta main sur son épaule. Et le même tampon bleu de la Kommandantur. Vous avez peut-être fait vos papiers le même jour ?<br />
—
Oh non, elle avait son Ausweis depuis longtemps. Elle avait dû couper
la photo bien avant. Comme ça, ma mère se promenait dans Valenciennes
avec ma main sur son Ausweis… Imagine que je sois morte, à ce moment-là…
sous les bombes qui tombaient sur la ville. Ma mère restait avec une
petite griffe noire accrochée à son chemisier blanc. Je restais sa
prisonnière pour l'éternité.<br />
— C'est elle qui restait ta prisonnière pour
l'éternité. Tu lui en veux toujours ? Après si longtemps, alors que vous
avez fini par mourir l'une et l'autre ? Regarde, on peut reconstituer
l’image sans mal. <br />
<br />
<a href="hthttps://filslisibles.blogspot.com/2019/10/mains/007.jpg"><img alt="" border="0" src="http://www.studiolum.com/wang/french/mains/007k.jpg" style="display: block; margin: 0px auto; text-align: center;" /></a><br />
<br />
—
Oui, je vois, une photo de studio. Nous avions posé toutes les deux
devant une toile peinte, j’avais mis ma main sur son épaule comme le
photographe me l'avait demandé (jamais je ne l'aurais fait de moi-même, n'est-ce pas), nous avions fixé l’objectif, nous
n’avions souri ni l’une ni l’autre — c’était la guerre — et ensuite,
elle, elle a coupé notre photo en deux pour de foutus papiers. Pense un
peu, nous avions posé pour mon père, pour envoyer une photo à mon père.<br />
— Ton père ?<br />
— Mon père prisonnier, quelque part à l’Est. Et elle, elle coupe la photo au lieu de l'envoyer.<br />
— C’est peut-être un double ? Une première photo qu’on envoie à ton père, et une autre qu’on découpe pour les Allemands ?<br />
<br />
Elle se retourne dans sa tombe, je le sens. <br />
— Hm, vraiment non, je ne me souviens de rien. Je suis si loin.<br />
<br />
Une première version de ce post avait été publié <a href="http://riowang.blogspot.com/2013/04/mains.html">là</a> en janvier 2013. </div>
</div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-63604307640633617602019-09-19T16:32:00.002+02:002019-09-19T18:45:20.137+02:00En souvenir de Nina<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQPJQ29UPiZfLoRwEln-JdUS_WqzIWHvcKdjSSyFtZQ9BIaQ6WlBOdUNp9JgpmFR63jcEU6ZjqzaOpL0bGN52r9v6o-vCHpPLR7aMxCkR7QlLIqfAATuegbn5THCBz1UPsvQGLIVXVj1mn/s1600/Sans+titre+6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1008" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQPJQ29UPiZfLoRwEln-JdUS_WqzIWHvcKdjSSyFtZQ9BIaQ6WlBOdUNp9JgpmFR63jcEU6ZjqzaOpL0bGN52r9v6o-vCHpPLR7aMxCkR7QlLIqfAATuegbn5THCBz1UPsvQGLIVXVj1mn/s640/Sans+titre+6.jpg" width="403" /></a></div>
<br />
Une femme.<br />
La photo était dans un carton au milieu de vieux livres, dans un sous-sol de librairie à Moscou. Attendant la délivrance.<br />
Une photo-carte de visite comme on en a tant usé à la fin du XIXe siècle et jusqu'à la Première guerre mondiale, de ces photos qu'on offrait à ses proches, à ses amis, à son bien-aimé. Une photo qu'on m'offre aujourd'hui.<br />
<br />
Un visage étrange au-dessus de la robe blanche. Russe ? Géorgienne
? Les sourcils droits et les yeux étirés de biais, le visage
triangulaire — mais est-ce cela qui me frappe ?<br />
<br />
L'amertume des lèvres sans sourire ?<br />
Le regard détourné — ou plutôt tourné en dedans de soi ? <br />
La pâleur accentuée par le blanc de la chemise empesée et qui semble trop large ?<br />
<br />
Qui est Nina ?<br />
A qui a-t-elle offert son portrait ?<br />
Comment a-t-il voyagé jusqu'à moi ?<br />
<br />
L'emblème du studio figure sous le portrait mais je n'ai pu l'identifier, peut-être dans la région de Nijni-Novgorod (les seules photos du même studio que j'ai pu retrouver sont conservées à Arzamas, dans cette région).<br />
Ce serait une jeune fille vivant non loin de la Volga, donc. Imaginons, une vie loin de la capitale — la grande ville comme un lointain rêve envahi de fumée.<br />
<br />
Cette photo, l'aurait-elle
offerte à l'homme qu'elle aimait et qui l'aimait, qui toute sa vie
aurait conservé son image et l'aurait transmise à leurs enfants qui
l'auraient donnée à leurs enfants qui…<br />
Ou l'aurait-elle donné à un
homme qu'elle aimait et qui ne l'aimait pas mais qui, par vanité, aurait
conservé le portrait, que ses enfants perplexes devant le visage inconnu auraient…<br />
L'aurait-elle offerte, qui sait, à l'homme qu'elle aimait et
qui l'aimait alors que, atteinte de tuberculose, errant de sanatorium en
sanatorium, de la Crimée aux Grisons, elle allait à Davos comme Klawdia Chauchat clore
définitivement ses "yeux de loup des steppes" ?<br />
<br />
Je retourne la photo dans l'espoir d'un indice supplémentaire.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVvEpTMkvICvIKbvQSLai1RbnHklqZuE0zzdsJ4FDdsDlf0S6kUZV_3yZUT6o1vgHlSZNV0QyKJ4uY8ianQJ4pCNukU8KwhctXCVe-BCxAdu-PuaNrv91im6JZv4XBS-aRb35dXA__bVV8/s1600/Sans+titre+4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1308" data-original-width="806" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVvEpTMkvICvIKbvQSLai1RbnHklqZuE0zzdsJ4FDdsDlf0S6kUZV_3yZUT6o1vgHlSZNV0QyKJ4uY8ianQJ4pCNukU8KwhctXCVe-BCxAdu-PuaNrv91im6JZv4XBS-aRb35dXA__bVV8/s640/Sans+titre+4.jpg" width="394" /></a></div>
<br />
Un poème.<br />
Une dédicace : <i>на добрую памиять Марусе от Нины</i> — A Maroussia, meilleur souvenir de Nina. Point d'homme qui l'aimait et qu'elle aimait — une autre histoire à imaginer.<br />
Qui pouvait bien être Maroussia ?<br />
<br />
Au-dessus de cette signature, à l'encre jaunie, un poème. Écriture rapide, la plume qui accroche sur le papier lisse de la carte. Comme une urgence dans l'écriture irrégulière et la maladresse de cette petite page. Un poème de Fiodor Tyutchev (1803-1873) daté de 1830 : <i>Silentium !</i> et qui évoque la contrainte de l'esprit, la répression des sentiments, l'autonomie d'une conscience recluse. <br />
<br />
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: small;"><i>Молчи, скрывайся
и таи<br />
И чувства и мечты свои —<br />
Пускай в душевной глубине<br />
Встают и заходят оне<br />
Безмолвно, как звезды в ночи, —<br />
Любуйся ими — и молчи.</i></span></div>
<span style="font-size: small;">
</span><style><font size="3">
<!--
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<div class="poem">
<div style="text-align: right;">
Tais-toi et garde en toi
</div>
<div style="text-align: right;">
Tes sentiments et tes rêves.
</div>
<div style="text-align: right;">
Dans les profondeurs de ton âme,
</div>
<div style="text-align: right;">
Qu'ils s'élèvent et déclinent
</div>
<div style="text-align: right;">
En silence, comme les étoiles dans la nuit.
</div>
<div style="text-align: right;">
Sache les contempler et te taire.</div>
<br />
Nina n'en cite que les six premiers vers mais on peut supposer que Maroussia complètera sans mal la suite. Deux jeunes filles qui comprennent le pouvoir de la langue.<br />
<br />
Maroussia ?<br />
Ce ne serait pas sa sœur — on n'envoie pas ses meilleurs souvenirs à sa sœur.<br />
<br />
Maroussia ?</div>
Une amie très proche qu'on voit s'éloigner ?<br />
Une cousine qui se marie ?<br />
L'amie de cœur qu'après tant d'années ensemble dans un pensionnat de province on doit quitter pour toujours ?<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg43TAe8fGfPRIfmxoYNSKGCEGHHuQVgZ3H9kXvO6ifI7onll4eOxmGpbeCJaq1VXRCRQMgvclgTZagC0nnuz71nwHYYhxBXJZtgh5MwvDuUAEl6krtLfu5AvSrng5_OQ1MhnqGPL0UOqGs/s1600/AUtour+du+the%25CC%2581+-+Russie+1900+%25281%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="529" data-original-width="800" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg43TAe8fGfPRIfmxoYNSKGCEGHHuQVgZ3H9kXvO6ifI7onll4eOxmGpbeCJaq1VXRCRQMgvclgTZagC0nnuz71nwHYYhxBXJZtgh5MwvDuUAEl6krtLfu5AvSrng5_OQ1MhnqGPL0UOqGs/s1600/AUtour+du+the%25CC%2581+-+Russie+1900+%25281%2529.jpg" /></a></div>
<br />
Ce pourrait être celle-ci — cette jeune fille qui nous regarde sur ce
portrait de groupe des années 1890. Trois jeunes filles autour du
samovar dans une pièce lumineuse. Après-midi d'été, le soleil derrière
le voilage, le silence autour de la table, Maroussia qui guette le
regard du photographe — ce serait son fiancé peut-être ? Mais
sourit-elle vraiment ?<br />
Ses amies sont perdues dans leurs pensées, celle qui tourne le sucre dans sa tasse et celle qui regarde dans le vide, Nina. Les jeunes filles connaissent le pouvoir des mots, elles gardent le silence.<br />
On
reconnaîtrait la maigreur brune de Nina, ses cheveux tirés, sa
tristesse. Demain, elles seront séparées et elle est tout à la douleur
de cet éloignement qui s'annonce — Maroussia est si vive, si joyeuse, si
prête en s'envoler vers sa nouvelle vie.<br />
Le soleil se tient derrière les voilages, rien ne vient altérer sa puissance. <br />
Nina quitte la table à thé et, enfermée dans la petite pièce voisine aux rideaux tirés, elle copie à la hâte le poème qu'elle a choisi pendant la nuit. Juste assez de place au dos de la photo pour noter six vers — mais dans sa pensée résonnent les suivants. Les deux amies savent le pouvoir triste de la beauté.<br />
<br />
<span class="pmm">
<i><span class="p"><span class="vl">Как сердцу высказать себя?</span></span></i></span><br />
<i><span class="pmm"><span class="p">
<span class="vl">Другому как понять тебя?</span></span></span></i><br />
<i><span class="pmm"><span class="p">
<span class="vl">Поймет ли он, чем ты живешь?</span></span></span></i><br />
<i><span class="pmm"><span class="p">
<span class="vl">Мысль изреченная есть ложь.</span></span></span></i><br />
<i><span class="pmm"><span class="p">
<span class="vl">Взрывая, возмутишь ключи, —</span></span></span></i><br />
<i><span class="pmm"><span class="p">
<span class="vl">Питайся ими — и молчи.</span></span></span></i><br />
<div class="poem">
<div style="text-align: right;">
Le cœur – saurait-il s'exprimer ?
</div>
<div style="text-align: right;">
Un autre – saurait-il te comprendre?
</div>
<div style="text-align: right;">
Peut-il entrer dans ta raison de vivre ?
</div>
<div style="text-align: right;">
Toute pensée qui s'exprime est mensonge.
</div>
<div style="text-align: right;">
En les faisant éclater, tu troubleras tes sources.
</div>
<div style="text-align: right;">
Sache seulement t'en nourrir et te taire.</div>
</div>
Quand Maroussia va rassembler ses bagages, elle lui donnera la photo. Elles pleureront un peu, elles se réciteront le poème dans son entier, jamais elles ne s'oublieront.<br />
Maroussia serait montée dans la voiture avec le photographe son fiancé et, à peine passée l'allée de tilleuls, elle aurait tout oublié.<br />
<br />
Puis les années passeront. Cinq ans, dix ans, quinze ans.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTd4c2mscNO5skdgkC9T6rM1hRnEuhnsqJNhLCp6ieRz0EJFwLVC0FPKE-3TehIQsWp9sLc2SpsWAbbGGcCCsxV6Phlhemy8m7cCzMaiNfAv6AzsCGs9zncMQsDrisXbMeAxCGrecgj6NC/s1600/Trois+femmes+%25281%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="508" data-original-width="690" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTd4c2mscNO5skdgkC9T6rM1hRnEuhnsqJNhLCp6ieRz0EJFwLVC0FPKE-3TehIQsWp9sLc2SpsWAbbGGcCCsxV6Phlhemy8m7cCzMaiNfAv6AzsCGs9zncMQsDrisXbMeAxCGrecgj6NC/s1600/Trois+femmes+%25281%2529.jpg" /></a></div>
<br />
De Nina, j'imagine qu'elle aurait pu être ruinée par la mort prématurée
de son père, qu'elle aurait dû prendre un emploi ou, avec les vieilles
femmes de la famille, une mère, une tante, continuer d'administrer une fabrique, un petit
domaine.<br />
Cinq ans, dix ans, quinze ans dans un bureau loin de Moscou et
tout qui s'effrite et s'effondre — mais la beauté des mots, peut-être, est encore là — Nina le sait qui se tait. Elle a troqué sa blouse blanche pour
une robe noire, elle tousse toujours. Elle se souvient.<br />
<br />
<i><span class="pmm"><span class="p"><span class="vl">Лишь жить в себе самом умей —</span><br clear="all" />
<span class="vl">Есть целый мир в душе твоей</span><br clear="all" />
<span class="vl">Таинственно-волшебных дум;</span><br clear="all" />
<span class="vl">Их оглушит наружный шум,</span><br clear="all" />
<span class="vl">Дневные разгонят лучи, —</span><br clear="all" />
<span class="vl">Внимай их пенью — и молчи!</span></span></span></i><br />
<div class="poem" style="text-align: right;">
Apprendre à ne vivre qu'en soi-même!
<br />
Dans ton âme est tout un monde
<br />
De pensées magiques et mystérieuses.
<br />
Le bruit du dehors les assourdira
<br />
Les rayons du jour les dissiperont.
<br />
Sache écouler leur chant et te taire.
</div>
<div id="pmt1" style="display: table; margin: 0em auto; text-align: right;">
<span class="pmm"><span class="p"><br clear="all" /></span>
</span><br />
<div style="text-align: left;">
<span class="pmm"><span class="p">Et Maroussia ? </span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span class="pmm"><span class="p">Un jour, elle retrouve la photo. Pour elle aussi, cinq, dix, quinze ans ont passé. Elle se récite en silence les douze vers manquants — car pour elle aussi, que reste-t-il des pensées magiques et mystérieuses, à part le silence ?</span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span class="pmm"><span class="p"><br clear="all" /></span>
</span></div>
<div class="poem" style="text-align: left;">
<span style="font-size: x-small;">Le poème de Fiodor Tyutchev fut traduit par Emmanuel Rais et Jacques Robert pour l'<i>Anthologie de la poésie russe, du XVIIIe à nos jours </i>chez Bordas en 1947.</span></div>
</div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-80340584515826113972019-08-22T22:57:00.001+02:002019-08-28T15:17:57.619+02:00Le parfum des pommes<b>Fragments d'un voyage en Russie (avec sept poèmes de Marina Tsvetaeva)</b><br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGP_VVDJ30Gz4MBZupi4GYME0RQw19xciEbnb7bT9dxBX71LQF9l9IX9Vn6IxVjNlBrhhliEEQqEKybtqRm6Z4e1LLbuVzqvMuU5gCkLVWh1CTEDPEw1_rzP_Ctb6bwxHtIud9joqgq3sY/s1600/P1140877.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGP_VVDJ30Gz4MBZupi4GYME0RQw19xciEbnb7bT9dxBX71LQF9l9IX9Vn6IxVjNlBrhhliEEQqEKybtqRm6Z4e1LLbuVzqvMuU5gCkLVWh1CTEDPEw1_rzP_Ctb6bwxHtIud9joqgq3sY/s640/P1140877.jpg" width="640" /></a></b> </b></div>
A quel moment commencez-vous à les voir, ces pommes ?<br />
<br />
Vous marchez dans ce cimetière, tout près de Moscou, ou plutôt vous
marchez sous les arbres et soudain vous comprenez que vous êtes dans un
cimetière. Des tombes de pierre sous les arbres, les ombres mouvantes,
les taches de lumières sur la pierre noircie. Deux ou trois pommes sur
une tombe d'enfant — comme ailleurs ces petits cailloux déposés sur les
pierres tombales. Deux pommes vertes.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhb4o_hFtTuRjoj_4i4wzYTYiq2ra7IPZRHtywXumvljfiI8MUmVMprO3HzuYCQP8e7aAr6dhJKnwPqgTwb3dVVXFPSwU66kPhSvEoWUqMTVVXIWyRkpLrFh0WQ_ltUrXtqRxk22sojNBw8/s1600/P1140874.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhb4o_hFtTuRjoj_4i4wzYTYiq2ra7IPZRHtywXumvljfiI8MUmVMprO3HzuYCQP8e7aAr6dhJKnwPqgTwb3dVVXFPSwU66kPhSvEoWUqMTVVXIWyRkpLrFh0WQ_ltUrXtqRxk22sojNBw8/s640/P1140874.jpg" width="640" /></a></b></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSpPyERnX4tikZi44h8ymoXc-JvGmiFshrF1jUR7z2VMG1encrCjDSimp3ERe3xiAhmCV2-nfI1hZim84vn9MOPqqzGKhXAL9FkmIV70rKxj4ui8Mi6r-WOVrSeUmjrklKoJIwGL31Q75X/s1600/P1140879.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSpPyERnX4tikZi44h8ymoXc-JvGmiFshrF1jUR7z2VMG1encrCjDSimp3ERe3xiAhmCV2-nfI1hZim84vn9MOPqqzGKhXAL9FkmIV70rKxj4ui8Mi6r-WOVrSeUmjrklKoJIwGL31Q75X/s640/P1140879.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgESHDl5KG8C_Rp5QmhaLXsqhhJeilb6ARQmSIMxsANOvzh8uqs8lP47d35AO43jPp_A7TSajVB7bNEEx3ewhwp2Jj0YhMgCtaG4HEbUxx4SqVhLOxqajP1iAompI9DwnA_9VjiH2avnWr/s1600/P1150307.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgESHDl5KG8C_Rp5QmhaLXsqhhJeilb6ARQmSIMxsANOvzh8uqs8lP47d35AO43jPp_A7TSajVB7bNEEx3ewhwp2Jj0YhMgCtaG4HEbUxx4SqVhLOxqajP1iAompI9DwnA_9VjiH2avnWr/s640/P1150307.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Deux larges, trois petites tombes, une famille sous les arbres. Un siècle au moins nous séparent, elle et nous qui marchons sur ce sentier obscur sous les arbres.<br />
<br />
<b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLUe0QgAVzuonZrgtOPYjtMVybGa8IHaKJF7jG6q3EYLdqoCSQTtt_kRNyiOxyVL5SOFtvPUiN8OroBDK51GHU8tVR2rIIKadTm6IdEdzpfQWdPJEL_xY8LAsU9ByP14pzLX2_afobMFXF/s1600/P1140873.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLUe0QgAVzuonZrgtOPYjtMVybGa8IHaKJF7jG6q3EYLdqoCSQTtt_kRNyiOxyVL5SOFtvPUiN8OroBDK51GHU8tVR2rIIKadTm6IdEdzpfQWdPJEL_xY8LAsU9ByP14pzLX2_afobMFXF/s640/P1140873.jpg" width="640" /></a></b> <br />
<br />
Derrière, une église blanche, des coupoles d'argent, le ciel si bleu. Et le parfum des pommes. Il suffit de quelques pas et vous voilà dans un immense verger, des centaines de pommiers alignés, des pommes vertes, jaunes, rouges qui roulent dans l'herbe et d'autres familles, des familles en vie avec des enfants en vie, qui cueillent des pommes.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmYpBhmCdRyCNvo34YxUYjdVRKnDqhrN4xhlMUbYgF0xiVDZe9nm-zoqNEaTrXaeTuwplxfNLhsuubKXB8M2XqOAFOryO99wNL9tbMDED0Ye0UPssa2-m7Z1a4pWGunz5hlQX8eaK3wiHG/s1600/P1140884.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmYpBhmCdRyCNvo34YxUYjdVRKnDqhrN4xhlMUbYgF0xiVDZe9nm-zoqNEaTrXaeTuwplxfNLhsuubKXB8M2XqOAFOryO99wNL9tbMDED0Ye0UPssa2-m7Z1a4pWGunz5hlQX8eaK3wiHG/s640/P1140884.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br />
Il y a l'odeur des pommes et les cris des enfants, les parents qui se parlent à voix basse, des gens qui chantent au loin et ce petit chien tout fou qui court en rond sous les arbres avant de revenir près du bébé.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
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<br />
Quels enfants donc pouvaient être enterrés sous les tilleuls ? Des enfants de la fin du XIXe siècle ? Des enfants du début du XXe ? Des enfants nés de la révolution et morts de faim en orphelinat en 1920, comme Irina, la fille cadette de Marina Tsvetaeva ? Des enfants qui avaient joué eux aussi, et ri et chanté, des enfants que leurs grands-mères cajolaient, des enfants qui avaient des chiens et des chats, des enfants dont les parents seraient arrêtés un jour peut-être et qui poursuivraient leur enfance en orphelinat ?<br />
<br />
Au milieu des vieux livres, dans la lumière sale d'un sous-sol, des enfants encore.<br />
Ils apparaissent sur chaque page de cet album cartonné, des enfants entourés de parents et d'amour, dans la campagne idyllique d'un été russe. Deux sœurs qui regardent l'objectif, assises entre mère et grand-mère, ou dans le hamac avec papa. L'album inachevé prend la poussière sur une étagère de bouquiniste à Moscou. Pas un nom, pas un indice. Juste le soin de coller les photos dans les cadres qui ornent le lourd papier. <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br />
Deux petites filles, deux sœurs grandies dans les années vingt — que sont-elles devenues dans cet âpre siècle ? <br />
<br />
<div class="post_content" itemprop="articleBody">
Быть в аду нам, сестры пылкие,<br />
Пить нам адскую смолу, —<br />
Нам, что каждою-то жилкою<br />
Пели Господу хвалу!<br />
<div style="text-align: right;">
Nous irons en enfer, sœurs chéries,</div>
<div style="text-align: right;">
Nous boirons la résine de l'enfer.</div>
<div style="text-align: right;">
Nous qui par chacune de nos veines</div>
<div style="text-align: right;">
Avons chanté la gloire du Seigneur.</div>
Нам, над люлькой да над прялкою<br />
Не клонившимся в ночи,<br />
Уносимым лодкой валкою<br />
Под полою епанчи.<br />
<div style="text-align: right;">
Nous qui ne nous sommes pas penchées</div>
<div style="text-align: right;">
Sur le métier ou le berceau,</div>
<div style="text-align: right;">
Emportées sur une barque instable,</div>
<div style="text-align: right;">
Sous un grand et beau manteau. </div>
В тонкие шелка китайские<br />
Разнаряженным с утра,<br />
Заводившим песни райские<br />
У разбойного костра.<br />
<div style="text-align: right;">
Vêtues, ornées, dès le matin,</div>
<div style="text-align: right;">
De soieries chinoises,</div>
<div style="text-align: right;">
Nous chantions des chants de liesse</div>
<div style="text-align: right;">
Autour d'un feu de bois.</div>
Нерадивым рукодельницам<br />
— Шей не шей, а всё по швам! —<br />
Плясовницам и свирельницам,<br />
Всему миру — госпожам!<br />
<div style="text-align: right;">
Couturières peu laborieuses,</div>
<div style="text-align: right;">
Cousant tout sans rien tenir, </div>
<div style="text-align: right;">
Nous étions, danseuses joueuses,</div>
<div style="text-align: right;">
Les reines suprêmes sur toute la terre.</div>
То едва прикрытым рубищем,<br />
То в созвездиях коса.<br />
По острогам да по гульбищам<br />
Прогулявшим небеса.<br />
<div style="text-align: right;">
Souvent couvertes de haillons,</div>
<div style="text-align: right;">
Tresses envolées dans les nuages,</div>
<div style="text-align: right;">
Sur les foires et places publiques</div>
<div style="text-align: right;">
Nous avons perdu nos cieux.</div>
Прогулявшим в ночи звездные<br />
В райском яблочном саду…<br />
— Быть нам, девицы любезные,<br />
Сестры милые — в аду!<br />
<i>Ноябрь 1915</i><br />
<div style="text-align: right;">
Dépensées en promenades</div>
<div style="text-align: right;">
Dans un paradis de pommes,</div>
<div style="text-align: right;">
Nous irons, filles joyeuses,</div>
<div style="text-align: right;">
Sœurs aimées, en enfer !</div>
<div style="text-align: right;">
<i>Novembre 1915</i></div>
<div style="text-align: right;">
</div>
<span style="font-size: small;">Sous ce premier album,</span><i> </i>sur l'étagère de la librairie, un second. Des images plus anciennes, un cahier plus pauvre, plus maladroit. La même famille, je crois. Comme si plus tard, une fois venu le temps des difficultés, quelqu'un avait collecté les photos restées dans une enveloppe au fond d'un tiroir<i> </i>et les avait collées au plus vite, même celles déjà jaunies, même celles surexposées et illisibles, collées avant que la mémoire n'en soit perdue sur l'album déniché par chance parmi de vieux papiers.<br />
<i><br /></i>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZiiKtRu88hRGaUrIsLEUWxT-JrHw0E8cavIlGpXEmnJZrNPwiLe9st6okVAc-m_iEw7_zVfl5u5EU3J9TckWaUJfiWj1yrHt4d5Fp7A5TKbSkNiCxBcpideVddy2d5rsTlXsd6GnPi3hi/s1600/P1150717.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1317" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZiiKtRu88hRGaUrIsLEUWxT-JrHw0E8cavIlGpXEmnJZrNPwiLe9st6okVAc-m_iEw7_zVfl5u5EU3J9TckWaUJfiWj1yrHt4d5Fp7A5TKbSkNiCxBcpideVddy2d5rsTlXsd6GnPi3hi/s640/P1150717.jpg" width="526" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6JAIu6CPQUmD1z3fRle7ojFUnFd3Y5wFp3a2RwIRJ1o-7Pxtqry8aLX14a4a6yL_E1DJ-QclnbuAdosyIk083Tj95c9nik8PmLlDAuxr3dY1lSXOEUeIlotNh2lHkzMdh6IH2rrRJRsk9/s1600/P1150715.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1202" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6JAIu6CPQUmD1z3fRle7ojFUnFd3Y5wFp3a2RwIRJ1o-7Pxtqry8aLX14a4a6yL_E1DJ-QclnbuAdosyIk083Tj95c9nik8PmLlDAuxr3dY1lSXOEUeIlotNh2lHkzMdh6IH2rrRJRsk9/s640/P1150715.jpg" width="480" /></a></div>
<i><br /></i>
Que sont devenus les parents de ces enfants ? Que sont devenus ceux qui rêvaient ? Et ceux qui ne rêvaient jamais ? Ceux qui rêvaient d'un monde meilleur comme ceux qui n'y croyaient pas ? Qu'est devenue la jeune femme assise sur la véranda ? Qu'est devenue celle qui se protégeait les yeux du soleil ? Et l'homme en uniforme ? Le jeune homme en chemise paysanne ? Et la mère aimante ? Et la maison de bois ?<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
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<br />
De certains de ces parents parfois ne subsistent que quelques photos, des pages de dessins envoyés depuis le Kazakhstan ou la Kolyma, des lettres écrites sur du papier de hasard et envoyées sans espoir de réponse, quelques objets familiers.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpcPL47DGw9JN7FTxKI-ubHyQwZd5CU-Gh9auBdXGhlTWRzLmKywXKqWiqcjPqWy1zlpPi2DF3c-G6GqWYQZPlOBWzmhMDZe93_NrUmGmC4yEaON72yhuOaY0JtRMu9u9C54rlQN3VjQ92/s1600/P1140344.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpcPL47DGw9JN7FTxKI-ubHyQwZd5CU-Gh9auBdXGhlTWRzLmKywXKqWiqcjPqWy1zlpPi2DF3c-G6GqWYQZPlOBWzmhMDZe93_NrUmGmC4yEaON72yhuOaY0JtRMu9u9C54rlQN3VjQ92/s320/P1140344.jpg" width="180" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHUjNDfvb83z96LuGg6-jFi4CTvqVhzdMO3x5rbjXAt7Cnkc-6zUj0kRRZKs3kh8aFLuBNY3k1_QJNPI18RMSfwWJcnY30LtuFaUlUgjiOeH81wn5wBWSMnzLVUXCAT5xbgJDG4kb0Bvi9/s1600/P1140342.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHUjNDfvb83z96LuGg6-jFi4CTvqVhzdMO3x5rbjXAt7Cnkc-6zUj0kRRZKs3kh8aFLuBNY3k1_QJNPI18RMSfwWJcnY30LtuFaUlUgjiOeH81wn5wBWSMnzLVUXCAT5xbgJDG4kb0Bvi9/s320/P1140342.jpg" width="180" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0Q3DsAQYDS6RPxmapIXKx7ciewNUMhEzImP0Tlwt5phs_7Jm2QdmTyp2wcIeup80F96jzKNqQ-ueb81EvIedtW33m5QxMGF9OJdQc7-0dExq1qhqX8JZhytFVpfUGwT77p2mUlUguQywJ/s1600/P1140343.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0Q3DsAQYDS6RPxmapIXKx7ciewNUMhEzImP0Tlwt5phs_7Jm2QdmTyp2wcIeup80F96jzKNqQ-ueb81EvIedtW33m5QxMGF9OJdQc7-0dExq1qhqX8JZhytFVpfUGwT77p2mUlUguQywJ/s320/P1140343.jpg" width="180" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
De certains de ces parents demeurent ces dossiers de l'OGPU, conservés dans les archives des organes, dans les archives des prisons, étalés devant nous aujourd'hui avec leurs couvertures aux couleurs gaies. <br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSjLaULnJY5HsXakxFBW_kB9MecYVghw57WF4XlcAu1bFANWQCEIFrttCtMj1Zj3T8bFgFdLrWbarZDxj3GLehgW-Tuc62x11OKE2aNBw1A2RlwF_6MghKXv-eRiFXqMU9uSxLDPL6zU6a/s1600/P1150497.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSjLaULnJY5HsXakxFBW_kB9MecYVghw57WF4XlcAu1bFANWQCEIFrttCtMj1Zj3T8bFgFdLrWbarZDxj3GLehgW-Tuc62x11OKE2aNBw1A2RlwF_6MghKXv-eRiFXqMU9uSxLDPL6zU6a/s640/P1150497.jpg" width="640" /></a> </div>
<br />
D'autres en revanche ont survécu aux années staliniennes, mais que savons-nous de leur chemin ? Juste le souvenir des yeux grands ouverts entre le col montant et la coiffe sombre, le souvenir des lèvres serrées, et le trouble qui nous prend en croisant la mémoire d'un regard.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiA80EdQ5iY7ca5R_p0rrKaRHn5c63SKzZRvo2ZuzL8p1SlDvO6yl0WA_TrWy27y8lgmrYgJnCPfXOe0-QTS0chRGSdhmXIRJwtvZB23HVkgnnNLrbLY97pC73BqrYndS42CDoJUpNGmEWr/s1600/P1150308.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiA80EdQ5iY7ca5R_p0rrKaRHn5c63SKzZRvo2ZuzL8p1SlDvO6yl0WA_TrWy27y8lgmrYgJnCPfXOe0-QTS0chRGSdhmXIRJwtvZB23HVkgnnNLrbLY97pC73BqrYndS42CDoJUpNGmEWr/s640/P1150308.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Des enfants aussi, que reste-t-il ? Une ou deux photos comme celles de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lev_Goumilev" target="_blank">Lev Goumilev</a>, le fils des poètes Anna Akhmatova et Nikolai Goumilev, l'enfant promis à la prison et aux camps.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_2DmDldrMwhAKhTLkKVcCse9_D1kBNhbxbmfOVW2MFiO-awow-vBIz5cSSXauT5t3eRqyEuDF19TbkUjaZK2ag7a5GZT1ZlDLcYpuBDM6gMdSxg-y1egCeTZeJxg9iKbG1IbfH1-32j9h/s1600/P1140320.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_2DmDldrMwhAKhTLkKVcCse9_D1kBNhbxbmfOVW2MFiO-awow-vBIz5cSSXauT5t3eRqyEuDF19TbkUjaZK2ag7a5GZT1ZlDLcYpuBDM6gMdSxg-y1egCeTZeJxg9iKbG1IbfH1-32j9h/s640/P1140320.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiNhmJZCAEamI7ofgOHmGc4tMsImHle49HZ6MjjzvaidOOC_JnNH1c7WNFFLfL7mXQQEXch9Rp8cvO0Y8bs1-JKgY5V7G2ogOSgDO65rms-4yxsao9-kVsVKoEPpH_Sle56E-uugjDZDI1/s1600/P1140321.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiNhmJZCAEamI7ofgOHmGc4tMsImHle49HZ6MjjzvaidOOC_JnNH1c7WNFFLfL7mXQQEXch9Rp8cvO0Y8bs1-JKgY5V7G2ogOSgDO65rms-4yxsao9-kVsVKoEPpH_Sle56E-uugjDZDI1/s640/P1140321.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
À ces photos de l'enfant conservées dans l'appartement d'Akhmatova à Saint-Pétersbourg, répond un poème de Tsvetaeva — et plus tard, quand le temps des arrestations sera venu, tout le cycle <i>Requiem</i> d'Akhmatova, sur ces dix-sept mois de 1938 à faire la queue devant les prisons de la ville dans l'espoir d'avoir des nouvelles de son fils.<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
<div style="text-align: left;">
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Имя ребенка — Лев,
Матери — Анна.
В имени его — гнев,
В материнском — тишь.
Волосом он рыж
— Голова тюльпана! —
Что ж, осанна
Маленькому царю. </span></pre>
</div>
<div style="text-align: right;">
Le nom de l'enfant et Lev,</div>
<div style="text-align: right;">
Celui de la mère Anna.</div>
<div style="text-align: right;">
Son nom à lui porte la colère,</div>
<div style="text-align: right;">
Le silence emplit celui de sa mère.</div>
<div style="text-align: right;">
Cheveux roux,</div>
<div style="text-align: right;">
Tête comme une tulipe, </div>
<div style="text-align: right;">
Disons donc "Hosanna"</div>
<div style="text-align: right;">
Au petit tsar.</div>
<pre></pre>
<div style="text-align: left;">
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> Дай ему Бог — вздох
И улыбку матери,
Взгляд — искателя
Жемчугов.
Бог, внимательней
За ним присматривай:
Царский сын — гадательней
Остальных сынов.
