O sages standing in God’s holy fire
As in the gold mosaic of a wall,
Come from the holy fire, perne in a gyre,
And be the singing-masters of my soul.
Consume my heart away; sick with desire
And fastened to a dying animal
It knows not what it is; and gather me
Into the artifice of eternity.
.
Once out of nature I shall never take
My bodily form from any natural thing,
But such a form as Grecian goldsmiths make
Of hammered gold and gold enamelling
To keep a drowsy Emperor awake;
Or set upon a golden bough to sing
To lords and ladies of Byzantium
Of what is past, or passing, or to come.
W.B. Yeats, from Sailing to Byzantium,
September 1927.
Ô sages debout dans le feu sacré de Dieu
Comme dans l’or de la mosaïque d'un mur,
Quittez ce feu sacré, tournoyez sur la spire,
Et soyez les maîtres à chanter de mon âme.
Brûlez mon cœur en cendres ; malade de désir,
Et enchaîné à ce pauvre animal qui se meurt,
Il ne sait plus qui il est ; que mon être entier
Soit absorbé dans l’artifice de l’éternité.
.
Une fois délivré de nature, jamais
Mon corps ne renaîtra des formes de nature
Mais je prendrai des formes que les orfèvres grecs
Créent en or martelé ou en or émaillé
Pour tenir en éveil un Empereur qui s'endort ;
Ou qu’ils posent sur un rameau d’or pour chanter
Aux seigneurs et aux dames de Byzance
Les choses qui sont passées qui passent ou vont venir.
.
W.B. Yeats, extrait de Voile vers Byzance,
Septembre 1927,
traduction de J. Briat, 1998.
Ces mosaïques proviennent de deux églises d'Istanbul, la seconde plus à l'abandon que la première : Saint-Sauveur-in-Chora, en turc Kariye Kilisesi ou Kariye Camii (convertie en mosquée puis transformée en musée en 1848) et les deux églises jointes de la Panaya Pammakaristos et de la Theotokos Pammakaristos, connue aujourd'hui comme Fethiye Cami (également convertie en mosquée au xvie siècle, devenue un musée dans les années 1930). Toutes deux se situent à l'ouest de la ville vers les murailles ou dans le quartier du Phanar. Outre qu'avec celles de la galerie supérieure de Sainte-Sophie, ce sont les parmi plus belles qui subsistent de l'empire byzantin — les plus belles à Istanbul —, leur programme iconographique représente la somme de ce qui sera représenté dans le monde orthodoxe sous une autre forme, celle des icônes sur bois — icônes grecques, icônes russes, icônes bulgares et serbes : nativité et dormition, mère de Dieu — Theotokos —, prophètes, saints et archanges, anastasis, Christ en majesté.
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