Cornelis van Dahlem, Cour de ferme avec des mendiants, 1564. |
Et puis hier, une page du Michael Kohlhaas de Kleist, écrit en 1808 dans la tourmente des guerres napoléoniennes, une page qui cite ce tableau que Kleist ne pouvait sans doute connaître. Un seul changement il me semble, la nuit qui enveloppe la scène. Il y a la grange, il y a les va-nu-pieds, il y a la tension, l'attente de l'incendie, le printemps qui tarde à venir.
In einem anderen Mandat, das bald darauf erschien, nannte er sich: "einen Reichs- und Weltfreien, Gott allein unterworfenen Herrn"; eine Schwärmerei krankhafter und mißgeschaffener Art, die ihm gleichwohl, bei dem Klang seines Geldes und der Aussicht auf Beute, unter dem Gesindel, das der Friede mit Polen außer Brot gesetzt hatte, Zulauf in Menge verschaffte: dergestalt, daß er in der Tat dreißig und etliche Köpfe zählte, als er sich, zur Einäscherung von Wittenberg, auf die rechte Seite der Elbe zurückbegab. Er lagerte sich, mit Pferden und Knechten, unter dem Dache einer alten verfallenen Ziegelscheune, in der Einsamkeit eines finsteren Waldes, der damals diesen Platz umschloß, und hatte nicht sobald durch Sternbald, den er, mit dem Mandat, verkleidet in die Stadt schickte, erfahren, daß das Mandat daselbst schon bekannt sei, als er auch mit seinen Haufen schon, am heiligen Abend vor Pfingsten, aufbrach, und den Platz, während die Bewohner im tiefsten Schlaf lagen, an mehreren Ecken zugleich, in Brand steckte.
Heinrich von Kleist, Michael Kohlhass
Dans un autre mandement qui devait paraître bientôt après, il se désigna lui-même comme "un maître soumis à Dieu seul, indépendant vis-à-vis de l'empire et du monde entier". Cette proclamation exaltée, de nature inique et morbide, fit accourir à lui, issu de la racaille que la paix avec la Pologne avait rendue famélique, tout un essaim de loqueteux, attirés à la fois par le tintement de son argent et par la perspective du butin ; si bien qu'il avait derrière lui, en repassant sur la rive droite de l'Elbe, un nombre de trente hommes et plus, prêts à aller incendier Wittenberg. Il installa son camp dans la solitude d'une sombre forêt qui entourait la ville en ce temps-là, ses hommes et les chevaux abrités sous le toit d'une vieille grange à demi écroulée mais encore couverte de tuiles ; et dès que Sternbald — dépêché à la ville sous un déguisement et muni du mandement — fut de retour et lui eut appris qu'on y connaissait déjà sa déclaration, il sortit avec sa petite troupe et se glissa dans la place, la sainte veille de la Pentecôte, pendant que les habitants étaient plongés dans un profond sommeil, pour mettre le feu en même temps en plusieurs points de la ville.
Heinrich von Kleist, Michael Kohlhaas, traduction d'Armel Guerne.
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