</span></pre>
<div style="text-align: right;">
Dieu lui donne le soupir</div>
<div style="text-align: right;">
Et de sa mère le sourire,</div>
<div style="text-align: right;">
Le regard d'un chercheur</div>
<div style="text-align: right;">
De perles,</div>
<div style="text-align: right;">
Dieu, surveille-le</div>
<div style="text-align: right;">
Bien.</div>
<div style="text-align: right;">
Le fils de tsar</div>
<div style="text-align: right;">
Est plus mystérieux que d'autres fils.<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span></div>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Рыжий львеныш
С глазами зелеными,
Страшное наследье тебе нести!</span></pre>
<div style="text-align: right;">
Lionceau roux</div>
<div style="text-align: right;">
Aux yeux verts,</div>
<div style="text-align: right;">
Ton héritage sera lourd !</div>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
Северный Океан и Южный
И нить жемчужных
Черных четок — в твоей горсти!</span></pre>
</div>
</div>
<div style="text-align: right;">
Océan du Nord et du Sud</div>
<div style="text-align: right;">
Le fil de perles d'un chapelet,</div>
<div style="text-align: right;">
Serré dans ton poignet.</div>
<div style="text-align: right;">
<i>24 juin 1916</i></div>
<br />
<br />
Quel héritage, croire, ne pas croire, croire au paradis mais vivre en enfer — et puis un jour, tout s'arrête, on quitte un monde pour un autre, on assiste à la disparition de l'empire familier. Reconstruire, croire ou ne pas croire. Aller de monastère en monastère, là où les jardins figurent le paradis dans le cercle des murs d'enceinte, l'église au centre, toutes ses tours, tous ses bulbes lancés vers le ciel — Jérusalem céleste.<br />
<br />
Entrés dans sous les voûtes de l'église dans la file des pèlerins le cierge en main, nous avançons vers le saint — icônes et fresques nous guident vers le saint, icônes et fresques assombries par le temps, par la fumée des lampes et les mains, les lèvres des fidèles, tous ces saints intercesseurs calmement penchés depuis des siècles vers le Seigneur.<br />
<br />
Les pèlerins attendent longuement pour embrasser la tombe de Serge de Radonèje à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Laure_de_la_Trinit%C3%A9-Saint-Serge" target="_blank">la Trinité-saint-Serge</a>,
défilant devant les merveilles de l'iconostase d'Andreï Roublev et
Daniil Tcherny. Des femmes surtout qui allument lampes et cierges devant les
icônes, quand d'autres chantent de ces voix si hautes et claires de la
liturgie des monastères, glissant de quart de ton en quart de ton comme
le font les oiseaux au fond des forêts.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVUpNjPgWxgeqq6UFFYycJRMMdmEuo2UO772igETR2bTpExY21gDB9E2jipyYGgqgP9ZOkt2NohmmmJcB_OfMPh6PJX_X6efCnyYs1EbNpL2CdrOJzvk9OZ71xGQ7LGf8UqRWK7TPFur5P/s1600/P1140962.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVUpNjPgWxgeqq6UFFYycJRMMdmEuo2UO772igETR2bTpExY21gDB9E2jipyYGgqgP9ZOkt2NohmmmJcB_OfMPh6PJX_X6efCnyYs1EbNpL2CdrOJzvk9OZ71xGQ7LGf8UqRWK7TPFur5P/s640/P1140962.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh32SGfxk8lUXEdaStz4D1XDvi6rbDzjQeqQQLVX_8ijRLP8c3ZMTAsn91HFXD2HJNnsl3y3N8T6nkVAYI4fmvFdS9uHB-KKgBFjfvKrtGJB-t47N-fxqGYOsy6dQikZrKA1Wo_sLiOMPVQ/s1600/P1140963.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh32SGfxk8lUXEdaStz4D1XDvi6rbDzjQeqQQLVX_8ijRLP8c3ZMTAsn91HFXD2HJNnsl3y3N8T6nkVAYI4fmvFdS9uHB-KKgBFjfvKrtGJB-t47N-fxqGYOsy6dQikZrKA1Wo_sLiOMPVQ/s640/P1140963.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Dans les églises, ce sont surtout les femmes qui prient à grands enclins et signes de croix, courbées sur le sarcophage des saints, ployées devant les icônes, étalées sur le dallage devant les reliques. <br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsF9huT-nDKkVuOPp0RM56RbYyo-qU3vndsaNzMx6g2-G6NlSi94iG5aKXyYpda7kDAy9IOHOXOTlMb55xNnDXJbHLj9oF-jTBBLCBnMgVf6l22xS-1g8ca9zF6On_AIPSLcU3Avl7zzxo/s1600/P1140971.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsF9huT-nDKkVuOPp0RM56RbYyo-qU3vndsaNzMx6g2-G6NlSi94iG5aKXyYpda7kDAy9IOHOXOTlMb55xNnDXJbHLj9oF-jTBBLCBnMgVf6l22xS-1g8ca9zF6On_AIPSLcU3Avl7zzxo/s640/P1140971.jpg" width="640" /></a><br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEji6P4uGjV_8nUP4TTyTWn7xAk43mMwZvjbEhjn2oMo_MbZGzOTZO8oXMiP78o-4YiZRAqKk2tb1aMEcsexHVdu0weLZi2JmjUfsfNp3QZNxemBcKTN3rn43J3DYvHeKTj3pNcHusMajz53/s1600/P1140945.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEji6P4uGjV_8nUP4TTyTWn7xAk43mMwZvjbEhjn2oMo_MbZGzOTZO8oXMiP78o-4YiZRAqKk2tb1aMEcsexHVdu0weLZi2JmjUfsfNp3QZNxemBcKTN3rn43J3DYvHeKTj3pNcHusMajz53/s640/P1140945.jpg" width="640" /></a><br />
<br />
Et d'autres femmes qui sans cesse essuient et lavent le sol sur lequel on s'allonge, les objets pieux qu'on touche, les icônes qu'on baise.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6bVBDmYQNuhD6W9V5w0g25G26fQhoCowLWCpI6y8JYwbFVjfa72u900zYNfWnpebkafKf61kHiUrutNMxGKajqNWYZrsw-sS7LKtSUr7OiLNQqBIqGkDyr1Vk1z7qgcheiHbSvWUByeVe/s1600/P1140943.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6bVBDmYQNuhD6W9V5w0g25G26fQhoCowLWCpI6y8JYwbFVjfa72u900zYNfWnpebkafKf61kHiUrutNMxGKajqNWYZrsw-sS7LKtSUr7OiLNQqBIqGkDyr1Vk1z7qgcheiHbSvWUByeVe/s640/P1140943.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUADcnfvJZxBb_88hyphenhyphen2uL_YWRNt25NZr0iKXAjQVh642IOIFIrPp6aSVwuxPQ8wanHleVtcHWK6ZgCEGl4UVJXebqqGQEQiukoPATtuuE3Cap6aLKQ8cOvvTAWllcOIqFV0ppnJ8QIzcj8/s1600/P1140946.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUADcnfvJZxBb_88hyphenhyphen2uL_YWRNt25NZr0iKXAjQVh642IOIFIrPp6aSVwuxPQ8wanHleVtcHWK6ZgCEGl4UVJXebqqGQEQiukoPATtuuE3Cap6aLKQ8cOvvTAWllcOIqFV0ppnJ8QIzcj8/s640/P1140946.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbRpuWN6AvBLJzxxIdX3gXz3WggDGiEvjUAMUb9XImF7Yp_APGP4FOiSa1zeYZwQ-Kp3FjPwvnWEJut1xCDRxO8WtNGhTe1ZHwiId4YK_4IOL4jpdFt9yFSik7_SNPks-dgJZKeUFMs4mn/s1600/P1140944.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbRpuWN6AvBLJzxxIdX3gXz3WggDGiEvjUAMUb9XImF7Yp_APGP4FOiSa1zeYZwQ-Kp3FjPwvnWEJut1xCDRxO8WtNGhTe1ZHwiId4YK_4IOL4jpdFt9yFSik7_SNPks-dgJZKeUFMs4mn/s640/P1140944.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQMk_5YkWYiWGT5WUIbFuKeUD90gdn-u16QjiL3e8MFSaueqmiDtCfNFyX0RiRYTzlHka0NvONV8pPQfhE_q3Kt-BCqDGptkkKPSJ_jI5hkPCschlIsDBkl7sRKV22vZtzhPmyBouKYnfr/s1600/P1140947.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQMk_5YkWYiWGT5WUIbFuKeUD90gdn-u16QjiL3e8MFSaueqmiDtCfNFyX0RiRYTzlHka0NvONV8pPQfhE_q3Kt-BCqDGptkkKPSJ_jI5hkPCschlIsDBkl7sRKV22vZtzhPmyBouKYnfr/s640/P1140947.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Dehors, le parfum des pommes a envahi le jardin envahi d'oiseaux. Dedans, l'odeur de la cire et de l'encens se mêle aux chants des nonnes.<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfR09SHWaqV7q-sHeBx1OO-zQOGerr_l65Kd-GgxPcnLjJ86uok6Z_7mCNwmF0b3DuxGoNhmMrZtiUzs7vPYnzhb42kn6EjFKFi1qtCzy27CWNZqAuqegsSt7S6EHd1kAL3g3sbQThRCcn/s1600/P1150357.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfR09SHWaqV7q-sHeBx1OO-zQOGerr_l65Kd-GgxPcnLjJ86uok6Z_7mCNwmF0b3DuxGoNhmMrZtiUzs7vPYnzhb42kn6EjFKFi1qtCzy27CWNZqAuqegsSt7S6EHd1kAL3g3sbQThRCcn/s640/P1150357.jpg" width="640" /></a> <br />
<br />
Les cierges sont le signe le plus visible de la présence des saints intercesseurs, un saint par jour, des saints si proches que leur image même peut s'effacer. On brûle des cierges ici devant l'iconostase vide, car là où les yeux incrédules ne voient rien, la foi sait reconnaître les traces de l'icône.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMpOx-bPILob_u1QZN9Uz-SUahHKB4fnaF5aEcTh5AOGy3gBEa6ESB2GwA0rk43PUxQRbdovzxAKpA4kiVCr_beGzIHPAQ2ZDCGfhaogL1H_PYjbxmae5fjKcICsr2pAqHg3Xu_IeN_De1/s1600/P1150104.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMpOx-bPILob_u1QZN9Uz-SUahHKB4fnaF5aEcTh5AOGy3gBEa6ESB2GwA0rk43PUxQRbdovzxAKpA4kiVCr_beGzIHPAQ2ZDCGfhaogL1H_PYjbxmae5fjKcICsr2pAqHg3Xu_IeN_De1/s640/P1150104.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXKQd9YBlc0QoVanCqt-XdXf0V8JjkjR0j-rkSh5_OVg_KzFQtItgERaR0CtbL-2NytV7wxCpCkDPyQLekjBc9tzfylebfxV8cIgk-ltWLFqpKLPm26kIoGx61GZbWwcukXpjR237Eo_kc/s1600/P1150105.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1202" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXKQd9YBlc0QoVanCqt-XdXf0V8JjkjR0j-rkSh5_OVg_KzFQtItgERaR0CtbL-2NytV7wxCpCkDPyQLekjBc9tzfylebfxV8cIgk-ltWLFqpKLPm26kIoGx61GZbWwcukXpjR237Eo_kc/s640/P1150105.jpg" width="480" /></a></div>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgofbrzLbuFVKSyQDUHqSUxoZ6wBSutoEH3CUyGyorS798ELrpcIvxIyy5FhLE3R86NtFszWcgiW7JvU4y0rHSvZiPZkxqLOUuONjUA3sF8dpiVoBUyViwpJaimNCbO5By_S2TwJVtiJ11T/s1600/P1150361.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgofbrzLbuFVKSyQDUHqSUxoZ6wBSutoEH3CUyGyorS798ELrpcIvxIyy5FhLE3R86NtFszWcgiW7JvU4y0rHSvZiPZkxqLOUuONjUA3sF8dpiVoBUyViwpJaimNCbO5By_S2TwJVtiJ11T/s640/P1150361.jpg" width="640" /></a><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8Z4Jl9oxnHVEBLnS4JeOIzEUEvmR1lO6cfWQXbs-t6eKb8lRfXSXk8EDDvE6eQwUTJACLxYyb3WwbPQJIv35jbtKFnlky4xTQtdcnQb2cZnRHRyR612gywpSbPipPGHC6IFzNLB6jW37R/s1600/P1150106.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8Z4Jl9oxnHVEBLnS4JeOIzEUEvmR1lO6cfWQXbs-t6eKb8lRfXSXk8EDDvE6eQwUTJACLxYyb3WwbPQJIv35jbtKFnlky4xTQtdcnQb2cZnRHRyR612gywpSbPipPGHC6IFzNLB6jW37R/s640/P1150106.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<div class="post_content" itemprop="articleBody">
В день Благовещенья<br />
Руки раскрещены,<br />
Цветок полит чахнущий,<br />
Окна настежь распахнуты, —<br />
Благовещенье, праздник мой!<br />
<div style="text-align: right;">
Le jour de l'Annonciation,</div>
<div style="text-align: right;">
Les bras en croix,</div>
<div style="text-align: right;">
La fleur mourante est arrosée,</div>
<div style="text-align: right;">
Les fenêtres sont grandes ouvertes,</div>
<div style="text-align: right;">
L'Annonciation c'est ma fête !</div>
В день Благовещенья<br />
Подтверждаю торжественно:<br />
Не надо мне ручных голубей, лебедей, орлят!<br />
— Летите, куда глаза глядят<br />
В Благовещенье, праздник мой!<br />
<div style="text-align: right;">
Le jour de l'Annonciation</div>
<div style="text-align: right;">
Je l'affirme solennellement, aucun besoin</div>
<div style="text-align: right;">
De colombes apprivoisées, de cygnes, d'aiglons !</div>
<div style="text-align: right;">
Envolez-vous où bon vous semble,</div>
<div style="text-align: right;">
L'Annonciation c'est ma fête.</div>
В день Благовещенья<br />
Улыбаюсь до вечера,<br />
Распростившись с гостями пернатыми.<br />
— Ничего для себя не надо мне<br />
В Благовещенье, праздник мой!<br />
<i>23 марта 1916</i></div>
<div style="text-align: right;">
Le jour de l'Annonciation</div>
<div style="text-align: right;">
Je souris jusqu'au soir.</div>
<div style="text-align: right;">
J'ai fait mes adieux à mes invités ailés,</div>
<div style="text-align: right;">
Pour moi, je n'ai besoin de rien,</div>
<div style="text-align: right;">
L'Annonciation c'est ma fête.</div>
<div style="text-align: right;">
<i>23 mars 1916</i></div>
<br />
Une icône, une, tout de même. L'intercession justement de tous les saints pour qu'Elle nous entende.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8GJgH3TYZxN8xEi4tXsC5PHaiMUBkuUf8v5LlxOXMxRDrMHb4rvGJnHb9Hwp8oaIDDlzIP8z4csUf70TwlHqhKENkP_wRccLRdPF48t7BjZQAcunDg-WJaqhsVcUZod4TGMvKrKzzl6au/s1600/P1150084.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1247" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8GJgH3TYZxN8xEi4tXsC5PHaiMUBkuUf8v5LlxOXMxRDrMHb4rvGJnHb9Hwp8oaIDDlzIP8z4csUf70TwlHqhKENkP_wRccLRdPF48t7BjZQAcunDg-WJaqhsVcUZod4TGMvKrKzzl6au/s640/P1150084.jpg" width="498" /></a></div>
<br />
Dans ces monastères partout poussent les pommiers, alignés sous les murailles, les branches soutenues par de longues perches. Les pommes mûres roulent dans l'herbe vers les mains qui les ramassent. Ce sont les pommes de la Trinité à Serguiev-Possad, les pommes de la Dormition à Pereslav-Zalesski, les pommes de Borissoglebski, les pommes du kremlin de Rostov — j'en oublie.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjl78ZQCWXgxo5b688Fm_Cg101W_JfsR0I1MgjSrG9Sih65-dvRcaG-WEFlu_j5WXIM35AL0KtWvvkJtFmzD_TPNYepET9zsgpf22YVO262gl5j3a8KpW-jxjj3dxyjeRqu83ZHOC1r74zQ/s1600/P1150136.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1202" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjl78ZQCWXgxo5b688Fm_Cg101W_JfsR0I1MgjSrG9Sih65-dvRcaG-WEFlu_j5WXIM35AL0KtWvvkJtFmzD_TPNYepET9zsgpf22YVO262gl5j3a8KpW-jxjj3dxyjeRqu83ZHOC1r74zQ/s640/P1150136.jpg" width="480" /></a></div>
<br />
Aux portes des réfectoires, les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Trapezna%C3%AFa" target="_blank">trapeznaïa</a>, les femmes déposent leurs seaux de pommes. Dans les galeries closes et chaudes des églises, les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Paperte" target="_blank">papertes</a>,
les pommes diffusent leur parfum entêtant et bientôt un peu sure. <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibaHAFcVbD6rm0zxIBgJqxXbqUAgt2Eujp5L89GZJAcxRzjY-S6tFaKGodTvdzzr9dUVokccuOuRb8Z3L3WP5x-rg2yGfoyoxB_nsk9KMsW1ZiToFjZYzPgc9WzsGEYCX81f5kP9Ms-ZtV/s1600/P1150225.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibaHAFcVbD6rm0zxIBgJqxXbqUAgt2Eujp5L89GZJAcxRzjY-S6tFaKGodTvdzzr9dUVokccuOuRb8Z3L3WP5x-rg2yGfoyoxB_nsk9KMsW1ZiToFjZYzPgc9WzsGEYCX81f5kP9Ms-ZtV/s640/P1150225.jpg" width="640" /></a> <br />
<br />
Il y a
un samovar dans un coin, une barrique de kvas à côté, une ou deux
marmites, et des chats qui attendent, sagement hermétiques. Sans doute ne veulent-ils pas de pommes, eux.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlLKEZhE6dX4MdyPVs1f1FPRBYh0Q-Co43j05bDtHsFSQVakAGkkJBOvpvksQGKzkbTxyC1327QeIj3mRzVaDXdXEFY8_tSGg6wcsQKf_qlJfMBoiMwel9r1zABzlkRm_B5BTtXvp91wc8/s1600/P1150222.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlLKEZhE6dX4MdyPVs1f1FPRBYh0Q-Co43j05bDtHsFSQVakAGkkJBOvpvksQGKzkbTxyC1327QeIj3mRzVaDXdXEFY8_tSGg6wcsQKf_qlJfMBoiMwel9r1zABzlkRm_B5BTtXvp91wc8/s640/P1150222.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Sous les pommiers, dans les monastères, dans ces petites villes assoupies au bord de la Volga, il n'y a pas que des chats et des pèlerins. On rencontre des cyclistes, des familles qui pique-niquent, et des enfants encore.<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOye0fBzFb5HANjjju_JpgM9WqMWjUVVhyphenhyphenrRMP3YbjFEiIdk5uFSDtE8XEIqkYKwoXeKxPxpQVQEeyUm_revh2_jGWjQ1ZLQ2QdBKet6d3bd2LNKzGEA3sdU1jnRkObd1XxMQroHTD1_Ij/s1600/P1150533.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOye0fBzFb5HANjjju_JpgM9WqMWjUVVhyphenhyphenrRMP3YbjFEiIdk5uFSDtE8XEIqkYKwoXeKxPxpQVQEeyUm_revh2_jGWjQ1ZLQ2QdBKet6d3bd2LNKzGEA3sdU1jnRkObd1XxMQroHTD1_Ij/s640/P1150533.jpg" width="640" /></a> <br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjScSFy-uS4fSCu71zyVXfImF-uyO9A4nSmYwdE1HQ3TzMqSSbsDlOpScR7WhaJtjol_qk7TooiSCzFVJX25WR9AmBpPqp_s9nh9qXEXyspu2SIlBS1ro934C93YXx5kAQZokKWGnKPIqN4/s1600/P1150152.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjScSFy-uS4fSCu71zyVXfImF-uyO9A4nSmYwdE1HQ3TzMqSSbsDlOpScR7WhaJtjol_qk7TooiSCzFVJX25WR9AmBpPqp_s9nh9qXEXyspu2SIlBS1ro934C93YXx5kAQZokKWGnKPIqN4/s640/P1150152.jpg" width="640" /></a> </div>
<br />
Des enfants comme ce petit garçon à Mychkine qui, suivi de son chien, dévalait la pente à bicyclette vers la Volga.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxG58C4yh8yAS73LtUL04xjG5lVwEV7DAGwiahyphenhyphen6ZKOpY4Gx-EoTuZOYzKizIiCvl-cjb24YgwddKyGjfqvX3FKwpEtwkJAJfzpbIOUcNUuukiCVi_oFT6ALfsc0WmidUBgaY-dP7QI6fb/s1600/P1150242.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1169" data-original-width="1600" height="466" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxG58C4yh8yAS73LtUL04xjG5lVwEV7DAGwiahyphenhyphen6ZKOpY4Gx-EoTuZOYzKizIiCvl-cjb24YgwddKyGjfqvX3FKwpEtwkJAJfzpbIOUcNUuukiCVi_oFT6ALfsc0WmidUBgaY-dP7QI6fb/s640/P1150242.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDvlcKeW862QJSQp1HVYn5Yu7btewOt8FUBOg-ivwfmRQxHQU6E0skA3jP_LXFlxz4wje1IXQpPAZjpwfaA-JMlX1mtIF1iNE9-0e277LvSMnkTDNhU0DIlJbJaNa37EqzJISdhUUiAbUv/s1600/P1150243.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1164" data-original-width="1600" height="464" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDvlcKeW862QJSQp1HVYn5Yu7btewOt8FUBOg-ivwfmRQxHQU6E0skA3jP_LXFlxz4wje1IXQpPAZjpwfaA-JMlX1mtIF1iNE9-0e277LvSMnkTDNhU0DIlJbJaNa37EqzJISdhUUiAbUv/s640/P1150243.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_BOR7Jg2N-jTc4dAizA4gBeiZYLdcKmCWcveBP1Uj0Hy4wQJvaC8J-u7LvpcnYA2R_ubBaGLywl2qeqWee8V44hGGchaqPNTfj-Mt5rrSNUl1R7vCTc7t77Rr6txmAl51w7UshsJyEG4o/s1600/P1150244.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1056" data-original-width="1600" height="422" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_BOR7Jg2N-jTc4dAizA4gBeiZYLdcKmCWcveBP1Uj0Hy4wQJvaC8J-u7LvpcnYA2R_ubBaGLywl2qeqWee8V44hGGchaqPNTfj-Mt5rrSNUl1R7vCTc7t77Rr6txmAl51w7UshsJyEG4o/s640/P1150244.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Des enfants vivants ici — un enfant mort là, encore un. Enfant peut-être assassiné, cet autre petit garçon : le tsarévitch Dimitri, dernier fils d'Ivan le Terrible, dont la mort en 1591 à Ouglitch déclencha le long <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Temps_des_troubles_(Russie)" target="_blank">Temps des troubles</a>. Un enfant si absent ici, sous les fresques de l'église <span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: small;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Prince-Dimitri-sur-le-Sang-Vers%C3%A9" target="_blank">saint Dimitri-sur-le-Sang-Versé</a></span></span>, que son image même a disparu : de l'icône ne survit que l'oklad, cette couverture d'argent repoussé qui pour protéger l'icône n'en laisse plus voir que le visage et les mains. Sous l'icône, le cercueil-traineau qui a servi à ramener le corps à Moscou ; derrière elle, les fresques qui au XVIIIe ont retracé sa vie ; dans la pièce voisine, la cloche qui fut fouettée pour avoir transmis la nouvelle de la mort de l'enfant, sa langue de bronze arrachée, ses restes exilés quelque part en Sibérie — aujourd'hui bien assise dans l'église, telle le dernier témoin.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjot_LhmWuX1-aDpc9yGMwUOBcWjMxOAgBvkWgXYNd7NMnEG_Iz1C3b6eysjHasrox8kVdg-xCXfXlKr6NQ5X2nLyTDhoKALkouXQ9kyuxP9YHRojYss1Kb9bRhLGDB0QFW20HQNFfM8JkD/s1600/P1150193.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1284" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjot_LhmWuX1-aDpc9yGMwUOBcWjMxOAgBvkWgXYNd7NMnEG_Iz1C3b6eysjHasrox8kVdg-xCXfXlKr6NQ5X2nLyTDhoKALkouXQ9kyuxP9YHRojYss1Kb9bRhLGDB0QFW20HQNFfM8JkD/s640/P1150193.jpg" width="512" /></a></div>
<br />
<div class="post_content" itemprop="articleBody">
Радость — что сахар,<br />
Нету — и охаешь,<br />
А завелся́ как —<br />
Через часочек:<br />
Сладко, да тошно!</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
La joie, c'est comme le sucre,</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Si on en manque — on se plaint !</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Et si on a,</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Au bout d'une heure</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
On est gavé !</div>
Горе ты горе, — соленое море!<br />
Ты и накормишь,<br />
Ты и напоишь,<br />
Ты и закружишь,<br />
Ты и отслужишь!<br />
<i>9 ноября 1918</i><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Le malheur, ô malheur — mer salée !</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Tu donnes à manger,</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Tu donnes à boire,</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Tu berces,</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Tu sers — à mort !</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
<i>9 novembre 1918</i></div>
<br />
<br />
Des enfants, des chats, des pommiers, le ciel chargé de pluie, des maisons de bois, des rivières et des étangs au pied des églises. Les bergeronnettes près des flaques d'eau, les nichoirs à sansonnets dans les jardins, contre les palissades, les pigeons sur les toits, les étourneaux en nuages au-dessus des arbres. Les flaques après la pluie, la végétation foisonnante, la forêt jamais loin.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5c_oWEr-wA2ND6pgORMFW46AWhfu2Mh4N2_FC-lrdTDTTSykHDC7TsAoE6coZdxzmHtN2WYkxZa5bGubyBVJ4IGs87TzLTYWVi1rvGVKOIeGzXVnOofrfYKM06hjshV3mZoR3iMsw-yhg/s1600/P1150027.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5c_oWEr-wA2ND6pgORMFW46AWhfu2Mh4N2_FC-lrdTDTTSykHDC7TsAoE6coZdxzmHtN2WYkxZa5bGubyBVJ4IGs87TzLTYWVi1rvGVKOIeGzXVnOofrfYKM06hjshV3mZoR3iMsw-yhg/s640/P1150027.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUygdEaLS_qOmZTd4UbyZXzsONOb4JaVHUstcEyDdJZCaT_7cMbqFLmTnO4132EFyShcWQsbievOK6wK06E39nddCNUg9PNOdqvvHtp3BBAjfkd3bYTAEUZvcO6nnr4SyY0CS6yU_p8Xx-/s1600/P1150157.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUygdEaLS_qOmZTd4UbyZXzsONOb4JaVHUstcEyDdJZCaT_7cMbqFLmTnO4132EFyShcWQsbievOK6wK06E39nddCNUg9PNOdqvvHtp3BBAjfkd3bYTAEUZvcO6nnr4SyY0CS6yU_p8Xx-/s640/P1150157.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPXwrGBV6FbkWNvi4CXyiPnbIeQVt5NbuZ311-dGIJrcSPeKYxEjil7snBxkgycbHnbfNHVYY5tzj8uP6GFs8he8YGiEZpa3VggFtove8mRYkrqSNozA2TP6x32eZV7LLtCPFdDZ4bOQRL/s1600/P1150227.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPXwrGBV6FbkWNvi4CXyiPnbIeQVt5NbuZ311-dGIJrcSPeKYxEjil7snBxkgycbHnbfNHVYY5tzj8uP6GFs8he8YGiEZpa3VggFtove8mRYkrqSNozA2TP6x32eZV7LLtCPFdDZ4bOQRL/s640/P1150227.jpg" width="640" /></a></div>
</div>
<div class="post_content" itemprop="articleBody">
<br />
Un corbeau aussi, qui nargue le chat, et des pommes suspendues derrière la vitre.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrExwqEnKVOYZcMmYz90XP-cpiJsIepfJg1ThLPV0bMY3kNcdZBOrWrgGbiSjIh96L-krp1jpJFw1jUll17Gyc2L0c4PeMpOk1oiZfCkUDKeTRm7qCjGW2RwKaFhy4dbjtGkWKNF2esb6_/s1600/P1150275.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrExwqEnKVOYZcMmYz90XP-cpiJsIepfJg1ThLPV0bMY3kNcdZBOrWrgGbiSjIh96L-krp1jpJFw1jUll17Gyc2L0c4PeMpOk1oiZfCkUDKeTRm7qCjGW2RwKaFhy4dbjtGkWKNF2esb6_/s640/P1150275.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvFJn2XAbNHsyrWLGmxfzX5OOLw_5KoW-QjGa1OOr1yD3zLQnY1O8fIFdo0xxU5LQ8ZkDHDETtaQye9XXTJkS_41XHSLL0fc5-w4ddsM8Bk5Br1NthydrkcEtTXkP5afYtM7gPabw8sHEh/s1600/P1150226.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvFJn2XAbNHsyrWLGmxfzX5OOLw_5KoW-QjGa1OOr1yD3zLQnY1O8fIFdo0xxU5LQ8ZkDHDETtaQye9XXTJkS_41XHSLL0fc5-w4ddsM8Bk5Br1NthydrkcEtTXkP5afYtM7gPabw8sHEh/s640/P1150226.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWWmSGTyg-q26YU2kf05ZpuxULYZT-D-TAlcV6IZvKn4P3uxEERkqMeRkzXqCqbaEWcyXbFrOzFEQ8-0lpshyphenhyphen1HCgDJm9-i9e2cu2BkVSS5iViWnHp7v1Xt8QbuHnsa_-rw6BvKO_fsK6Y/s1600/P1150149.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWWmSGTyg-q26YU2kf05ZpuxULYZT-D-TAlcV6IZvKn4P3uxEERkqMeRkzXqCqbaEWcyXbFrOzFEQ8-0lpshyphenhyphen1HCgDJm9-i9e2cu2BkVSS5iViWnHp7v1Xt8QbuHnsa_-rw6BvKO_fsK6Y/s640/P1150149.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaX9n5qYaqSRnGr5_pAE6Hwt4dTJBFdedWC4KkXIKCy9cTY4XS25oCU4e0oH4ZhpQMncrDPZ-OXQUrmGQ2RNOhVYNMh7n8rykQj4Hg4CkDXw3xtAkMBKU8hvoiHCjk3MP6dHcHElFdZRQz/s1600/P1150158.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaX9n5qYaqSRnGr5_pAE6Hwt4dTJBFdedWC4KkXIKCy9cTY4XS25oCU4e0oH4ZhpQMncrDPZ-OXQUrmGQ2RNOhVYNMh7n8rykQj4Hg4CkDXw3xtAkMBKU8hvoiHCjk3MP6dHcHElFdZRQz/s640/P1150158.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Только закрою горячие веки —
Райские розы, райские реки…</span></pre>
<div style="text-align: right;">
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Aussitôt que je clos mes paupières chaudes :</span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Roses du paradis, fleuves de l'Éden…</span></pre>
</div>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Где-то далече,
Как в забытьи,
Нежные речи
Райской змеи.</span></pre>
<div style="text-align: right;">
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quelque part, loi,</span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Comme oubliés,</span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Discours tendres</span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Du serpent de l'Éden. </span></pre>
</div>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">И узнаю,
Грустная Ева,
Царское древо
В круглом раю.<i> </i></span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>20 января 1917</i></span></pre>
<div style="text-align: right;">
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je reconnais,</span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ève triste,</span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'arbre royal</span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Du rond paradis.</span></pre>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>20 janvier 1917 </i></span></pre>
</div>
</div>
<pre><i> </i></pre>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYFMupxqkz1Z-gV9Jzi3j4ixeTsvegq5FSYo9DqITzh5Md40J3VZNRwSe-W7NFdD_MIuHUJpnppbM4EW9bc4Dtb0GLDF7G32AgjChQZUcK43Ba0J9ED32YWjSYKCR87ELy2OkGr4pYIlDe/s1600/P1150088.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYFMupxqkz1Z-gV9Jzi3j4ixeTsvegq5FSYo9DqITzh5Md40J3VZNRwSe-W7NFdD_MIuHUJpnppbM4EW9bc4Dtb0GLDF7G32AgjChQZUcK43Ba0J9ED32YWjSYKCR87ELy2OkGr4pYIlDe/s640/P1150088.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Des pommiers encore qui cachent la maison. Les verges d'or au-dessus de la clôture verte.<br />
<br />
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Два дерева хотят друг к другу.
Два дерева. Напротив дом мой.
Деревья старые. Дом старый.
Я молода, а то б, пожалуй,
Чужих деревьев не жалела.
</span></pre>
<div style="text-align: right;">
Deux arbres cherchent à se rapprocher.<br />
Deux arbres. Ma maison est en face.</div>
<div style="text-align: right;">
Une vieille maison et de vieux arbres.</div>
<div style="text-align: right;">
Je suis jeune, sinon sans doute,</div>
<div style="text-align: right;">
Serais-je sans regrets pour les arbres étrangers.</div>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">То, что поменьше, тянет руки,
Как женщина, из жил последних
Вытянулось, — смотреть жестоко,
Как тянется — к тому, другому,
Что старше, стойче и — кто знает? —
Еще несчастнее, быть может.</span></pre>
<div style="text-align: right;">
Le moins grand tend les bras,</div>
<div style="text-align: right;">
Comme une femme, de toutes ses forces.</div>
<div style="text-align: right;">
Si tendu qu'on a du mal à le regarder</div>
<div style="text-align: right;">
Se tendre tant vers l'autre !</div>
<div style="text-align: right;">
Le plus âgé, plus droit, qui sait ?</div>
<div style="text-align: right;">
Peut-être le plus malheureux des deux.</div>
<pre><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Два дерева: в пылу заката
И под дождем — еще под снегом —
Всегда, всегда: одно к другому,
Таков закон: одно к другому,
Закон один: одно к другому.
<i>Август 1919</i></span></pre>
<div style="text-align: right;">
Deux arbres : dans le feu du soleil couvhant</div>
<div style="text-align: right;">
Et sous la pluie, et sous la neige aussi,</div>
<div style="text-align: right;">
Toujours et encore, l'un vers l'autre !</div>
<div style="text-align: right;">
Telle est la loi, l'un vers l'autre</div>
<div style="text-align: right;">
Une même loi : l'un près de l'autre.</div>
<div style="text-align: right;">
<i>Août 1919</i></div>
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1TJwM1hIlT6TyXayEIIA9GUJB4NvmlsPNcDnV83bG5TzehhlBgb0HQTpymR1J5enSYecf6XNgGC65h8NSPB80eClD0IpMto5JoR7iB4mw1l9IT2L-7CaaAcBFPB0sKFHvq7FSnAA_v1vJ/s1600/P1150510.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1TJwM1hIlT6TyXayEIIA9GUJB4NvmlsPNcDnV83bG5TzehhlBgb0HQTpymR1J5enSYecf6XNgGC65h8NSPB80eClD0IpMto5JoR7iB4mw1l9IT2L-7CaaAcBFPB0sKFHvq7FSnAA_v1vJ/s640/P1150510.jpg" width="640" /></a><br />
<br />
Des pommiers, l'odeur douceâtre des pommes. Et le reflet des églises dans les étangs.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnS-MQgH8vd1jiaOld_X2Fn_tQIqhfNgECkf0Dtyspcc2t5_ZdWOwOiIYWMMeqKhmt5qlkG1T1q7g4ULHNnf6G1NohNzaBUctyPYHApjTDzaKd30s4Mzg2GafOtNRXYmlgQmSpvCNHNqB2/s1600/P1150658.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnS-MQgH8vd1jiaOld_X2Fn_tQIqhfNgECkf0Dtyspcc2t5_ZdWOwOiIYWMMeqKhmt5qlkG1T1q7g4ULHNnf6G1NohNzaBUctyPYHApjTDzaKd30s4Mzg2GafOtNRXYmlgQmSpvCNHNqB2/s640/P1150658.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<div class="post_content" itemprop="articleBody">
Идет по луговинам лития.<br />
Таинственная книга бытия<br />
Российского — где судьбы мира скрыты —<br />
Дочитана и наглухо закрыта.</div>
<div style="text-align: right;">
Et l'office se déroule dans les prés,</div>
<div style="text-align: right;">
Le livre mystérieux — existence de la Russie</div>
<div style="text-align: right;">
Où les destinées du monde sont cachées,</div>
<div style="text-align: right;">
Est bien fini et refermé.</div>
И рыщет ветер, рыщет по степи́:<br />
— Россия! — Мученица! — С миром — спи!<br />
<i>30 марта 1918</i><br />
<div style="text-align: right;">
Le vent féroce balaie la steppe :</div>
<div style="text-align: right;">
Russie — martyre, repose — en paix !</div>
<div style="text-align: right;">
<i>30 mars 1918</i></div>
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmYKsk-hfEhqRufIdqraV9Vrmz-5UwE8XIov6mkk6ztq5aA64ixhPchURkEGDK_TbSun3qpBkxKXWTuJtZCAVACqBAT6vaAH0soSMAd9hyFiJeycU1FaaJCeIIynYNGi4TKA-pe0Zb4MH8/s1600/P1150516.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmYKsk-hfEhqRufIdqraV9Vrmz-5UwE8XIov6mkk6ztq5aA64ixhPchURkEGDK_TbSun3qpBkxKXWTuJtZCAVACqBAT6vaAH0soSMAd9hyFiJeycU1FaaJCeIIynYNGi4TKA-pe0Zb4MH8/s640/P1150516.jpg" width="640" /></a> <br />
<br />
Des arbres enfin, à l'infini.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpvgk__Rxl7p2MKooWoy-c3s0BrcI8Iao219EjbpX-mG2oamcdNQ2gPKevQhDwqeSXtLyYKSiB1sx6JE0h2Pr7dhXIxOsZtILwmT9yPbbwsT3ZzNiEyPkR9F9nbx4BziNkcZYtPr2esLVo/s1600/P1150460.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpvgk__Rxl7p2MKooWoy-c3s0BrcI8Iao219EjbpX-mG2oamcdNQ2gPKevQhDwqeSXtLyYKSiB1sx6JE0h2Pr7dhXIxOsZtILwmT9yPbbwsT3ZzNiEyPkR9F9nbx4BziNkcZYtPr2esLVo/s640/P1150460.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgM-FVLfi8YhMZeNp61ttd1zm1SuYHU6bS8fP9G2rHupWG-zFEM9RJJT3Li_p0Fc3mlrJej7XbQFLEOF0_dio2NA3tpb1legOja200k8DvlZ8p7w2eFoUSdPni279RtJhZ60bm7uP9u5cNZ/s1600/P1150458.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1202" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgM-FVLfi8YhMZeNp61ttd1zm1SuYHU6bS8fP9G2rHupWG-zFEM9RJJT3Li_p0Fc3mlrJej7XbQFLEOF0_dio2NA3tpb1legOja200k8DvlZ8p7w2eFoUSdPni279RtJhZ60bm7uP9u5cNZ/s640/P1150458.jpg" width="480" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcxT4M69MannrJ4_xm9mxSeZxw6F2G8tlBITedoDT3Vn9yFVuvI_aspJ4iEOHvI_kfWzM4YG1TiAsG_XLDcxeAGpncH0d_-S4jKRAoY4FTPHEJk6xga3Lm3ft1Hzcu5y93tFhDy16HhkFQ/s1600/P1150459.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1202" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcxT4M69MannrJ4_xm9mxSeZxw6F2G8tlBITedoDT3Vn9yFVuvI_aspJ4iEOHvI_kfWzM4YG1TiAsG_XLDcxeAGpncH0d_-S4jKRAoY4FTPHEJk6xga3Lm3ft1Hzcu5y93tFhDy16HhkFQ/s640/P1150459.jpg" width="480" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisFNj7t0dMK7JCx1vH-2rcGE1fKKejHMngOvhL-5lQ-KiiyttqK6SWIRRtWMviycGRTEP_YEJcOIavJMdZ4ZNzsDnRnMeqlqd8ggvspD2CGgmT_iwvvm58k9YcsAY09qwiLxYI_zg6Cfap/s1600/P1150457.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisFNj7t0dMK7JCx1vH-2rcGE1fKKejHMngOvhL-5lQ-KiiyttqK6SWIRRtWMviycGRTEP_YEJcOIavJMdZ4ZNzsDnRnMeqlqd8ggvspD2CGgmT_iwvvm58k9YcsAY09qwiLxYI_zg6Cfap/s640/P1150457.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9Jn4DhgvWUbKUPX0Pah2zbMJnHfC2KiAk2dOT0jE-7jfXYq72-wi24VhZvrDxv0pXxkBP6x136CfStqH0QOhel29ERz1VbzEu7gRfV6kixM7tYcmOSglxbSgYejldlvHLOENVemJrzTDb/s1600/P1150457.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1202" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9Jn4DhgvWUbKUPX0Pah2zbMJnHfC2KiAk2dOT0jE-7jfXYq72-wi24VhZvrDxv0pXxkBP6x136CfStqH0QOhel29ERz1VbzEu7gRfV6kixM7tYcmOSglxbSgYejldlvHLOENVemJrzTDb/s640/P1150457.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<span style="font-size: x-small;">Les poèmes de Marina Tsvetaeva sont traduits par Véronique Lossky (éditions des Syrtes, 2015). </span><i></i><br />
<i><br /></i>
<span style="font-size: x-small;">Cimetière et verger de Kolomenskoïe</span><i> </i><span style="font-size: x-small;">à Moscou.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Deux albums photo sans nom ni date (années 1910-1930 ?)</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Dossiers d'enquêtes de l'OGPU, Musée de la prison de Souzdal. </span><i></i><br />
<span style="font-size: x-small;">Musée d'histoire politique, Saint-Pétersbourg.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Monastère de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Laure_de_la_Trinit%C3%A9-Saint-Serge" target="_blank">Serguiev Possad</a>.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Kremlin de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Rostov_Veliki" target="_blank">Rostov le Grand</a>. </span><br />
<span style="font-size: x-small;">Monastère des saints Boris et Gleb à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Monast%C3%A8re_Saint-Boris-et-Saint-Gleb_(Borissoglebski)" target="_blank">Borissoglebski</a>.</span><br />
<span style="font-size: x-small;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Prince-Dimitri-sur-le-Sang-Vers%C3%A9" target="_blank">Église saint Dimitri-sur-le-Sang-Versé</a> à Ouglitch.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Église de l'Intercession de la Vierge sur la Nerl à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bogolioubovo" target="_blank">Bogolioubovo</a>. </span><br />
<span style="font-size: x-small;">Et diverses forêts, maisons et églises à Pereslav-Zalevsski, Rostov le Grand, Ouglitch, Mychkine, Souzdal.</span></div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-65602666167003784022019-07-29T16:30:00.000+02:002019-07-29T16:30:26.469+02:00Loin vers le sud, là où les morts<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6RP0PIKAddocfcoiFsZQxW-KP2ckVRAGEpSfNRsf4g0shtZ5l_GYzhAOtiOmrRGhnS5scQ3Wkyyc3z_smdU6IGj3e6OZxiYhUSMGstMDQA_VoHUpQTdP08mbukrHWw3TemnE1lhY7qcBK/s1600/P1270061.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6RP0PIKAddocfcoiFsZQxW-KP2ckVRAGEpSfNRsf4g0shtZ5l_GYzhAOtiOmrRGhnS5scQ3Wkyyc3z_smdU6IGj3e6OZxiYhUSMGstMDQA_VoHUpQTdP08mbukrHWw3TemnE1lhY7qcBK/s640/P1270061.jpg" width="640" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">C'est une chambre dans la pénombre.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Des armoires, de la vaisselle, des ustensiles de cuisine.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5Ll87Q-LSIPFhD2_o5xqiEXEK2d1CMMepGUJmFZC5LFnk5Omo1itbJMZNzg1VIkz2W5B_qLXGyi3tH-4BinaWKzZKMk-qh49LYLqte4s21QM_jQV0mmGlN9s2I-WrazpzptibL17U1MSt/s1600/P1270049.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5Ll87Q-LSIPFhD2_o5xqiEXEK2d1CMMepGUJmFZC5LFnk5Omo1itbJMZNzg1VIkz2W5B_qLXGyi3tH-4BinaWKzZKMk-qh49LYLqte4s21QM_jQV0mmGlN9s2I-WrazpzptibL17U1MSt/s640/P1270049.jpg" width="480" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Une flaque sous la plante verte posée à l'ombre des persiennes. Une femme est passée là il y a quelques minutes, un arrosoir en zinc à la main, les gouttes roulent sur les carreaux bruns.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiD-KPDrnyP5-GEMVp0kT9Ck4SHDTIpabt-n8prtRVWpcmxMhXlWnJH1T0HhT-qQ8tc6T3bU50jwV-Gw9u0Y5oHlsIRk4n0XD6Ht89V6udmgm-vWFxgS1JiTOp9M4AwrzpkYnrTzlTzYAHm/s1600/P1270051.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiD-KPDrnyP5-GEMVp0kT9Ck4SHDTIpabt-n8prtRVWpcmxMhXlWnJH1T0HhT-qQ8tc6T3bU50jwV-Gw9u0Y5oHlsIRk4n0XD6Ht89V6udmgm-vWFxgS1JiTOp9M4AwrzpkYnrTzlTzYAHm/s640/P1270051.jpg" width="640" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">La table est mise, un seul couvert, assiette cassée et recollée plusieurs fois. Juste à côté, un petit fer à repasser. </span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRW4gqatLoFeOVHhBvB4DXmYdD5YafFHhv3ZWuHj_ICwj7Nm5d_HGCqExAyIXvWXeoOjiQzHGAymJ6Y2b2wvZFx2HKKtjTVglQIr7aG4DkRYz8VOgVQwhRVH61Cn3bOB_q7ecAHQfAgtku/s1600/P1270060.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRW4gqatLoFeOVHhBvB4DXmYdD5YafFHhv3ZWuHj_ICwj7Nm5d_HGCqExAyIXvWXeoOjiQzHGAymJ6Y2b2wvZFx2HKKtjTVglQIr7aG4DkRYz8VOgVQwhRVH61Cn3bOB_q7ecAHQfAgtku/s640/P1270060.jpg" width="640" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Si quelqu'un a vécu ici, ce pourrait être un photographe. Il serait sans doute très vieux car tout est ancien dans la maison. Ou bien il est déjà mort et ce serait un musée à sa mémoire. A la mémoire de ses objets car de son nom, ici, il n'y a trace.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mettons qu'il ait eu un nom, de son vivant, appelons-le Biaggio.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV2Gd0s3ccO6GQ5g2vkMwSK-O_uQH3prnUxZOGA9Psy_xk3T0GtwTCxVebYBwewBKj4UemoysW_Ax8a_qtay7_o0bJHlhXgdYyjAZq7rKb2BGyxAjKrwjNWdR5lqaRwjoi_-Sye0jJt6i6/s1600/P1270059.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1258" data-original-width="1600" height="502" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV2Gd0s3ccO6GQ5g2vkMwSK-O_uQH3prnUxZOGA9Psy_xk3T0GtwTCxVebYBwewBKj4UemoysW_Ax8a_qtay7_o0bJHlhXgdYyjAZq7rKb2BGyxAjKrwjNWdR5lqaRwjoi_-Sye0jJt6i6/s640/P1270059.jpg" width="640" /></a></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Un photographe de village, de ceux qui comme <a href="https://vacarme.org/article2570.html" target="_blank">Saverio Marra</a> photographient les femmes et les enfants restés au pays pour envoyer des nouvelles aux hommes partis en Amérique. Il tire dans la rue un large rideau de toile, là où à l'ombre la lumière est plus douce, on sort les chaises, il les fait asseoir. Il leur parle, il ne leur dit pas de sourire.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5q8dfNqjPmzOMKeBieCI7jhGpWXl_Ixk7vLNNePYkjmZ19yKeLMB41P9_AN0oILyzHec23LcowXka24FW8LXAOdaspqI5Il55rIQ4qdTDyZRPEpq_nc8nEhLvRZ024XtcRZ1LsLm_E-P9/s1600/foto-11.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1081" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5q8dfNqjPmzOMKeBieCI7jhGpWXl_Ixk7vLNNePYkjmZ19yKeLMB41P9_AN0oILyzHec23LcowXka24FW8LXAOdaspqI5Il55rIQ4qdTDyZRPEpq_nc8nEhLvRZ024XtcRZ1LsLm_E-P9/s640/foto-11.jpg" width="432" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Là-bas en Argentine, l'homme rêve de la maison. Il rêve et il pleure en s'éveillant. Le rêve est un signal, une lettre va arriver, dedans il y aura une photographie de sa femme, de son fils bien aimé, de ses deux filles. La lettre arrive et dedans la photo — l'épouse, le fils assis devant, les filles debout derrière. Un jour, le père rêvera de nouveau et le fils à son tour prendra la mer pour rejoindre Buenos Aires.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Le photographe, lui, aurait eu une femme, des enfants. Une fille à qui on aurait appris à coudre et à broder, à travailler la dentelle, à coudre des dessus d'autel et des aubes de communiantes. Qui aurait préparé son trousseau pour plus tard, quand elle serait grande à son tour.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjguxPetf2fzxijQBbharfyiqOSMCalnd2NaJYh9xL70xyPcGKTZ8K9FBCjIpgyffwBmTrpCXQhSU8yg2zSC5gFIUolVF3BrNtFqrjpdodt2gowYEDFDptRgEJneWKQxxKFFzfJ_hRiHE0b/s1600/P1270050.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjguxPetf2fzxijQBbharfyiqOSMCalnd2NaJYh9xL70xyPcGKTZ8K9FBCjIpgyffwBmTrpCXQhSU8yg2zSC5gFIUolVF3BrNtFqrjpdodt2gowYEDFDptRgEJneWKQxxKFFzfJ_hRiHE0b/s640/P1270050.jpg" width="640" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">La fille de Biaggio, on pourrait l'appeler Agata. Une enfant sage et délicate derrière la vitrine du musée. </span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Ses jouets sont là, offerts aux yeux dans les armoires ouvertes.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAgw8uX1PBeyi1Ifb7qk_sM1Bu5yFmeU-7Ijp7nd8OpN96N6qqAwezP21SwKXGnhrxT87Muk8v7E5Wupf-Lur3bn791YUD9R2inF-cNqQQLu0_VnoaXDBpP4fSa7S7p0Etrgw7Jy2URjAN/s1600/P1270056.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAgw8uX1PBeyi1Ifb7qk_sM1Bu5yFmeU-7Ijp7nd8OpN96N6qqAwezP21SwKXGnhrxT87Muk8v7E5Wupf-Lur3bn791YUD9R2inF-cNqQQLu0_VnoaXDBpP4fSa7S7p0Etrgw7Jy2URjAN/s640/P1270056.jpg" width="640" /></a></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">En Sicile, il venait aux enfants d'étranges jouets. De petites églises pour les poupées où ils psalmodieraient la messe dans la chambre aux volets clos, les longues après-midi d'été. Des poupées aussi sans doute, de petits meubles et de la vaisselle miniature pour la dînette. Un petit saint suaire à fixer dans l'armoire où les poupées iraient en pèlerinage, et un chemin de croix qu'on étirerait sur la carrelage, entre les taches de soleil.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQRUc4jzp77H9Hk4B5-jzoi3UXoqZPftKBcgUO2GIAQ4cSWDZ2r_FynjzjYxz5XY3p1aHU_PdSx5ONk2d-_up4mRL8ZlXlNrySpTMQkBPjdQUJXR6MOlHZTBjstRJ9d44Ki2OZ8ci1XH0H/s1600/P1270055.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQRUc4jzp77H9Hk4B5-jzoi3UXoqZPftKBcgUO2GIAQ4cSWDZ2r_FynjzjYxz5XY3p1aHU_PdSx5ONk2d-_up4mRL8ZlXlNrySpTMQkBPjdQUJXR6MOlHZTBjstRJ9d44Ki2OZ8ci1XH0H/s640/P1270055.jpg" width="640" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Autrefois, dans la ville, à la Toussaint, on emmenait les enfants voir les morts aux
catacombes de la ville. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Les enfants défilaient entre les corps alignés,
les plus petits dans les bras de leurs pères, les plus grands collés à leur mère. Là étaient la grand-mère,
le petit frère, la cousine aux visages rongés, suspendus à un clou
fermement planté dans le mur chaulé, souriant de toutes leurs dents. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Arrivés devant eux, toute la famille réunie, on posait les chaises qu'on
avait apportées, celles qui avaient servi pour le photographe, on s'asseyait, on parlait. On racontait aux morts les
événements des derniers mois, le mariage de Natuzza, la naissance du
petit de Rosario, et Jabbicù qui est parti en Amérique, Angelo qui a
ouvert un garage, et Peppina encore enceinte, le huitième déjà. Oui,
oui. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Une belle famille, la famille de Peppina, mais tant de bouches à nourrir. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWuX0zPlWudcErj-q6QFnvfxFWzgUHTq2LiUvA5uqLxDQWPmJmpk97F6aOHDlcqz-XxrNtzyt9JtMgUmBBhm5fC3MOWGdh3AX444dMuihspy_MKJ1vPDQZv_PPbLEuyYKY2TKf9CcV73wQ/s1600/foto-21.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1097" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWuX0zPlWudcErj-q6QFnvfxFWzgUHTq2LiUvA5uqLxDQWPmJmpk97F6aOHDlcqz-XxrNtzyt9JtMgUmBBhm5fC3MOWGdh3AX444dMuihspy_MKJ1vPDQZv_PPbLEuyYKY2TKf9CcV73wQ/s640/foto-21.jpg" width="438" /></a></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">En rentrant, on grignotait des gâteaux secs comme des ossements, des ossements tous croquants de
farine et de sucre. </span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRGKnuGO1NaH_w9J3UzJeFp-jRtwPbwc6iUfVj-NIoO-Gmmhk-4NRHY79RNquyTtlshNTSoWkCjufKzXDhqPaB99JjyGG3qKRFzY1wC-XylMO-6zRnBc28_V-vPynA7Y5xPqP_01engl5s/s1600/P1270053.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="811" data-original-width="1600" height="324" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRGKnuGO1NaH_w9J3UzJeFp-jRtwPbwc6iUfVj-NIoO-Gmmhk-4NRHY79RNquyTtlshNTSoWkCjufKzXDhqPaB99JjyGG3qKRFzY1wC-XylMO-6zRnBc28_V-vPynA7Y5xPqP_01engl5s/s640/P1270053.jpg" width="640" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Après, ce 1er novembre, on attendait la nuit que les morts viennent apporter des cadeaux. La grand-mère, le petit frère, la cousine aux visages rongés, descendus du mur dans les vêtements propres qu'on leur aurait enfilés le matin et défilant en silence dans la chambre d'enfants.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjt2_vBALFHSjcX0QxKC7BTeAnqkzCJsRLh9W2rHqJCMbBQvTJYZWufrbA2YA44G06zNJ1nflV4iO9iRpEIV4dI9jfSkFhowj7R1Mw_S245JMJxHf5of3cpM-8_5POIStN5zheQzpvPUeIw/s1600/P1270052.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjt2_vBALFHSjcX0QxKC7BTeAnqkzCJsRLh9W2rHqJCMbBQvTJYZWufrbA2YA44G06zNJ1nflV4iO9iRpEIV4dI9jfSkFhowj7R1Mw_S245JMJxHf5of3cpM-8_5POIStN5zheQzpvPUeIw/s640/P1270052.jpg" width="480" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div class="para" id="pa8">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Pour les enfants, mieux valait s’endormir
avant l’arrivée des morts. Ne pas trop les imaginer. </span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Étaient-ils
tels qu’ils étaient de leur vivant ? Ou devenus des squelettes ? </span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mais
la grand-mère morte l’année dernière ? Si les enfants étaient encore
éveillés au moment où elle entrerait dans la chambre, que faudrait-il faire ? L'embrasser ? </span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Faire semblant de dormir, garder les yeux
fermés. Ne les ouvrir qu’une fraction de seconde, juste le temps de voir si grand-mère portait toujours son châle noir, celui sous lequel elle descendait la rue entre la maison et l'église.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Chaque année, à la Toussaint, les morts revenaient et au matin, quand éveillés
de leur frayeur les enfants ouvraient les yeux, les cadeaux étaient là,
posés sur la couverture.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="para" id="pa8">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Ouvrir et fermer les yeux et regarder les cadeaux posés là sur la couverture. Les flairer pour se convaincre qu'ils n'ont que le parfum du neuf et du propre. Sourire, jouer. </span></span></div>
<div class="para" id="pa8">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3_PgZhpnQwO_DdmqLj4xmHmFqRGwBfxpZENFR0bf4u8nywbTaNUTMu3Ct5YfquThFf0oq5Wyv1UHOBjajCP_6tWI8UO6RGPLdfXBDDmuFbxqo7L-Y5pBhwrT2q8ojU2UVpaoKieuxO6L1/s1600/P1270062.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3_PgZhpnQwO_DdmqLj4xmHmFqRGwBfxpZENFR0bf4u8nywbTaNUTMu3Ct5YfquThFf0oq5Wyv1UHOBjajCP_6tWI8UO6RGPLdfXBDDmuFbxqo7L-Y5pBhwrT2q8ojU2UVpaoKieuxO6L1/s640/P1270062.jpg" width="640" /></a></span></span></div>
<div class="para" id="pa8">
<br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Les morts, alors, les enfants y étaient habitués. Quand il y en avait un dans le voisinage, les grandes personnes les emmenaient avec elles. Le photographe venait — était-ce toujours Biaggio ou Saverio, le Calabrais ? On redressait le cercueil dans la salle, on se regroupait autour, certains regardaient le mort, certains le photographe.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Une branche fleurie dans les mains.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Ce mort-là, si les enfants étaient allés lui rendre visite ce jour-là, avant les funérailles, est-ce qu'il viendrait leur apporter des cadeaux ? </span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Ou seulement à ses enfants à lui ? </span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Qui sait ?</span></span></div>
<div class="para" id="pa8">
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRsB5jrtDT97YkiQS5AXwu7nntTrclIJ6ZpqiV1hYUTFfKEzzmY2fap4k3zUfEvp6L70SD4qseXwrN_dj4D0OT_X8OhanZPhQUgjfTaib3qsgl9DuxSl9Rqi15Yi_4ZYy_dY5cUln6ZRP5/s1600/Fondo-fotografico-Saverio-Marra-San-Giovanni-in-Fiore_5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1517" data-original-width="1030" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRsB5jrtDT97YkiQS5AXwu7nntTrclIJ6ZpqiV1hYUTFfKEzzmY2fap4k3zUfEvp6L70SD4qseXwrN_dj4D0OT_X8OhanZPhQUgjfTaib3qsgl9DuxSl9Rqi15Yi_4ZYy_dY5cUln6ZRP5/s640/Fondo-fotografico-Saverio-Marra-San-Giovanni-in-Fiore_5.jpg" width="434" /></a></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mais les autres défunts, ceux qui dorment dans de vrais cimetières, sous de lourdes dalles, dans les caveaux de marbre, pouvaient-ils venir visiter la chambre dans la nuit ? Les enfants le croyaient, eux qui entre les tombes qui étaient leur terrain de jeu voyaient les objets déplacés, les pierres penchées, les portes entrebâillées.</span></span><br />
</div>
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<div class="para" id="pa8" style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigiTeQmI4y7fb7P1YiruppujVZzIol_nKB5aExupt-9E3V0EKGrkCJwAS3ViBAN5OuZ7mSvmqpAdm8nV9j_jEy2gvpoUiq227CgrPbmYiyNmDcJYCuLxKO7jIyKwkNObc2Ykvg4FADTXdc/s1600/P1260692.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1276" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigiTeQmI4y7fb7P1YiruppujVZzIol_nKB5aExupt-9E3V0EKGrkCJwAS3ViBAN5OuZ7mSvmqpAdm8nV9j_jEy2gvpoUiq227CgrPbmYiyNmDcJYCuLxKO7jIyKwkNObc2Ykvg4FADTXdc/s640/P1260692.jpg" width="510" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Car les cimetières étaient des villes au sein des villes, des villes qu'on visitait de temps à autre avec les grandes personnes. Les enfants y couraient, ils y jouaient à cache-cache. Certains, disait-on, s'y perdaient pour toujours.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgweWfrL028fbQ5b8kHzXewbV7go6uWeMCUVkHJT37QfK1t-6LiD7wqsTh-JUtX6y0Fs5LK3d8i-l9RrY8POK0bjI02tOZxHMeXkUzmEV1t-gIQFbCJLJPuiopBWjx4u_X83BE68uATxKU/s1600/P1270177.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgweWfrL028fbQ5b8kHzXewbV7go6uWeMCUVkHJT37QfK1t-6LiD7wqsTh-JUtX6y0Fs5LK3d8i-l9RrY8POK0bjI02tOZxHMeXkUzmEV1t-gIQFbCJLJPuiopBWjx4u_X83BE68uATxKU/s640/P1270177.jpg" width="640" /></a></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Quand les enfants s'ennuyaient, au cimetière, ils regardaient les photos des morts. Ils y avaient les vieux, les vieilles et puis tous les jeunes, d'autres enfants aussi. Des jeunes en uniforme, si nombreux. Ceux-là avaient péri à la guerre, disaient les parents, là-bas en Albanie ou en Grèce. </span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgw-octYsZKiNw6vK2GPFpxTxbwzzV1C5x5ADgqGgTMSK5knpWBL7-c5TsbU9dMqf7BKlOtKjrc41ijv695x4FagmkywEpkP7zyIdpJDOv4MXhL8DQzV5DwzM2OFsKEoBR6OpMg9qPy_rsE/s1600/P1270148.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgw-octYsZKiNw6vK2GPFpxTxbwzzV1C5x5ADgqGgTMSK5knpWBL7-c5TsbU9dMqf7BKlOtKjrc41ijv695x4FagmkywEpkP7zyIdpJDOv4MXhL8DQzV5DwzM2OFsKEoBR6OpMg9qPy_rsE/s640/P1270148.jpg" width="640" /></a></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQngpyCdkHB6iwYVp-X2LSzmk8sQ6OZKnZPNhYjVBIMCIVkPh8auRtbmo63xZwu6W9bYzyxQ0S5DwSkt0ogYilkiOS8V6DKMpltmT7SogCeU7L_-OiViuhqHbaMcqShhNzV3-gEVFf-J6u/s1600/P1270150.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQngpyCdkHB6iwYVp-X2LSzmk8sQ6OZKnZPNhYjVBIMCIVkPh8auRtbmo63xZwu6W9bYzyxQ0S5DwSkt0ogYilkiOS8V6DKMpltmT7SogCeU7L_-OiViuhqHbaMcqShhNzV3-gEVFf-J6u/s640/P1270150.jpg" width="640" /></a></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">C'est ce qu'on leur racontait, aux enfants. On leur donnait l'arrosoir à porter, et le panier avec le goûter et on leur racontait la guerre. Après, on allait à l'église. Des femmes avec qui parler ici et là, les fleurs qu'on arrange, les seaux d'eau qu'on vide, le bruit des claquettes sur le dallage et des religieuses qui venaient.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">On bavardait, l'après-midi passait.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">On priait un peu, vers le soir, avant de rentrer.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw5zLfuQ6_8zLHhPiJg6sKoetV92HvkakDiT-0scXa17eOJIVP-nlflVv04j-Y0Abp0NPyLTd_76DFNW1oQ_geCd1zUoBvlI0EWiX4meAxoVtq8cM76nQFhP28fvh9H_4iX4brZSe3NH_Y/s1600/P1270137.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw5zLfuQ6_8zLHhPiJg6sKoetV92HvkakDiT-0scXa17eOJIVP-nlflVv04j-Y0Abp0NPyLTd_76DFNW1oQ_geCd1zUoBvlI0EWiX4meAxoVtq8cM76nQFhP28fvh9H_4iX4brZSe3NH_Y/s640/P1270137.jpg" width="480" /></a></span></span></div>
<br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">A l'époque, dans les églises, on allumait vraiment les cierges. De vrais cierges de cire qui fondaient lentement devant les images saintes. Il fallait trouver les allumettes au fond du sac, les craquer sur le grattoir fatigué, voir la flamme prendre vie puis fixer le cierge sur l'une des pointes d'acier destinées à le porter, de ces pointes qui évoquaient toujours pour les enfants l'un des instruments du supplice des martyrs — Lucia ? Agnese ? Ou si les allumettes ne se retrouvaient pas, pencher son cierge vers une autre flamme, vers un petit cierge sur le point de s'éteindre, et reprendre cette flamme, relayer la flamme de prière en prière, de cierge en cierge.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Fermer les yeux et joindre les mains, montrer aux enfants comment faire — et ils prieront ainsi devant l'église de poupée posée sur la table de la chambre, en veillant bien sur les cierges tout de même pour ne pas incendier la maison.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">C'était autrefois.</span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">On portait des fleurs aussi, de grands lys odorants qui donnaient mal à la tête.</span></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYcxZuEGtpYbIcEHmQZvFk9uPFYl3il46ZXWN5QLuC9yUbnAb2yBMr0loa7_QF66F0qpgzwpbAKfzWwGGTx83VJlznlFIEpl-2lIE23E9bKdVKEvuo4ULkTgIYPYmnaR8ELpLmQZRRi-SZ/s1600/P1270264.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYcxZuEGtpYbIcEHmQZvFk9uPFYl3il46ZXWN5QLuC9yUbnAb2yBMr0loa7_QF66F0qpgzwpbAKfzWwGGTx83VJlznlFIEpl-2lIE23E9bKdVKEvuo4ULkTgIYPYmnaR8ELpLmQZRRi-SZ/s640/P1270264.jpg" width="640" /></a></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">De rue en rue, les images survivent sur les murs. On prie dans les églises, on prie dans les maisons, on se signe devant les saintes et les martyrs. Parfois, la nuit, on allume encore une lumière. </span></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;">En voyage en Sicile, entre le Museo Civico di Santo Spirito à Agrigente, l'église Santa Chiara et le cimetière à Enna, et les rues de Palerme, avril 2019. </span></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;">Les trois photos anciennes sont de Saverio Marra (1894 - 1978) qui de toute sa vie ne photographia que les habitants de son village, San Giovanni in Fiore, en Calabre.</span></span></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: x-small;">Le récit de la visite des morts pendant la nuit de la Toussaint est largement inspiré des <a href="https://www.cairn.info/revue-la-pensee-de-midi-2002-2-page-101.htm" target="_blank">souvenirs de Roberto Alajmo publiés en 2002 dans <i>La pensée de midi</i>.</a></span></span></span>catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-34194012090065700082018-08-12T13:09:00.001+02:002018-08-12T13:09:29.774+02:00Méridiens, cartes, horloges marines (2)<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQOCBcW9QAbD8KFS6GQ24YXmvSK5kMlJujiB4iChlC3WpaRhgaEyCoGrFYh_Z89JGMpwaBYOfT-z0CWGG6E1r2UIF_0q8eCiolFImjXuyN8EtlgwtBDEpz355ZZ9Zm_akNit0nXt5rCDF3/s1600/De_bay_van_oran.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQOCBcW9QAbD8KFS6GQ24YXmvSK5kMlJujiB4iChlC3WpaRhgaEyCoGrFYh_Z89JGMpwaBYOfT-z0CWGG6E1r2UIF_0q8eCiolFImjXuyN8EtlgwtBDEpz355ZZ9Zm_akNit0nXt5rCDF3/s640/De_bay_van_oran.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La baie d’Oran en mer Méditerranée, sur la côte de Barbarie, par
Johannes van Keulen (vers 1725) : la vue montre une perspective
circulaire de la baie, orientée au sud, comme si on observait le rivage
depuis un navire. Les éléments essentiels y sont figurés, comme la
forteresse ou deux sources. </td></tr>
</tbody></table>
Nous avons vu que la <a href="http://filslisibles.blogspot.com/2018/07/meridiens-cartes-horloges-marines-1.html">mesure des longitudes</a> était encore une difficulté majeure au milieu du XVIIIe siècle et qu'elle constitua un enjeu scientifique essentiel pour les États européens à vocation impériale par le frein que cette difficulté imposait au développement colonial. <br />
<br />
Pour effectuer la mesure de la longitude, il était donc nécessaire de disposer d'une montre précise — ou chronomètre — car la Terre pivote d'un tour en 23 h 56 min 4 s. En un point précis, il y a donc environ quatre minutes de décalage d'un jour sur l'autre à midi entre l'heure solaire (ou sidérale) et l'heure moyenne sur laquelle repose l'horlogerie : les 24 h plus (ou moins) le déplacement de la Terre dans sa révolution autour du soleil et sans compter les variations du mouvement apparent du soleil selon les mois (c'est la deuxième loi de Kepler). Il fallait donc régulièrement régler ses montres et horloges en se remettant sur le midi astronomique : c'était le travail des régleurs.<br />
<br />
Les Hollandais et les Anglais, dont la puissance économique reposait sur l'exploitation de colonies et donc la maîtrise de la navigation, étaient prêts à investir des sommes importantes pour résoudre ce problème de repérage en mer. C'est ainsi qu'en 1714, le Parlement britannique offrit par le <i>Longitude Act </i>une récompense de 20.000 £ à qui trouverait une solution acceptable au problème. Cette solution pouvait donc venir soit d'un chronomètre, soit d'un instrument de navigation permettant de faire le point précisément. Il y eut beaucoup d'horloges… mais peu de résultats fiables. Quant aux instruments de navigation, John Hadley eut beau inventer en 1731 l'octant à double réflexion par un jeu de miroirs mobiles, instrument à l'origine du sextant qui allait permettre d'utiliser les distances lunaires pour faire le point et résoudre ainsi en partie le problème des longitudes sans avoir besoin de conserver l'heure d'origine, les résultats restaient cependant imparfaits et le Parlement britannique estima que la récompense n'avait pas lieu d'être accordée. <br />
<br />
Les difficultés n'empêchèrent pas les cartographes de dessiner des cartes toujours plus précises, au moins pour les territoires familiers — encore que, la carte ci-dessous donne de la France un tracé des côtes encore très fautif, en particulier sur le Cotentin ou la Basse-Bretagne. Malgré tout un réseau de triangulations marines, cette carte publiée vers 1790 n'intègre pas les mesures des Cassini ni leurs rectifications. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG0zRI7o9S-km6pQBYl4XqbCQ-PHrJAIJQO9jc4ZOLds9fFHvFEIvhyphenhyphen4VbF2zw8EG-G-srpgHxgwMXZD8Huhkl_QNX9Z06ciIzq5cabS54hcV7RUafxnIJb8xXxa2B3LQDxalxo6GIIaA4/s1600/urn-gvn-NESA01-K02-0750-large.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG0zRI7o9S-km6pQBYl4XqbCQ-PHrJAIJQO9jc4ZOLds9fFHvFEIvhyphenhyphen4VbF2zw8EG-G-srpgHxgwMXZD8Huhkl_QNX9Z06ciIzq5cabS54hcV7RUafxnIJb8xXxa2B3LQDxalxo6GIIaA4/s640/urn-gvn-NESA01-K02-0750-large.jpeg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">On voit bien tout le réseau de triangulations sur cette carte
hollandaise anonyme de l'océan Atlantique et du golfe de Gascogne,
conservée au Musée de la navigation (Sheepvaartmuseum) d'Amsterdam.
Cette carte, comme la plupart de celles qui composent les trois volumes
du <i>Zee-Fakkel</i> (le Flambeau de la mer), l'atlas de Johannès van Keulen et
de ses descendants publié au XVIIe et poursuivi au siècle suivant, est
orientée à l'Est (cette carte-ci gravée vers 1790). </td></tr>
</tbody></table>
Sur terre, les Cassini ont travaillé soixante ans (soit sur quatre générations) à l'établissement d'une carte la plus exacte possible du royaume en s'appuyant sur une triangulation géodésique. Ce travail leur a permis d'établir, ville par ville, la latitude et la longitude, qui seront indiquées en marge des cartes (voir le détail de l'une des marges ci-dessous).<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUqbgOEriPSgu2d7w-nTBjXCq0SX3ZjG1dSiM4wzmcHKT_0TklFNVxdoquhZX_VC-g6dgWuwM0Hmts2Ar_BwThgCMVDAc_SiwIRyC0pYj7alL8GMMfzNaL0ANtdUg2fz3bjQvm81xV5wOF/s1600/1744_Canevas_carte_Cassini.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUqbgOEriPSgu2d7w-nTBjXCq0SX3ZjG1dSiM4wzmcHKT_0TklFNVxdoquhZX_VC-g6dgWuwM0Hmts2Ar_BwThgCMVDAc_SiwIRyC0pYj7alL8GMMfzNaL0ANtdUg2fz3bjQvm81xV5wOF/s640/1744_Canevas_carte_Cassini.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">On voit ici le canevas de triangulation construit à partir de la
méridienne de Paris et de cinq lignes perpendiculaires. <i>"Nouvelle carte
qui comprend les principaux triangles qui servent de fondement à la
description géométrique de la France, levée par ordre du Roy par mess.
Maraldi et Cassini de Thury, ..."</i> César-François Cassini de Thury
(1714-1784) et Giovanni Domenico Maraldi (1709-1788), carte établie en
1744 et portant titre manuscrit en français et en italien (BnF). </td></tr>
</tbody></table>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ2dTE3V2vsONF71Eal5qJah0z4_3Gk9WARL09MkUqlgrkRw_bokfwiDd_PieHI6uY8Vqnya5dD9qw6YN2IJ1lI6IQH9xtV8VjcchDoZu2Y3KETPJlYSD7sRliI3PY4En54NezaYnwnCJk/s1600/5c_Cassini_France_1744_villes.JPG"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ2dTE3V2vsONF71Eal5qJah0z4_3Gk9WARL09MkUqlgrkRw_bokfwiDd_PieHI6uY8Vqnya5dD9qw6YN2IJ1lI6IQH9xtV8VjcchDoZu2Y3KETPJlYSD7sRliI3PY4En54NezaYnwnCJk/s640/5c_Cassini_France_1744_villes.JPG" /></a>Mais ce qu'on réussit à réaliser sur la terre ferme est plus difficile à mener en mer et les cartes les plus belles conservèrent une part de maladresse jusqu'à la fin du XVIIIe siècle…<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRFmtwP1oKQgxFE3pQ-XWSUpOnP874tVj1o3kLKzEcomyqo8pyaYvA3hX88i_LBPkgm-WfRk4fxtw36B64mGwCfAgd572OZ3gL9DdIrqIv_vYTOVavhPGWtNa9xC0wMBCdO6Tzcer1Issp/s1600/urn-gvn-NESA01-K01-0240-large.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRFmtwP1oKQgxFE3pQ-XWSUpOnP874tVj1o3kLKzEcomyqo8pyaYvA3hX88i_LBPkgm-WfRk4fxtw36B64mGwCfAgd572OZ3gL9DdIrqIv_vYTOVavhPGWtNa9xC0wMBCdO6Tzcer1Issp/s640/urn-gvn-NESA01-K01-0240-large.jpeg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Comme la précédente tirée du même atlas du <i>Zee-Fakkel</i>, cette carte est
orientée à l'Est. Elle montre les détroits de Skagerrat, Kattegat (la
"chatière") et du Sund entre la Suède et le Danemark. On y repère, outre
les repères de triangulation, les fonds, hauts-fonds et bancs de sable.
Carte de Johannes van Keulen en Zonen, 1777, conservée au Musée de la
navigation (Sheepvaartmuseum) d'Amsterdam. </td></tr>
</tbody></table>
Mais le même atlas présente également des profils de côtes, ci-dessous tout d'abord les côtes d'Angleterre et d'Écosse, puis celles d'Ouessant et Saint-Martin. Ces panoramas restent essentiels pour guider les marins en l'absence de coordonnées géographiques fiables : il s'agit de permettre de suivre un rivage en s'appuyant sur tel rocher, arbre, construction qui permettront de confirmer la position.<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkCuHO9cM_u3dLYY5a0Yp97NAGjieHPbvuA5jiJUlQ88AnF8CiBIJJF4Env0YMt_O6kzQKD_-ssYZdbcgX1NYz2wHuGzM7WkMpGenmfjufP576jZiC9tEmiDO9CBLQLTgn4SGtdJlzyuUR/s1600/urn-gvn-NESA01-K01-1050-large.jpeg"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkCuHO9cM_u3dLYY5a0Yp97NAGjieHPbvuA5jiJUlQ88AnF8CiBIJJF4Env0YMt_O6kzQKD_-ssYZdbcgX1NYz2wHuGzM7WkMpGenmfjufP576jZiC9tEmiDO9CBLQLTgn4SGtdJlzyuUR/s640/urn-gvn-NESA01-K01-1050-large.jpeg" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj49H2in6IRYF9CHYYLg588KWqsBq6KMqVw23smlZ9W-8N9Hwgrx14Vqpj6YQ8b1P_5v6wcz9aZyZbCQ9u3bDxE4UG1KBHYQzHva5XNLUitbnwtod_qEiLiN7l4i84qRN3wB3i4Y0mj0eZl/s1600/urn-gvn-NESA01-K02-0830-large.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj49H2in6IRYF9CHYYLg588KWqsBq6KMqVw23smlZ9W-8N9Hwgrx14Vqpj6YQ8b1P_5v6wcz9aZyZbCQ9u3bDxE4UG1KBHYQzHva5XNLUitbnwtod_qEiLiN7l4i84qRN3wB3i4Y0mj0eZl/s640/urn-gvn-NESA01-K02-0830-large.jpeg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ces profils des côtes bretonnes figurent dans le deuxième volume de
l'atlas maritime de Johannes van Keulen, publié en 1790 à Amsterdam (ces
atlas sont conservés au Musée maritime d'Amsterdam) </td></tr>
</tbody></table>
A l'autre bout du monde, le Français Bougainville, en 1763, traçait les repères relevés sur les côtes de Tahiti.<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9Hai4tJvDFe5TWVPwr8AsTAuaXmwX9O8WSt1XRicKRU4ZGkcTf8ZPDgqbRgsIGAsjuVacLbg4r2fByYSfAyJHe6Q-gbjViliQRIGETBsFhJaS_LVyijvVOeKnqLHMMkVd2_XCjJdB-BC7/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+7.jpeg"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9Hai4tJvDFe5TWVPwr8AsTAuaXmwX9O8WSt1XRicKRU4ZGkcTf8ZPDgqbRgsIGAsjuVacLbg4r2fByYSfAyJHe6Q-gbjViliQRIGETBsFhJaS_LVyijvVOeKnqLHMMkVd2_XCjJdB-BC7/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+7.jpeg" /></a><br />
<br />
Sur le dessin ci-dessous, on voit comment le géomètre, mathématicien, astronome et futur académicien La Condamine, parti mesurer trois degrés du méridien en Équateur, où il allait rester de 1735 à 1743, afin de déterminer la figure de la Terre, travailla à la mise en forme de la carte : quadrillage de fond, triangulation en certains points (notamment pour tracer les îlots au large de la côte), hésitations et reprises dans le tracé de la côte, commentaires.<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5-Bv2X2jqkVh-mZlpy8fYrRDDU9vnrAnykbkqKCreTQSzGqjWLtR-SYFm8Mx2nUToLdPqzdkzBXYrcNfDc2WrZLwzjuxVwlg97_yY0bLsirw8f9zkkE7-OWyt1w9LJITQQ1APKQYXJmMC/s1600/Route_de_Mr_de_La_%255B...%255DLa_Condamine_btv1b531231172.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5-Bv2X2jqkVh-mZlpy8fYrRDDU9vnrAnykbkqKCreTQSzGqjWLtR-SYFm8Mx2nUToLdPqzdkzBXYrcNfDc2WrZLwzjuxVwlg97_yY0bLsirw8f9zkkE7-OWyt1w9LJITQQ1APKQYXJmMC/s640/Route_de_Mr_de_La_%255B...%255DLa_Condamine_btv1b531231172.jpeg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Charles-Marie de la Condamine (1701-1774), <i>Route de Mr. de la Condamine
le long de la côte nord de l'île Marajo ou Joannès à l'embouchure du
fleuve des Amazones</i>, dessin de La Condamine, 1736 (BnF). Pour une vue
élargie, voir <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b531231172?rk=321890;0">ici</a>. </td></tr>
</tbody></table>
Rien à voir avec la "carte" ci-dessous, même si son auteur, Mahé de La
Bourdonnais, construit une échelle de repères au centre de sa carte, le
tracé général reste rudimentaire. L'auteur ajoute des notes de part et
d'autre. Quant à ce qui ressemble à une échelle de latitude et longitude
autour de la carte, il ne s'agit ici que d'un décor… mais la carte a
une histoire un peu particulière puisqu'elle fut tracée, de mémoire,
dans un cachot de la Bastille.<br />
Rien à voir donc avec notre sujet, ce n'était qu'une digression.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib69yvhAc-FqQks3kbsdGsS5gelwUc1_yUW_cYkC-pm1-o5BzEmyrQTnbRJhse-lY_NQWY879BHHHm1TDm5g3yHAFhQm-PdlpdD8MvNCK-4290SW720c9HnE0l-SBqaHlaaQztd25j4DCY/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+8.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib69yvhAc-FqQks3kbsdGsS5gelwUc1_yUW_cYkC-pm1-o5BzEmyrQTnbRJhse-lY_NQWY879BHHHm1TDm5g3yHAFhQm-PdlpdD8MvNCK-4290SW720c9HnE0l-SBqaHlaaQztd25j4DCY/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+8.jpeg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Bertrand-François Mahé de la Bourdonnais (1699-1753), gouverneur déchu
des îles de France (Maurice) et de Bourbon (La Réunion), a tracé cette
carte de l'océan Indien de mémoire sur un mouchoir et à l'aide de café
et de suie alors qu'il était prisonnier à la Bastille en 1750 (BnF). </td></tr>
</tbody></table>
Il était donc question de méridiens, de triangulations, de mesures de
l'arc terrestre — et d'horloges destinées au calcul des longitudes par la comparaison entre l'heure où le soleil est au plus haut là où on se
trouve, c'est-à-dire le midi local et l'heure du point de départ (le
méridien d'origine). Il va sans dire qu'il faut donc des horloges, montres ou chronomètres
les plus exacts possible.<br />
<br />
On va assister alors, tout au long du XVIIIe siècle, à une longue compétition tour à tour rivalité, collaboration et émulation entre horlogers français et horlogers anglais, voyageant entre Paris et Londres. L'un d'eux est Henry Sully (1680–1729) dont la réalisation la plus célèbre est le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gnomon_de_l%27%C3%A9glise_Saint-Sulpice" target="_blank">gnomon de Saint-Sulpice</a>, à Paris. C'était pour sa part un horloger anglais mais installé en France sous la Régence après avoir travaillé à Vienne pour le comte du duc d'Arenberg. A Vienne, où il était venu pour se parfaire dans son art, il avait développé un double savoir tant pratique que théorique et, grâce à d'Arenberg, il put fréquenter divers cercles savants où il se lia à Leibnitz qui à son tour le recommanda à Philippe d'Orléans. <br />
Il fut membre de différentes sociétés savantes dont la Royal Society de Londres et les deux Sociétés des arts successives — celle de 1718 sous le patronage du Régent et celle de 1728 sous celui du comte de Clermont — mais il échoua à entrer à l'Académie des sciences comme Leibnitz le lui avait promis.<br />
Ces Sociétés réunissaient au Louvre puis au Petit Luxembourg un petit groupe d'<i>artistes</i> : non pas des artistes au sens moderne du terme mais des artisans hors pair, aux savoirs théoriques étendus, non de simples exécutants mais de ceux qui par leurs recherches ont permis le développement des techniques et, à plus long terme, la première révolution industrielle. A leurs côtés, on rencontre des savants, des mathématiciens, des astronomes, des géographes. Sully est l'un des fondateurs de cette Société des arts de 1718 et l'un de ses éléments essentiels. La Société des arts se réunit chaque semaine, ses membres échangent des savoirs, présentent et publient des mémoires sur des sujets variés : l'objectif est tout autant de collecter et préserver par le texte et l'image des savoir-faire traditionnels que les artisans se transmettent par le geste au cours de l'apprentissage, que d'identifier les meilleures pratiques, les méthodes, les outils, les procédures de fabrication afin d'améliorer la qualité des produits — dans le contexte d'une forte implication de l'État dans la croissance économique.<br />
En revanche, le statut inférieur de technicien, d'artisan dans la société d'ordres de l'Ancien régime interdit à Sully l'accès à la très élitiste Académie des sciences — tout au plus put-il y faire diverses communications sur les améliorations qu'il avait mises au point dans la fabrication de montres.<br />
<br />
Le Régent le présenta à John Law, son ministre des finances — et comme Sully, un émigré venu de Grande-Bretagne. Montres et pendules avaient déjà bouleversé la pratique de l'astronomie et, par rebondissement, de la cartographie et de géographie. Elles permettaient la synchronisation des actions sur le terrain militaire à une époque où il n'existait pas d'heure commune. Il s'agissait donc d'outils stratégiques pour le développement de la puissance des États, notamment pour la navigation comme nous l'avons vu. Sully était persuadé que la mesure des longitudes passait par la mise au point d'horloges adaptées à la navigation, mais il ne s'agissait pas uniquement selon lui d'une question pratique, pendule contre ressort, etc. C'est la notion même d'heure qui est en jeu puisque l'horlogerie repose sur la relation entre l'heure solaire (ou sidérale) et l'heure moyenne. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW2fRWU3MNB6Hv-neR7aKOUFhMD_QADyvtJ3_8i__cArbA9qU3jfGQtwLHB-Pw4y3dXUtYPXCQ46wa-WMOowRChMYVUGggRQLYo1lPwzrJOPqQ8_yom6sn5IEGmD6KcZoHViw2qHfu016L/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-04-01+a%25CC%2580+15.06.30.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW2fRWU3MNB6Hv-neR7aKOUFhMD_QADyvtJ3_8i__cArbA9qU3jfGQtwLHB-Pw4y3dXUtYPXCQ46wa-WMOowRChMYVUGggRQLYo1lPwzrJOPqQ8_yom6sn5IEGmD6KcZoHViw2qHfu016L/s640/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-04-01+a%25CC%2580+15.06.30.png" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Planche tirée de Henry Sully, <i>Règle artificielle du temps pour apprendre
la division naturelle et artificielle du temps et connaître toutes
sortes d'horloges et de montres... </i>par H. S., de Londres(1717) : tables
montrant la différence entre le temps solaire (ou vrai) et le temps
moyen. </td></tr>
</tbody></table>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlB3WwEPCCZ2nhOVEiVAsQISsx1Z8Z54VpS3iiUarhO7ENuWkz4c88YCuP5RXDPWicLnApCAxmW4HFjpZVL9Lg2s4cpV37fBPnChejSpF-plDPv4DaQ8PKXtZpYBHberVgPhjV51ULyNHa/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-04-01+a%25CC%2580+14.56.04.png"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlB3WwEPCCZ2nhOVEiVAsQISsx1Z8Z54VpS3iiUarhO7ENuWkz4c88YCuP5RXDPWicLnApCAxmW4HFjpZVL9Lg2s4cpV37fBPnChejSpF-plDPv4DaQ8PKXtZpYBHberVgPhjV51ULyNHa/s640/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-04-01+a%25CC%2580+14.56.04.png" /></a> <span style="font-size: x-small;">Planche tirée de Henry Sully, <i>Règle artificielle du temps pour apprendre
la division naturelle et artificielle du temps et connaître toutes
sortes d'horloges et de montres</i>... par H. S., de Londres(1717) : schéma
d'une horloge. </span><br />
Henry Sully mit au point le premier chronomètre de marine en 1716 — mais le Parlement britannique n'en eut cure.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizUzdgo9LOxm-fW3zwgkDP0O2FLix37BAp8ne9nyu_-nsQ3ebOdH1mbkViN_-OF3OErj9_K5mub8YHfmTor3QF9B-x6ZTNaQKKDdNHfOXbTudPZR2gHnnib2Ogdv5VcEbzk8ns68H8wLsf/s1600/Description_abre%25CC%2581ge%25CC%2581e_d%2527une_horloge_d%2527une_%255B...%255DSully_Henry_1.JPEG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="984" data-original-width="1536" height="410" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizUzdgo9LOxm-fW3zwgkDP0O2FLix37BAp8ne9nyu_-nsQ3ebOdH1mbkViN_-OF3OErj9_K5mub8YHfmTor3QF9B-x6ZTNaQKKDdNHfOXbTudPZR2gHnnib2Ogdv5VcEbzk8ns68H8wLsf/s640/Description_abre%25CC%2581ge%25CC%2581e_d%2527une_horloge_d%2527une_%255B...%255DSully_Henry_1.JPEG" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Henry Sully, Schéma d'une horloge à suspension et échappement, planche tirée de la </span><span style="font-size: x-small;"><i>Description abrégée d'une horloge d'une nouvelle invention pour la juste
mesure du temps sur mer, avec le jugement de l'Académie royale des
sciences sur cette invention et une dissertation sur la nature des
tentatives pour la découverte des longitudes dans la navigation et sur
l'usage des horloges pour la mesure du tems en mer,</i> par Henri Sully, horloger du duc d'Orléans</span><span style="font-size: x-small;">, 1726 (BnF).</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh98eky-LnQ2-dSIMqcs92Er8dxmTbh1WA5TQE9dvQneOLYKtxR39PVK1umi8J48e5eXcyMjZv7a0rxOai6dhvFQOb27gBRqrqkhWA9pgRouRd2OUbKFOM5ZyvVn59j6Ki_QbdzbHDLL1ym/s1600/Description_abre%25CC%2581ge%25CC%2581e_d%2527une_horloge_d%2527une_%255B...%255DSully_Henry_2.JPEG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1054" data-original-width="1088" height="620" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh98eky-LnQ2-dSIMqcs92Er8dxmTbh1WA5TQE9dvQneOLYKtxR39PVK1umi8J48e5eXcyMjZv7a0rxOai6dhvFQOb27gBRqrqkhWA9pgRouRd2OUbKFOM5ZyvVn59j6Ki_QbdzbHDLL1ym/s640/Description_abre%25CC%2581ge%25CC%2581e_d%2527une_horloge_d%2527une_%255B...%255DSully_Henry_2.JPEG" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cette planche veut montrer comment la mesure de la position d'un astre en différents points sur Terre, rapportée aux Tables astronomiques élaborées par les Cassini trente ans plus tôt permettra de calculer la longitude d'un lieu. <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHoc8SEsfEySnxIIdjWoCvbah3sW2RYbeEQb8Gdh8bkm31A3oogvXxJm83ydVL7MlYGYQuNw1-sMZe9Yk4k5Zb2_JXueBUkHmPmcJHKxriHv6bWLvxg0L3PN1WvETGExDQMuYhZfSK1AHz/s1600/Description_abre%25CC%2581ge%25CC%2581e_d%2527une_horloge_d%2527une_%255B...%255DSully_Henry_3.JPEG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1472" data-original-width="1024" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHoc8SEsfEySnxIIdjWoCvbah3sW2RYbeEQb8Gdh8bkm31A3oogvXxJm83ydVL7MlYGYQuNw1-sMZe9Yk4k5Zb2_JXueBUkHmPmcJHKxriHv6bWLvxg0L3PN1WvETGExDQMuYhZfSK1AHz/s640/Description_abre%25CC%2581ge%25CC%2581e_d%2527une_horloge_d%2527une_%255B...%255DSully_Henry_3.JPEG" width="444" /></a></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
Astronomes, physiciens, mathématiciens interviennent dans la recherche de l'horloge exacte. Ainsi Huygens avait-il mis au point de manière expérimentale
en 1657 la régulation des horloges par un pendule aux oscillations
régulières — impossible à utiliser sur un navire — et inventa en 1675 le
spiral plat qui permettrait de contrôler les oscillations du balancier
d'une montre. Mais cette invention était encore imparfaite puisque
soumise à des erreurs dès lors qu'il y avait une variation de
température. Pour Newton, la solution pour réduire les frictions dans
les mécanismes passait par l'utilisation de diamants et rubis. D'autres
suggéraient que l'usage de l'or pourrait faciliter la régularité des
montres. Enfin, et c'est toute l'importance de la participation des
horlogers aux sociétés savantes, le développement de l'horlogerie
reposait sur la maîtrise de modèles géométriques et donc sur la collaboration de mathématiciens aux recherches.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9MzJduoAzMi8xA1HuJLF6ACt_vngfxcw7X2d0yswpjP56JVp2G3QWPLX9GGOI-xI3Lv3UyMUKEbrK2w9-5y1_TK5WuhdJ7MTzlFoMGXagPsarw4G1PzBa_mF319AWORFj0UHq5Qr46iSd/s1600/Description_abre%25CC%2581ge%25CC%2581e_d%2527une_horloge_d%2527une_%255B...%255DSully_Henry_bpt6k1511377j.JPEG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="973" data-original-width="1536" height="404" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9MzJduoAzMi8xA1HuJLF6ACt_vngfxcw7X2d0yswpjP56JVp2G3QWPLX9GGOI-xI3Lv3UyMUKEbrK2w9-5y1_TK5WuhdJ7MTzlFoMGXagPsarw4G1PzBa_mF319AWORFj0UHq5Qr46iSd/s640/Description_abre%25CC%2581ge%25CC%2581e_d%2527une_horloge_d%2527une_%255B...%255DSully_Henry_bpt6k1511377j.JPEG" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Deux vues de l'horloge marine de Sully, la première suspendue au centre de l'image, la seconde posée à gauche.</td></tr>
</tbody></table>
La
situation particulière de Sully l'amenait à travailler à Paris avec des
horlogers souvent anglais, à rester constamment en contact avec ses
relations londoniennes comme avec la Royal Society. Pour Law, il
s'agissait d'un atout particulier pour le développement de nouvelles
manufactures de produits de haute technologie en France, sur le modèle
de ce qui se faisait en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas, deux puissances
maritimes. La Révocation de l'Édit de Nantes en 1685 avait privé la
France de ses artisans huguenots, très qualifiés — il fallait changer de
politique et attirer des artisans étrangers très qualifiés afin de
stimuler l'activité économique tout en développant le commerce colonial
des grandes <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnies_coloniales_fran%C3%A7aises" target="_blank">Compagnies</a> comme celle du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_du_Mississippi" target="_blank">Mississippi</a>.<br />
Sully
se retrouva ainsi participer à l'expérience de la Manufacture d'horlogerie
de Versailles avec d'autres maîtres horlogers anglais, pendant cette
période de la Régence où John Law fut au faîte de sa puissance avant la
bulle de la Compagnie du Mississippi — sa faillite — et la banqueroute
de 1720 qui signent la fin des expériences financières du début du
XVIIIe. Il s'agit — étrangement — d'une Manufacture des horloges
anglaises que Sully va diriger, à la fois centre de recherche,
d'expérimentation — le maître mot de ces précurseurs des Lumières — et
de formation. Les horlogers anglais, une soixantaine, y furent engagés tout à la fois pour
la fabrication de montres et d'horloges et pour la transmission de
leurs méthodes et savoir-faire aux horlogers français, et ce au moyen de
démonstrations et de conférences ouvertes au plus grand nombre. Il
s'agissait ainsi de favoriser l'innovation non par la concurrence mais par la
coopération et l'émulation.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRa2W3Drew2SLoP1uMRBc9CylNDWphXIAaejoDNx_r2FXwPmykGvdNGFcheT1CX-pKuGH30VnzvIDPEp4FUv_JPJ_75wDgkPHY-0gAUEUZLrON3ijoPs-5P4RJe93dBEnG5GUgdQWhCJxZ/s1600/%255BIllustrations_de_Re%25CC%2580gle_artificielle_du_%255B...%255DSully_Henry_btv1b2600245k.JPEG" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1369" data-original-width="1024" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRa2W3Drew2SLoP1uMRBc9CylNDWphXIAaejoDNx_r2FXwPmykGvdNGFcheT1CX-pKuGH30VnzvIDPEp4FUv_JPJ_75wDgkPHY-0gAUEUZLrON3ijoPs-5P4RJe93dBEnG5GUgdQWhCJxZ/s640/%255BIllustrations_de_Re%25CC%2580gle_artificielle_du_%255B...%255DSully_Henry_btv1b2600245k.JPEG" width="478" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Illustration tirée de <i>Règle artificielle du temps, traité de la division
naturelle et artificielle du temps...] : nouvelle édition corrigée et
augmentée de quelques mémoires sur l'horlogerie </i>par M. Julien Le Roy et Henry Sully, 1737 (BnF)</td></tr>
</tbody></table>
Sully meurt soudainement en 1729. Après avoir présenté une <i>Montre de la mer </i>en 1716 à l'Académie des sciences, il avait réalisé deux nouveaux modèles en 1723 et publié <i>Une Horloge inventée et exécutée par M. Sulli </i>en 1726 mais cette dernière ne fonctionnait réellement que par calme plat et non en haute mer. Tout restait à faire. <br />
<i></i><br />
A Londres, John Harrison se lançait de son côté dans la recherche d'un chronomètre de marine dont le premier modèle fut présenté en 1730 et construit, le Harrison H1, en 1735. En France, c'est la dynastie des Le Roy, Julien Le Roy et ses fils, qui prirent la suite des travaux de Sully.<br />
Leur élève Ferdinand Berthoud, après plusieurs voyages à Londres entre 1763 et 1765 pour étudier les chronomètres de Harrison (d'abord les H1, H2, H3 et deux ans plus tard le H4 — dont la copie, le K1, sera utilisé par James Cook lors de ses deuxième et troisième voyages), mettra au point ses propres horloges marines en 1767. En 1785, au départ de son expédition autour du monde, La Pérouse emporte cinq chronomètres de précision, tous réalisés par Ferdinand Berthoud qui, avec les autres instruments de précision embarqués, va lui permettre de cartographier une partie des côtes occidentales du Canada ou celles des Kouriles, de Sakhaline et du Kamchatka. Chaque observation exigeait l'emploi simultané de quatre personnes car il fallait mesurer en même temps les distances et les hauteurs de
deux astres, et relever le temps indiqué par le chronomètre. A partir de ces relevés, le calcul de la longitude demandait encore près de quatre heures de travail. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihev51YleOrZwV3ROOVfLnNEYeICkgmtALWC499HdgIZtv5ZQrQk-HXqhQ9vmAnqiivOo_HKqXGWZZ3KDnIp_WB46G48zOk2TKxdHFiSijeQHLQ1S7BJRRza842BThC-fJZbSPZkTLe46V/s1600/Voyage_de_La_Pe%25CC%2581rouse_autour_du_monde_%2528No._17%2529_BHL15849655.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1102" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihev51YleOrZwV3ROOVfLnNEYeICkgmtALWC499HdgIZtv5ZQrQk-HXqhQ9vmAnqiivOo_HKqXGWZZ3KDnIp_WB46G48zOk2TKxdHFiSijeQHLQ1S7BJRRza842BThC-fJZbSPZkTLe46V/s1600/Voyage_de_La_Pe%25CC%2581rouse_autour_du_monde_%2528No._17%2529_BHL15849655.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Sur cette carte des côtes canadiennes, on repères les points où les brouillards persistants ont perturbé les relevés, empêchant de cartographier une partie du littoral. <i>Voyage de La Pérouse autour du monde</i>, publié conformément au décret du 22 avril 1791, et rédigé par L.A. Milet-Mureau.</td></tr>
</tbody></table>
Il n'empêche que les cartes inexistantes ou inexactes, les latitudes observées sans
grande précision, le point obtenu à l'estime, n'avaient pas empêché les
navigateurs de parcourir le monde, ni d'établir des cartes suffisantes pour le décrire et en faciliter l'exploration. La mise au point de ces nouveaux outils allait
permettre en revanche la rectification de toutes les cartes du monde.<br />
<br />
Les
pratiques de dessin du profil des côtes et des ports dont nous avons
parlé plus haut vont se
poursuivre longtemps aux côtés des relevés de plus en plus exacts et du
tracé de cartes plus fiable, y compris lorsque les possibilités de
mesure et
de tracé de cartes se seront transformées. Encore au début du XIXe siècle, le relevé des côtes destiné au tracé de cartes s'accompagne d'un profil du relief.<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWvjslL5JWSYhEWHUj9GkBcr5yNxgYkv60jnSQEpjPCWpwb_HPq5eb5KxE7gnCYylpqiDz9pFYGPFBk00RE2VF_-iSl2jnahZtut-cFLDNTr9c5cHdA_Tq0XhEVne2Mvay-efBIHLHwzRX/s1600/P1250288.jpg"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWvjslL5JWSYhEWHUj9GkBcr5yNxgYkv60jnSQEpjPCWpwb_HPq5eb5KxE7gnCYylpqiDz9pFYGPFBk00RE2VF_-iSl2jnahZtut-cFLDNTr9c5cHdA_Tq0XhEVne2Mvay-efBIHLHwzRX/s640/P1250288.jpg" /></a> <br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;">Relevé des côtes de Timor le 21 octobre 1792 par Dom Pierson, astronome
et aumônier à bord de l'<i>Espérance</i>, vaisseau parti sur les traces de
l'expédition de La Pérouse. </span></div>
<br />
La dernière grande expédition issue de l'esprit des Lumières, l'expédition Baudin (1800-1803) compte parmi ses grands objectifs scientifiques la révision des cartes de l'océan Indien et des côtes indonésiennes et australiennes grâce à une mesure précise des longitude. <br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPxt7V-Krdv1j_ShNKMuO4cieZ6wHP7v1baRuoBddrCnUNpK2vAudG2MpfgFuqprYoVtbOM8wz7KzuuJHSZ5JKaJgoG7Ly2Qd0c7x-fjEMAN4zX7sUKl9Y4CgjhpKeiMyBczyvJYqOitl7/s1600/co%25CC%2582te+nouvelle+hollande+baudin.jpg"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPxt7V-Krdv1j_ShNKMuO4cieZ6wHP7v1baRuoBddrCnUNpK2vAudG2MpfgFuqprYoVtbOM8wz7KzuuJHSZ5JKaJgoG7Ly2Qd0c7x-fjEMAN4zX7sUKl9Y4CgjhpKeiMyBczyvJYqOitl7/s640/co%25CC%2582te+nouvelle+hollande+baudin.jpg" /></a> <br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;">Les journaux de bord de l'expédition Baudin (1800-1803) qui a exploré et
cartographié les côtes australiennes comportent encore de nombreux
profils de côtes. Ici, c'est une <i>« vue de la pointe du Papillon
lorsqu’elle reste à l’Est 8˚Sud et le Cap Le Lièvre au Nord 35˚Ouest. Le
18 Germinal An 10 à 5h du soir »</i>. La région est baptisée Terre Napoléon, c'est la côte sud-ouest de la
Nouvelle-Hollande méridionale — sud de l'Australie (Charles-Alexandre Lesueur ou
Nicolas-Martin Petit, aquarelle et encre sur papier, Archives
nationales). </span></div>
<br />
Afin de mesurer les longitudes Nicolas Baudin (1754-1803) utilisa une pendule astronomique et quatre des premiers chronomètres de marine français, construits par Ferdinand Berthoud : son navire, le <i>Géographe</i>, embarqua les chronomètres 31 et 38 et le second navire de l'expédition les chronomètres 27 et 35 (présenté ci-contre).<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEnRGmVilqnFiIc75eAhzn1TWfFlHYkM4RuYAPzllzVGDmTBpdqrm33QosAk_NtoWbV2Fmwe9tPm8MCs2uVqlbJVHIAJzHv1-tiowcKRc6qFVPbfr0XNbLuyRi1YWYircm2iqHyQxbdd44/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-07-12+a%25CC%2580+12.29.54.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="229" data-original-width="228" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEnRGmVilqnFiIc75eAhzn1TWfFlHYkM4RuYAPzllzVGDmTBpdqrm33QosAk_NtoWbV2Fmwe9tPm8MCs2uVqlbJVHIAJzHv1-tiowcKRc6qFVPbfr0XNbLuyRi1YWYircm2iqHyQxbdd44/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-07-12+a%25CC%2580+12.29.54.png" /></a><br />
<br />
Dès les premières mesures, on voit combien le réglage de ces montres est essentiel aux mesures de longitude. Baudin est à Ténériffe en novembre 1800 :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">Le résultat des montres n°31 et 38, embarquées sur le <i>Géographe</i>, donnèrent une différence dans la longitude : la première de 0° 6' 9" 15'" trop est et la seconde de 0° 22' 54" 52'" trop est. </span><br />
<span style="font-size: x-small;"><br /></span>
<span style="font-size: x-small;">À bord du <i>Naturaliste</i>, où se trouvent les montres n° 27 et 35, on observa : pour la première de 0° 15' 35" 10'" trop est et pour la seconde 0° 6' 59" 1'" trop ouest.</span></blockquote>
Il va lui falloir donc tout au long du voyage faire avec ces divergences entre les les montres et, au bout d'un an environ, au large des côtes occidentales de l'Australie, avec leurs légers retards (évidemment différents de l'une à l'autre).<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAV49sl-hMSG0VPTx7DzuJ7J0vRXJbpZaGEDDBiofoYt7VdcoyGa44AwJVCRnCLSRy3E3B_33rtG1UqCAbYsw0aQ47Xw8tclAyU-MTPov2L7ZyTD4DFwlgmwqlWErLAewVon2T5ZFDb5Oj/s1600/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z.JPEG" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAV49sl-hMSG0VPTx7DzuJ7J0vRXJbpZaGEDDBiofoYt7VdcoyGa44AwJVCRnCLSRy3E3B_33rtG1UqCAbYsw0aQ47Xw8tclAyU-MTPov2L7ZyTD4DFwlgmwqlWErLAewVon2T5ZFDb5Oj/s640/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z.JPEG" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les six planches qui suivent sont tirées du <i>Traité des horloges marines contenant la
théorie, la construction, la main d'œuvre de ces machines, et la
manière de les éprouver pour parvenir, par leur moyen, à la
rectification des cartes marines et à la détermination des longitudes en
mer</i>, ouvrage de Ferdinand Berthoud (1727-1807) publié à Paris en 1773
et comportant 27 planches en taille-douce (BnF). </td></tr>
</tbody></table>
Ainsi Baudin note,<br />
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">le 16 août 1801, à midi, la latitude fut observée de 13° 25' 1" et la longitude de 121° 30' 4". Trois suites de distances prises par l'astronome Bernier, réduites à la même heure, donnèrent pour longitude de la corvette 123° 32' 1". L'uniformité des résultats dans les distances paraît ne laisser aucun doute sur le retard observé dans la marche des montres, dont cependant elles s'étaient rapprochées d'un degré depuis celles faites précédemment. L'astronome pense que ce grand rapprochement peut être occasionné par le calcul des tables, qu'il ne croit pas exact, n'ayant rien remarqué aucun changement dans leur marche qui peut y avoir donné lieu. </span></blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdaeZ5u5fnMzZl5NWQJ3uwedOkvGW7kbDNKJVEStxP3yZeSS12CWs8ktYfnu5TlpnGqxxHjiFqKCNf46YCfSP5TnQ_rHPTJ1QcDed8ncX0AzTgCa44nhKIc8kvqbrgTWzOsK3Kzpz_dSHl/s1600/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-a.JPEG" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdaeZ5u5fnMzZl5NWQJ3uwedOkvGW7kbDNKJVEStxP3yZeSS12CWs8ktYfnu5TlpnGqxxHjiFqKCNf46YCfSP5TnQ_rHPTJ1QcDed8ncX0AzTgCa44nhKIc8kvqbrgTWzOsK3Kzpz_dSHl/s640/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-a.JPEG" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">En retournant cette planche de l'ouvrage de Berthoud (toute les planches figurent sur une double page repliée en fin du volume), on voit comment l'horloge marine n°1 pouvait être fixée à l'intérieur du navire. Ci-dessous, l'horloge pouvait aussi être fixée en position basse, à l'horizontale sur le plan du bateau.</td></tr>
</tbody></table>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKvs-kkNxI46ui24pm2bmkWPOSwHvYU1kAG6RMsI4BGSXRFYS8lxXSwavmZVGDMHweef4ISPcYsp_crhFitvZUc-FFu707On2bG1oy7-9v0zKA1B21YiT9Wzne_a6kxZf258ER6mb2tmqx/s1600/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-d.JPEG"><img border="0" height="402" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKvs-kkNxI46ui24pm2bmkWPOSwHvYU1kAG6RMsI4BGSXRFYS8lxXSwavmZVGDMHweef4ISPcYsp_crhFitvZUc-FFu707On2bG1oy7-9v0zKA1B21YiT9Wzne_a6kxZf258ER6mb2tmqx/s640/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-d.JPEG" width="640" /></a> <br />
<br />
Son travail est de rectifier les cartes existantes en s'appuyant sur des données elles-mêmes fragiles :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">le 14 août 1801, à midi la latitude avait été observée de 13° 52' 16" et
la longitude des montres nous mettait par 121° 29' 14". Plusieurs
suites de distances du soleil à la lune par l'astronome Bernier
donnaient 123° 19', conséquemment 1° 49' 46" plus est que les montres.
Notre latitude et la longitude, soit des garde-temps [les chronomètres],
soit par les distances, ne pouvant cadrer ni se rapporter sur aucune
des cartes géographiques dont je suis pourvu.</span></blockquote>
On voit que Baudin n'utilise pas les chronomètres seuls mais complète par des observations astronomiques qui doivent ensuite être mises en regard de tables astronomiques — qui peuvent elles-mêmes comporter des erreurs. La méthode qu'il suit, en effet, est celle établie par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Fran%C3%A7ois_Beautemps-Beaupr%C3%A9" target="_blank">Beautemps-Beaupré</a> caractérisée par un recours quotidien à la navigation astronomique combinée à l'observation de points terrestres et du coup, à un établissement en "temps réel" des cartes. Le recours constant au dessin du profil des côtes sur lesquels on reporte les observations angulaires permet de construire la carte. Les longitudes s'obtiennent par la combinaison des données des chronomètres, réglés sur le méridien de Paris, et par la méthode des distances lunaires (distance angulaire lune-soleil, altitude la lune et altitude du soleil).<br />
Le <i>Nautical Almanac</i> publiait régulièrement, depuis 1760, des tables comportant les distances lune-soleil et lune-principales étoiles du zodiaque, toutes les trois heures, tout au long de l'année — ces tables s'appuient d'abord sur les travaux du mathématicien Clairaut en 1750, puis sur ceux de l'astronome Tobie Mayer et de Maskelyne, mis à jour par Laplace en 1786 puis par Lalande en 1792. On voit qu'il s'agit de tables "en construction" au moment du voyage de Baudin mais on peut constater que les déterminations des latitudes et longitudes par cette mission sont parmi les plus exactes de l'époque.<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgksclkBN6KJdKiEmCjlTHNONaME97tN-_q8PqKtFESwhcfEfmBdcsUlH5iFBn6YjSkRKlTtN54GTJLzrgJ15xLRx76o-n6yvQKaWsi4upH0LNtOvfQV2L0YAW-w7ma0G8d8p27S3svJs3u/s1600/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-b.JPEG"><img border="0" height="416" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgksclkBN6KJdKiEmCjlTHNONaME97tN-_q8PqKtFESwhcfEfmBdcsUlH5iFBn6YjSkRKlTtN54GTJLzrgJ15xLRx76o-n6yvQKaWsi4upH0LNtOvfQV2L0YAW-w7ma0G8d8p27S3svJs3u/s640/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-b.JPEG" width="640" /></a><br />
<br />
Outre l'usage des instruments eux-mêmes, la diffusion de ces nouvelles techniques passe par l'écrit selon un processus entamé par les astronomes, les géomètres, les ingénieurs dès la Renaissance et dont les Sociétés savantes et Académies se sont faites le relai à travers l'Europe. Ces écrits techniques, au carrefour de la physique expérimentale et des inventions technologiques, reposent sur le partage en multipliant les planches illustrées — une fois passé le temps proprement dit de l'invention : quand Berthoud s'était rendu à Londres en 1763, alors même qu'il était membre de la Royal Society, il n'avait pu voir les chronomètres H1, H2 et H3 de Harrison que moyennant finances et il lui fut impossible de voir le H4 dont les secrets devaient être protégés de la copie. Ce n'est qu'en 1765 qu'on lui dévoilera, non l'objet même, mais quelques plans de son mécanisme, suffisamment pour qu'il puisse à son tour concevoir son propre chronomètre et en décrire non seulement la construction mais surtout (ci-dessous) l'usage. <br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjER1wN43V_-j3n3ij7yLUInCub1kVqNQ-vK3JqSNEPZHwLPbdeOKiGJGH-hMYAIZT9d_YDRFoP7NaBRT3TsI6BRaZ0BMCVYEM_k_ZoLPpALflLJ3KltLNmB7dsbBVTNt4wNyCWAPCKNX-w/s1600/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-c.JPEG"><img border="0" height="408" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjER1wN43V_-j3n3ij7yLUInCub1kVqNQ-vK3JqSNEPZHwLPbdeOKiGJGH-hMYAIZT9d_YDRFoP7NaBRT3TsI6BRaZ0BMCVYEM_k_ZoLPpALflLJ3KltLNmB7dsbBVTNt4wNyCWAPCKNX-w/s640/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-c.JPEG" width="640" /></a><br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgY7Ylmie_YXaGuvBQN2jYP6atXEw8X3NOBeNFAzcTXNaO9dL0U2eqbrnTo7_yixRPADQsQiVoJDsGkz_mV1MvtZOHFeSL1ug-7ao3Y84z92HyOinCm8FWWyaB_7sR4n7-6Wald4WpzZ0P3/s1600/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-e.JPEG"><img border="0" height="391" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgY7Ylmie_YXaGuvBQN2jYP6atXEw8X3NOBeNFAzcTXNaO9dL0U2eqbrnTo7_yixRPADQsQiVoJDsGkz_mV1MvtZOHFeSL1ug-7ao3Y84z92HyOinCm8FWWyaB_7sR4n7-6Wald4WpzZ0P3/s640/Traite%25CC%2581_des_horloges_marines_par_%255B...%255DBerthoud_Ferdinand_bpt6k1043205z-e.JPEG" width="640" /></a><br />
<br />
Quant à Nicolas Baudin, il est mort avant de revenir en France. Son nom disparaît des descriptions du voyage comme des cartes qui ont été tracées à son occasion : la mésentente entre Baudin et ses jeunes officiers, les conflits qui ont émaillé l'expédition, ont eu raison de sa postérité. Le récit du voyage, la description des découvertes, les cartes élaborées lors de l'expédition seront publiées dix ans plus tard sans mention de son nom<i> </i>par le naturaliste de l'expédition, François Péron. C'est le<i> Voyage de découvertes aux terres australes,</i> <i>exécuté par ordre de sa
Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le
Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801,
1802, 1803 et 1804</i>, publié en trois volumes entre 1807 et 1817 et comportant notamment la première carte montrant le contour complet de l'Australie, la Carte de Freycinet (1811) ainsi que tout un atlas des côtes australiennes et indonésiennes — comme celle-ci, d'une gravure magnifique. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQZ87IoS3e-LiYBTW6fUdwM_iBlgtXV0epR6jDnNEXFDDjPL9t8LdOmUSQ6luMEOqp-JTamZwYQwjgwZkMkWlCJVbZYLOdEw3uTfNg-eTxnAxn97CJAVO7tbHYAUqew_0p6rZ7nz3XgUDe/s1600/54069.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1071" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQZ87IoS3e-LiYBTW6fUdwM_iBlgtXV0epR6jDnNEXFDDjPL9t8LdOmUSQ6luMEOqp-JTamZwYQwjgwZkMkWlCJVbZYLOdEw3uTfNg-eTxnAxn97CJAVO7tbHYAUqew_0p6rZ7nz3XgUDe/s1600/54069.jpg" /></a></td></tr>
<tr align="left"><td class="tr-caption">Carte de la Baie des Chiens-Marins (côte occidentale de l'Australie) relevée par Louis Saulces de Freycinet pendant l'expédition Baudin et publiée en 1811.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
La première partie de cette série est à lire <a href="http://filslisibles.blogspot.com/2018/07/meridiens-cartes-horloges-marines-1.html">ici</a>.<br />
<br />
<div class="csl-bib-body" style="line-height: 1.35;">
<div class="csl-entry">
<span style="font-size: x-small;">Cet article cite notamment Nicolas Baudin, <i>Mon voyage aux Terres Australes, journal personnel du commandant Baudin, illustré par Lesueur et Petit</i>. Paris, Imprimerie nationale, 2000. </span><br />
<span style="font-size: x-small;">Il s'appuie également sur l'ouvrage de Paola Bertucci, <i>Artisanal Enlightenment. Science and the Mechanical Arts in Old Regime France</i>. Yale University Press, 2017.
</span>
</div>
<div class="csl-entry">
<span style="font-size: x-small;">Enfin, l'article d'Etienne Taillemite et Jean Bourgoin, <i>L'expédition Baudin en Australie</i>, dans la revue XYZ n°91, 2ème trimestre 2002, m'a été très utile.</span></div>
<span class="Z3988" title="url_ver=Z39.88-2004&ctx_ver=Z39.88-2004&rfr_id=info%3Asid%2Fzotero.org%3A2&rft_id=urn%3Aisbn%3A2-7433-0384-0&rft_val_fmt=info%3Aofi%2Ffmt%3Akev%3Amtx%3Abook&rft.genre=book&rft.btitle=Mon%20voyage%20aux%20Terres%20Australes%2C%20journal%20personnel%20du%20commandant%20Baudin%2C%20illustr%C3%A9%20par%20Lesueur%20et%20Petit&rft.place=Paris&rft.publisher=Imprimerie%20nationale&rft.edition=Jacqueline%20Bonnemains&rft.aufirst=Nicolas&rft.aulast=Baudin&rft.au=Nicolas%20Baudin&rft.date=2000-10&rft.isbn=2-7433-0384-0"></span>
</div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-75054869130286824882018-07-10T13:09:00.000+02:002018-07-12T18:27:21.344+02:00Méridiens, cartes, horloges marines (1)<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUcpNAvjw0Jr9M5MIpon6PZy3DndrvOmsiRjzU3Cwu7ddPNjSL0nj-QlPlU68MlvXvL8_AXD6ah-K0Bjc9d8he99j5wdXqN0Y3U5v23M3-PJq2PBKRC1hJBkQ_Dq4bibXXcBgT3HEYmc3D/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1157" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUcpNAvjw0Jr9M5MIpon6PZy3DndrvOmsiRjzU3Cwu7ddPNjSL0nj-QlPlU68MlvXvL8_AXD6ah-K0Bjc9d8he99j5wdXqN0Y3U5v23M3-PJq2PBKRC1hJBkQ_Dq4bibXXcBgT3HEYmc3D/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e.jpeg" width="462" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Peinture de Francesco di Antonio del Cherico pour la traduction latine de la <i>Cosmographia </i>de Ptolémée (vers 1465-1470).</span></td></tr>
</tbody></table>
Longtemps la Terre fut plate. Certains, dès les temps les plus anciens, la dirent ronde. Plus tard, on l'a encore vue s'aplanir — question de point de vue sans doute. Mais même ronde, elle fut longtemps étrangement vide : de ce qu'on savait d'elle depuis l'Antiquité, une fois placés les lieux cartographiés par Ptolémée, il restait bien des lieux à emplir qu'on ne pouvait abandonner aux seuls océans. D'ailleurs, les dimensions proposées par les Anciens — Pythagore, Aristote, Ératosthène, Ptolémée, tous ces vieux Grecs — semblaient si incroyablement immenses que force était d'assurer qu'ils s'étaient forcément trompés quelque part.<br />
<div style="text-align: left;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiTCFvWY5MjyEefySq636jAGcB6tw4L5lnj_iKiUfPeJaMiztz3ArtOteu4fB5p6RuqoC-KPaZlQmfy7Nn15CRhCLQKpQs-eXx3MVefXKx9FjNlfvc-XEwVO45BVtgF3tM5lqDeagm9Fh3/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-04-04+a%25CC%2580+18.23.54.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="588" data-original-width="470" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiTCFvWY5MjyEefySq636jAGcB6tw4L5lnj_iKiUfPeJaMiztz3ArtOteu4fB5p6RuqoC-KPaZlQmfy7Nn15CRhCLQKpQs-eXx3MVefXKx9FjNlfvc-XEwVO45BVtgF3tM5lqDeagm9Fh3/s400/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-04-04+a%25CC%2580+18.23.54.png" width="318" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La septième figure de l'<i>Imago Mundi </i>de Pierre d'Ailly (1410) montre la sphère terrestre divisée de l'équateur aux pôles par des lignes parallèles symétriques mais limités aux seuls tropique et cercle polaire dans l'hémisphère sud entièrement vide. Pour Pierre d'Ailly qui s'appuie sur la tradition aristotélicienne, seul l'hémisphère nord comporte des terres émergées et est habité. Contrairement aux pratiques usuelles de son temps, il place le nord en haut de la page. Ces divisions parallèles sur lesquelles il place continents et pays connus de son temps sont en fait des divisions climatiques, telles que les a définies Parménide dès le Ve siècle avant notre ère.</td></tr>
</tbody></table>
Enfin le temps vint où l'on considéra que le mieux qu'on puisse faire alors fût d'explorer le monde et de remplir les vides de toutes ces terres nouvelles que l'on découvrirait. L'attrait du sud, la tentation des terres étouffantes fit le reste. Les premiers à se lancer furent les Portugais.<br />
<br />
Mais comment se repérer en mer ? Le voyage se faisait sous la voûte étoilée et c'est par l'observation des étoiles que se mesura d'abord l'avancée vers le sud :</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: left;">
<i>Nous
ne vîmes qu'une fois la Tramontane [l'étoile polaire] qui nous parut
très basse à l'horizon ; aussi nous ne pûmes la voir que par temps clair
et serein et encore nous apparut-elle à la hauteur d'une lance
au-dessus de la mer. Nous vîmes également six étoiles basses sur la mer,
grandes, lumineuses et brillantes qui nous servirent de repères. </i></div>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Alvise Ca' da Mosto, vers 1455</div>
<div style="text-align: left;">
<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alvise_Cadamosto" target="_blank">Ca' da Mosto</a> arriva en effet à cette limite inquiétante, passée la Ligne, l'équateur, où l'étoile polaire disparaît et avec elle, non seulement tous les repères familiers au navigateur depuis l'antiquité mais également le repère qui servait à établir la latitude sous laquelle on naviguait : jusqu'alors, c'était simple, la technique en avait été développée par les
Arabes avec l'astrolabe que tout
navigateur devait savoir employer, avec l'octant utilisé dès l'antiquité. <br />
Mais à partir d'un certain point, comment mesurer la lente avancée des navires portugais le long des monotones rivages africains ? Il fallut donc établir de nouvelles méthodes pour établir la latitude par la hauteur du soleil, utiliser un nouvel instrument, le quadrant, et ce sera le fait des navigateurs portugais à la fin du XVe siècle. Ces nouvelles techniques vont leur permettre non seulement de se lancer sur les mers mais encore de tracer leurs voyages sur l'espace encore vierge des cartes.<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: left;">
<i>Nous
avons découvert d'autres îles, d'autres terres, d'autres mers, d'autres
peuples ; et plus encore que tout cela, un autre ciel et d'autres
étoiles.</i></div>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pedro_Nunes" target="_blank">Pedro Nunes</a>, <i>Tratado em defensão da carta de marear</i> (<i>Éloge des cartes marines</i>), 1537</div>
<br />
<span style="font-family: inherit;">Les premières cartes marines de ces territoires nouvellement découverts, ces splendides portulans des
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-variant: small-caps;">xv</span><sup>e</sup>
et <span style="font-variant: small-caps;">xvi</span><sup>e</sup> siècles, comportent souvent en marge cette
échelle des latitudes qui permet de placer les lieux de part et d'autre
des tropiques ou de l'équateur.</span></div>
<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCQ5UhES1ExQGlIiSYR1E5PssJciSI_KJ6vjXV8d_NT2LJBIea-uxE5YoU9rkTON6XOSXwTD_oZyPHnNkdMcNp40kXGfgmnxwpz9vc9WD5UNlmiWFXLuVECp27WRzP8fVX683WarkUZljX/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+2.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1001" data-original-width="1600" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCQ5UhES1ExQGlIiSYR1E5PssJciSI_KJ6vjXV8d_NT2LJBIea-uxE5YoU9rkTON6XOSXwTD_oZyPHnNkdMcNp40kXGfgmnxwpz9vc9WD5UNlmiWFXLuVECp27WRzP8fVX683WarkUZljX/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+2.jpeg" width="640" /></a><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le
portulan montre la pointe sud de l'Afrique et, comme un petit cran que
couronne une colonne, le Cap de Bonne-Espérance. Les deux colonnes ou <i>padrao</i>
puis le drapeau indiquent les étapes de la conquête de la mer par les
navigateurs portugais : le dernier marque le lieu où l'équipage de
Bartolomeu Dias a refusé de poursuivre vers l'océan Indien. A gauche,
une règle marque la latitude observée tandis que la triangulation à
partir de la rose des vents centrale guide la représentation des rivages
et la localisation précise des ports ce qui aidera la navigation qui,
plutôt que de s'éloigner en pleine mer, se tiendra encore le long des
côtes.<span class="tlf_cexemple"> Quant à</span> la longitude, il n'en est pas question encore.</td></tr>
</tbody></table>
</div>
Mais ce savoir resta cantonné au petit cercle des navigateurs. A Isabelle la Catholique qui demandait aux sages réunis à Salamanque leur avis sur la demande de Christophe Colomb de partir chercher l'Inde par l'ouest, les sages répondirent par la négative : saint Augustin lui-même avait assuré qu'il était impossible de passer d'un hémisphère à l'autre, et le fait que les Portugais aient franchi l'équateur vingt-cinq ans plus tôt et continuent de le faire sans souci chaque année n'avait pas troublé nos doctes savants. Si la Terre était bien fixée au centre du monde, cela impliquait, quoi qu'en dise l'expérience de marins incultes, qu'il y ait un dessus et un dessous du monde, un haut et un bas. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEgfUw3Y9ndnD8ILbhiOfLI8G3d0Nmqp2bTdWOhKkNqWKabCr5nvTvdqD6mFo_5w0-LY_-jAM9i4L4IVTAEdtInvE4SUrpbEFGH9uFXT0oVJsaqYGVJfYucaUtpJU5aNZz8q7EHcr8JkBq/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+1.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1036" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEgfUw3Y9ndnD8ILbhiOfLI8G3d0Nmqp2bTdWOhKkNqWKabCr5nvTvdqD6mFo_5w0-LY_-jAM9i4L4IVTAEdtInvE4SUrpbEFGH9uFXT0oVJsaqYGVJfYucaUtpJU5aNZz8q7EHcr8JkBq/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+1.jpeg" width="414" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Cette miniature de la <i>Cronica del Rei D. Afonso Henriques </i>de
Duarte Galvào (premier quart du XVIe siècle) montre la partie du monde
cédée au roi du Portugal par le traité de Tordesillas en 1492. Telle
qu'elle est représentée, la Terre est absurdement partagée en deux parts
inégales par une ligne équatoriale qui n'est en rien à équidistance des
pôles. Cette maladresse apparente souligne la difficulté d'envisager
les véritables dimensions de la Terre, notamment dans l'hémisphère sud.
En marge de la page, une série de sphères armillaires symbolisent
l'ouverture du Portugal sur l'immensité du monde.</span></td></tr>
</tbody></table>
Mais Christophe
Colomb veut suivre la suggestion que l'Italien <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Paolo_Toscanelli" target="_blank">Toscanelli</a> a développée dès 1474 : il propose de tenter une circumnavigation en partant vers l'Ouest,
c'est-à-dire vers la Chine et les Indes. Si l'idée est juste,
évidemment, les données qu'ils possèdent sont fausses : l'un et l'autre tablent sur une longueur du rayon terrestre bien trop courte — et donc sur un
globe terrestre beaucoup plus petit ; de même, ils estiment l'Eurasie bien plus large et étendue à la surface de ce globe.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihyLGKxkjE6dAA9UjjSCzMvV7oH1wXKF8vqEQ32y8OZtFQvtP2dtNL6e3OLmDwAuMqazleYJ_JmhoEdm0rlem25e7Y9iEP8S2-C1fCb9I9ScWgIU0KSAvjLbv83Ghf8nFrnlz5hbOtJUWW/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+4.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1318" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihyLGKxkjE6dAA9UjjSCzMvV7oH1wXKF8vqEQ32y8OZtFQvtP2dtNL6e3OLmDwAuMqazleYJ_JmhoEdm0rlem25e7Y9iEP8S2-C1fCb9I9ScWgIU0KSAvjLbv83Ghf8nFrnlz5hbOtJUWW/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+4.jpeg" width="526" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cet exemplaire de l'<i>Imago Mundi</i> du cardinal Pierre d'Ailly, édité en 1483 ou 1487, a appartenu à Christophe Colomb qui y a porté en marge 475 remarques. Ici, il s'agit du huitième chapitre, <i>De la quantité de terre habitable</i>, où Colomb oppose en note ses expériences au discours théorique des savants. <i>Imago Mundi</i> a été écrit en 1410 par un théologien français, Pierre d'Ailly (1350 - 1420) qui s'appuie sur Aristote, Ptolémée ou Pline l'Ancien. Il cite aussi saint Augustin ou les savants musulmans Avicenne et Averroès.Ce ne sont pas seulement les annotations de Colomb qui sont émouvantes comme l'est toute note manuscrite figurant en marge de vieux livres, c'est la méthode qui apparaît dans l'organisation de ces notes, l'encadrement d'un texte imprimé avec de larges marges, bien plus larges que celles dont nous bénéficions, ce sont aussi les accolades le long du texte, les encadrés, les phrases soulignées, tout ce qui peut montrer le développement de la pensée. (Bibliothèque Colombine, Séville)</td></tr>
</tbody></table>
En effet, mesurer cette Terre que l'on part explorer n'était pas si aisé et que, de ce qu'on
pouvait comparer avec la <i>Cosmographie</i> de Ptolémée ou avec la
géographie décrite par Aristote, il ressortait
davantage de mystères que de certitudes. Christophe Colomb quitta donc
Cadix avec l'idée que la Terre était moins vaste qu'elle ne l'était
réellement, d'une part, et que l'Inde était bien plus éloignée de l'Europe vers l'orient — et donc bien proche en tentant de l'approcher par l'occident, d'autre part. Sans doute lui fallut-il quatre voyages pour prendre la mesure du monde réel.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMDoULcvw6QoWbxhrNbKa6FkqHnk0pgNdE9UCkeX2SVrYF7FGeiTcx-hN_xrwV3oDSbq1mwM1am47_713BNsNoHp9Fpx-7vuxGuVsClrlTyqCTBx_DibwYe3Ak-VO0d0Hx3hg3KgEU-NMT/s1600/P1250281.jpg"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1211" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMDoULcvw6QoWbxhrNbKa6FkqHnk0pgNdE9UCkeX2SVrYF7FGeiTcx-hN_xrwV3oDSbq1mwM1am47_713BNsNoHp9Fpx-7vuxGuVsClrlTyqCTBx_DibwYe3Ak-VO0d0Hx3hg3KgEU-NMT/s640/P1250281.jpg" width="484" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;">La Terre pouvait difficilement soutenir l'Europe à sa place au nord de l'équateur sans qu'un contrepoids, sous la forme d'un immense continent austral, ne vienne contrebalancer le poids des terres de l'hémisphère nord. On chercha longtemps ce continent jusqu'à ce que James Cook finisse par en apercevoir les glaces en 1774. A défaut de le trouver, on l'imaginait jusqu'alors comme une sorte de jardin d'Eden, bien au sud du Cap de Bonne-Espérance. </span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFpHfg-Vog1w3i8u6g3ImFfkLLkRlE2a3Am7B5eutP4LcBpsaFm2dOsaDJ-W0RoItfS6O5HGGwLpagayxZShrhy_9mgXxnHy9NgggOS9WVDMQ6x7KJWic62yk5b4VqKpmrlYfOlycpQROz/s1600/1500_map_by_Juan_de_la_Cosa.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="908" data-original-width="1600" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFpHfg-Vog1w3i8u6g3ImFfkLLkRlE2a3Am7B5eutP4LcBpsaFm2dOsaDJ-W0RoItfS6O5HGGwLpagayxZShrhy_9mgXxnHy9NgggOS9WVDMQ6x7KJWic62yk5b4VqKpmrlYfOlycpQROz/s640/1500_map_by_Juan_de_la_Cosa.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le pilote de la <i>Santa Maria</i>, Juan de la Cosa, a tracé en 1500 la première carte du nouveau monde. Il s'agit encore d'un portulan où sont indiqués uniquement les côtes et les ports. Outre les lignes de triangulation pour aider à l'orientation des côtes, ce portulan ajoute trois lignes repères : le tropique du Cancer, l'équateur, et la ligne du traité de Tordesillas séparant les possessions espagnoles et portugaises. Entre deux masses continentales d'un vert opaque, le cartographe a placé très précisément l'arc des Caraïbes. Seule trace des ambitions originelles de Colomb, l'éventuel passage vers l'Asie est masqué par le cartouche représentant saint Christophe.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAwM9ZV7cTwPXMKEqKTjELV2XPNmxnIXwqbRWw_8DT7zohexYPQksYmB2aB7PN7A0zNxSLT0NCWMdLsWb2sbt8VP3mHkL8GdKDNGNsV-wCYzi_AIriYOqSfLTiYVkZPQBjYn9oannQGb9L/s1600/P1250286.jpg"><img border="0" data-original-height="1142" data-original-width="1600" height="456" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAwM9ZV7cTwPXMKEqKTjELV2XPNmxnIXwqbRWw_8DT7zohexYPQksYmB2aB7PN7A0zNxSLT0NCWMdLsWb2sbt8VP3mHkL8GdKDNGNsV-wCYzi_AIriYOqSfLTiYVkZPQBjYn9oannQGb9L/s640/P1250286.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;">Ici, c'est le détroit de Magellan qui est à l'honneur. Inconnue encore quant à elle, la Terre de Feu figure sans réalisme aucun comme l'aile bariolée d'un oiseau du sud (carte espagnole du XVIe siècle).</span></div>
<br />
Encore une fois, comment se repérer en mer ? Comment retrouver les terres visitées ? <br />
<br />
La première difficulté de ces voyages de découverte ne fut pas tant de se repérer — la boussole était connue en Méditerranée depuis trois siècles, l'astrolabe marine avait été mise au point par le philosophe, poète, astronome majorquin <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Lulle" target="_blank">Ramon Llull</a> en 1295 — que d'oser se lancer sur l'océan, cette mer qui ne menait à rien. Les navigateurs européens ne s'étaient écartés de la Méditerranée jusque là que pour longer les côtes atlantiques et, soit remonter vers les îles britanniques ou la Baltique, soit longer les côtes marocaines. Au-delà des Canaries, nul ne savait ce qui se produirait.<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Cependant, quoi que beaucoup partissent — et c'étaient des hommes de belle renommée par leurs exploits dans le métier des armes — aucun n'osa au-delà de ce cap.</i></blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<i>Et pour dire la vérité, cela n'était pas manque de courage mais parce qu'il s'agissait d'une chose tout à fait nouvelle et mélangée d'anciennes légendes qui avaient cours chez les marins d'Espagne depuis des générations. Et quoique ces légendes fussent trompeuses, l'idée de les vérifier semblait pleine de menaces.</i></blockquote>
<div style="text-align: right;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gomes_Eanes_de_Zurara" target="_blank">Gomes Eanes de Zurara</a>, <i>Cronica da Guiné</i>, vers 1453</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
On avançait et, au fur et à mesure, on dessinait ce qu'on voyait en suivant les côtes au plus près, on traçait des portulans. On mesurait aussi, ne serait-ce que pour estimer la progression vers le sud, d'abord vers l'équateur puis, une fois cette étape franchie, au-delà. Les navigateurs portugais ont perfectionné l'astrolabe — pour les quadrants et sextants il faudra attendre un ou deux siècles encore — et l'usage de cet instrument est diffusé, d'abord sans doute par la pratique puis par des ouvrages techniques dont le premier est l'<i>Arte de navigar </i>de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mart%C3%ADn_Cort%C3%A9s_de_Albacar" target="_blank">Martin Cortès de Albacar</a> en 1555.<br />
<br />
Si mesurer la latitude était simple, nous l'avons dit, la mesure de la longitude, c'est-à-dire de la distance vers l'est ou
l'ouest d'un méridien de référence, était bien plus complexe à réaliser. A priori pourtant, il s'agissait seulement de calculer la relation simple
entre l'heure solaire locale et une heure de référence — l'angle
horaire. Or ce calcul qui était un enjeu majeur pour l'exploration du monde, la
conquête des océans et, par la suite, la formation des empires coloniaux au <span style="font-variant: small-caps;"></span><span style="font-variant: small-caps;">xviii</span><sup>e</sup> siècle, se révéla redoutablement complexe.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhA7Zcaf2qvVGZ6uP6so9SpOXiW6TV9t0qrihpbTLofQuNzJ23HTsu3U_RnmCghPP2moqYEQaVXMsipJScxGJ9_r_qYteoj8g6korG5IBwn0as8SjXmFZkdUvEUNBQsWZBdW_DuYL5ArDUu/s1600/4af7f591db640751c99d380ab6762656.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1489" data-original-width="1024" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhA7Zcaf2qvVGZ6uP6so9SpOXiW6TV9t0qrihpbTLofQuNzJ23HTsu3U_RnmCghPP2moqYEQaVXMsipJScxGJ9_r_qYteoj8g6korG5IBwn0as8SjXmFZkdUvEUNBQsWZBdW_DuYL5ArDUu/s640/4af7f591db640751c99d380ab6762656.jpg" width="440" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">En 1583, le Français Jacques Devaux, pilote au Havre, propose aux navigateurs cet instrument, l'une des suggestions improbables destinées à résoudre mécaniquement la difficulté à faire le point astronomique au cours de la navigation.</td></tr>
</tbody></table>
La première méthode consistait à conserver ou transporter sur le navire l'heure du point de départ (le méridien d'origine) afin de la comparer avec l'heure où le soleil est au plus haut là où on se trouve, c'est-à-dire le midi local. La différence indiquait l'angle horaire et, puisque le soleil va balayer en 24 heures les 360° de longitude, la longitude du point où l'on se trouve.<br />
Or pour cela, il aurait fallu pouvoir "conserver le temps" de manière régulière : on essaya les sabliers, les clepsydres, les horloges enfin comme le conseillait dès 1533 le cartographe et mathématicien <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gemma_Frisius" target="_blank">Gemma Frisius</a>. Mais avec l'agitation de la mer, le mouvement de la navigation, les effets des changements de climat, aucune horloge construite jusqu'au milieu du <span style="font-variant: small-caps;"></span><span style="font-variant: small-caps;">xviii</span><sup>e</sup> siècle n'évitait, dans le meilleur des cas, des retards lents mais réguliers. Aucun de ces instruments ne permettait de mesurer le temps avec précision. Or à l'équateur, une erreur d'un dixième de seconde représente un "écart" de <span class="nowrap">46<abbr class="abbr" title="mètre"></abbr></span> m. Et une erreur de quelques minutes de longitude suffit à faire perdre de vue un îlot dans le Pacifique. La solution dans ce premier cas était d'obtenir une horloge ou un chronomètre fiables. <br />
<br />
Il existait une seconde méthode, à base de tables éphémérides où étaient consignés le mouvement des astres — de la lune par exemple, ou des lunes de Jupiter dont les éclipses se produisent plusieurs fois par jour — ou des conjonctions astronomiques particulières, des éclipses, telles qu'elles seraient visibles au point de départ et dont le déplacement dans le ciel indiquerait la position du navire : observer une éclipse dont les différentes phases seraient repérées en heures du méridien
de Paris, dans les recueils astronomiques, par exemple, mais pour résoudre une question quotidienne, il s'agit d'un phénomène trop peu fréquent. Il en est de même pour l'observation d'une occultation d’étoile.<br />
<br />
Quelle que soit la méthode choisie, le problème était de pouvoir embarquer des instruments astronomiques puissants (donc plutôt conçus pour être utilisés dans un observatoire), stables (ce qui n'est pas évident à bord d'un vaisseau), puis de pouvoir les utiliser et de savoir calculer à
partir des éphémérides. Mais les instruments qui étaient utilisés jusqu'au début du <span style="font-variant: small-caps;"></span><span style="font-variant: small-caps;">xviii</span><sup>e</sup> siècle, l’astrolabe nautique, le quadrant,
le quartier de Davis, manquaient de précision dans les mesures. Or
si cela n'intervenait guère dans le calcul de la latitude,
cette imprécision rendait impossible la détermination de la longitude. En
effet, avec la méthode des <i>distances lunaires,</i> une erreur de 1' sur la mesure de la
distance angulaire entraînait une erreur pouvant atteindre 45'
sur la longitude.<br />
<br />
Alors, à défaut de pouvoir clairement tracer les cartes, les navigateurs multiplient les dessins, les vues d'approche des côtes et de l'entrée des ports, le tracé des montagnes qui dominent tel site, tout ce qui permettra d'avoir le plus de
repères possibles hors des mesures cartographiques et pourra aider à identifier la position exacte d'un navire lorsque, au sortir d'une tempête, il se trouvera face à un rivage inconnu. Enfin, en plus des <a href="http://filslisibles.blogspot.fr/2016/12/explorer-le-nouveau-monde.html" target="_blank">rivages</a> et des fleuves, on dessine des habitants et de leurs pratiques : on ne sait jamais où on pourrait tomber.<br />
<br />
C'est ce que feront les Portugais le long des côtes d'Afrique, comme ici à l'île de Mozambique ou, ci-dessous, au détroit d'Ormuz.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjD0j68L5-anreebryddRRTVOsag7lsahiPpLd2611B3pPaw8w3JZ3jwYPHQhmYEn3RaHuh1s9Eq6-e1gDSbD_nVmCNDie0xVfsdkhLeFUNSI1eah8NEmRyN_10qXtEkhxC3Ti3_Ggj8Mx8/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+3.jpeg"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1292" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjD0j68L5-anreebryddRRTVOsag7lsahiPpLd2611B3pPaw8w3JZ3jwYPHQhmYEn3RaHuh1s9Eq6-e1gDSbD_nVmCNDie0xVfsdkhLeFUNSI1eah8NEmRyN_10qXtEkhxC3Ti3_Ggj8Mx8/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+3.jpeg" width="516" /></a></div>
</td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La
flotte de Vasco de Gama atteignit l'île de Mozambique le 1er mars 1497.
Sur ce routier, un manuscrit qui décrit précisément rivages, refuges,
points de ravitaillement et ports, on voit le vaste cercle de la baie de
Mossuril avec les estuaires de deux fleuves côtiers, la pointe crochue
de Semilha en haut à droite, inchangée aujourd'hui, les bancs de sable
et les hauts fonds. En avant, l'île est protégée par deux îlots, Goa et
Sena. S'ils arrivaient trop tard dans la saison pour bénéficier des
vents du sud-ouest qui les mèneraient jusqu'en Inde, les marins
portugais restaient jusqu'à huit mois de suite à Mozambique en
hivernage, à attendre la mousson d'été. En attendant, les fièvres
faisaient des ravages sur les équipages. D. Joào de Castro, <i>Roteiro de Viagem de Lisboa a Goa</i>, 1538.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQcQkVzkrlmZslufKGjaxF_1TG0btsZs7GggJU34Tq66eObmMtn_nb7ACkUKTcdkoA0J4W3YZCMELcPfZO3eqJhqah-72vFqj-wWEDkdGxM2BBzNdoQ7sJl9I0_IjXsC0Hie3Ovme1A9Z8/s1600/P1250277.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQcQkVzkrlmZslufKGjaxF_1TG0btsZs7GggJU34Tq66eObmMtn_nb7ACkUKTcdkoA0J4W3YZCMELcPfZO3eqJhqah-72vFqj-wWEDkdGxM2BBzNdoQ7sJl9I0_IjXsC0Hie3Ovme1A9Z8/s640/P1250277.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">A
Oman, la flotte portugaise devant Mascate en 1555 : prendre le contrôle
du détroit d'Ormuz était essentiel pour contrer le commerce arabe et
assoir sa domination sur l'océan Indien.</td></tr>
</tbody></table>
Les Anglais feront de même le long des côtes du Pérou. Francis Drake a ainsi représenté jour après jour les côtes de l'Amérique du sud alors qu'il remontait vers le nord.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGAumXCFwaxTdG4zV4WLt8USaWZXzCIrcn79jxKEqCn_i77-Cl4DaFoo6GTQyS8RlI_scWMHIoxZEsjv6ORbvQgTaH2VwMvZ3smzxGR_SKPLu_AAgovwIEJBBULsZNJnVZNEGSiDdrBuYZ/s1600/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+6.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1061" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGAumXCFwaxTdG4zV4WLt8USaWZXzCIrcn79jxKEqCn_i77-Cl4DaFoo6GTQyS8RlI_scWMHIoxZEsjv6ORbvQgTaH2VwMvZ3smzxGR_SKPLu_AAgovwIEJBBULsZNJnVZNEGSiDdrBuYZ/s640/Image+nume%25CC%2581rise%25CC%2581e+6.jpeg" width="424" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Vue
des approches de la baie de Nombre de Deos au Panama, lieu
d'embarquement de l'or et autres métaux précieux vers l'Espagne. Dessin à
l'aquarelle figurant sur le dernier journal de bord de Francis Drake,
mort de dysenterie non loin quelques jours plus tard, en 1596.</td></tr>
</tbody></table>
Les côtes nord américaines, quant à elles, avaient été dessinées plus tôt par le Français <a href="https://filslisibles.blogspot.fr/2016/12/explorer-le-nouveau-monde.html" target="_blank">Jacques Le Moyne de Morgues</a> qui accompagna l'expédition de Ribault et Laudonnière en 1562. Les gravures par lesquelles nous les
connaissons ont été réalisées par Théodore de Bry en collaboration avec Le Moyne qui a dû recréer ses dessins de mémoire. Aucun repère géodésique ne figure sur ces représentations des côtes de Virginie, de carte.<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwMYS8ulGONjcKqzZ0PxxR6A7o3dIrAdBaq0iFEw7X0KGtA041-0XxF8l_nLimpt-mdXBSmMScTXaFT4Q_pUjsgF2U5Sx3fnO42bOxbWP7ttAWdUzbYkLXW72jMA32MO6srwX2pM-cX5lM/s1600/P1250279.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1284" data-original-width="1600" height="512" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwMYS8ulGONjcKqzZ0PxxR6A7o3dIrAdBaq0iFEw7X0KGtA041-0XxF8l_nLimpt-mdXBSmMScTXaFT4Q_pUjsgF2U5Sx3fnO42bOxbWP7ttAWdUzbYkLXW72jMA32MO6srwX2pM-cX5lM/s640/P1250279.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgO34B5GMs6n_BO5ZjgmxFuBZH65CivRZPsBYW9HkzHV1e6mnIlDLSlJsSw6nrICKDVevqG1R0bHbtONH0nwud2r2-H1EhKzE9BFjUEam6OxOUwvvZ3KDMtCNgTqv8v4b3lV6cUJANowxhW/s1600/P1250280.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1364" data-original-width="1600" height="544" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgO34B5GMs6n_BO5ZjgmxFuBZH65CivRZPsBYW9HkzHV1e6mnIlDLSlJsSw6nrICKDVevqG1R0bHbtONH0nwud2r2-H1EhKzE9BFjUEam6OxOUwvvZ3KDMtCNgTqv8v4b3lV6cUJANowxhW/s640/P1250280.jpg" width="640" /></a></div>
Les premiers atlas favorisent ce type de représentations qui montrent la forme d'un rivage, l'approche d'un port en ajoutant les repères que sont la forme d'une ville et ses monuments — forteresses, châteaux, phares — ou celle du relief avoisinant.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAKB6MW89zx9aIMUINURtCFLCd_8i59b1t55Q1r9pbspVB2JZ-QjO-JESDXaH0SUTXf7OhmRdQZVAusMWzb1z_rKgwmu79Tsl0VlKuK8DGtUT3m2rs5MBJVz2wVbmuiZa9JmPqlpSr1nlj/s1600/P1250278.jpg"><img border="0" data-original-height="1262" data-original-width="1600" height="504" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAKB6MW89zx9aIMUINURtCFLCd_8i59b1t55Q1r9pbspVB2JZ-QjO-JESDXaH0SUTXf7OhmRdQZVAusMWzb1z_rKgwmu79Tsl0VlKuK8DGtUT3m2rs5MBJVz2wVbmuiZa9JmPqlpSr1nlj/s640/P1250278.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #0000ee; font-size: x-small;"><span style="color: black;">Le célèbre atlas de Georg Braun et Frans Hogenberg (publié entre 1572 et 1618), <i>Civitates Orbis Terrarum</i>, offre des vues de nombreu<span style="color: #0000ee;">x <span style="color: black;">ports et villes du monde, y compris hors d'Europe. Ici, Calicut, Ormuz, Canananore et La Mine.</span></span></span></span></div>
<br />
Ainsi, mesurer
les longitudes resta donc d'une difficulté majeure jusqu'au milieu du <span style="font-variant: small-caps;"></span><span style="font-variant: small-caps;">xviii</span><sup>e</sup> siècle
et, par les limites que cette difficulté imposait au développement
colonial, constitua un enjeu scientifique essentiel pour les États
européens à vocation impériale. Le problème était de trouver un moyen de tracer des cartes exactes qui permettraient de retrouver plus tard les lieux découverts— et non d'arpenter sans fin les océans comme le fit James Cook sur ses deux premiers voyages à la recherche d'îles à la localisation toute hypothétique (sans parler du continent antarctique que la <i>Royal Society</i> lui demandait de trouver).<br />
<div style="text-align: right;">
À suivre<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: x-small;">Cet article doit beaucoup au livre du Contre-amiral François Bellay, <i>Livre des terres inconnues. Journaux de bord des navigateurs. XVème-XIXème siècle</i>, publié aux éditions du Chêne en 2000 et splendidement illustré.</span> </div>
</div>
<div style="text-align: center;">
</div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-90436574254903868082018-03-02T19:52:00.000+01:002018-03-02T19:52:13.830+01:00Murmures, murs<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9VgH8Nzlyd4PYtjF9xcPxxgrPQwNsTyNnWJ6tq3vOWW1Y-dVS3Eg482jcNmdpcegvPD7s6McM7AHDsaX_2hYKAlM4zaIt56AwDZKDr-OKM8xWVHC7UyFsvncb-ANSwLzM7mUd6CBCht5e/s1600/P1240821.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9VgH8Nzlyd4PYtjF9xcPxxgrPQwNsTyNnWJ6tq3vOWW1Y-dVS3Eg482jcNmdpcegvPD7s6McM7AHDsaX_2hYKAlM4zaIt56AwDZKDr-OKM8xWVHC7UyFsvncb-ANSwLzM7mUd6CBCht5e/s640/P1240821.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="font-family: Garamond; font-size: 12pt;">tu te doutes de la patience<br />
de cette terre fauve<br />
quand ses yeux s'absentent<br />
pour s'ouvrir sur le bleu<br />
qui colore son sens<br />
<br />
comme toi comme le poème<br />
cette terre est née<br />
du regard qui l'a rêvée<br />
<br />
la vie est une traversée<br />
entre deux rives<br />
<br />
analogie des marges<br />
lent mouvement vers l'inachevé<br />
chant d'innocence et de mémoire<br />
<br />
scribe dans la nuit de la langue<br />
quand la nuit parle la langue du néant<br />
tu es sur cette terre<br />
pour cultiver ton âme<br />
apprivoiser ce qu'il y a d'humain<br />
dans l'angoisse<br />
habiter la parole de la parole<br />
et conserver la promesse du poème<br />
</span><br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Garamond;">Amina Saïd, <i>Au présent du monde</i>, Éditions de la Différence, 2006</span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzQOSmoIOu1L1smAQGvy7V402b0uv8nI6sq_RDNFdwLhEzK8pkyWPThfkXG9W5xZV_ZtW6VZCDW6VLapR1yoDVlCU1y1dZBoSqPNp0B5hVo4wBWMgSn6kuaFzqZrH9cgVGSZzj8xNeWNoh/s1600/P1240955.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzQOSmoIOu1L1smAQGvy7V402b0uv8nI6sq_RDNFdwLhEzK8pkyWPThfkXG9W5xZV_ZtW6VZCDW6VLapR1yoDVlCU1y1dZBoSqPNp0B5hVo4wBWMgSn6kuaFzqZrH9cgVGSZzj8xNeWNoh/s640/P1240955.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFYy_Rr-2vJWCvo5cWJtL3zGLmygmHwul4MPx6k1rk8jtlXGAnF6V5ndzuaQZjI6SU8a1ZfGG2HOefuOjDbogsDYaV3OhpSujjvvOsE2PGPuMZhyixaZefUXHMVViPvCBsliCS7tA23XCN/s1600/P1240996.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFYy_Rr-2vJWCvo5cWJtL3zGLmygmHwul4MPx6k1rk8jtlXGAnF6V5ndzuaQZjI6SU8a1ZfGG2HOefuOjDbogsDYaV3OhpSujjvvOsE2PGPuMZhyixaZefUXHMVViPvCBsliCS7tA23XCN/s640/P1240996.jpg" width="640" /></a></div>
<br />catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-68347520952542024372018-03-02T19:45:00.001+01:002018-03-02T19:45:25.327+01:00Deux ans, un mois, quelques jours<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit_mKbfZHMJZtKVFFyiGnU15d9StnlV1_zo8Yr0AlIC7LDf-tycnoVtafyc3ZnrRV-b55I8YFJd9ORrk7PsiG4iXV280gCV0DSxGFDexncmCiZ98hwSAm9ylXMDpuGNHrMtaGlwF4AoxS6/s1600/Image+3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit_mKbfZHMJZtKVFFyiGnU15d9StnlV1_zo8Yr0AlIC7LDf-tycnoVtafyc3ZnrRV-b55I8YFJd9ORrk7PsiG4iXV280gCV0DSxGFDexncmCiZ98hwSAm9ylXMDpuGNHrMtaGlwF4AoxS6/s640/Image+3.jpg" width="480" /></a></div>
<br />
<span style="font-family: "garamond" , "serif"; font-size: 12pt; letter-spacing: 1pt; line-height: 125%;"> Ce n'est pas parce que tu es dans une prairie<br /> Plus haute que la tête des hommes<br /> Que tu es mort<br /> Le vent entraîne les feuilles à la terre<br /> Comme un rivage et un soupir<br /> <br /> J'annonce à ceux que tu as connus<br /> Ton obéissance à la solitude<br /> Et ton passage avec des animaux`<br /> Sur une montagne<br /> Où le bruit est éternel quand on le touche<br /> <br /> Et rappelle-toi ce qui faisait ici-bas<br /> Le charme :<br /> Les saisons et la femme sans innocence<br /> En vérité peu de choses à dire aux ombres<br /> O mémoire de la vie<br /> </span><br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: "garamond" , "serif"; font-size: 12pt; letter-spacing: 1pt; line-height: 125%;"><span style="font-size: x-small;">Georges Schehadé, <span style="font-family: "garamond" , "serif";">in</span> <i>L'oeil double de Gaëtan Picon</i>, éd. du Centre Georges Pompidou, 1979. </span></span></div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-55859142152360147552018-02-17T23:30:00.002+01:002020-11-14T23:46:43.007+01:00Voyage d'hiver — Hercule Seghers<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhC-VCN9YlqUb7PLlSIqcMvNgMi1em0oRtgHualUmVX38ESFLfgDVtCwTMcA2WY8Ga0zYb6HGB9gUIgBele6JgyTb_9aEzrhoijBVaKPXLg58k5W8IH48BpRFrzqAgB64E1nDGBOhRoXCPv/s1600/seghers001.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="852" data-original-width="840" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhC-VCN9YlqUb7PLlSIqcMvNgMi1em0oRtgHualUmVX38ESFLfgDVtCwTMcA2WY8Ga0zYb6HGB9gUIgBele6JgyTb_9aEzrhoijBVaKPXLg58k5W8IH48BpRFrzqAgB64E1nDGBOhRoXCPv/s640/seghers001.jpg" width="630" /></a></div>
<br />
Un temps où le froid et la nuit dominent. Hiver
— le moment de voyager autrement, vers ce territoire le plus lointain
et le plus étranger de nous qu’est le passé. Étranger ici non seulement
parce qu’il s’agit d’une autre époque mais parce que ce voyage touche à
l’imaginaire hors de son temps d’un artiste du XVII<sup>e</sup> siècle. Voyager, ici, c'est entrer par le regard dans le monde de cet homme — car seulement par
l’art nous pouvons nous abstraire de notre propre conscience des choses
et approcher ce qu’un autre voit ou a vu d’un univers qui ne sera jamais
tout à fait le nôtre.<br />
<br />
Il y eut aux Pays-Bas, dès la fin du XVI<sup>e</sup>
siècle, des peintres de paysage. Certains d’entre eux faisaient le
voyage en Italie et peignaient des paysages à la chaude lumière du sud
ou de vertigineux passages à travers les Alpes. Puis, de retour dans
leur plat pays, ils étiraient les hauts clochers pointus au-dessus des
haies de peupliers et alignaient des bouquets de joncs le long des dunes
et des canaux. Posant très bas sur la toile la ligne d’horizon, ils
éclairaient les ciels plombés et chargés de nuages d’une de ces froides
lumières du nord et ils attendaient la neige pour poser des corbeaux sur
les branches qui cachaient un soleil de fin du monde. Puis ils
rentraient chez eux et restaient au chaud sans plus jamais rêver au Sud,
leur large col de dentelles blanches étalé sur leur habit noir.<br />
<br />
Hercule
Seghers fut l’un d’eux — avant de devenir un autre. Ce qu’il a réalisé
— est d’un autre, de ceux qui vendent leur maison pour payer leurs
dettes, de ceux qui étalent la poussière de cuivre sur leurs culottes
noires, de ceux dont les mains sont tachées d’encre et brûlées par les
acides. De ceux qui voient les ombres mieux qu’ils ne voient la lumière.
De ceux qui voient le bois mieux qu’ils ne voient les feuilles. De ceux
qui voient la roche nue mieux qu’ils ne voient l’herbe. De ceux qui
voient le ciel déserté mieux qu’ils ne voient les oiseaux s’élancer vers
les hauteurs.<br />
<br />
Il est né à Haarlem en 1589 dans la
famille d’un marchand de drap mennonite originaire des Flandres. Il
apprit l’art du paysage auprès du peintre Gillis van Coninxloo à
Amsterdam. Sans doute eut-il là quelque temps du succès puisqu’en 1620
il put acheter une vaste maison sur le Lindengracht avant de devoir la
revendre en 1631. On le retrouve ensuite à Utrecht puis à La Haye — et
on sait si peu de chose sur lui que même la date de sa mort, vers 1638,
reste incertaine. <br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1Y9idZDpomavLhESjxQnHvRCfSSCrEoLrYPVoMtrG1_xCd2EUCmTVV7vVQsoLPOlu1j117NCGCB2iHehucKDueitqPXEfRn6PRVsfvTRIS4_Z2Z5h1WHos-59Q0oqNBvHK_kbAhdtpmLH/s1600/9+RP-P-H-OB-799.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1239" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1Y9idZDpomavLhESjxQnHvRCfSSCrEoLrYPVoMtrG1_xCd2EUCmTVV7vVQsoLPOlu1j117NCGCB2iHehucKDueitqPXEfRn6PRVsfvTRIS4_Z2Z5h1WHos-59Q0oqNBvHK_kbAhdtpmLH/s640/9+RP-P-H-OB-799.jpg" width="494" /></a></div>
Hercule Seghers fut graveur et, de
même qu’on parle aujourd’hui de photographie expérimentale, on peut le
décrire comme un « graveur expérimental ».<br />
<br />
Il fut peintre aussi — mais moins de onze de ses tableaux ont survécu. Celui-ci à son tour a disparu récemment dans un incendie. Comme si le seul fait d'avoir peint par Seghers attachait à ce paysage quelque malédiction qui le rendre mortel.<br />
<div style="text-align: center;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfJNQ69Bhhk_k0i_Q4wbnpTKix5YpO91Lmpre9bZbHBsNSPXUhBljBlavGRIxuP8nNBageqeHsFTuKHl7BWCBOhfbV74Yh3DCFl904YdRO9P0DTnflHlxXhEkrffMBxB9KHCZARH7ZX2uY/s1600/seghers002.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="575" data-original-width="800" height="460" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfJNQ69Bhhk_k0i_Q4wbnpTKix5YpO91Lmpre9bZbHBsNSPXUhBljBlavGRIxuP8nNBageqeHsFTuKHl7BWCBOhfbV74Yh3DCFl904YdRO9P0DTnflHlxXhEkrffMBxB9KHCZARH7ZX2uY/s640/seghers002.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="color: #666666; font-size: x-small;">Hercules Seghers, <i>Paysage imaginaire,</i> détruit dans l’incendie du musée Armando à Amersfoort en 2007.</span></td></tr>
</tbody></table>
</div>
J’imagine un homme en noir, parent du Frenhofer de la nouvelle de Balzac, <i>Le Chef-d’œuvre inconnu,</i>
« auquel le jour faible de l’escalier prêtait une couleur fantastique »
et qui « ressemblait à une toile de Rembrandt marchant silencieusement
et sans cadre dans la noire atmosphère ».<br />
<br />
Seul, à la fois admiré et
isolé dans l’étrangeté de son œuvre, menant une vie austère et noyant
chaque feuille dans l’entremêlement des traits qui la strient, il
dévoilerait une à une ses gravures aux visiteurs « pétrifiés d’admiration
devant ces fragments échappés à une incroyable, à une lente et
progressive destruction qui surgirait parmi les décombres d’une ville
incendiée ».<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhq3XaNXBboD1x8f1GL_y7pbtaYKTNtXJgFs3epsU6n0e0I44gp8un_n1VcmquaSC4lSBN-9yi2D8-h9pz5nOsl_xF2ZqNUNdSo0RScJBbqPlOopq3yEW5DEd91IVsXwjz-pvThVLsVCPt5/s1600/seghers003.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1343" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhq3XaNXBboD1x8f1GL_y7pbtaYKTNtXJgFs3epsU6n0e0I44gp8un_n1VcmquaSC4lSBN-9yi2D8-h9pz5nOsl_xF2ZqNUNdSo0RScJBbqPlOopq3yEW5DEd91IVsXwjz-pvThVLsVCPt5/s640/seghers003.jpg" width="536" /></a></div>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Rembrandt, <i>Homme en manteau de fourrure,</i> 1631.</span></div>
<br />
Rembrandt possédait de nombreuses gravures de Seghers. Et huit tableaux qu’il a parfois retravaillés — comme ce <i>Paysage de montagne</i> de Seghers conservé aujourd’hui à Florence aux musée des Offices.<br />
<a href="http://www.studiolum.com/wang/french/hiver/004.jpg"></a><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGHohkjF0IgFSCmo9n1564bAMMSyQ9WmAlQWbMVROmWTxjOFbDcgJl9xpRkci2wYh-esbpLuNUvl-5dTqaunaQWKc4ypTYqSItk6VYKWbmwS7zrRHEK4m-gCcUWz11kmQCJMq8dsMYV9D4/s1600/seghers004.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="426" data-original-width="796" height="342" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGHohkjF0IgFSCmo9n1564bAMMSyQ9WmAlQWbMVROmWTxjOFbDcgJl9xpRkci2wYh-esbpLuNUvl-5dTqaunaQWKc4ypTYqSItk6VYKWbmwS7zrRHEK4m-gCcUWz11kmQCJMq8dsMYV9D4/s640/seghers004.jpg" width="640" /></a></div>
Mais ce ne sont pas les tableaux qui nous occupent. C’est l’expérimentation.<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
Seghers
élabore des « gravures peintes », des gravures sur papier coloré à
l’encre ou au lavis. D’autres imprimées sur toile. Pour d’autres
impressions, il a placé la feuille de papier dans la presse avec une
pièce de toile épaisse pour que celle-ci laisse dans le papier humide
l’empreinte, le relief du tissu. Chaque gravure porte ainsi la trace
d’un geste unique, d’une surprise. </div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmVvWuHprYpMDzAGc-xuJ2TckaFXAgKYxPrSGYPsv3lyz-2Cl-xt1RXpHyP4OVixvOvK_i8zELgz7G7LaGvsHG38k2knMfCZ-Jj8vzj2umSLSzzUxs-i-3ZdAbuEIWk6eLTNbpwZYpqAX9/s1600/6+seghers-arbre.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="842" data-original-width="1074" height="500" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmVvWuHprYpMDzAGc-xuJ2TckaFXAgKYxPrSGYPsv3lyz-2Cl-xt1RXpHyP4OVixvOvK_i8zELgz7G7LaGvsHG38k2knMfCZ-Jj8vzj2umSLSzzUxs-i-3ZdAbuEIWk6eLTNbpwZYpqAX9/s640/6+seghers-arbre.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgZl2Ziy3W3cJwk4qeSnMbT1rfZfoj_RMcfdXGqpBlQaVHWS73KtWtJa5S1zmmcDpzZ3fxo_1vEbSFBXu_vjhfPAQsHvYVKtkzW_uvktsOWqTtg-cWqOwh718ovkb0nzlhCN4SfnZGUBLX/s1600/a5bac6fc3773268f5573e559b2061f34.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="451" data-original-width="564" height="510" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgZl2Ziy3W3cJwk4qeSnMbT1rfZfoj_RMcfdXGqpBlQaVHWS73KtWtJa5S1zmmcDpzZ3fxo_1vEbSFBXu_vjhfPAQsHvYVKtkzW_uvktsOWqTtg-cWqOwh718ovkb0nzlhCN4SfnZGUBLX/s640/a5bac6fc3773268f5573e559b2061f34.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPpMac1T2det51d-SyItp9tn6_9NMNhtkbDGN877KWePbqn8lYoQnhCUg5xnAY4woJ32IdLUpmjpItaNua5oro-pGWoI_ZffKfwiMmQumMqj3KFjKhy5I4RSWaIf4aYS6T2_5qIjStoweG/s1600/a29afee7435c176f47f3d1f0e9d57ad8.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="434" data-original-width="526" height="528" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPpMac1T2det51d-SyItp9tn6_9NMNhtkbDGN877KWePbqn8lYoQnhCUg5xnAY4woJ32IdLUpmjpItaNua5oro-pGWoI_ZffKfwiMmQumMqj3KFjKhy5I4RSWaIf4aYS6T2_5qIjStoweG/s640/a29afee7435c176f47f3d1f0e9d57ad8.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLaW4MdRvtBdzyM7Fltg82cBz15XM3o0MT5ROKcUCqQsvPt78gjDs2wX42apj8_Ze5QbVTO-m5A8u2ofhZEO0BpwX7WN0d0A8loopdP1tapvorAgCqqTTsNRi4rM8W-Hotec9u1uKvPlaG/s1600/5+ahis931.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1196" data-original-width="911" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLaW4MdRvtBdzyM7Fltg82cBz15XM3o0MT5ROKcUCqQsvPt78gjDs2wX42apj8_Ze5QbVTO-m5A8u2ofhZEO0BpwX7WN0d0A8loopdP1tapvorAgCqqTTsNRi4rM8W-Hotec9u1uKvPlaG/s640/5+ahis931.png" width="486" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguTPCUmscXkGt6wmWnTtMP4G6yK6LjpZ0kdUzeprOuVNDWoCUufK652wMK-oSttYVO7dxyeZdiYif3oNWbD1NowSlzPmZF590ABxNTYIo6v-iNajcJqi9SlJm_nKQ37m4Wyc17wX9e1ozj/s1600/849730de32a0a9c04b09f7c801cb12fd.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="416" data-original-width="564" height="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguTPCUmscXkGt6wmWnTtMP4G6yK6LjpZ0kdUzeprOuVNDWoCUufK652wMK-oSttYVO7dxyeZdiYif3oNWbD1NowSlzPmZF590ABxNTYIo6v-iNajcJqi9SlJm_nKQ37m4Wyc17wX9e1ozj/s640/849730de32a0a9c04b09f7c801cb12fd.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-CqSLZPQgiBXrRRH0uTS-J60FrIoVpClC28r3sICaDb2I1Lytm1lyDb6R6VKHz379SEQfFoCyXnAn29CYMo4quYDJs0Zc5wIG_1xAHrefNw-g_M3H9v-PCcCYtq5FBWSMZaLdcTgBDSt5/s1600/6+AN00234532_001.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="454" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-CqSLZPQgiBXrRRH0uTS-J60FrIoVpClC28r3sICaDb2I1Lytm1lyDb6R6VKHz379SEQfFoCyXnAn29CYMo4quYDJs0Zc5wIG_1xAHrefNw-g_M3H9v-PCcCYtq5FBWSMZaLdcTgBDSt5/s640/6+AN00234532_001.jpg" width="640" /></a></div>
Certaines
de ses gravures ont été imprimées à l’encre de couleur— du jaune, du
blanc — sur un fond sombre pour produire un effet de négatif.<br />
Comme celle-ci —<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT4XyBWwhdcJkQjZ99nuB3_rV2zgT2vDMWIbIvflqFerUNrF528jeIOAx8HbURF0RHsRe5Pzm-Ef4ukl0aWIvKjf1NVMGs6R7bzwhcmgPFIa_sMkeC5mBGZRO922lXLpbV6fXJ5FpXSeyA/s1600/6+m_valley.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="1309" height="292" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT4XyBWwhdcJkQjZ99nuB3_rV2zgT2vDMWIbIvflqFerUNrF528jeIOAx8HbURF0RHsRe5Pzm-Ef4ukl0aWIvKjf1NVMGs6R7bzwhcmgPFIa_sMkeC5mBGZRO922lXLpbV6fXJ5FpXSeyA/s640/6+m_valley.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMy8KmNm56IxH-epYr8KJ9xBLSa8jTOwU-_yIGjmheZbVVN4dXgc07uM00OX11rqUH9jmvGLvGhf_2c1rkB2sTwo06mmb3idjfIxceCrZZk2_qw_O9AqOQ8ZrWp5Oo-adL7cYQYaHBw1hP/s1600/6+paysage+bleu+papier+relief+toile%25CC%2581.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="754" data-original-width="1600" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMy8KmNm56IxH-epYr8KJ9xBLSa8jTOwU-_yIGjmheZbVVN4dXgc07uM00OX11rqUH9jmvGLvGhf_2c1rkB2sTwo06mmb3idjfIxceCrZZk2_qw_O9AqOQ8ZrWp5Oo-adL7cYQYaHBw1hP/s640/6+paysage+bleu+papier+relief+toile%25CC%2581.jpeg" width="640" /></a></div>
<map name="winterreise1">
</map><br />
ou celle-ci.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEtCHitIs_qGUm5nUHqxjifXhxFcffgtFlwW43mdxsz_QDqGcC8yRAg70-__haKLz1ugOEti9MxytApvED6tZXR2V6BEYVQMrlK7mxDoY-Hj4HBSnVCqR_7_7DXn0m91lbo7P1yZ5qysRC/s1600/9+ruines+abbaye+Rijnsburg.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="353" data-original-width="610" height="370" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEtCHitIs_qGUm5nUHqxjifXhxFcffgtFlwW43mdxsz_QDqGcC8yRAg70-__haKLz1ugOEti9MxytApvED6tZXR2V6BEYVQMrlK7mxDoY-Hj4HBSnVCqR_7_7DXn0m91lbo7P1yZ5qysRC/s640/9+ruines+abbaye+Rijnsburg.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIdYx7HN3Y9nmTllW7m7VlpguFzXT_3s49WxtwopbwBBzg5w7eXMwmw3jZGW8o_e6drRBiyk0cJtmxIhGJQQqIlVZKeqEkKEs_v0hDp6QJral8wyBVEOnSEzzxJPfx4ByhsPy5AUlU_7dk/s1600/9+seghers+ruines+nuit.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="472" data-original-width="750" height="402" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIdYx7HN3Y9nmTllW7m7VlpguFzXT_3s49WxtwopbwBBzg5w7eXMwmw3jZGW8o_e6drRBiyk0cJtmxIhGJQQqIlVZKeqEkKEs_v0hDp6QJral8wyBVEOnSEzzxJPfx4ByhsPy5AUlU_7dk/s640/9+seghers+ruines+nuit.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Sur
d’autres il termine à l’huile. Ailleurs il utilise la technique de
l’aquatinte.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizHm4rwc539RMkO8ZZwzUsxHIL1v_ETOaNrSzXNqVFegptTcG0N0g0J1Kt8ggdRaYF3tIL490mEkhxNK_XHINdZM85HMEKBEuwVHQb9m5aJuhl6tFGeXb-AEe3W0j1OMAKLUvX08nkJY8d/s1600/9+Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2012-10-22+a%25CC%2580+22.39.05.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="560" data-original-width="696" height="514" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizHm4rwc539RMkO8ZZwzUsxHIL1v_ETOaNrSzXNqVFegptTcG0N0g0J1Kt8ggdRaYF3tIL490mEkhxNK_XHINdZM85HMEKBEuwVHQb9m5aJuhl6tFGeXb-AEe3W0j1OMAKLUvX08nkJY8d/s640/9+Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2012-10-22+a%25CC%2580+22.39.05.png" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDJ-5vxjmDboQ7N26K6SCuF5yjvKxwT-TEDrMaVXXALnKxkfJMvF13n4xLu51LBEB1AKxqaI7ghJiFNUftB3GJpk9LrrzEOLaPe5wp2xh8pTn-nQqM4iGTOFyTzJwTqCHWS-LpkJN_b1ux/s1600/9+Rocky%252Blandscape%252Bwith%252Ba%252Bplateau-1024x768-22113.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="768" data-original-width="1024" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDJ-5vxjmDboQ7N26K6SCuF5yjvKxwT-TEDrMaVXXALnKxkfJMvF13n4xLu51LBEB1AKxqaI7ghJiFNUftB3GJpk9LrrzEOLaPe5wp2xh8pTn-nQqM4iGTOFyTzJwTqCHWS-LpkJN_b1ux/s640/9+Rocky%252Blandscape%252Bwith%252Ba%252Bplateau-1024x768-22113.jpg" width="640" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKJTX5bUVnN_3fcQJyilwNpVZOjLzujTBpm0JRoSje8tB3LEEiUePSI31h6l_fQPwIj8HHDD9TOvebYgDJHj0QKdZfW0AwRqaibKM9jXfDyFLxRT4PD72rwSGO2vaJVppAwn3gG_JuYUg8/s1600/9+Seghers_mesto_s_ctyrmi_vezemi.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="295" data-original-width="480" height="392" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKJTX5bUVnN_3fcQJyilwNpVZOjLzujTBpm0JRoSje8tB3LEEiUePSI31h6l_fQPwIj8HHDD9TOvebYgDJHj0QKdZfW0AwRqaibKM9jXfDyFLxRT4PD72rwSGO2vaJVppAwn3gG_JuYUg8/s640/9+Seghers_mesto_s_ctyrmi_vezemi.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieqCjxjxQOlTZIqaMPyCbXelBtWWEOkKcpzz-88hXGK5fRYkv-Tc6JCeoYLWT8afZJpWlziWJRcqSRFCmCvqOoTrftoo_3vI4smoaz5Ay3utoopXRCvZcfUhwgHE5rF9KuCraUNkXH6v1_/s1600/9+paysage+de+montagne.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="542" data-original-width="704" height="492" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieqCjxjxQOlTZIqaMPyCbXelBtWWEOkKcpzz-88hXGK5fRYkv-Tc6JCeoYLWT8afZJpWlziWJRcqSRFCmCvqOoTrftoo_3vI4smoaz5Ay3utoopXRCvZcfUhwgHE5rF9KuCraUNkXH6v1_/s640/9+paysage+de+montagne.png" width="640" /></a></div>
Ainsi, il a réalisé des séries de tirages
différents les uns des autres à partir d’une même planche grâce à toute
une variété d’effets inattendus — comme l’aurait fait un photographe
quelques siècles plus tard.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghafyUYtK1h4FlAQdiVASXHWK1JGv8NHvcMRGU2viUFa4ojK8s7aWgUz-3c1FKq4aL8Nt1fKWDHtCeutuZ4rUpQ9TWKQUrp7NLXI3tXuIl0G0OF1L7U05aa5NK-t15wxd1qHaI-PzL8Yj8/s1600/RP-P-OB-822.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1168" data-original-width="1600" height="466" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghafyUYtK1h4FlAQdiVASXHWK1JGv8NHvcMRGU2viUFa4ojK8s7aWgUz-3c1FKq4aL8Nt1fKWDHtCeutuZ4rUpQ9TWKQUrp7NLXI3tXuIl0G0OF1L7U05aa5NK-t15wxd1qHaI-PzL8Yj8/s640/RP-P-OB-822.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Paysage de rochers avec un homme marchant vers la droite, premier état, entre 1615 et 1630</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT07vzbmIauYCqoeKxV-mNXzLb5F2c6HOPyLPk0L1ArzuD3MnjWk79h20fQNcQ7xToftC5pVXBvepReeJR-YpAL3iDdG2weYQLJSxHYyiL8-guoaM17ZsgUviVNNpicI60eNLtWIAV7J6g/s1600/9+Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2012-10-22+a%25CC%2580+22.38.18.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="717" height="446" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT07vzbmIauYCqoeKxV-mNXzLb5F2c6HOPyLPk0L1ArzuD3MnjWk79h20fQNcQ7xToftC5pVXBvepReeJR-YpAL3iDdG2weYQLJSxHYyiL8-guoaM17ZsgUviVNNpicI60eNLtWIAV7J6g/s640/9+Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2012-10-22+a%25CC%2580+22.38.18.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Et le second état, en couleurs</td></tr>
</tbody></table>
Des 54 gravures connues à
nos jours subsistent 183 impressions dont chacune est différente. Près
de la moitié d’entre elles est conservée à Amsterdam au Rijksmuseum.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKiepMOwfySqldudVfci8xiwLEi-4W9DOdgPuSt6IhL4qBbOGGyqkndzh5tzcvCbNmq3idCB9VeacjbcHZjUSC5QAto2DR7W6-lrv4j5Zq9LwbeIOy_oNTkN35fT10UqORvaSDJdsH6aZ0/s1600/8+navire+tempe%25CC%2582te+etching+watercolor.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="922" data-original-width="1559" height="378" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKiepMOwfySqldudVfci8xiwLEi-4W9DOdgPuSt6IhL4qBbOGGyqkndzh5tzcvCbNmq3idCB9VeacjbcHZjUSC5QAto2DR7W6-lrv4j5Zq9LwbeIOy_oNTkN35fT10UqORvaSDJdsH6aZ0/s640/8+navire+tempe%25CC%2582te+etching+watercolor.jpeg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="color: #666666; font-size: x-small;">Hercules Seghers, <i>Navire dans la tempête</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<map name="winterreise2">
</map><br />
Plutôt
que des paysages réels, peints sur le motif, Seghers préfère peindre et
graver des paysages de montagnes imaginaires et construire ainsi un
monde tracés à traits épais et peuplé de ruines, de troncs de pins
pourris ou de rochers solitaires dans des paysages lunaires, érodés par
la pluie et le vent, figée en une sorte d’horreur pétrifiée, de révolte,
une fuite épouvantée loin de tout ce qui était hollandais.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEish0RfV31KFUG6Rms-1vOIfqS0NSuwp2KrotLBbLM95nGW9evlDL-WD13lNPrtg4lWCuO10YsJ-Z1IYNw03kGIQe2NMueh_aRKf9gNFYPZvyc_CA0CIIPlWNBoagH86QZvUXr8yc88uL25/s1600/seghers007.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="527" data-original-width="522" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEish0RfV31KFUG6Rms-1vOIfqS0NSuwp2KrotLBbLM95nGW9evlDL-WD13lNPrtg4lWCuO10YsJ-Z1IYNw03kGIQe2NMueh_aRKf9gNFYPZvyc_CA0CIIPlWNBoagH86QZvUXr8yc88uL25/s640/seghers007.jpg" width="632" /></a></div>
<br />
<a href="http://www.studiolum.com/wang/french/hiver/007.jpg"></a> <br />
Hercules
Seghers noie ses gravures dans une obscurité telle que les objets
semblent « des oublis, des négligences de la nuit ». Chaque paysage y
est une <i>vanité</i> — le monde qui s’y dessine est terrible et la vie y est incertaine.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-Ge1LXhgSjOpAW9upbc7VCFVOWrek8HxLU3Di2j-YbSvqjZdP8hUpCvYn32b3_pHesaw3KHYBvdVPbgjY45NMcB4700bIjAVQ40XR1m9krhPfiJmJmXe9GOCezAM9tDCfMK-I3-ByXKqN/s1600/RP-P-OB-827.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1236" data-original-width="1600" height="494" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-Ge1LXhgSjOpAW9upbc7VCFVOWrek8HxLU3Di2j-YbSvqjZdP8hUpCvYn32b3_pHesaw3KHYBvdVPbgjY45NMcB4700bIjAVQ40XR1m9krhPfiJmJmXe9GOCezAM9tDCfMK-I3-ByXKqN/s640/RP-P-OB-827.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Paysage avec une chute d'eau, second état, entre 1615 et 1630</td></tr>
</tbody></table>
Nul
autour de lui, dans cette Hollande qui découvre alors sa puissance et
part à la conquête du monde, dans cette Hollande à qui la Guerre de
Trente ans assure la richesse et la reconnaissance, nul ne semble
s’apercevoir que la nuit règne en Europe — car l’hiver, nul ne se soucie
de la nuit derrière les fenêtres, s’il est au chaud à l’abri.<br />
<br />
Mais lui, il sait.<br />
<br />
C’est
la nuit de cette guerre aux frontières du pays, une nuit pleine de
l’actualité des Prophètes, celle de l’attente d’une fin inexorable : la
nuit de ce que l’homme enfermé dans son atelier d’Utrecht imagine de
pire dans l’Europe en proie au Mal, lui qui sait que le réel est
toujours au-delà du pire.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbpXP6LKywfqSxFOkS0n8j9WSGvaCBbqf7YLk0-0VRadrbc1gaSKAubOs8rPcHWBH5dhXV4Sp2COnmXsv82kByBjVUpFnNUu1TQAk5hzCqVGdYW64fBjK1AKuknWZx2gTEtDGurnUsB1ZG/s1600/seghers005.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="559" data-original-width="923" height="386" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbpXP6LKywfqSxFOkS0n8j9WSGvaCBbqf7YLk0-0VRadrbc1gaSKAubOs8rPcHWBH5dhXV4Sp2COnmXsv82kByBjVUpFnNUu1TQAk5hzCqVGdYW64fBjK1AKuknWZx2gTEtDGurnUsB1ZG/s640/seghers005.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">«
Le lion s’est élancé hors de sa tanière ; le brigand des nations s’est
élevé ; il est sorti de son pays pour réduire votre terre en un désert ;
et vos villes seront détruites sans qu’il y demeure un seul habitant ».
Jérémie IV, 7.</span></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtmU3cNlefcp6ug9bIGSsZUP-ohVLXAy3HyhntQOeG4D_EOd_l7wDdsiSFpqpSgUpYhesCeVUa7w1jZl1KPPrDpVZtKNvdKdLKZntfYlWBwvjJT_yoTkidRE1TJ8UnUxKl3hZGoukjFjzr/s1600/seghers008.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="559" data-original-width="1073" height="332" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtmU3cNlefcp6ug9bIGSsZUP-ohVLXAy3HyhntQOeG4D_EOd_l7wDdsiSFpqpSgUpYhesCeVUa7w1jZl1KPPrDpVZtKNvdKdLKZntfYlWBwvjJT_yoTkidRE1TJ8UnUxKl3hZGoukjFjzr/s640/seghers008.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">«
J’ai regardé la terre, et je n’y ai trouvé qu’un vie et qu’un néant ;
j’ai considéré les cieux, et ils étaient sans lumière. J’ai vu les
montagnes, et elles tremblaient ; j’ai vu les collines, et elles étaient
ébranlées. J’ai jeté les yeux de toutes parts, et je n’ai point trouvé
d’hommes, et tous les oiseaux même du ciel s’étaient retirés. J’ai vu
les campagnes les plus fertiles changées en un désert, et toutes les
villes détruites devant la face du Seigneur et par le souffle de sa
colère. » Jérémie IV, 23-26.</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjMEEBJ639SptqP6H5CfhGR4VuLLN7Tcm9q471cYzyv7_FPtFI8ls7ChhM1CrjqNhfDitCkPOjI7gG_mJKylhIoOmdIJ22RsCvhPQCIIbKRMzq6Q8ZLaXVK_6SpsNVxVmKOFUGB14EX5yt/s1600/seghers009.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="580" data-original-width="798" height="464" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjMEEBJ639SptqP6H5CfhGR4VuLLN7Tcm9q471cYzyv7_FPtFI8ls7ChhM1CrjqNhfDitCkPOjI7gG_mJKylhIoOmdIJ22RsCvhPQCIIbKRMzq6Q8ZLaXVK_6SpsNVxVmKOFUGB14EX5yt/s640/seghers009.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">«
Mes tentes ont été renversées, tous les cordages qui les tenaient ont
été rompus ; mes enfants sont sortis de mon enceinte, et ils ne sont
plus. […] Un grand bruit s’entend de loin, un tumulte effroyable qui
vient de la terre de l’aquilon pour réduire les villes de Juda en un
désert, et les rendre la demeure des dragons. » Jérémie X, 20-22.</span><br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcyVjr5a1hyphenhyphen2CYrIb59IbaMzEY_jzeLovGoIEB63Lcovb4ak07hU-o1EWpbq7udaYmUyakMsn67AIiXjmSR5LKJ_PDmiVbaPMXRpVMfGa8QWDE9npRHX3I9TtR3Gr7fmYFl-3rZ_l-yeSE/s1600/seghers010.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="581" data-original-width="779" height="476" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcyVjr5a1hyphenhyphen2CYrIb59IbaMzEY_jzeLovGoIEB63Lcovb4ak07hU-o1EWpbq7udaYmUyakMsn67AIiXjmSR5LKJ_PDmiVbaPMXRpVMfGa8QWDE9npRHX3I9TtR3Gr7fmYFl-3rZ_l-yeSE/s640/seghers010.jpg" width="640" /></a><br />
En
dessinant, Seghers tue les monstres qui obsèdent ses pensées. Il les
transforme en rochers comme cela se passe dans les contes. Ces rochers
grouillent de corps cachés et de monstres, ils semblent un amoncellement
de vers, ils sentent la putréfaction.<br />
<br />
Ailleurs, c’est
un nuage comme une lame qui va trancher un rocher ; la pierre est
décomposée en matières minuscules et, ici ou là, un homme pris de
vertige vacille au milieu de ces fragments, et devient lui-même fragment
rocheux tel un accident géologique.<br />
<br />
Paralysé de
désespoir, il fait sauter les toits. Il tend des cordages. Il amoncelle
les roches comme autant de prisons. Comment fuir, où se cacher ? Par où
s’évader — hors le ciel ?<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwEWx3dMqokjuygcF3hPR5sOcQtJ6GJOC33u8l4P645YXZnWel_ljvANbJdu75_7pcDywPoCTVfGGQBqKN1r7ig1k40vUSQmewcPsoiE1KZJkinAdgt3UOdoqu3bONywl5LJp2BYcEOM0m/s1600/seghers011.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1086" data-original-width="1600" height="434" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwEWx3dMqokjuygcF3hPR5sOcQtJ6GJOC33u8l4P645YXZnWel_ljvANbJdu75_7pcDywPoCTVfGGQBqKN1r7ig1k40vUSQmewcPsoiE1KZJkinAdgt3UOdoqu3bONywl5LJp2BYcEOM0m/s640/seghers011.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #666666; font-size: 85%;"><a href="http://www.studiolum.com/wang/french/hiver/011.jpg"></a> </span><br />
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">«
Je remplirai ses hauteurs des corps de ses enfants qui auront été tués,
et ils tomberont percés de coups d’épée le long de vos collines, de vos
vallées, et de vos torrents. » Ézéchiel XXXV, 8.</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAvE-rXplh_txHqn_w2uP3JOco6hTGSOIaRCa6qQ_HE9AGiGeDBKYlgaNo7eLK19l2Bw4F2nYmDESAfqSbFELF1dQvsm3tCPyo-SewciDGSCEJCKhyaVf8u0RlXoguJ1BwbhX8vNxhqgfA/s1600/seghers006.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="555" data-original-width="784" height="452" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAvE-rXplh_txHqn_w2uP3JOco6hTGSOIaRCa6qQ_HE9AGiGeDBKYlgaNo7eLK19l2Bw4F2nYmDESAfqSbFELF1dQvsm3tCPyo-SewciDGSCEJCKhyaVf8u0RlXoguJ1BwbhX8vNxhqgfA/s640/seghers006.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">«
Je vous jetterai dans le désert avec tous les poissons de votre fleuve ;
vous tomberez sur la face de la terre, on ne vous relèvera point, et on
ne vous ensevelira point ; mais je vous donnerai en proie aux bêtes de
la terre et aux oiseaux du ciel. » Ézéchiel XXIX, 5.</span></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkmXZM35lz3PhpTL6de8y__cyr_LnIX9YG0kIzJnJt4Svlz9cdfxZyL6E4GCI9ylKLt812nWLqCeUUxmbzq-MDoUbXjITj2KazXLzXf3mMYAThUYCGYUETVdxEhYD3hK7eNay0awG6oe-0/s1600/seghers013.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="669" data-original-width="659" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkmXZM35lz3PhpTL6de8y__cyr_LnIX9YG0kIzJnJt4Svlz9cdfxZyL6E4GCI9ylKLt812nWLqCeUUxmbzq-MDoUbXjITj2KazXLzXf3mMYAThUYCGYUETVdxEhYD3hK7eNay0awG6oe-0/s640/seghers013.jpg" width="630" /></a></div>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">«
Je vous rendrai comme une pierre lissée ; vous deviendrez un lieu à
sécher les rets, et vous ne serez pas rebâtie à l’avenir parce que c’est
moi qui ai parlé, dit le Seigneur notre Dieu. » Ézéchiel XXVI, 14.</span></div>
<br />
Il se tient comme perdu dans
le désert au milieu des rochers à attendre en vain la rencontre avec
l’ange — mais quel ange ? Cet ange espéré est-il celui qui accompagne
Tobie alors qu’il voyage avec son chien quelque part dans la solitude,
ou est-ce plutôt celui qui lutte avec Jacob dans la nuit ? De cet
affrontement nocturne ne restent sans doute que le vide et le silence
des rochers obscurs.<br />
<br />
Tobie et l’ange constituent l’une
des très rares représentations humaines dans l’œuvre de Seghers — avec
quelques figures allégoriques et un crâne rocheux comme <i>memento mori.</i>
Encore quelques pas et ils vont quitter l’image, avec leurs visages
presque inachevés à l’écoute l’un de l’autre et ce chagrin, cette
fatigue dans le mouvement.<br />
<br />
Étrangement, cette gravure
est l’une de celles dont Rembrandt avait acquis la planche et qu’il
retravailla pour la transformer en une fuite en Égypte où l’on reconnaît
encore une partie du paysage d’origine. Une fuite comme un
accomplissement pour un Seghers en fuite hors du monde — où le groupe
des exilés apparaît en figures noires et ramassées, repliées sur leur
effroi. Et de l’ange, il n’y a plus trace.<br />
<div style="text-align: center;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaSBHGEZ8sg9IbfrQcmT4ScEhgkr3S06uxuhdrs1hnge0tQsDovcT9k5bA61P9TXx-CI1FXcP-O1EwFjBgXBP4W-vsmQdz54OOacJyvb43q6iFgEFpJY2pGB6Ea_4EGiw_0id8QOgTa-KD/s1600/seghers015.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1177" data-original-width="1600" height="470" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaSBHGEZ8sg9IbfrQcmT4ScEhgkr3S06uxuhdrs1hnge0tQsDovcT9k5bA61P9TXx-CI1FXcP-O1EwFjBgXBP4W-vsmQdz54OOacJyvb43q6iFgEFpJY2pGB6Ea_4EGiw_0id8QOgTa-KD/s640/seghers015.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="color: #666666; font-size: 85%;"> Hercules Seghers, <i>Tobie et l’ange.</i></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhq51_doTSbqe6UzBM_nBw_XNKjbfb5H2t_TNnoJZs34Pc3pMIy5wiulqF3-UGIcTwKNCnHcagp0iNdyOqDqH3ZQFFrNmGCTbYF0XOiVkT_lTBOAWVOezn3Ue2I5SUXUZF2gxod1a2zHxtL/s1600/DP814808.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1259" data-original-width="1600" height="502" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhq51_doTSbqe6UzBM_nBw_XNKjbfb5H2t_TNnoJZs34Pc3pMIy5wiulqF3-UGIcTwKNCnHcagp0iNdyOqDqH3ZQFFrNmGCTbYF0XOiVkT_lTBOAWVOezn3Ue2I5SUXUZF2gxod1a2zHxtL/s640/DP814808.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #666666; font-size: 85%;">Rembrandt, <i>La fuite en Égypte.</i></span></div>
<br />
La
longue nuit d’hiver est tombée.<br />
Au sein de cet effroi, Seghers se tient au
milieu de l’atelier obscur, ses outils tombés parmi les livres jetés au sol, les mains serrées sur la presse.<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4orbQ6lyA8g5kHsHwkQr0OWauGnI9yBXlfOIQLE4SwX4EMt67ZWjVHJ2AQZSrxEzZP2ZuHvsAT7cGhInhPgEtYk_HmqFWh5LUrwZ4OHX_N3Vhsn-2D8p7ZU0iTwfgaG-ETIx4OKdSQtFM/s1600/seghers014.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="753" data-original-width="1600" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4orbQ6lyA8g5kHsHwkQr0OWauGnI9yBXlfOIQLE4SwX4EMt67ZWjVHJ2AQZSrxEzZP2ZuHvsAT7cGhInhPgEtYk_HmqFWh5LUrwZ4OHX_N3Vhsn-2D8p7ZU0iTwfgaG-ETIx4OKdSQtFM/s640/seghers014.jpg" width="640" /></a> </div>
<br />
<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="align: center; display: block; margin: 0px auto; text-align: justify; width: 560px;"><tbody>
<tr><td style="color: #666666; font-size: 85%;" valign="top" width="270px"><br /></td><td style="font-size: 85%;" valign="top" width="20px"><br /></td><td style="font-size: 85%;" valign="top" width="270px"><br /></td><td style="font-size: 85%;" valign="top" width="270px"><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<a href="http://www.studiolum.com/wang/french/hiver/014.jpg"></a><br /></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: 85%;">Ce
texte doit beaucoup, à la lettre parfois et dans l’esprit peut-être, à
l’article de Carl Einstein paru dans le quatrième des quinze numéros de
la revue Documents publiée par Georges Bataille entre 1929 et 1930 —
Carl Einstein qui, lui aussi, a cherché son chemin dans la désolation
des montagnes et n’y a pas trouvé l’ange.</span></span></div>
<br />catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-1208123726579775702018-01-06T17:05:00.001+01:002018-01-06T17:05:13.744+01:00Tempête<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrZ0__OTFZMwdfo9ApRfYCHmke0mpTA7uFnzLTob9Kfw6i9A7y6vwKL14_HW-7dxmuoOE6LyPe_1nbHggXJQNCkJTwRYhyphenhyphenoYPn20farw-dOy06-2wCLrG6P9VBnNhGtooo6mD6m1zhDOD4/s1600/1200px-Caspar_David_Friedrich_-_Der_Mo%25CC%2588nch_am_Meer_-_Google_Art_Project.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="763" data-original-width="1200" height="406" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrZ0__OTFZMwdfo9ApRfYCHmke0mpTA7uFnzLTob9Kfw6i9A7y6vwKL14_HW-7dxmuoOE6LyPe_1nbHggXJQNCkJTwRYhyphenhyphenoYPn20farw-dOy06-2wCLrG6P9VBnNhGtooo6mD6m1zhDOD4/s640/1200px-Caspar_David_Friedrich_-_Der_Mo%25CC%2588nch_am_Meer_-_Google_Art_Project.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">C.D. Friedrich, <i>Le moine au bord de la mer</i>, 1810, Alte Nationalgalerie, Berlin</td></tr>
</tbody></table>
Face à la tempête.<br />
<br />
Elle commence la nuit. C'est d'abord du bruit, comme un hurlement. Le hurlement monte très soudainement dans les aigus et, quand il atteint le son le plus insoutenable, la tempête se change en masse et frappe. Les murs, le sol, les montants du lit, tout est ébranlé. La pluie n'arrive pas tout de suite, c'est avant tout du vent, du vent à l'état pur. Avec la pluie, étrangement, deux éclairs et par deux fois le tonnerre. Ensuite un bruit inconnu, comme une voile qui se déchire ou une fusée qu'on lance, mais c'est sans doute la foudre, là tout près.<br />
<br />
Au matin, une fois le jour levé, on regarde.<br />
Il n'y a pas grand chose à voir car le vent, s'il n'y a pas d'arbres pour se ployer devant lui, le vent ne se laisse pas voir.<br />
La mer est couverte d'écume, des rouleaux blancs jusqu'à l'horizon et, en bas de la valleuse, là où la marée monte contre la falaise, un éclat de blanc, un tourbillon qui se mêle ensuite d'un mauvais jaune comme de bile répandue.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVPNX2T1stm1r4yNHFGp4ULzGDRL_qylLaqNSCZW3mHbNfcZe-DYVn-jompUSaeGbH3Pt07GTXYoLLEzkcSWmwYAGuqx89DDME_aI5dIf21lfD0DblTSBaRZNvUIECEe6mhcg0ytsVd88d/s1600/P1240617.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVPNX2T1stm1r4yNHFGp4ULzGDRL_qylLaqNSCZW3mHbNfcZe-DYVn-jompUSaeGbH3Pt07GTXYoLLEzkcSWmwYAGuqx89DDME_aI5dIf21lfD0DblTSBaRZNvUIECEe6mhcg0ytsVd88d/s640/P1240617.jpg" width="640" /></a></div>
Plus tard, quand la marée basse a dégagé la plage et comme le vent s'est calmé, il faut aller voir la mer de plus près, voir les falaises d'en bas.<br />
D'innombrables pierres qui n'y étaient pas toutes la veille jonchent le sol, à commencer par les marches de l'escalier qui descend vers la côte.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHlRC6PyMxrB7_7tY9egHZcmZUkiVpUpHLfdPbyDa1Rx2T89CUT_IN1esmsAkEIx4A1lKE2XZ5QO-8pVlkVXZV8akThkzTcOHSn2xsO_qoZMLKatH8SRWk29ZZ9ixadSvm75e-HiJYTzhf/s1600/P1240620.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHlRC6PyMxrB7_7tY9egHZcmZUkiVpUpHLfdPbyDa1Rx2T89CUT_IN1esmsAkEIx4A1lKE2XZ5QO-8pVlkVXZV8akThkzTcOHSn2xsO_qoZMLKatH8SRWk29ZZ9ixadSvm75e-HiJYTzhf/s640/P1240620.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjf2H8O2y8uIulygBb0mYz26byUDCt6ShIj6VnX3s3oXzwx1F9cnEyMfKNs1GadnJr8m4AYFDszJlfdwkwPHFBXDU08WpW2-zSHNcw_98fZPd2TnAs-cCef-eSNUhmoEhvpbIb9in_vq1Ig/s1600/P1240621.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjf2H8O2y8uIulygBb0mYz26byUDCt6ShIj6VnX3s3oXzwx1F9cnEyMfKNs1GadnJr8m4AYFDszJlfdwkwPHFBXDU08WpW2-zSHNcw_98fZPd2TnAs-cCef-eSNUhmoEhvpbIb9in_vq1Ig/s640/P1240621.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
On voit nettement sous la falaise la ligne d'attaque de la mer, comme une tranchée qui en sape la base.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW8jWhy-9KOYq2CDp4hxE49oVWpw0rVHbEg_AZPpuvYFNGEfOQyr0iYEgzfa1jXI6AuJXoPiJ2nP7WHOPIf8xNP-5alSHr5__tUSPXABvNANM3-tO7PSbBdbaYw-ET-oPwWkYp61DRI-PZ/s1600/P1240629.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW8jWhy-9KOYq2CDp4hxE49oVWpw0rVHbEg_AZPpuvYFNGEfOQyr0iYEgzfa1jXI6AuJXoPiJ2nP7WHOPIf8xNP-5alSHr5__tUSPXABvNANM3-tO7PSbBdbaYw-ET-oPwWkYp61DRI-PZ/s640/P1240629.jpg" width="640" /></a></div>
Au milieu de la nuit, au plus fort de la tempête, me revient le souvenir de l'un des Contes fantastiques d'E.T.A. Hoffmann, <i>Le Majorat</i>, ce conte que j'associe au tableau de Friedrich. Me revient juste cet appel, "Daniel, Daniel, que fais-tu ici à cette heure ?", comme me revient cette autre image de la mythologie germanique, celle des hordes du Chasseur sauvage, Erlkönig, composées des âmes d'enfants morts sans baptême, de celles de guerriers morts au combats, de mauvais morts semeurs de troubles et de peur, ces mouvements de spectres de la chevauchée fantastique de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Chasse_fantastique" target="_blank">Mesnie Hellequin</a>, hurlant dans ces nuits troubles entre Noël et le premier janvier.<br />
Hoffmann donc :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">« Eh bien donc ! continua-t-il, nous allons veiller ensemble la nuit
prochaine. — Une voix intérieure me dit que le sorcier maudit, s’il ose
braver ma supériorité morale, sera obligé de céder à mon courage ; car
je le puise dans la ferme confiance que j’entreprends une œuvre pieuse
et méritoire en exposant ma vie, s’il le faut, pour chasser le mauvais
génie, qui seul a <span><span class="pagenum ws-pagenum" id="215" title="Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/235"></span></span>banni
les enfants du manoir héréditaire de leurs ancêtres ; ce n’est donc
point une démarche téméraire. Mais si pourtant la volonté du ciel
permettait que l’esprit du mal s’attaquât à ma personne, ce sera à toi,
cousin, de proclamer que j’aurai succombé dans le plus saint et le plus
loyal combat contre le démon infernal qui trouble ce séjour. — Toi, tu
resteras à l’écart ; il ne t’arrivera aucun mal. »</span>
<br />
<span style="font-size: x-small;">Le soir était arrivé à la suite d’affaires et d’occupations variées.
Franz avait, comme la veille, desservi le souper et nous avait apporté
du punch ; la pleine lune brillait au sein de nuages argentés, les
vagues de la mer mugissaient, et le vent de la nuit tempêtait contre les
vitraux qui rendaient des sons aigus et prolongés.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Nous nous livrâmes par une commune inspiration à des propos
insignifiants. Mon grand-oncle avait posé sur la table sa montre à
répétition. Elle sonna minuit. Alors la porte s’ouvrit avec un fracas
épouvantable, et des pas sourds et lents glissent dans la salle avec les
mêmes gémissements et les mêmes soupirs que le soir précédent. Mon
grand-oncle était devenu tout pâle ; mais ses yeux étincelaient d’un feu
inaccoutumé ; il se leva et, le bras gauche appuyé sur la hanche, le
droit étendu en avant, il ressemblait avec sa haute stature, au milieu
du salon, à un héros imposant des ordres.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">Cependant les soupirs plaintifs devenaient de plus en plus accentués
et perceptibles, et l’on se mit à gratter contre le mur plus
effroyablement encore que la veille. Mon grand-oncle alors avança tout <span><span class="pagenum ws-pagenum" id="216" title="Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/236"></span></span>droit
vers la porte murée en faisant résonner le plancher sous ses pas. Près
de l’endroit où le grattement se faisait entendre de plus en plus fort,
il s’arrêta, et d’une voix ferme et solennelle, il dit : « Daniel !
Daniel ! que fais-tu ici à cette heure ? » Un cri lamentable retentit
soudain, et l’on entendit un bruit sourd comme si un pesant fardeau fût
tombé à terre. « Cherche grâce et miséricorde devant le trône du
très-haut, voilà ta mission ; mais sors de ces lieux, et renonce à une
vie qui t’est fermée pour jamais ! »</span><br />
<span style="font-size: x-small;">
Mon grand-oncle prononça ces mots d’une voix encore plus grave et
plus élevée. Il sembla au même moment qu’un gémissement insensible
traversait les airs pour se perdre dans le fracas de la tempête qui
mugissait au-dehors ; alors mon grand-oncle revint vers la porte et la
ferma si violemment que l’antichambre vide en résonna long-temps.</span></blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">[…]</span> </blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">Ni l’un ni l’autre n’entendait le mugissement sourd de la mer et le
cri sauvage des mouettes qui, dans leur vol incertain, battaient les
carreaux de leurs ailes ; ni l’un ni l’autre n’avait fait attention à
l’ouragan qui s’était élevé à minuit, et se déchainait impétueusement
dans tout le château de manière à produire dans les droits et longs
corridors des sifflements aigus et lamentables.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">À la fin, un coup de vent furieux ayant ébranlé pour ainsi dire le
bâtiment tout entier, en même temps que la lueur blafarde de la lune
pénétrait dans la salle obscure, V. s’écria : « Un temps affreux ! —
Oui, épouvantable ! » répondit nonchalamment le baron tout absorbé dans
la contemplation de son <span><span class="pagenum ws-pagenum" id="323" title="Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/343"></span></span>immense
fortune, en tournant avec un sourire de plaisir un feuillet du livre
des recettes. Et il se disposait à se lever ; mais il se sentit fléchir,
lourdement oppressé par la peur, en voyant la porte de la salle
s’ouvrir violemment, et une figure pâle et livide s’avancer comme un
spectre devant eux.</span><br />
<span style="font-size: x-small;">C’était Daniel ! Daniel si grièvement malade, si défaillant sur son
lit de douleur, que V. ainsi que tout le monde l’aurait cru incapable de
bouger un seul membre, et qui pourtant, dans un nouvel accès de
somnambulisme, commençait sa tournée nocturne. Sans pouvoir proférer un
mot, le baron suivait d’un œil avide les pas du vieillard ; mais lorsque
celui-ci, avec un râle affreux, se mit à gratter contre le mur, le
baron fut saisi d’une terreur profonde. Pâle comme la mort, ses cheveux
se dressant sur sa tête, il s’avança à grands pas vers l’intendant avec
un geste menaçant, et s’écria d’une voix si forte que toute la salle en
trembla : « Daniel ! Daniel ! que fais-tu ici à cette heure. » — À ces
mots, le vieillard fit entendre son cri lamentable, que Wolfgang avait
comparé au hurlement d’une bête fauve à l’agonie, le jour où il lui
offrit de l’or en récompense de sa fidélité, et il tomba à la renverse.</span></blockquote>
<div style="text-align: right;">
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">E.T.A. Hoffmann, <i>Le Majorat</i> (extraits des chapitres II et XII), </span><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">1817 (</span>traduction d'Henri Egmont).</span> </blockquote>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKkdyQNcRAGT-ryYBxMbsG_zRFUfnbzCCukBdBRD8KJ_A1PcVl0y4qOrZPfYVY8is4wvp10aRWGUq4Tvj2TrcQtrOn4rKW9Z7AN_kAgG1Wzh4o10qPkA5xHjlwKbsVXH4UTfihzHT-xYAn/s1600/P1240636.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKkdyQNcRAGT-ryYBxMbsG_zRFUfnbzCCukBdBRD8KJ_A1PcVl0y4qOrZPfYVY8is4wvp10aRWGUq4Tvj2TrcQtrOn4rKW9Z7AN_kAgG1Wzh4o10qPkA5xHjlwKbsVXH4UTfihzHT-xYAn/s640/P1240636.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Nous avons si peu d'occasions de croire, un peu, aux fantômes qu'il nous faut les saisir quand elles viennent. Profiter de ces nuits sans lumière, des bruits inconnus, de la rencontre des éléments, pour apprécier la peur.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Le jour vient toujours assez vite. </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: right;">
Merci Eleanor.</div>
catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-74884767294200271272018-01-05T13:47:00.002+01:002018-01-05T14:15:58.118+01:00Nuit blancheÉté. Baltique.<br />
Est-on sur la rive suédoise ? est-on sur la rive estonienne ? <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-Gt46PMG13ww/Wk9ng5Y5jPI/AAAAAAAAJcw/5R6kPVQoMfYOc02CNPAlfIc7nViybs_AwCLcBGAs/s1600/P1200184.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://4.bp.blogspot.com/-Gt46PMG13ww/Wk9ng5Y5jPI/AAAAAAAAJcw/5R6kPVQoMfYOc02CNPAlfIc7nViybs_AwCLcBGAs/s640/P1200184.jpg" width="640" /></a></div>
Est-ce un lac ? est-ce la mer ?<br />
Je ne me souviens pas.<br />
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-Kj2r2hChhqI/Wk9ng1A951I/AAAAAAAAJco/7aRzeGQO48EbZjIJ6c9ni7CgF4Ti2e5jgCLcBGAs/s1600/P1200185.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://3.bp.blogspot.com/-Kj2r2hChhqI/Wk9ng1A951I/AAAAAAAAJco/7aRzeGQO48EbZjIJ6c9ni7CgF4Ti2e5jgCLcBGAs/s640/P1200185.jpg" width="640" /></a>Est-ce encore le jour ? est-ce déjà la nuit ?<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-bL31u_wxIBg/Wk9ng3EvjJI/AAAAAAAAJcs/QGkQqKvSeXEy-0IYCYdlbq5bEsgBu8ONwCLcBGAs/s1600/P1200186.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://3.bp.blogspot.com/-bL31u_wxIBg/Wk9ng3EvjJI/AAAAAAAAJcs/QGkQqKvSeXEy-0IYCYdlbq5bEsgBu8ONwCLcBGAs/s640/P1200186.jpg" width="640" /></a></div>
La nuit viendra-t-elle seulement ?<br />
Les nuages se transforment, apparaissent et disparaissent.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-Jb8CH-dT6VU/Wk9nhlzELqI/AAAAAAAAJc0/tvUIFjztgzAKYHRCqJb4WsX3T9P1DIWjgCLcBGAs/s1600/P1200187.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://1.bp.blogspot.com/-Jb8CH-dT6VU/Wk9nhlzELqI/AAAAAAAAJc0/tvUIFjztgzAKYHRCqJb4WsX3T9P1DIWjgCLcBGAs/s640/P1200187.jpg" width="640" /></a></div>
J'étais sur un bateau peut-être.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-rbmeUL3WnBY/Wk9nh_H2dlI/AAAAAAAAJc4/HbH4lljzDTQX-pj6_l_l3zDgj1p6idtygCLcBGAs/s1600/P1200188.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://2.bp.blogspot.com/-rbmeUL3WnBY/Wk9nh_H2dlI/AAAAAAAAJc4/HbH4lljzDTQX-pj6_l_l3zDgj1p6idtygCLcBGAs/s640/P1200188.jpg" width="640" /></a></div>
L'odeur de l'iode dans la pénombre. Minuit. Le cri des oiseaux qui nous suivent.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-iYJ8i77_wrs/Wk9nhwK7TOI/AAAAAAAAJc8/W1R4z4zvNtw3FNr_pd2QNFfkGpTYtqvxgCLcBGAs/s1600/P1200189.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://3.bp.blogspot.com/-iYJ8i77_wrs/Wk9nhwK7TOI/AAAAAAAAJc8/W1R4z4zvNtw3FNr_pd2QNFfkGpTYtqvxgCLcBGAs/s640/P1200189.jpg" width="640" /></a></div>
Et ces petits voiliers qui passent dans l'ombre et dont on ne sait s'ils sont habités ou juste menés par un esprit de la nuit. Nulle voix qui s'élève, nul mouvement sous la voile claire.<br />
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">C'était une nuit de vent, et avant même que ma rétine ait enregistré quoi que ce soit, je fus submergé par une sensation de bonheur total : mes narines été frappées de ce qui en a toujours été pour moi le synonyme, l'odeur des algues glacées. […]</span></blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">La lente avancée du bateau à travers la nuit était comme le passage d'une pensée cohérente à travers le subconscient. […]</span></blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">Voyager sur l'eau, même pour un court trajet, a quelque chose d'essentiel. Vous savez que vous ne devriez pas vous trouver là, non tant par les yeux, les oreilles, le nez, le palais ou la paume que, par vos pieds, qui trouvent étrange de fonctionner comme un organe des sens. L'eau remet en question le principe d'horizontalité, surtout la nuit, quand sa surface ressemble à une chaussée. Si solide que soit son substitut — le pont du bateau — sous le pied, sur l'eau vous êtes comme plus en éveil qu'à terre, vos facultés sont sur le qui-vive. </span></blockquote>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Joseph Brodsky, <i>Acqua alta</i>, traduit de l'anglais par Benoît Cœuré et Véronique Schilz, 1992.</span> </div>
<br />
Arrêt.<br />
Ensuite, je suis à terre dans cet étrange rêve que je fais ce soir. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-3Cqf392SS5o/Wk9niGIYOfI/AAAAAAAAJdA/Jwa17o_kfTMG2TXK4bkM1iZB8cVszRetACLcBGAs/s1600/P1200308.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://1.bp.blogspot.com/-3Cqf392SS5o/Wk9niGIYOfI/AAAAAAAAJdA/Jwa17o_kfTMG2TXK4bkM1iZB8cVszRetACLcBGAs/s640/P1200308.jpg" width="640" /></a></div>
Le temps de l'insomnie est venu.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://3.bp.blogspot.com/--29Z69rGjsA/Wk9nibRJkkI/AAAAAAAAJdE/-d1J4_SE8EQ6ts3wfEPNIq5F2c0WUah9gCLcBGAs/s1600/P1200310.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://3.bp.blogspot.com/--29Z69rGjsA/Wk9nibRJkkI/AAAAAAAAJdE/-d1J4_SE8EQ6ts3wfEPNIq5F2c0WUah9gCLcBGAs/s640/P1200310.jpg" width="640" /></a></div>
Vous êtes de retour sur la terre ferme et pourtant, rien ne paraît stable sous vos pieds, aucun lit n'est bien solide sous vos membres fatigués, aucun toit n'est assez rassurant pour vos yeux.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-IPuNfWo3ja0/Wk9nigtz78I/AAAAAAAAJdI/7AxEQQH8jW04uyW3hmhnqFvzSvwq1YUPACLcBGAs/s1600/P1200311.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://1.bp.blogspot.com/-IPuNfWo3ja0/Wk9nigtz78I/AAAAAAAAJdI/7AxEQQH8jW04uyW3hmhnqFvzSvwq1YUPACLcBGAs/s640/P1200311.jpg" width="640" /></a></div>
Il vous faut ressortir et chercher l'eau, se tenir prête au voyage car un instant, un instant seulement, vous avez cru être face à cette île, face à l'une de ces îles de Böcklin, disséminées entre divers musées pour accompagner les rêves des voyageurs.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-ECu8haQa7Q4/Wk9yK8Qzv2I/AAAAAAAAJds/Sp1FIHmeIdIxwFWy5ioL2Vrx9346T3B6wCLcBGAs/s1600/1200px-Arnold_Bo%25CC%2588cklin_-_Die_Toteninsel_V_%2528Museum_der_bildenden_Ku%25CC%2588nste_Leipzig%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="620" data-original-width="1200" height="330" src="https://4.bp.blogspot.com/-ECu8haQa7Q4/Wk9yK8Qzv2I/AAAAAAAAJds/Sp1FIHmeIdIxwFWy5ioL2Vrx9346T3B6wCLcBGAs/s640/1200px-Arnold_Bo%25CC%2588cklin_-_Die_Toteninsel_V_%2528Museum_der_bildenden_Ku%25CC%2588nste_Leipzig%2529.jpg" width="640" /></a></div>
Mais non, tout est calme.<br />
Juste l'odeur des algues glacées pour m'accompagner.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-v5kcspcEDUE/Wk9nizRgdvI/AAAAAAAAJdM/PO0gVBbVpbY6ZYGIoVTy7fjCF_NPpbGCwCLcBGAs/s1600/P1200312.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://4.bp.blogspot.com/-v5kcspcEDUE/Wk9nizRgdvI/AAAAAAAAJdM/PO0gVBbVpbY6ZYGIoVTy7fjCF_NPpbGCwCLcBGAs/s640/P1200312.jpg" width="640" /></a></div>
Le soleil comme des flammes là-bas, qui maintient l'étrange pouvoir d'effroi de ce paysage immobile. Effroi. Calme. Silence. Silence encore même si quelques canards pas encore endormi. Et moi qui ne dors pas. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-M0cqw7m9gSI/Wk9njS2KMPI/AAAAAAAAJdQ/HsO6D4poq1Ua4hVzUhxQ5rPhbBfX72Q7ACLcBGAs/s1600/P1200315.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://4.bp.blogspot.com/-M0cqw7m9gSI/Wk9njS2KMPI/AAAAAAAAJdQ/HsO6D4poq1Ua4hVzUhxQ5rPhbBfX72Q7ACLcBGAs/s640/P1200315.jpg" width="640" /></a></div>
Puis tout se renverse et qui sait où je me trouve.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-4bOxXcc0Ve8/Wk9njhZpstI/AAAAAAAAJdU/SzU6pRrm0O8rkwaiTLHPcjD5Ov_xmCUwwCLcBGAs/s1600/P1200316.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://4.bp.blogspot.com/-4bOxXcc0Ve8/Wk9njhZpstI/AAAAAAAAJdU/SzU6pRrm0O8rkwaiTLHPcjD5Ov_xmCUwwCLcBGAs/s640/P1200316.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-MnRe6eKI5Do/Wk9njsLe-YI/AAAAAAAAJdY/y2sLpY0VHT8xSNVyJy7q7XFA96gxvR-cQCLcBGAs/s1600/P1200317.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://1.bp.blogspot.com/-MnRe6eKI5Do/Wk9njsLe-YI/AAAAAAAAJdY/y2sLpY0VHT8xSNVyJy7q7XFA96gxvR-cQCLcBGAs/s640/P1200317.jpg" width="640" /></a></div>
Seul mon double se promène encore dans la nuit, une nuit claire comme le jour, là en Estonie, tout au bord de la Baltique.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-nH57oPTDwV0/Wk9nkV3yu4I/AAAAAAAAJdc/kwDs8OH2wAIgPIpg8KvS0PfNV13eaQ4TACLcBGAs/s1600/P1200319.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="426" src="https://3.bp.blogspot.com/-nH57oPTDwV0/Wk9nkV3yu4I/AAAAAAAAJdc/kwDs8OH2wAIgPIpg8KvS0PfNV13eaQ4TACLcBGAs/s640/P1200319.jpg" width="640" /></a></div>
<br />catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1206146190360515561.post-407353646741753562018-01-01T16:25:00.000+01:002018-01-01T16:25:26.931+01:00Khatchkars<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-znl1YlhrqQg/WkkWla1Ys1I/AAAAAAAAJZY/UWOHjM80bjoa7KU03S53z415it_jO4cagCLcBGAs/s1600/DSCF9950.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://4.bp.blogspot.com/-znl1YlhrqQg/WkkWla1Ys1I/AAAAAAAAJZY/UWOHjM80bjoa7KU03S53z415it_jO4cagCLcBGAs/s640/DSCF9950.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les khatchkars encastrés dans la falaise de Geghard, près d'Erevan, pour fermer ou cacher les grottes et églises rupestres</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: right;">
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">Et si Dieu a voulu de toute éternité l’existence de la créature, pourquoi, elle aussi, n’est-elle pas éternelle ?</span> </blockquote>
</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Ceux qui parlent ainsi ne vous comprennent pas encore, ô Sagesse de
Dieu lumière des esprits ; ils ne comprennent pas comment vous créez, en
vous, et par vous-même, et ils aspirent à la science de votre
éternité ; mais leur cœur flotte sur les vagues du passé et de l’avenir,
à la merci de la vanité.</span>
</div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Qui l’arrêtera, ce cœur, qui le fixera pour qu’il s’ouvre stable un
instant, à l’intuition des splendeurs de l’immobile éternité, qu’il la
compare à la mobilité des temps, et trouve toute comparaison
impossible ; qu’il ne voie dans la durée qu’une succession de mouvements
qui ne peuvent se développer à la fois ; observant, au contraire, que
rien de l’éternité ne passe, et qu’elle demeure toute présente, tandis
qu’il n’est point de temps qui soit tout entier présent ; car l’avenir
suit le passé qu’il chasse devant lui ; et tout passé, tout avenir tient
son être et son cours de l’éternité toujours présente ? Qui fixera le
cœur de l’homme, afin qu’il demeure et considère comment ce qui demeure,
comment l’éternité, jamais passée, jamais future, dispose et du passé
et de l’avenir ? Est-ce ma main, est-ce ma parole, la main de mon
esprit, qui aurait cette puissance ?</span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Augustin, <i>Confessions</i>, XI, 11.</span> </div>
</blockquote>
Comment parler de l'émerveillement qui vient à qui affronte — au sens de se tenir devant, front à front — ces pierres dressées arméniennes. Khatchkars.<br />
Khatchkar, rien que le nom, le son raclé pour ouvrir, la dentale et la chuintante qui suivent, et puis le k dur et le a qui traine. Un nom qui n'évoque rien, ici, sauf si on est voyageur et qu'on pense à Kashgar, aux Ouigours, au Turkestan chinois — d'autres raisons de rêver mais rien qui ne nous éloigne plus encore du mot, Khatchkar.<br />
Khatchkar, pierre à croix, stèle dressée, stèle votive ou commémorative. Pierre rectangulaire, parfois légèrement voûtée, parfois arquée, dressée ou posée ou encastrée. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-FqjAP_kiCf4/WkkbrP10QwI/AAAAAAAAJbg/Yza7irpUmy0FffIBTGR2WJEG8Ybq8WHywCLcBGAs/s1600/P1210890.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://2.bp.blogspot.com/-FqjAP_kiCf4/WkkbrP10QwI/AAAAAAAAJbg/Yza7irpUmy0FffIBTGR2WJEG8Ybq8WHywCLcBGAs/s640/P1210890.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Fragment de khatchkar, <i>gavit</i> (narthex) du monastère de Sanahin</td></tr>
</tbody></table>
On se trouve en face d'elles — non, en face d'elle, car chaque pierre est unique — et on observe. Front à front. On contemple la pierre à croix et on imagine, un temps, qu'elle vous contemple en retour car il est une étrange vie des objets lorsque ces objets sont chargés de sens et d'histoire, chargés de vie eux-mêmes, donc. Les pierres sont là, de tout temps, et elles seront là, encore, quand nous ne serons plus — plus là à les regarder tout au moins. Elles sont devant nous, calmes et austères, et nul ne peut se tromper sur leur âge : des pierres qui sont les siècles.<br />
On regarde le khatchkar et on cherche les signes de son unicité au milieu d'un ensemble qui est presque toujours le même : chaque pierre est unique tout en obéissant à des règles précises d'organisation du décor, exactement comme le sont les motifs d'un tapis d'orient. Il y a la croix, toujours ou presque toujours, une large croix aux branches géminées ; il y a le disque solaire ; il y a des étoiles ; il y a aussi parfois des oiseaux, des animaux et souvent des feuillages et des fleurs ; parfois aussi des représentations humaines, personnages de la Bible essentiellement comme ici, sur l'un des khatchkars de l'église de Sevan.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-6hIFsztTC2A/WkkaPP-Z2WI/AAAAAAAAJag/6mWxONkhLRwwqDQi0w3Q7yYj4ROLfI54wCLcBGAs/s1600/P1210671.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="640" src="https://2.bp.blogspot.com/-6hIFsztTC2A/WkkaPP-Z2WI/AAAAAAAAJag/6mWxONkhLRwwqDQi0w3Q7yYj4ROLfI54wCLcBGAs/s640/P1210671.jpg" width="360" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La croix au centre de la pierre, tout en portant la crucifixion, est une croix très stylisée avec une ornementation d'entrelacs qui se retrouvent dans plusieurs des cartouches abstraits intercalés entre les scènes de la vie du Christ et de sa Passion. L'ensemble, d'une facture plus proche de l'art populaire que du raffinement des khatchkars médiévaux, date de 1653. Pour naïve qu'elle soit, elle est infiniment émouvante justement par son caractère figuratif dans un art qui ne l'est pas en général.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-oeADV0Xh0Qo/WkkaPnXfuwI/AAAAAAAAJak/KzOi_pFtYR4lROd32dxuMdwlCDgEJvFjgCLcBGAs/s1600/P1210672.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://1.bp.blogspot.com/-oeADV0Xh0Qo/WkkaPnXfuwI/AAAAAAAAJak/KzOi_pFtYR4lROd32dxuMdwlCDgEJvFjgCLcBGAs/s640/P1210672.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le bœuf et l'âne sont devant Marie assise, l'enfant sur ses genoux, devant et non l'inverse, et ils se réjouissent. L'enfant joufflu, avec un visage d'adulte sévère, est emmailloté bien serré. </td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-pCyXew3oRRs/WkkaQD-9vQI/AAAAAAAAJao/I9t92KifZQoggjA7Dje6u0gXNKG6W_ScQCLcBGAs/s1600/P1210673.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://1.bp.blogspot.com/-pCyXew3oRRs/WkkaQD-9vQI/AAAAAAAAJao/I9t92KifZQoggjA7Dje6u0gXNKG6W_ScQCLcBGAs/s640/P1210673.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">En dessous du bœuf et de l'âne, les trois rois mages</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-hXAQVeUQVDc/WkkaQnmFGMI/AAAAAAAAJas/2SxNTYFheSUq0PXWjzsj1dMnaUzVv441ACLcBGAs/s1600/P1210674.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://4.bp.blogspot.com/-hXAQVeUQVDc/WkkaQnmFGMI/AAAAAAAAJas/2SxNTYFheSUq0PXWjzsj1dMnaUzVv441ACLcBGAs/s640/P1210674.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Au centre, la crucifixion. Deux orants de part et d'autre d'un Christ réjoui et entouré d'un motif de corde qui donne l'impression qu'il porte de longues tresses.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/--CluIkOH27Q/WkkaRPs4MsI/AAAAAAAAJaw/LcGwWUqqQKYKVb2t6BBryXEs3MMuKNNqQCLcBGAs/s1600/P1210675.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://1.bp.blogspot.com/--CluIkOH27Q/WkkaRPs4MsI/AAAAAAAAJaw/LcGwWUqqQKYKVb2t6BBryXEs3MMuKNNqQCLcBGAs/s640/P1210675.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">L'<i>Anastasis</i> ou Descente du Christ aux Limbes, entre le temps de la crucifixion et celui de la résurrection : le Christ qui, décidément, porte bien des tresses, descend triomphalement aux Enfers pour apporter le Salut aux justes morts depuis la création du monde (Adam et Ève, Abraham, David…). Ce motif typiquement byzantin fut l'objet de nombreuses icônes dans le monde orthodoxe grec ou slave. On le trouve ici dans une version assez singulière, extrayant l'un de ces justes qui émerge d'entre les pierres tombales. Il tire celui de gauche en le tenant par les poignets et non par la main, illustrant ainsi l'enseignement théologique qui refuse au pêcheur de se libérer par lui-même (main dans la main avec Dieu) mais seulement par l'énergie divine qui peut rompre le péché originel (Dieu est donc le seul à tirer). Derrière le Christ, une vigne : il est à la fois le cep de la vigne, destiné à croître (l'Église) et le fruit de la vigne (l'Eucharistie).</td></tr>
</tbody></table>
Pierre à croix, la croix figure toujours au centre du khatchkar mais rarement comme image de la crucifixion (comme sur ci-dessus ou comme plus bas le grand khatchkar du corridor d'Haghpat). Elle apparaît plutôt comme figure aniconique du Christ : la croix comme arbre de vie souligne la nature divine du Christ et ignore sa mort. Les racines de cet arbre issu du paradis ne s'enfoncent pas dans la terre mais remontent vers le ciel, les entrelacs qui l'entourent sont quant à une l'image de l'infini de la puissance divine et de son éternité.<br />
<br />
Certaines de ces pierres font moins d'un mètre de hauteur, d'autres dépassent deux mètres. Elles protègent les fidèles de toute l'épaisseur de leur corps de roche rouge, grise, beige, jaune, rose. Protéger, c'est l'une de leurs fonctions.<br />
Et nul ne confondrait un khatchkar ancien, fait de la main d'un homme
dont le nom d'artiste, parfois, est resté, et un khatchkar moderne,
académique, lisse, sans inspiration — un khatchkar qui reproduit à
l'infini les mêmes séries de symboles qu'autrefois sans rien inventer de
neuf et qui leur donne, de plus, ce léché, ce brillant de marbre poli
qu'on aime à infliger aux objets qui pourraient sinon sembler manquer de
valeur.<br />
Celui qui vous protègera, c'est celui qui vous parlera. Calme, austère, sans affectation, pleine de pudeur. De sagesse.<br />
Une pierre. <br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-C9g780OCmCI/WkkXbTzp7rI/AAAAAAAAJZg/mayqsdH9L60Q8DsyqVmAaBxnjCpFadzJgCLcBGAs/s1600/DSCN0946.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://4.bp.blogspot.com/-C9g780OCmCI/WkkXbTzp7rI/AAAAAAAAJZg/mayqsdH9L60Q8DsyqVmAaBxnjCpFadzJgCLcBGAs/s640/DSCN0946.jpg" width="480" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Khatchkars sur le bas-côté de l'église d'Odzun, le long du portique sud.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-lEGwAWGkO0w/WklWwDVXW6I/AAAAAAAAJb8/T3e_sBOFZVAeu2-32e66OVVy859H8FCGACLcBGAs/s1600/P1210854.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://2.bp.blogspot.com/-lEGwAWGkO0w/WklWwDVXW6I/AAAAAAAAJb8/T3e_sBOFZVAeu2-32e66OVVy859H8FCGACLcBGAs/s640/P1210854.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Portique de l'église d'Odzun</td></tr>
</tbody></table>
L'une des plus anciennes églises d'Arménie, l'église
d'Odzun a été bâtie entre le Ve et le VIIe siècle — au IVe nous a assuré
le prêtre en charge de l'église en nous montrant la base des murs,
rongée par le temps, le relief effacé au-dessus du porche et la vierge noire dans une niche du chœur. L'œuvre même de Grégoire l'Illuminateur qui fut le fondateur de l'Église arménienne en 301. D'ailleurs, ajouta le prêtre, saint Thomas lui-même,
celui des douze apôtres qui ne croyait que ce qu'il voyait et dut mettre
ses doigts dans les plaies du Christ pour croire en sa résurrection,
s'arrêta à Odzun alors qu'il était en route pour l'Inde et il y laissa
les langes de l'enfant Jésus qui seraient conservés sous l'auteur à la
Vierge.<br />
Peu de khatchkars autour de cette église mais une étrange structure.<br />
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-U_hJhuUG0VM/Wkka6W3y6AI/AAAAAAAAJa8/JIc2iZ-TF4UzGURVlyBSd3iA9_3a6RixACLcBGAs/s1600/P1210858.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://3.bp.blogspot.com/-U_hJhuUG0VM/Wkka6W3y6AI/AAAAAAAAJa8/JIc2iZ-TF4UzGURVlyBSd3iA9_3a6RixACLcBGAs/s640/P1210858.jpg" width="640" /></a><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Élevé
sur le flanc nord de l'église, il s'agit d'une construction monumentale
dont chacune des deux ouvertures en arcade renferme une stèle de pierre
grise irrégulièrement taillée et gravée, le tout sur un socle à degrés.
Selon la légende, un roi indien l'aurait donné à Odzun après une
bataille durant laquelle il aurait reçu l'aide d'un général arménien
natif du lieu (et sans doute influencé par saint Thomas). Le tout vers
l'an 301. Et un bon million d'hindous seraient enterrés juste là et ce
serait sous leur influence qu'aurait été sculpté le motif d'anges tenant
des serpents qui orne l'église, les serpents n'étant en rien un symbole
chrétien (mais évidemment un symbole hindou). </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Il pourrait s'agire donc davantage d'un monument funéraire que d'une pierre dressée pour la prière. Les deux stèles portent gravées une succession de petits personnages portant des croix et auréolés, saints et nonnes, au-dessus d'une représentation d'église très proche, étrangement, de celle qu'on trouve sur la tapisserie de Bayeux.</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-TYK9WunyeMw/Wkka6QYA8tI/AAAAAAAAJbE/HylgsnkpyY8Qjsdvi8DCB7SL6sbcz2-cACLcBGAs/s1600/P1210861.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://4.bp.blogspot.com/-TYK9WunyeMw/Wkka6QYA8tI/AAAAAAAAJbE/HylgsnkpyY8Qjsdvi8DCB7SL6sbcz2-cACLcBGAs/s640/P1210861.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-kp9ba2-bV1A/Wkka6SerueI/AAAAAAAAJbA/QGYVkxZWlh8Qn9X3YgP43UaiM05tXUm3QCLcBGAs/s1600/P1210862.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://4.bp.blogspot.com/-kp9ba2-bV1A/Wkka6SerueI/AAAAAAAAJbA/QGYVkxZWlh8Qn9X3YgP43UaiM05tXUm3QCLcBGAs/s640/P1210862.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-uCHaASoRpuA/Wkka7L9f16I/AAAAAAAAJbI/dLXPkAKMlb855rbzF9BoSweUWFE8Ca12gCLcBGAs/s1600/P1210864.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://1.bp.blogspot.com/-uCHaASoRpuA/Wkka7L9f16I/AAAAAAAAJbI/dLXPkAKMlb855rbzF9BoSweUWFE8Ca12gCLcBGAs/s640/P1210864.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-UDqPCMWGUIA/Wkka7mALdcI/AAAAAAAAJbM/CK6MPC0J3z0dHMK55V8d98ZSknndvf6lQCLcBGAs/s1600/P1210865.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://3.bp.blogspot.com/-UDqPCMWGUIA/Wkka7mALdcI/AAAAAAAAJbM/CK6MPC0J3z0dHMK55V8d98ZSknndvf6lQCLcBGAs/s640/P1210865.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
Ce côté-ci de la montagne est le côté ensoleillé. En face d'Odzun, sur cette même vallée du Debed, ont été fondés un peu plus tard deux monastères majeurs du moyen âge arménien.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-X7MCwoh19JQ/Wkkbri0d01I/AAAAAAAAJbk/3m_zY0I13BUBfaxJtLY65mbJ3SLCNSJigCLcBGAs/s1600/P1210891.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://1.bp.blogspot.com/-X7MCwoh19JQ/Wkkbri0d01I/AAAAAAAAJbk/3m_zY0I13BUBfaxJtLY65mbJ3SLCNSJigCLcBGAs/s640/P1210891.jpg" width="480" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un peu à contre-jour, l'un des grands khatchkars de Sanahin avec ce qui semble des personnages ou des oiseaux de part et d'autre de la croix</td></tr>
</tbody></table>
La fondation du monastère de Sanahin remonte au Xe siècle. Construit entre 967 et 970, il a été prolongé d'un vaste gavit largement ouvert sur l'extérieur par de grandes arches en 1181. Contrairement au monastère d'Odzun, il comporte plusieurs églises reliées entre elles par divers corridors voûtés et cours ornées de pilastres. Pas de chapiteaux aux colonnes mais des bases ornées d'animaux fantastiques. Dômes et coupoles tronquées sont ouvertes sur le ciel pour éclairer la nuit des églises. Car contrairement à la luminosité de la pierre dorée d'Odzun ou de Noravank mais comme celle de bien d'autres monastères, la pierre de Sanahin est noire et l'ensemble d'une grande austérité — le christianisme arménien n'est en rien joyeux dans ces murs, surtout que les fresques qui pouvaient les orner ont entièrement disparu.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-uZX7Bh3ZBhU/WkkYC8LGgUI/AAAAAAAAJZw/S7RS4UtQZLYgvRVy1wiIT5BAO7ru3aMHwCLcBGAs/s1600/DSCN0966.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://4.bp.blogspot.com/-uZX7Bh3ZBhU/WkkYC8LGgUI/AAAAAAAAJZw/S7RS4UtQZLYgvRVy1wiIT5BAO7ru3aMHwCLcBGAs/s640/DSCN0966.jpg" width="480" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ici, le khatchkar a été inséré dans le mur de la chapelle Surb Grigor</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-a1E7QMGlqcY/WkkYC_VBoyI/AAAAAAAAJZ0/gSpWg5tyY3EH0lcrPtlkMUe4DkVT4BABgCLcBGAs/s1600/DSCN0985.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://4.bp.blogspot.com/-a1E7QMGlqcY/WkkYC_VBoyI/AAAAAAAAJZ0/gSpWg5tyY3EH0lcrPtlkMUe4DkVT4BABgCLcBGAs/s640/DSCN0985.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Khatchkar dans le gavit de l'église centrale de Sanahin</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-A0nneHgvedU/WkkYCsBPsbI/AAAAAAAAJZs/pOCCyweDOgEPdn3VitHROZzjNfcpbE98QCLcBGAs/s1600/DSCN0986.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://1.bp.blogspot.com/-A0nneHgvedU/WkkYCsBPsbI/AAAAAAAAJZs/pOCCyweDOgEPdn3VitHROZzjNfcpbE98QCLcBGAs/s640/DSCN0986.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">A l'extrémité de l'académie, deux immenses khatchkars ferment l'ouverture, tels deux solides parents aux côtés d'un tout petit, posé sur un socle à motifs d'arcs de cercles. La partie historiée, invisible dans le contre-jour, est tournée vers l'intérieur.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://3.bp.blogspot.com/-dH7-qKg6Ewo/WkkbrBM0xAI/AAAAAAAAJbc/uj8afdgNCoErEWQ3sQM0MOS1cDaDVjx0QCLcBGAs/s1600/P1210873.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://3.bp.blogspot.com/-dH7-qKg6Ewo/WkkbrBM0xAI/AAAAAAAAJbc/uj8afdgNCoErEWQ3sQM0MOS1cDaDVjx0QCLcBGAs/s640/P1210873.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">A l'extérieur, ces khatchkars sont des pierres nues en rupture avec le reste du bâtiment. Toute leur beauté est dans cette irrégularité de forme et de couleur qui jure avec le raffinement de l'architecture qu'ils voisinent et accompagnent.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-0RtifWIr5a4/WkkbqzhCJJI/AAAAAAAAJbY/0bpfllWHLAAEOVikE87X0LyFfzA-r2PeACLcBGAs/s1600/P1210888.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://2.bp.blogspot.com/-0RtifWIr5a4/WkkbqzhCJJI/AAAAAAAAJbY/0bpfllWHLAAEOVikE87X0LyFfzA-r2PeACLcBGAs/s640/P1210888.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">A l'intérieur, la vaste salle ouverte à tous les vents qui longe le bas-côté nord de l'église était l'académie où se réunissaient les théologiens et les lettrés. Le terme même d'académie montre le goût de l'antique et des études grecques qui marque la Renaissance du XIe siècle en Arménie comme en Géorgie voisine. Les niches le long du mur pouvaient recevoir les livres et manuscrits : l'académie était aussi bibliothèque et scriptorium.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-d7q8WaFUxZ4/WkkYD8FLg2I/AAAAAAAAJZ4/0InDkk3ov0YcHv-99PcUTQZ7AGl_7YK1gCLcBGAs/s1600/DSCN0989.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://3.bp.blogspot.com/-d7q8WaFUxZ4/WkkYD8FLg2I/AAAAAAAAJZ4/0InDkk3ov0YcHv-99PcUTQZ7AGl_7YK1gCLcBGAs/s640/DSCN0989.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-TlMDiQtQVXQ/WkkYEdfgIGI/AAAAAAAAJaA/wx014Kz-PukkKjDYCeYmAFcRjxkaj0H_gCEwYBhgL/s1600/DSCN0990.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://1.bp.blogspot.com/-TlMDiQtQVXQ/WkkYEdfgIGI/AAAAAAAAJaA/wx014Kz-PukkKjDYCeYmAFcRjxkaj0H_gCEwYBhgL/s640/DSCN0990.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un khatchkar orne le gavit, de part et d'autre de la double entrée de l'église Surb Atsvatsatsin</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Y aller une première fois. Grisaille, temps de neige, humidité qui suinte des murs.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Laisser passer des années.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Attendre le beau temps. </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Revenir à Sanahin, l'église toujours déserte, pas même <a href="http://filslisibles.blogspot.fr/2015/02/armenie-un-voyage.html" target="_blank">une femme qui passe</a>, cette fois.</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-YDB6h6QRZa4/Wkkbr1ZxLhI/AAAAAAAAJbo/gMFkrN1QN7oYvqnc22-Et1QlHms14hapwCLcBGAs/s1600/P1210905.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="426" src="https://4.bp.blogspot.com/-YDB6h6QRZa4/Wkkbr1ZxLhI/AAAAAAAAJbo/gMFkrN1QN7oYvqnc22-Et1QlHms14hapwCLcBGAs/s640/P1210905.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">L'entrée du gavit. A gauche de la double arcade qui y donne accès, on aperçoit l'ouverture de l'académie.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-XmsJp-O2bEU/WkkbsGykupI/AAAAAAAAJbs/KGrZ2pK3jNkDpgIM3G7aVGcIJozo1JztACLcBGAs/s1600/P1210906.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1068" height="640" src="https://2.bp.blogspot.com/-XmsJp-O2bEU/WkkbsGykupI/AAAAAAAAJbs/KGrZ2pK3jNkDpgIM3G7aVGcIJozo1JztACLcBGAs/s640/P1210906.jpg" width="426" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La tour clocher fortifiée de Sanahin, la porte obturée par un khatchkar</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Repartons.<br />
Pas beaucoup plus loin.<br />
Le monastère d'Haghpat a été bâti entre le Xe et le XIIIe siècle à
quelques kilomètres de celui de Sanahin : en fait, si les deux
monastères se font face (et dépendent aujourd'hui de la même commune),
ils dominent un large cirque et sont en fait construits chacun sur un
promontoire différent totalement séparé de son voisin par d'étroites et
profondes vallées et accessibles seulement par des routes en épingle à
chevaux — et ils ont bien entendu toujours été les rivaux l'un de
l'autre (Sanahin signifie plus ou moins "j'étais là avant").<br />
<br />
L'église Surb Nshan (du Saint Signe) a été achevée en
989, alors qu'en France Hugues Capet montait sur le trône. Peu d'églises
en Europe occidentale sont aussi anciennes ou, du moins, ont conservé
intacte toute leur structure du Xe siècle sans être remaniées par la
suite. L'architecte, Tiridate ou Trdat (c. 950 - c. 1020), qui conçut
également le monastère de Sanahin, fut le bâtisseur d'<a href="http://filslisibles.blogspot.fr/2015/02/ani-armenie-il-y-plus-de-cent-ans.html">Ani</a>,
capitale de l'Arménie vers l'an mil et détruite successivement par les
Seljoukides, les Mongols, les Turcomans puis enfin les Timourides.<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien
derrière moi, que cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille
d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.</span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Arthur Rimbaud, "Adieu", <i>Une saison en enfer</i>, 1873 </span></div>
</blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
Plutôt que remaniée, Surb Nshan fut complétée par divers bâtiments (deux églises, un scriptorium, un réfectoire) qui formèrent une forteresse à l'époque des invasions mongoles quand Genghis Khan dévasta la région. Si la forteresse résista plus ou moins aux Mongols, elle ne survécut pas en revanche au passage de Tamerlan.<br />
Devenu par la suite un centre intellectuel majeur, le monastère accueillit à la fin du XVIIIe siècle le grand poète Sayat Nova, qui écrivit et chanta autant en arménien qu'en géorgien ou en turc.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://3.bp.blogspot.com/-T_64SilejYk/WkkZEMsXq2I/AAAAAAAAJaE/d9r5SbjNbyMQ-k7CoZZlyqxLzt9M-eYQACLcBGAs/s1600/DSCN0995.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://3.bp.blogspot.com/-T_64SilejYk/WkkZEMsXq2I/AAAAAAAAJaE/d9r5SbjNbyMQ-k7CoZZlyqxLzt9M-eYQACLcBGAs/s640/DSCN0995.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">A Haghpat, les khatchkars commémorent notamment les activités philanthropiques des personnalités dont ils portent les noms.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-IqEQM14MFNs/WkkZERaZvSI/AAAAAAAAJaM/5j3Sr5IoZysWYpjUEGtFK6mNzjSvcVZaQCLcBGAs/s1600/DSCN1002.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1485" data-original-width="1600" height="592" src="https://3.bp.blogspot.com/-IqEQM14MFNs/WkkZERaZvSI/AAAAAAAAJaM/5j3Sr5IoZysWYpjUEGtFK6mNzjSvcVZaQCLcBGAs/s640/DSCN1002.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://3.bp.blogspot.com/-UKTdhLwYp_w/WkkZEAB0AxI/AAAAAAAAJaI/Uf8aA0BOM24AjfNNsNu_Jq00ChQJLFb-wCLcBGAs/s1600/DSCN1003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://3.bp.blogspot.com/-UKTdhLwYp_w/WkkZEAB0AxI/AAAAAAAAJaI/Uf8aA0BOM24AjfNNsNu_Jq00ChQJLFb-wCLcBGAs/s640/DSCN1003.jpg" width="480" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les tombeaux de la famille des Ukanian à Haghpat (début du VIIIe siècle) sont constitués de trois larges chapelles mémorielles accolées les unes aux autres. Ces chapelles servent de piédestal aux khatchkars. Il s'agit de structures archaïques qui furent plus tard
simplifiées, tout d'abord en piédestaux ornés de niches profondes puis en simples socles. </td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-ijlCtBLkg_Y/WkkZFEQRj2I/AAAAAAAAJaQ/wA6mr3r_tkIVcP2GPGkV3h-5JVKX7o16ACLcBGAs/s1600/DSCN1008.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://4.bp.blogspot.com/-ijlCtBLkg_Y/WkkZFEQRj2I/AAAAAAAAJaQ/wA6mr3r_tkIVcP2GPGkV3h-5JVKX7o16ACLcBGAs/s640/DSCN1008.jpg" width="480" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le grand khatchkar <i>Amenaprkich</i> se trouve dans le corridor couvert qui mène au gavit de l'église principale d'Haghpat, Surb Nshan, église du Saint Signe. Le motif <i>Amenaprkich</i> ou "Sauveur de tous", qui n'existe qu'en quatre exemples sur toute l'Arménie, montre la décrucifixion avec Nicodème qui enlève un clou en présence de la Vierge et de saint Jean, juste sous les bras de la croix et de Joseph d'Arimathie en bas.</td></tr>
</tbody></table>
D'autres monastères sont plus récents. Ou juste un petit peu moins anciens. <br />
De Noravank, j'ai parlé <a href="http://filslisibles.blogspot.fr/2017/12/dans-la-neige-noravank.html">ailleurs</a>. Les khatchkars y sont magnifiques.<br />
Haghatsin, Ketchoris ou Khor Virap étaient moins impressionnants.<br />
Tatev, j'irai une autre fois.<br />
Mais Geghard —<br />
<br />
Le monastère Sainte-Lance de Geghard, accroché au flanc de falaises
vertigineuses, est tout proche d'Erevan et date du XIIIe siècle, même si
on peut avancer qu'un complexe monastique existait déjà bien
antérieurement sur les lieux. Une large partie du complexe est
souterraine et, sans doute a-t-il existé une ou plusieurs églises
rupestres dès le VIIe siècle, si ce n'est plus tôt — dès l'époque de Grégoire l'Illuminateur, évidemment. L'alphabet arménien y
aurait été élaboré et on y aurait établi une école de manuscrits et une
académie de musique. Las, les invasions arabes du VIIIe siècle ont tout
détruit — mais bien entendu les grottes et les sources ont subsisté et
ce cadre spectaculaire a été réaménagé au cours des siècles. L'église
principale même a été construite entre 1215 et 1225 : la Kathoghike et
son gavit (ou narthex). Certaines des grottes chapelles et églises
souterraines ont été creusées par les éléments et ont été aménagées en
respectant leur forme naturelle, d'autres ont été creusées et agrandies,
complétées de murs de soutènement, et forment de vastes complexes
architecturaux encore en partie cachés aux visiteurs. <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-uLs5Ul2eUgY/WkkWjbsbnPI/AAAAAAAAJY8/9usRhC1SyMkIQsGLAEDgpRLWRmi5s8JpQCLcBGAs/s1600/DSCF9903.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://4.bp.blogspot.com/-uLs5Ul2eUgY/WkkWjbsbnPI/AAAAAAAAJY8/9usRhC1SyMkIQsGLAEDgpRLWRmi5s8JpQCLcBGAs/s640/DSCF9903.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://3.bp.blogspot.com/-BZslnCibp1k/WkkWjRY772I/AAAAAAAAJY4/Ndtk26On2sAH5SsWiNo6mfX_e_jgQLRvQCLcBGAs/s1600/DSCF9904.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://3.bp.blogspot.com/-BZslnCibp1k/WkkWjRY772I/AAAAAAAAJY4/Ndtk26On2sAH5SsWiNo6mfX_e_jgQLRvQCLcBGAs/s640/DSCF9904.jpg" width="480" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La neige d'avril qui fond au soleil colore la pierre et souligne le tracé des entrelacs</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-M30aO2rKWas/WkkWjfgj4WI/AAAAAAAAJZA/EtWpuFyzyvoZQ9p1LAsClpu5L40wCXCGQCLcBGAs/s1600/DSCF9915.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://1.bp.blogspot.com/-M30aO2rKWas/WkkWjfgj4WI/AAAAAAAAJZA/EtWpuFyzyvoZQ9p1LAsClpu5L40wCXCGQCLcBGAs/s640/DSCF9915.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Deux khatchkars encastrés dans un mur couvert d'inscriptions gravées</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-KsY5vzTfmlI/WkkWkY2gfFI/AAAAAAAAJZE/TbIniHrBm8gt_pU9NRBrXm-9Nbrn7qEmgCLcBGAs/s1600/DSCF9931.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://4.bp.blogspot.com/-KsY5vzTfmlI/WkkWkY2gfFI/AAAAAAAAJZE/TbIniHrBm8gt_pU9NRBrXm-9Nbrn7qEmgCLcBGAs/s640/DSCF9931.jpg" width="480" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">A l'intérieur de l'église de la Sainte Lance, un khatchkar <span style="font-size: x-small;">rupestre, creusé directement</span> dans le mur de l'église, au-dessus de l'angle d'une porte. Khatchkar de pierre noire dans une église toute de roche noire et presque sans ouverture — obscurité opaque qui attend de l'œil qu'il se fasse aux lieux avant de voir.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-VbN3EoiSuZg/WkkWkpL4rII/AAAAAAAAJZI/NlP78pJJw3MrU6tYj5R5JLnqzyk5Y6_UQCLcBGAs/s1600/DSCF9942.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="640" src="https://1.bp.blogspot.com/-VbN3EoiSuZg/WkkWkpL4rII/AAAAAAAAJZI/NlP78pJJw3MrU6tYj5R5JLnqzyk5Y6_UQCLcBGAs/s640/DSCF9942.jpg" width="480" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Au départ, des escaliers montent vers les terrasses et les grottes. Puis, plus haut, les espaces rupestres sont sans doute accessibles seulement par des échelles. Celles-ci sont nombreuses dans les monastères arméniens qui comportent souvent des pièces souterraines, des pièces où coulent des sources sacrées, d'autres où seront conservés les manuscrits lors des invasions.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-2UVvm2JHetE/WkkWk4-HzaI/AAAAAAAAJZM/ispZ13MQv6AJ025A38Cccp_ZC4Nn-AkQgCLcBGAs/s1600/DSCF9945.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://4.bp.blogspot.com/-2UVvm2JHetE/WkkWk4-HzaI/AAAAAAAAJZM/ispZ13MQv6AJ025A38Cccp_ZC4Nn-AkQgCLcBGAs/s640/DSCF9945.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Certains khatchkars sont ici directement gravés dans la roche des falaises.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-e2s-sj9yFtw/WkkWk5ADZXI/AAAAAAAAJZQ/IDL3RvpAXMIMf-oiTn-AuCBWttvyKtsQgCLcBGAs/s1600/DSCF9946.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://1.bp.blogspot.com/-e2s-sj9yFtw/WkkWk5ADZXI/AAAAAAAAJZQ/IDL3RvpAXMIMf-oiTn-AuCBWttvyKtsQgCLcBGAs/s640/DSCF9946.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">D'autres sont encastrés pour fermer l'ouverture ancienne d'une grotte agrandie en chapelle et dotée d'une porte digne d'elle.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-UiEoIFOxhuI/WkkWlbRb8kI/AAAAAAAAJZU/YH5TTrHLkO4BjbmxyvpHdhCpPn4ydtFnwCLcBGAs/s1600/DSCF9948.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://4.bp.blogspot.com/-UiEoIFOxhuI/WkkWlbRb8kI/AAAAAAAAJZU/YH5TTrHLkO4BjbmxyvpHdhCpPn4ydtFnwCLcBGAs/s640/DSCF9948.jpg" width="640" /></a></div>
Loin
de Rocamadour, loin du cœur de l'Europe dont l'Arménie forme une marche
extrême, ces églises rupestres bouleversent par leur altérité. Peu de
choses dans cet art chrétien qui nous soient familières : il s'agit
d'une architecture plus ancienne que celle des églises romanes, une
architecture sans lien avec le plan basilical de la tradition latine. Si les églises mêmes sont bâties sur le plan en croix de la tradition grecque, elles s'articulent de telle sorte au milieu des bâtiments monastiques et du cadre naturel qui les entoure
que le plan général n'évoque plus cette figure de la Jérusalem céleste qu'on
croit retrouver dans bien des monastères d'Europe. Ici, il y a le dessus
et le dessous, le visible et le caché, le supérieur et le souterrain,
l'offert et le secret, le lisse et le rugueux, le soyeux de basalte noir et le brut des roches
de la falaise au-dessus.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Et puis, à l'écart des sommets, à l'écart des falaises et de la sauvagerie des rochers, il y a les lacs — Van et Sevan. Van est aujourd'hui en Turquie, Sevan en Arménie.</div>
<br />
Au lac Sevan, il ne reste que deux des églises qui constituaient jusque dans les années 1930 le monastère de Sevanavank. L'île même sur laquelle le monastère était bâti a disparu quand les autorités soviétiques ont décidé de mener de grands travaux de drainage pour gagner des terres arables. Le niveau des eaux du lac a baissé de plusieurs dizaines de mètres et le monastère s'est retrouvé au sommet d'une colline sur la côte, directement accessible par la route.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-r6nCqZ9YphE/WkkaPIu0ujI/AAAAAAAAJaY/kUdbKZYfiMM3zO0m1pkBVE059CJTSc_mACLcBGAs/s1600/P1210656.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="640" src="https://3.bp.blogspot.com/-r6nCqZ9YphE/WkkaPIu0ujI/AAAAAAAAJaY/kUdbKZYfiMM3zO0m1pkBVE059CJTSc_mACLcBGAs/s640/P1210656.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://3.bp.blogspot.com/-MhgATQItsyk/WkkaPPJVb_I/AAAAAAAAJac/1KSiLzdclEMgv8EMgSAodrBVDwz8oGfDACLcBGAs/s1600/P1210669.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://3.bp.blogspot.com/-MhgATQItsyk/WkkaPPJVb_I/AAAAAAAAJac/1KSiLzdclEMgv8EMgSAodrBVDwz8oGfDACLcBGAs/s640/P1210669.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le gavit a été abattu dans les années 1930, sa trace n'en est conservée que par une petite cour qui mène à l'église Surb Atsvatsatsin (de la Mère de Dieu) dans laquelle sont conservés des khatchkars — ou plutôt des fragments de khatchkars.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-yDSoAWRqeOs/WklgxxMkO4I/AAAAAAAAJcU/Bif_gZaqIzYT2irfesLyDkr07GcSJM-XQCLcBGAs/s1600/P1210667.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://4.bp.blogspot.com/-yDSoAWRqeOs/WklgxxMkO4I/AAAAAAAAJcU/Bif_gZaqIzYT2irfesLyDkr07GcSJM-XQCLcBGAs/s640/P1210667.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les khatchkars de pierre verte sont très rares en Arménie, il s'agit d'une pierre de la région même du lac Sevan</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-F4k8dDFWfxw/Wklgx-CQPJI/AAAAAAAAJcM/iugPMCqn8sg2rup3fQmnqKU2_UI9r1YXwCLcBGAs/s1600/P1210668.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://2.bp.blogspot.com/-F4k8dDFWfxw/Wklgx-CQPJI/AAAAAAAAJcM/iugPMCqn8sg2rup3fQmnqKU2_UI9r1YXwCLcBGAs/s640/P1210668.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://4.bp.blogspot.com/-UTjNsNODRDw/Wklgx3-Or-I/AAAAAAAAJcQ/hrdONyUQUhkrS0Ua39-vLEPIgsdhwLYBgCLcBGAs/s1600/P1210678.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="480" src="https://4.bp.blogspot.com/-UTjNsNODRDw/Wklgx3-Or-I/AAAAAAAAJcQ/hrdONyUQUhkrS0Ua39-vLEPIgsdhwLYBgCLcBGAs/s640/P1210678.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les autorités soviétiques ont totalement désacralisé les lieux dont elles souhaitaient faire un lieu de villégiature pour la nomenklatura. L'union nationale des écrivains y possédait une résidence, le parti communiste arménien une autre. Une plage avec des restaurants et des espaces de jeu a été installée en contrebas du monastère.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-8H2dl7tUA0k/WkkaRciik9I/AAAAAAAAJa0/D0WidEB6_tQMa8KFzm87-yMo-NuaxhI0gCLcBGAs/s1600/P1210686.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://4.bp.blogspot.com/-8H2dl7tUA0k/WkkaRciik9I/AAAAAAAAJa0/D0WidEB6_tQMa8KFzm87-yMo-NuaxhI0gCLcBGAs/s640/P1210686.jpg" width="640" /></a></div>
Les khatchkars, eux, regardent toujours vers le lac car rien du passé, du présent, du futur, ne leur importe. Gravés du signe de l'éternel, ils s'inscrivent dans l'éternité, hors du temps.<br />
S'ils nous regardent, c'est juste en passant, sans prêter plus d'attention que nécessaire à notre passage. Ce qu'ils regardent, c'est le ciel glorieux, le soleil qui s'élève, le passage des oiseaux migrateurs, les neiges d'hiver et le vert de l'été.<br />
Sans mémoire puisque hors du temps, ils ne peuvent ni se souvenir ni oublier.<br />
Ils sont.catherine darleyhttp://www.blogger.com/profile/05693132012083884186noreply@blogger.com0